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le traffic d'organes en chine
l
24 avril 2006 20:11
le liberalisme à son apogée. tout se vend, tout s'achete. le corps des condamnés à mort est un marché.
la publicité en ligne sur le site du Centre international d'assistance à la transplantation de la ville de Shenyang, dans le Nord-Est chinois, affiche sans complexe la couleur : "Donneurs d'organes disponibles immédiatement ! Contactez-nous avant de tomber très malade ! Un conseil : sachez qu'en décembre et en janvier, c'est la bonne saison, quand le nombre de donneurs est le plus élevé ; cela vous permettra d'attendre le minimum de temps avant de vous faire greffer un organe."


Le centre, un organisme privé qui n'est pas illégal au regard des lois du pays, est cependant une officine à l'activité commerciale pour le moins douteuse, sur le plan moral tout au moins : ici, on joue les intermédiaires entre "donneurs" d'organes chinois et "receveurs" étrangers. On vous vend du rein, du foie, de la cornée, du pancréas comme n'importe quel bien de consommation... Le site propose ses services non seulement en chinois, mais en russe, en japonais, en coréen et en anglais. Précision : les organes fraîchement "récoltés" proviennent à plus de 80 % des cadavres des condamnés à mort exécutés.

La publicité de ce centre doit être décodée de la façon suivante : "organes disponibles immédiatement" signifie que l'utilisation des organes des condamnés à mort permet d'avoir toutes chances de trouver rapidement un donneur dont la compatibilité s'accorde avec le receveur. "Décembre et janvier, c'est la bonne saison" est une référence pudique au fait que le nombre d'exécutions est traditionnellement plus élevé durant les semaines précédant le Nouvel An chinois. Une tradition immémoriale veut en effet qu'en Chine on n'exécute pas les gens après le début du printemps, symbole du renouveau.

Si l'on voulait pousser les choses à l'extrême, comme l'a rapporté récemment un magazine hongkongais du groupe Phoenix Television, on peut imaginer qu'un étranger fortuné et utilisant les services d'intermédiaires peu scrupuleux des règles de déontologie les plus élémentaires au regard des normes internationales puisse acheter son organe quasiment "sur pied" en Chine.

Serait-il donc possible de "commander" un rein, un foie, avant même l'exécution du condamné ? Le reportage de ce mensuel semble répondre par l'affirmative : un journaliste chinois qui s'est fait passer pour un membre de la famille d'un patient en attente de greffe de rein dans un hôpital de Zhengzhou, chef-lieu de la province centrale du Henan, s'est entendu dire par un certain docteur Shi : "Venez vite si vous voulez une transplantation rapide, on a pas mal de donneurs disponibles cette semaine..."

La procédure utilisée avant la greffe est toujours la même : une ambulance se rend sur les lieux de l'exécution et prélève les organes désirés avant de foncer vers l'hôpital où le client attend l'opération. Cela laisserait donc supposer que les analyses de compatibilité, en terme de groupe sanguin, ont été effectuées avant l'exécution.

Ledit Centre international d'assistance à la transplantation de Shenyang présente bien. Situé au 17e étage d'une tour ultramoderne de cet ancien centre sidérurgique de l'époque maoïste - désormais en plein boom économique -, il n'est que la branche d'une entreprise de consultants créée par des Japonais. Là, dans un lumineux bureau, nous rencontrons un homme d'affaires dont le fructueux business semble avoir dépassé les espérances. Il confie sous le sceau de l'anonymat : "Mon pauvre monsieur, il y a tellement de Japonais qui viennent se faire greffer des organes en Chine que nous n'arrivons pas à suivre le rythme ! Surtout ne faites pas venir de Français ici !" Sur le site du centre, on affiche sans vergogne les prix : 62 000 dollars pour un rein, une centaine de milliers pour un foie, un pancréas entre 150 000 et 170 000, un coeur 160 000, une cornée 30 000 (1 dollar vaut 0,81 euro). Voyage non compris... Selon notre interlocuteur, une centaine de Japonais sont venus se faire greffer un rein dans les hôpitaux de Shenyang et de Shanghaï "ces dernières années".

Le quotidien Asahi Shimbun, de Tokyo, avançait récemment un chiffre de 350 personnes. Il y aurait aussi des Coréens, des Ukrainiens, des Israéliens. Plus tard, toujours à Shenyang, un intermédiaire nippon, qui a également refusé que son nom soit cité, nous a glissé : "Ce business profite à tout le monde, à l'hôpital, à des fonctionnaires locaux ; tout le monde se fait de l'argent sur le dos des patients étrangers."

