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Syrie : neuf manifestants tués, l'appel au dialogue du régime sonne creux
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15 mai 2011 05:20
Syrie : neuf manifestants tués, l'appel au dialogue du régime sonne creux

Deux mois après le début d'un mouvement de contestation sans précédent du régime syrien, au moins neuf personnes ont été tuées en l'espace de 24 heures par les forces de l'ordre, vendredi et samedi, malgré des consignes officielles de ne pas ouvrir le feu sur les manifestants : vendredi, le ministre de l'information, Adnane Mahmoud, avait annoncé l'ouverture d'un dialogue national pour sortir de l'impasse, et le retrait graduel de l'armée des foyers de la contestation, Baniyas (nord-ouest) et Deraa, épicentre de la protestation.

Selon un militant, à Baniyas, si les chars s'étaient retirés du centre, "les soldats et les forces de sécurité (y) étaient toujours présents".

Vendredi, cinq Syriens sont morts sous les balles des forces du régime, trois à Homs, troisième ville de Syrie, à 160 km au nord de Damas, deux dans la capitale. Et samedi, au moins quatre personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées à Tall Kalakh, près de Homs. "Les forces de l'ordre, qui encerclent depuis ce matin Tall Kalakh, tirent à l'arme automatique", a indiqué un témoin. Ces dires ont été confirmées par une source hospitalière.

DES SYRIENS FUIENT AU LIBAN

Conséquence de la répression, plusieurs centaines de Syriens ont fui Tall Kalakh pour le village voisin de Wadi Khaled, dans le nord du Liban. "Plus de 500 personnes ont traversé la frontière depuis 7 heures du matin (heure locale, 6 heures à Paris), pour la plupart des femmes et des enfants", a déclaré un conseiller municipal, Mahmoud Khazaal, qui a précisé que l'on pouvait entendre des tirs intermittents venant de la Syrie. D'après le correspondant de l'AFP, certains réfugiés présentaient des blessures par balles et au moins cinq ont été transportés dans des hôpitaux libanais. Un des blessés est décédé à l'hôpital public de Qobbayyate (nord), suite à des blessures à la poitrine, a indiqué une source hospitalière à l'AFP. Un autre blessé s'y trouvait dans un état grave.

Les arrestations de militants se poursuivent, d'après le président de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdel Rahmane, basé à Londres. A Damas, les services de sécurité ont arrêté vendredi une avocate des droits de l'homme, Catherine Talli, à bord d'un minibus à Barzé, et le militant, Waël Hamada, époux d'une avocate des droits de l'homme connue a été interpellé mercredi.

La répression a fait quelque 700 morts et des milliers d'arrestations depuis le début du mouvement de contestation le 15 mars, suscitant de vives critiques au niveau international.

LES DIPLOMATIES FRANÇAISES ET AMÉRICAINES HAUSSENT LE TON
Dans un entretien au quotidien panarabe Al-Hayat, publié samedi 14 mai, Alain Juppé a lancé un avertissement au président Bachar Al-Assad : "Un régime qui tire au canon contre sa population perd sa légitimité. Nous souhaitons une Syrie stable mais nous pensons que la vraie stabilité n'est pas dans la répression. Elle est dans la réforme."

Pour le chef de la diplomatie française, le régime syrien "va dans le mur" s'il "ne change pas de ligne politique, s'il persévère dans son analyse (...) que les mouvements auxquels il est confronté sont des mouvements séditieux, plus ou moins encouragés de l'extérieur". Alain Juppé souligne par ailleurs que le texte des sanctions adoptées par l'Union européenne contre treize membres du régime syrien "laisse ouverte la possibilité d'étendre la liste" à d'autres responsables, dont le président Assad.

De leur côté, les Etats-Unis font également évoluer leur langage diplomatique. Vendredi, ils ont fait part de leur "indignation" devant la poursuite de la répression sanglante des manifestations. "Nous continuons à chercher le moyen de faire pression sur le régime syrien, nous continuons à exprimer clairement notre consternation face à la poursuite de la violence, et nous continuons à dire que la fenêtre se rétrécit pour le régime syrien s'il veut tenter, de quelque manière que ce soit, de répondre aux aspirations de son peuple", a déclaré à la presse Mark Toner, le porte-parole de la diplomatie américaine. Interrogé sur le choix du terme "notre consternation", M. Toner a ajouté : "Peut-être n'était-ce pas assez fort. Notre indignation".
[www.lemonde.fr]
 
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