Hugo Chavez au Président Bush : Gringo rentres chez toi
Alors que le président G.W. Bush entamait la semaine dernière une tournée dans certains pays d'Amérique Latine, accueilli un peu partout par des manifestations hostiles à sa visite, le président du Venezuela a fait un discours devant plusieurs dizaines de milliers de personnes dans le cadre d'une manifestation anti-impérialiste en Argentine.
La visite de Bush dans la région a été marquée par de nombreuses manifestations hostiles à sa venue : au Brésil 30 000 manifestants ont défilé contre Bush, en Uruguay c'est 6 000 manifestants qui ont protesté en marchant dans la capitale Montevideo. Lors d'une manifestation de masse à Buenos Aires vendredi dernier, le président vénézuelien Hugo Chavez s'en est pris à Bush.
Hugo Chavez extraits
De l'autre côté de la rivière, c'est là que doit être le petit gentleman du Nord. Huons le très fort ! Gringo, rentres chez toi !
Je suis convaincu que nos amis aux Brésil et à Montevideo ne vont pas se sentir offensés, parce que nous ne voulons blesser ni nos frères d'Uruguay ni ceux du Brésil. Nous reconnaissons leur souveraineté. Nous reconnaissons que ces gouvernements ont le droit d'inviter le petit gentleman du nord s'ils le choisissent.
Mais Kirchner et moi-même n'avons pas besoin de prévoir quoi que ce soit pour saboter sa visite parce que nous sommes les témoins du vrai cadavre politique. Le président des Etats-Unis est un cadavre politique. Il ne sens même plus le soufre. Il ne sens même plus le soufre. Il ne le sent plus. L'odeur qui émane de lui maintenant c'est la puanteur de la mort politique. Et d'ici peu, il se transformera en poussière et disparaîtra. Donc nous n'avons pas besoin de faire un effort pour saboter la visite du Président des Etats-Unis à certains pays, des pays frères d'Amérique Centrale et du Sud, bien sûr. Nous n'avons pas besoin de faire cela. C'est une simple coïncidence la visite de Nestor au Venezuela et notre visite ici à Buenos Aires.
Bon, nous devons néanmoins remercier ce petit gentleman qui nous rend visite, parce que s'il n'était pas là ici en Amérique du Sud, peut être que la participation à cet évènement ne serait pas aussi importante. Nous avons organisé cet évènement pour dire non à la présence du chef de l'Empire ici sur les terres héroïques de l'Amérique du Sud.
Le petit gentleman impérial qui visite l'Amérique Latine aujourd'hui a dit, il y a environ 72 ou 48 heures, dans l'un de ces discours, alors qu'il annonçait qu'il quittait l'Amérique Latine, il a comparé Simon Bolivar à George Washington. En fait, il a même dit une chose ridicule – et je ne peux pas dire que c'est de l'hypocrisie parce que c'est simplement ridicule, la chose la plus ridicule qu'il pouvait dire. Il a dit, aujourd'hui nous sommes tous des enfants de Washington et Bolivar. C'est-à-dire, qu'il pense qu'il est le fils de Bolivar. Ce qu'il est, il est un fils de … Mais je ne peux pas dire ce mot ici.
Donc il a dit – il a dit – et vous devriez écouté ce qu'il a dit ici - - il a dit que maintenant le temps est venu d'achever la révolution commencée par Washington et Bolivar. Si ce n'est pas de l'hérésie ? C'est de l'hérésie et de l'ignorance, parce que nous devons nous souvenir - - et je dis cela avec tout le respect que je dois à George Washington, qui est historiquement l'un des pères fondateur de cette nation - - mais nous devons aussi nous souvenir des différences et combien étaient différents George Washington et Simon Bolivar, comment ils le sont et le seront toujours.