Selon des experts médicaux étrangers, les prix des transplantations sont ici bien plus élevés qu'ailleurs. "La situation actuelle en Chine exploite un vide juridique et permet à tout un tas d'individus et d'institutions de s'en mettre plein les poches", affirme l'un d'eux, qui requiert l'anonymat.

A la fin février, une dépêche de l'agence de presse japonaise Jiji a embarrassé les autorités chinoises, cette fois sur un plan strictement médical : sept patients nippons âgés de 30 à 50 ans qui étaient venus se faire greffer un rein en Chine sont morts dans des hôpitaux de Shenyang, de Shanghaï et de Changsha (chef-lieu de la province du Hunan), peu de temps après leur opération, entre 2004 et le début 2006. Côté japonais, alors que les relations entre Tokyo et Pékin traversent une crise diplomatique aiguë, une enquête a été ouverte pour tenter de déterminer dans quelles conditions ces opérations avaient eu lieu. Plus tard, d'autres informations ont fait état de la mort rapide de Malaisiens après de semblables transplantations d'organes.

Un porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, visiblement décidé à adopter un profil très bas après toutes ces révélations, s'est contenté de réagir aux informations de la presse japonaise, soutenant que "les greffes d'organes doivent être réalisées en conformité avec la loi et (...) compte tenu que la priorité est de sauver des vies..."

Une vingtaine de milliers de greffes sont effectuées chaque année en Chine et deux millions de receveurs potentiels sont actuellement en attente d'un organe dans tout le pays. Mais la République populaire est également la destination principale en Asie pour les étrangers désireux de se faire greffer un rein ou un foie, voire un coeur - mais c'est rare - dans des cliniques plus ou moins habilitées à le faire.

Le "business" de la greffe constitue ainsi un motif d'embarras croissant pour les autorités. A Shenyang, nous sommes allés dans l'un des principaux hôpitaux de la ville, un "CHU" local dont l'une des ailes, ultramoderne, abrite les salles de transplantations d'organes. Là, un médecin en tenue verte de chirurgien nous a renvoyés à ses supérieurs qui se sont presque enfuis en courant, à notre approche.
i
24 avril 2006 23:26
Eh oui !
A casa, il y a plein de chirurgiens qui pratiquent des operations pas tres catho.
Imagines la filiere :
- Prélevement en chine
- Acheminement au Maroc.
- Amener le client d'europe ou des Etats unis
-le mettre dans une palmeraie
le greffer, et le renvoyer

tout le monde est content. Le chinois a de quoi bouffer pendant quelques jours
Le tourisme tourne
et le ricain, l'occidental, ou pour ne viser personne, celui qui a la thune est content et peut profiter des avancées de la science.

un autre marché a prendre !
l
24 avril 2006 23:36
perso, j'ai parfois l'impression d'etre un martien. je vois peu de gens s'indigner qu'une dictature comme la chine soit couverte de louanges pour son economie. pourtant la s.aloperie est quotidienne la bas. les liberaux hurlaient contre le goulag et les droits de l'homme bafoués en ex urss. ou sont passés tout ces droits de l'hommistes bien pensants maintenant que le libéralisme est partout?
on ne les entend plus. plus personne pour donner un porte voix à des soljenitsynes.
on s'est bien foutu de nous.
i
24 avril 2006 23:51
Citation
l'européen a écrit:
perso, j'ai parfois l'impression d'etre un martien. je vois peu de gens s'indigner qu'une dictature comme la chine soit couverte de louanges pour son economie. pourtant la s.aloperie est quotidienne la bas. les liberaux hurlaient contre le goulag et les droits de l'homme bafoués en ex urss. ou sont passés tout ces droits de l'hommistes bien pensants maintenant que le libéralisme est partout?
on ne les entend plus. plus personne pour donner un porte voix à des soljenitsynes.
on s'est bien foutu de nous.


L'argent, le pouvoir de l'argent.
l'argent est synonyme de respect, le reste on s'en tappe!
Le liberalisme !

Le prelevement d'oragnes en chine n'est pas du tout nouveau,
Il y eut une histoire un jour, sur les prelevement des condamnés a mort en chine (il y en a plein)
Dernierement, le million (officiellement) de chinois contaminés par le sida parcequ'ils n'avaient plus que leur sang a donner pour vivre.

Ca me rappelle les histoires de misere noire de l'angletere victorienne !
 
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