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Razzia sur les terres des pays pauvres
l
11 mars 2009 10:57
Discrètement, des pays très peuplés comme la Corée et la Chine, ou très riches comme les pays du Golfe, s'emparent des terres arables et des forêts de Madagascar ou de Bornéo. Ce phénomène opaque peut cacher le pire comme le meilleur. Le pire étant l'expansion de monocultures polluantes qui appauvrissent les pays et entretiennent la crise alimentaire mondiale...

Il était une fois un pays ayant trop de bouches à nourrir et pas assez de ­terres à cultiver. La bonne nouvelle, c'est que le pays en question, la Corée du Sud, disposait de suffisamment de devises pour importer du riz, du soja et du maïs. La mauvaise, c'est que l'époque était à la spéculation sur les denrées alimentaires. Et la Corée, pays certes émergent et dynamique, avait du mal à s'approvisionner sur le marché mondial. Alors, elle eut une idée : plutôt que d'acheter des récoltes, pourquoi n'achèterait-elle pas des terres ? D'immenses espaces, là où ils étaient bon marché, dans des pays pauvres, en Asie, en Afrique ! Bien sûr, il faudrait procéder en douce pour ne pas choquer les autochtones. Mais ce détail excepté, l'idée était excellente. Et c'est ainsi que la filiale agricole d'un des fleurons de l'industrie sud-coréenne s'empara furtivement de 1,3 million d'hectares à Madagascar, soit le tiers des terres arables de l'île, pour y produire du maïs et de l'huile de palme pour le marché sud-coréen. Au même moment, frappés de plein fouet par la crise alimentaire, les Malgaches étaient contraints d'importer pour satisfaire leurs besoins.

Racontée ainsi, l'histoire paraît sortie de l'imagination de John Le Carré, dernière époque, celle qui nous a donné La Constance du jardinier ou Le Chant de la mission. Tout y est : l'Afrique, les multinationales, le néocolonialisme (cette fois sud-sud...), le libéralisme mondialisé et débridé. Sauf qu'il ne s'agit pas d'une fiction. En juillet dernier, Daewoo Logistics, filiale du groupe sud-coréen, a bien tenté de louer pour quatre-vingt-­dix-neuf ans 1,3 million d'hectares à ­Madagascar. L'accord, révélé par le Financial Times, a contribué à l'embrasement de l'île et serait au point mort. Néanmoins, marginal il y a deux ans, ce genre d'opération s'est amplifié en 2008, sur des millions d'hectares, en Asie et en Afrique surtout, mais aussi en Argentine ou en Ukraine. A tel point que Jacques Diouf, le secrétaire général de la FAO, l'agence de l'ONU pour l'agriculture et l'alimentation, parle d'un risque de « néocolonialisme agraire ».

Le « landgrabbing », comme l'appellent les Anglo-Saxons, autrement dit l'« accaparement de terres », n'est pas nouveau. « Il y a eu les concessions coloniales, rappelle l'agronome Marc Dufumier. Plus récemment, des entreprises, française comme Michelin, producteur de caoutchouc au Nigeria ou au Cambodge, et américaine comme Dole, spécialisé dans les fruits, ont acheté ou loué des terrains pour une très longue durée - en général, quatre-vingt-dix-neuf ans. Mais les surfaces dépassaient rarement une dizaine de milliers d'hectares. Aujourd'hui, les superficies sont plus importantes, le mouvement s'accélère et n'a jamais été autant mondialisé. » Car les acheteurs ont changé. A la place des Occidentaux d'hier, voici venus des pays émergents, peuplés et sans beaucoup de terres (Chine, Corée du Sud), et des pays secs, déficitaires en denrées alimentaires mais gorgés de pétrodollars (pays du Golfe). Les Jordaniens ou les Malaisiens font leurs courses au Soudan ; la Chine - 22 % de la population mondiale, mais seulement 7 % des terres cultivées, qui ne cessent de diminuer à cause du développement urbain et d'un modèle agricole dévastateur - achète en Russie, au Laos, au Mozambique ou aux Philippines. Autant d'accords dont on sait peu de chose tant ils sont discrètement négociés, mais qui sont présentés comme « gagnant-gagnant ». Les acheteurs mettent en avant le fait qu'ils apportent l'argent, les tracteurs, les systèmes d'irrigation. « Ça paraît plus civilisé que sous la colonisation : les entreprises fonctionnent à coups de carnets de chèques et pas de baïonnettes, note l'économiste Bruno Parmentier. Et il est probable, vu les investissements et les techniques employées, qu'on produira plus de nourriture sur ces terres. La question est : que vont-ils produire, comment et pour qui ? Si l'argent et la technique suffisaient pour faire de l'agriculture durable, ça se saurait : on ne compte plus les échecs en ce domaine. »


