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Ce que Sarkozy veut nous faire oublier
S
11 mai 2007 14:00
Notre nouveau président de la République sera enfin descendu de son yacht lorsqu’aura lieu au musée du Quai Branly la première cérémonie commémorative de l’esclavage et de son abolition ce 10 mai 2007. L’écrivain martiniquais Edouard Glissant lira des extraits de son livre préfacé par Dominique de Villepin, Mémoires des esclavages. Une sorte de prélude à la création d’un Centre national pour la mémoire des esclavages et de leurs abolitions, mission que lui a confiée Jacques Chirac.

Nous n’allons quand même pas tomber dans la nostalgie de notre cher président sortant, qui avait déjà reconnu en 1995 la responsabilité de la France dans les crimes perpétrés par Vichy contre les juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais on finit par se le demander…

Le soir de son élection, M. Sarkozy, haranguant la foule, parlait de mettre fin à la repentance. Vers la fin de sa campagne, il maniait déjà sans réserve le thème de l’identité nationale pour ne pas manquer les voix de ceux qui n’ont que cette identité pour continuer à supporter les aléas du chômage, de la pauvreté et du RMI. Qu’est-ce qu’une telle identité en ces temps d’Europe élargie, de mondialisation et d’internet? Je suis sûre que même M. Sarkozy, pourtant "fort en histoire", aurait du mal à la définir, à moins que son "inspirateur", descendant de victimes du nazisme et du pétainisme, Arno Klarsfeld, ne sache le faire.

Certes, la repentance n’est pas bonne conseillère lorsqu’elle se limite à un hommage rhétorique. Encore faut-il aller de l’avant, et non seulement reconnaître les mémoires blessées, étape indispensable à la cohésion de la Nation, mais aussi œuvrer à ce qu’elles prennent leur place dans la mémoire nationale, qui a sa ligne Maginot, le basané et le coloré s’arrêtant aux portes des banlieues.

Ce 10 mai, également date anniversaire de l’adoption par le Sénat de la loi Taubira désignant la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité, incite d’ailleurs à se demander si toutes les mémoires ont vraiment droit au même traitement. Pourquoi la mémoire de l’esclavage, et pas aussi celle de la colonisation? De telles disparités risquent fort de déboucher sur une féroce concurrence des mémoires dans un espace jacobin qui ne laisse qu’assez peu de place à leur expression.


On l’a vu dès novembre 2005 lorsque, à la suite des émeutes de banlieue et de la libération des devoirs de mémoire, s’est mis en place le Conseil représentatif des associations noires (CRAN), conçu sur le modèle du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Ses fondateurs, pour la plupart issus des DOM-TOM, citoyens français, plus en phase avec les modèles politiques du pays, avaient pu formuler de vraies revendications économico-politiques. Ceci contrairement aux Arabo-musulmans confinés à leur islam par l’organisation même imposée par l’État (et M. Sarkozy) en 2003, avec la création du Conseil français du culte musulman (CFCM).


Si la mémoire de l’esclavage ne touche pas directement les Français d’aujourd’hui tant son souvenir remonte à loin, celle de la colonisation reste un sujet politiquement explosif. En pleine campagne, M. Sarkozy ne disait-il pas: Le rêve européen a besoin du rêve Méditerranée. (…) Le rêve qui fut le rêve de Bonaparte en Égypte, de Napoléon III en Algérie, de Lyautey au Maroc. Ce rêve ne fut pas tant un rêve de conquête qu’un rêve de civilisation ». Cet éloge de la colonisation ne date pas de la IIIe République, mais de quelques mois. Le tri des mémoires se fait aussi par ordre de priorité politique.


À cela s’ajoute le souhait de donner au peuple l’image d’une France immaculée, d’une mère bonne et accueillante, comme celle qui avait accueilli la famille du président Sarkozy. C’est là ce qui lui fera dire encore lors de sa campagne: "La France n’a pas commis de crime contre l’humanité (…), la France n’a pas cédé à la passion totalitaire (…), la France n’a pas commis de génocide". Des zigzags historiques… qui ne trompent que ceux qui veulent être trompés. Au nom de l’unité – factice – de la France, va-t-on désormais réviser l’histoire?


Nous n’avons certes pas besoin d’une tyrannie des mémoires, et moins encore de toutes ces lois mémorielles susceptibles de brider la pensée et la liberté d’expression, nous ramenant à nos haines respectives et nous réduisant à nos identités bafouées. Mais, oui, nous avons un urgent besoin d’écrire l’histoire, une histoire qui fasse place à nos histoires multiples et diverses, avec ses heures glorieuses et moins glorieuses, à transmettre dès leur plus jeune âge à tous les citoyens du pays, avant que nous ne devenions étrangers les uns aux autres, enfermés dans le souvenir de nos souffrances passées face à un nationalisme arrogant et exclusiviste.


Les commémorations du 10 mai devraient le rappeler haut et fort.
S
11 mai 2007 14:04
Des mairies font du zèle anticonstitutionnel pour gêner les petits partis qui présentent des candidats


1°) Elles refusent radicalement d’envoyer les attestations d’inscription sur liste électorale au domicile sur demande écrite des intéressés.


2°) Elles refusent de transmettre ces attestations à la Préfecture (destinatrice de ce document).


3°) Elles refusent de les donner à un mandataire accompagné d’un pouvoir écrit et des pièces d’identité originales.


4°) Elles exigent la présence physique de la personne concernée pour remettre chaque attestation d’inscription sur liste électorale. Que la personne soit malade, indisposée, en voyage ou handicapée. Alors que ces personnes doivent déjà, cette année, être présentes physiquement en Préfecture accompagnée de cette même attestation.


Certaines Mairies envisagent, en sus, de fermer le service en week-end, empêchant ainsi les salariés d’obtenir ce papier !


Informez votre entourage de ce scandale et écrivez une lettre de protestation au Ministère de l’Intérieur pour faire lever cette obstruction lamentable.


Autrefois, avant l’ère Sarkozy, l’information municipale était directement transmise par les Mairies à la Préfecture. Ce qui allait très bien et était parfaitement logique.


Pour un « libéral » qui promettait moins de « paperasserie administrative inutile », le règne présidentiel de Sarkozy commence "Malte"…)
 
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