George Washington a gagné une guerre d'indépendance menée par l'élite économique nord américaine contre l'empire britannique, et quand Washington est mort, ou plutôt, après l'indépendance et après avoir été élu Président des Etats-Unis, après avoir donné l'ordre de massacrer les populations indigènes du nord de l'Amérique, après avoir défendu l'esclavage, il a fini par devenir riche propriétaire d'esclaves et d'une plantation. C'était un grand propriétaire terrien. C'est ce qu'était George Washington.
Alors que Simon Bolivar était né avec une cueillere en argent dans la bouche, à huit ans ses parents sont morts et il a hérité d'une vaste fortune, lui et ses frères, et il a hérité d'haciendas et d'esclaves. Simon Bolivar, quand l'histoire l'a conduit - - et comme disait Karl Marx, les hommes peuvent faire l'histoire, mais seulement tant que l'histoire nous autorise à la faire - - quand l'histoire a pris Simon Bolivar et a fait de lui le dirigeant d'un processus d'indépendance au Venezuela, il a fait de ce processus un processus révolutionnaire. Simon Bolivar a mis toutes ses terres à disposition. Il a libéré tous ses esclaves et en a fait des soldats, et il les a amené ici. Il les a amené au Pérou et à Carabobo, et ils ont oeuvré ensemble avec les troupes de San Martin pour libérer le continent. C'est ce qu'est Simon Bolivar.
Et Simon Bolivar, né avec cette cueillere en argent dans la bouche, quand il est mort sur la cote des Caraïbes de Colombie, quand il est mort le 17 décembre 1830, il était vêtu d'une chemise appartenant à quelqu'un d'autre, parce qu'il n'avait pas de vêtement à lui. Simon Bolivar est le chef de la révolution de cette terre. Il est le chef de la révolution sociale, de la révolution du peuple, la révolution historique. George Washington n'a rien - - rien - - à voir avec cette histoire.
C'est en 1823 que James Monroe a dit, « l'Amérique pour les Américains ». Et quand je dis ceci ce soir, je le dis parce que je veux vous rappeler, mes frères d'Argentine, du Venezuela et de l'Amérique, que la présence du Président des Etats-Unis en Amérique du Sud représente tout cela. Il représente la doctrine de Monroe de l'Amérique aux Américains.
Bon, nous devrons leur dire : l'Amérique du Nord pour les Américains du Nord, et l'Amérique du Sud pour les Américains du Sud. C'est notre Amérique.
Le Président des Etats-Unis, ce cadavre politique - - et quand je dis cadavre politique, il aimerait me voir comme un cadavre politique réel - - je veux qu'il soit un cadavre politique, et il est déjà un cadavre politique. Le Président des Etats-Unis a le niveau de crédibilité le plus bas et l'acceptation la plus basse par son peuple. C'est l'actuel Président des Etats-Unis.
Il semblerait qu'il n'ose même pas mentionner mon nom, parce qu'on lui a demandé à Brasilia aujourd'hui au cours d'une conférence de presse - - je l'ai vu, je l'ai regardé à l'hôtel - - et le journaliste lui a demandé, » on dit que vous êtes ici pour stopper le mouvement de Chavez en Amérique du Sud ». Et il a presque eu une attaque cardiaque quand il a entendu « Chavez », parce qu'en fait il a bégayé à plusieurs reprises, et il a finalement changé de sujet. Il n'a pas répondu à la question. Il n'a pas du tout répondu à la question. Donc il n'ose même pas.
Et moi j'ose absolument dire son nom. Le président des Etats-Unis d'Amérique du Nord, Georges W. Bush, le petit gentleman du Nord, le cadavre politique qui visite l'Amérique du Sud, ce petit gentleman est le président de toute l'histoire des Etats-Unis, et dans l'histoire des Etats-Unis, il a le plus bas niveau d'approbation dans son propre pays. Et si nous ajoutons cela au niveau d'approbation qu'il a dans le monde entier, je pense qu'il est dans le rouge - - des chiffres négatifs.