Télérama - 1/03/09
11 mars 2009 11:11
salam,

eux si quand même, dans certains endroits du monde ça marche encore aux missiles, aux chars, aux forces spéciales, et même qu'à l'ONU on décide du sort des peuples, ceux dont la vie ne vaut rien, et ceux qu'ils ne faut surtout pas critiquer, les autres marchent au donnant donnant, je massacre ce petit pays au Sud et toi tu as le droit de faire ta guerre pour le "Freedom" tandis que notre copain là-bas terraforme un pays pour le rendre casher...

Malheureusement quand vous traversez un pays du tiers-monde, vous vous rendez compte qu'il est une fabrique de chaussures, de cacao, de coton, de banane, de latex, de carburant,...
l
11 mars 2009 11:25
Ce sont pourtant des dizaines de millions de personnes qui meurent à petit feu et qui en arrivent à se nourrir de terre comme à Haiti et qui n'intéressent personne.
K
11 mars 2009 12:16
Comme on a pu le lire sur l'article, parmi ces pays on trouve les pays occidentaux , les pays asiatiques et il aurait suffit de constater qu'il y en a aussi certains du moyen orient pour nous sortir le mot Razzia, louise tu saurais pas pourquoi on a utilisé ce mot?
Et plus sincerement tu pense que la famine d'aujourd'hui est causée principalement par ces pratiques ou bien à cause de la spéculation ou bien à cause du controle des prix par les grandes multinationales et parce que les gouvernements profitent de la misère des autres pays pour les pousser à se vendre ?
l
11 mars 2009 12:40
Razzia ou appropriation, c'est la même chose mais il s'agit plutôt d'une nouvelle forme de colonisation qui s'est installée et qui ne fait que s'amplifier.

Sauf que cette fois elle concerne tous les pays qui ont les moyens d'acheter et de spéculer par la même occasion et que ce soit en direct ou par l'intérmédiaire de multinationales.
K
11 mars 2009 13:49
Si c'était la même chose on aurait pu choisir le mot appropriation puise que c'est un magazine Français non? ou son équivalent chinois ou coréens puise que ce sont les 2 plus grands en la matière, alors tu n'as toujours pas d'idée sur le pourquoi de ce mot?

Quant à la spéculation , elle concerne plus les multinationales exportatrices que les gouvernements qui procèdent à cette appropriation dans le seul souci est d'assurer la disponibilité des matières de premières nécessité.

Cela dit l'article voudrait nous faire croire que la pratique aussi malsaine qu'elle soit est récente alors que c'est tout simplement un colonialisme vieux qui prends des nouvelles formes et ça c'est plutot l'apanage de l'Europe, les US etc etc
l
11 mars 2009 14:23
Citation
K7al'Ras a écrit:
Si c'était la même chose on aurait pu choisir le mot appropriation puise que c'est un magazine Français non? ou son équivalent chinois ou coréens puise que ce sont les 2 plus grands en la matière, alors tu n'as toujours pas d'idée sur le pourquoi de ce mot?





Peu importe l'origine du mot, surtout que maintenant il fait partie de la langue française et qu'il est employé couramment alors que le mot "landgrabbing" (accaparement des terres) utilisé aussi dans l'article ne fait pas encore partie du dictionnaire de français.

Quant à l'équivalence chinoise ou coréenne, si tu la connais, tu peux toujours l'utiliser...

