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LA REPUBLIQUE EN DANGER??
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14 janvier 2004 17:28
Après le lavage de cerveaux sur la laïcité, certains sont revenus à plus de lucidité...



PARIS (AP) -- Grève à EDF-GDF, à la SNCF, dans les hôpitaux, à La Poste ou encore «semaine d'actions» à l'appel des fédérations de la fonction publique: après une rentrée calme en septembre, les menaces de conflits sociaux se mutiplient à nouveau dans plusieurs secteurs, avant même que le gouvernement ait commencé à mettre en musique ses principales réformes pour 2004.

Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a d'ailleurs évoqué à ce sujet en début de semaine un «début de remobilisation», plusieurs mois après l'important mouvement social du printemps dernier sur les retraites.

Mardi prochain, le 20 janvier, ce sont les agents d'EDF et de GDF qui tireront les premiers avec une journée nationale d'action à l'appel de la CGT, de la CFDT et de FO pour s'opposer au changement de statut de leurs entreprises dans le cadre de l'ouverture à la concurrence du marché de l'énergie, défendre leurs emplois, leurs conditions de travail et leurs acquis sociaux.

L'initiative fait un peu désordre pour le gouvernement alors même que lundi, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a confirmé la volonté du gouvernement de changer le statut d'EDF-GDF pour faire de ces deux entreprises «des champions mondiaux, notamment dans les domaines du nouveau et post-nucléaire». Ce statut «n'est pas négociable», a d'ores et déjà répondu la CGT.

Et bien décidé à mettre les usagers de leur côté dans le bras de fer qui pourrait les opposer au gouvernement, les organisations syndicales ont choisi des actions se voulant populaires.

Elles proposent notamment aux agents de passer les compteurs en tarif de nuit en plein jour ou encore de rétablir le courant dans chaque département à des familles en situation précaire visées par des coupures pour cause d'impayés.

«Cette journée s'inscrit dans un processus de construction d'une grande journée d'action associant salariés, élus et usagers», prévient d'ores et déjà la Fédération CGT des mines et de l'énergie, syndicat majoritaire dans ce secteur et où l'on évoque déjà une manifestation nationale à Paris pour la fin du premier trimestre.

Mercredi 21 janvier, le rail prend la relève via une «grève maison» à la SNCF, c'est-à-dire -dans le jargon syndical- avec d'importantes perturbations attendues au plan national, à l'appel de la CGT, de FO, de Sud-Rail et de la Fédération générale autonome des agents de conduite (FGAAC).

Et si les revendications salariales ont servi de déclencheur au conflit, le malaise des cheminots est plus profond et vise directement le gouvernement et la politique ferroviaire.

Ceux-ci s'inquiètent en effet du plan de redressement du fret dans lequel l'Etat va engager 800 millions d'euros, et qui pourrait conduire à la suppression de plusieurs milliers d'emplois. Ils attendent aussi de pied ferme le gouvernement sur la mise en place du service minimum, s'opposant d'ores et déjà à toute «remise en cause du droit de grève».

Et même s'il n'est, pour l'heure, pas question de reconduire le mouvement de jour en jour à partir de la fin de la semaine prochaine, certains préviennent, au sein des syndicats, que cette journée pourrait n'être qu'une «première date», d'autant plus que la direction de la SNCF doit présenter le budget 2004 en comité central d'entreprise le 26 janvier, puis en conseil d'administration le 28, et que de «rudes efforts» sont à l'ordre du jour.

Jeudi 22 janvier, les fédérations CGT, FO, CFTC et Sud de la fonction publique hospitalière, les organisations de médecins hospitaliers (CMH, INPH, CHG) ainsi que tous les syndicats de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) appellent à une journée nationale de grève et d'actions pour protester, en premier lieu, contre le projet «Hôpital 2007».

Mais là encore, ce projet -qui doit permettre de réorganiser les services hospitaliers pour rationaliser l'offre de soins- a servi de déclencheur pour un mouvement de grogne englobant des revendications et un malaise beaucoup plus large, alors que le gouvernement s'apprête à réformer l'assurance-maladie et à restreindre les dépenses de santé.

Brandissant une «privatisation rampante» de la santé, les fédérations mettent en effet en avant dans leurs discours le manque de moyens, situation exacerbée par la canicule de l'été dernier, ou encore l'état des services d'urgence débordés à la moindre épidémie.

Et ce n'est pas fini. A partir du 26 janvier, les sept fédérations de la fonction publique (CGT, CFDT, CFTC, CGC, FO, UNSA et FSU) appellent à une «semaine d'actions unitaires diversifiées» pour protester contre le refus du gouvernement d'augmenter les salaires des fonctionnaires en 2003, les restrictions budgétaires ou encore le «manque de concertation».

Ce mot d'ordre -qui coïncidera avec un mouvement de grève à La Poste le 27 janvier «pour la défense du service public, l'emploi, et les salaires»- devrait surtout avoir pour but de «tester» les troupes sur le terrain, en attendant de futures mobilisations d'ampleur. AP

Celui qui marche sur les pas d'un autre ne laisse pas de traces...
 
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