Il y a d'autres articles qui parlent de ce problème avec des titres différents mais celui-là est le plus détaillé et c'est le fond qui compte... en l'occurence cette nouvelle forme de colonialisation mondialisée.

ET ce n'est pas parce que cette colonisation est désormais l'apanage de tous les pays qui ont de l'argent y compris les pays du Golf et asiatiques, pas seulement occidentaux, qu'elle est moins malsaine et qu'elle ne doit pas être aussi dénoncée.
K
11 mars 2009 14:55
On est d'accord sur le fond, une pratique malsaine (j'ai jamais dit le contraire) , exploitante..ce qui est condamnable et ça devrait l'être pour tout le monde.

Quand au mot Razzia, il fait partie du vocabulaire Français certes mais utilisé pour amalgamer toujours, car à la base ce mot vient de l'ISLAM et en France associer la religion [Musulmane] à une mauvaise pratique est toujours vendeur et constitue le fond de commerce de plusieurs médias sinon on aurait pu aussi choisir le mot "croisades sur les terres des pays pauvres" mais non ça vend pas. Et toujours d'après l'article on a l'impression que ce sont seulement ces nouveaux pays qui en sont responsables alors que c'est faux c'est pour ça ton article ne fait qu'amalgamer plus qu'informer, donc pas du tout crédible
K
11 mars 2009 15:11
ET faut dire que jusqu'aujourd'hui aucun état des pays du golf n'a acheté des terres agricoles
B
11 mars 2009 15:41
Citation
K7al'Ras a écrit:
ET faut dire que jusqu'aujourd'hui aucun état des pays du golf n'a acheté des terres agricoles

Les pays du golfe ont en aussi acheté:

Ces exemples ne représentent qu’un petit échantillon dans une multiplication de transactions du même genre par des pays « accapareurs » (directement ou par le biais de certaines de leurs compagnies ou sociétés de placement). Ce sont aussi bien des pays européens (Grande-Bretagne, Suède), asiatiques (Chine, Corée du Sud, Japon dont les entreprises contrôlent déjà plus de 12 millions d’hectares à l’étranger), pétroliers (pays du Golfe Persique, Libye, etc.) que des compagnies de pays émergents (Brésil, Inde). Les pays cibles sont également répartis sur à peu près tous les continents : Amérique latine (Paraguay, Argentine), Asie (Birmanie, Cambodge, Laos, Indonésie, Philippines, Thaïlande, Vietnam), Europe centrale (Ukraine), Afrique (Sénégal, Mali, Malawi, Ouganda, Soudan, Tanzanie).
B
11 mars 2009 15:45
Avec Louise, il ne faudra pas s'étonner d'entendre; que ce sont les pays musulmans du golfe, qui sont la cause de ce nouveau colonialisme.
B
11 mars 2009 17:25
Suite de l'article de telerama, que Louise a occulté, pour mieux manipuler.


Enfin, si le phénomène se développe tous azimuts, c'est parce que « la conjonction des crises alimentaire et financière a transformé les terres agricoles en un nouvel actif stratégique », résume l'ONG Grain. George Soros investit dans les agrocarburants avec son fonds Quantum et devient propriétaire de 225 000 hectares en Argentine, via le latifundium Adecoagro. Morgan Stanley achète plusieurs milliers d'hectares en Ukraine. Le géant américain BlackRock s'apprête à investir plusieurs centaines de millions de dollars, de l'Afrique subsaharienne à l'Argentine.


[www.telerama.fr]
K
11 mars 2009 17:53
Merci Bengi pour les précisions.

J'ai lu le même article sur rue89 je pense et j'ai cru comprendre que les pays arabes sont en cours d'acquisition de ces terres mais que rien n'est fait pour l'instant.
l
11 mars 2009 18:38
Citation
K7al'Ras a écrit:

Quand au mot Razzia, il fait partie du vocabulaire Français certes mais utilisé pour amalgamer toujours, car à la base ce mot vient de l'ISLAM et en France associer la religion [Musulmane] à une mauvaise pratique est toujours vendeur et constitue le fond de commerce de plusieurs médias sinon on aurait pu aussi choisir le mot "croisades sur les terres des pays pauvres" mais non ça vend pas. Et toujours d'après l'article on a l'impression que ce sont seulement ces nouveaux pays qui en sont responsables alors que c'est faux c'est pour ça ton article ne fait qu'amalgamer plus qu'informer, donc pas du tout crédible






Arrêter de tout ramener à l'islam, le monde ne tourne pas qu'autour des musulmans.

ET si c'est pour inciter à l'amalgame, c'est raté car combien de personnes connaissent l'origine du mot razzia qui fait plus penser à l'italien qu'à l'islam.
K
12 mars 2009 11:53
Citation
louise a écrit:


Arrêter de tout ramener à l'islam, le monde ne tourne pas qu'autour des musulmans.

ET si c'est pour inciter à l'amalgame, c'est raté car combien de personnes connaissent l'origine du mot razzia qui fait plus penser à l'italien qu'à l'islam.

Justement c'est ce qu'on veut , faudra que tu arrêtes twa et tes intelos aliénés de tout ramener à l'Islam , le monde ne tourne pas autour des musulmans, y a les chinois, les coréens, les impérialistes pilleurs ...

L'Italien ? wé sans doute j'y ai pas pensé
l
12 mars 2009 12:05
Ne renverse pas les rôles.

Je te rappelles que le lien entre le mot razzia et l'islam, c'est toi qui l'a fait, pas moi, donc c'est à toi d'arrêter de chercher l'amalgane dans l'article.
On est d'accord, il n'y a pas que l'islam comme centre d'intérêt.

Comme je l'ai dit, plusieurs articles ont parlé de ce même problème sans pour autant parler de razzia donc ta logique (razzia = islam) ne tient pas debout...
K
12 mars 2009 12:21
Oui c'est moi qui l'a souligné pour que tu puisse constater l'amalgame et ce racisme bien maquillé mais malheureusement et sans vouloir t'offenser tu me rappelle la citation Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt

Crois moi, s'il n'y avait pas les pays du golf tu aurais jamais vu ce mot dans le titre mais bon libre à toi de faire semblant qu'il y a rien qui cloche.

Justement hier j'ai cherché l'article sur Internet et tous les sites ont utilisés le même titre, étrange non? on aurait dit que l'auteur de l'article est le même ou bien que les autres webzine manque d'inspiration..Tu peux toujours essayer! tu en mourras pas si la logique y est
l
12 mars 2009 15:26
c'est dingue quand meme comment on peut devenir parano jusqu'à voir de la sitgmatisation ciblée contre l'islam là il n'y a qu'un bon article denoncant l'accaparement des terres arables par des pays riches.
comme le dit louise, razzia, ça fait plus penser à de l'italien et est d'usage courant. ce n'est en rien une utilisation islamophobe ou qui sait quoi d'autres. ptdr
arreter de regarder votre nombril et de faire des procés d'intentions.
C
12 mars 2009 16:51
C'est que parfois, l'islamophobie se cache même où on ne l'attend pas.Derrière la sémantique, par exemple...
12 mars 2009 17:08
salam,

pour en revenir au sujet sur les voleurs de terre, c'est pas une chose récente comme je le disais, le citoyen du tiers-monde n'est pas propriétaire chez lui, il se fait piller pour une poignée de dollars ou d'euros, et au delà de cela, ils empoisonnent ses terres avec le poison livrés par les pillards, au Maroc, des milliers d'hectares sont loués pour une somme ridicule, alors que le petit paysan local, il n'a aucune pitié, la loi du marché comme ils disent.

et nous consommateurs, tant que nous ne changerons pas nos habitudes nous continuerons à faire les beaux jours de ces personnes qui se battent à avoir le bureau le plus haut placé à New York ou à Paris, parce qu'en réalité, les familles qui dirigent le monde de l'agro-alimentaire ne sont pas une multitude, mais bien un nombre inférieur à au nombre de doigts d'une main, quand vous achetez votre boite d' haricots vert au supermarché du coin, ou que vous l'achetiez dans un supermarché de haut standing, la différence sera dans l'emballage, le bénéfice dans la même poche.
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