Citation
coldman a écrit:
Pourquoi ils nous haïssent
Mona Eltahawy |
25 octobre 2012
Au début de Distant View of a Minaret [éd. Heinemann, 1983, non traduit en français], Alifa Rifaat, auteure égyptienne largement ignorée et aujourd’hui disparue, nous raconte l’histoire d’une femme tellement indifférente au coït que son mari lui impose, concentré sur son seul plaisir, qu’elle remarque la présence d’une toile d’araignée à nettoyer au plafond. Elle médite sur l’attitude de son mari, qui refuse toujours de poursuivre leurs ébats pour la faire jouir elle aussi, “comme s’il tenait à la priver [de quelque chose]”. De même qu’il lui refuse un orgasme, l’appel à la prière interrompt soudain le sien. Le mari sort. Après s’être lavée, la femme s’absorbe dans la prière – un acte tellement plus satisfaisant qu’elle attend avec impatience la prochaine – et regarde la rue depuis son balcon. Elle interrompt sa rêverie pour aller consciencieusement préparer du café pour son mari après sa sieste. Alors qu’elle apporte la boisson dans la chambre pour la verser sous les yeux de son mari – il préfère –, elle remarque qu’il est mort. Elle ordonne à son fils d’aller chercher un médecin. “Elle retourna au salon et se versa une tasse de café. Elle était elle-même surprise par son calme”, écrit Alifa Rifaat.
Désir de liberté
En quelques lignes, l’auteure expose le trio que forment le sexe, la mort et la religion, et fait sauter les verrous du déni et de la défiance pour viser au cœur la misogynie au Moyen-Orient. Soyons francs : ce n’est pas parce que nous sommes libres qu’ils nous haïssent, ainsi que l’affirme le vieux cliché américain post-11 septembre. C’est parce qu’ils nous haïssent que nous ne sommes pas libres, reformule avec force cette auteure arabe. Oui, ils nous haïssent. Il faut le dire.
Certains demanderont peut-être pourquoi j’aborde ce sujet aujourd’hui alors que le Moyen-Orient s’est soulevé, non comme d’habitude par haine de l’Amérique et d’Israël, mais uni dans un désir de liberté. Après tout, ne faudrait-il pas obtenir le respect des droits fondamentaux pour tout le monde avant de demander un traitement spécial pour les femmes ? Et qu’est-ce que les questions de sexe ont à voir avec le printemps arabe ? Je ne parle pourtant pas du sexe que l’on pratique caché dans des coins sombres ou derrière la porte de la chambre à coucher. Je parle d’un système politique et économique qui traite la moitié de l’humanité comme des animaux et doit être détruit en même temps que les tyrannies plus visibles qui étouffent cette région et la privent d’avenir.
Oui, les femmes ont des problèmes partout dans le monde. Certes, les Etats-Unis n’ont pas encore élu de femme président et les femmes continuent d’être traitées comme des objets dans bon nombre de pays “occidentaux” (je vis dans l’un d’entre eux). Voilà généralement la conclusion à laquelle aboutira toute conversation ayant pour sujet la haine des femmes dans les sociétés arabes. Mais laissons de côté ce que les Etats-Unis font ou ne font pas aux femmes. Citez-moi un pays arabe et je vous égrènerai une litanie d’exactions nourries par un mélange délétère de culture et de religion que peu semblent capables de critiquer. Quand des femmes égyptiennes qui osent s’exprimer haut et fort [dans les manifestations] sont soumises à d’humiliants “tests de virginité”, il est temps de rompre le silence. Lorsqu’un article du Code pénal égyptien affirme qu’une femme battue par son mari “avec de bonnes intentions” ne peut pas réclamer de dommages, au diable le politiquement correct. D’ailleurs, de quelles “bonnes intentions” s’agit-il ? Du point de vue de la loi, elles correspondent à des coups “non sévères” ou n’étant “pas portés directement au visage”.
Révolutions de la pensée
Tout cela revient à dire que, lorsqu’on parle du statut des femmes au Moyen-Orient, la situation n’est pas meilleure que ce que vous pensez. Elle est bien pire. Même après ces “révolutions”, on considère toujours plus ou moins que tout va bien tant que les femmes sont voilées, recluses dans leur maison, empêchées de conduire [comme en Arabie Saoudite], obligées de demander la permission à un homme pour voyager et contraintes d’obtenir l’accord d’un homme pour se marier ou divorcer.
Pas un seul pays arabe ne figure parmi les cent premiers pays classés par le Forum économique mondial dans son rapport mondial sur l’égalité entre les sexes. Toute la région est solidement ancrée dans les profondeurs du classement. Riches ou pauvres, nous haïssons tous nos femmes. J’en viens au cas de l’Arabie Saoudite. Non seulement parce que j’ai découvert ce pays à l’âge de 15 ans, en plein traumatisme – je n’ai pas d’autre mot – féministe, mais aussi parce que ce royaume voue un culte éhonté à un dieu misogyne et n’en paie jamais les conséquences du fait du double avantage que lui confère la présence de pétrole et de deux grands lieux saints sur son territoire, La Mecque et Médine.
Dans les années 1980 et 1990 comme aujourd’hui, les religieux qui intervenaient à la télévision saoudienne étaient obsédés par les femmes, leurs orifices et notamment ce qui en sortait. Je n’oublierai jamais le jour où j’ai entendu que, si un bébé garçon vous urinait dessus, vous pouviez prier dans les mêmes vêtements, mais que, si c’était une fille, il fallait vous changer. Que peut-il bien y avoir dans l’urine des filles pour vous rendre si impur ? me demandais-je. A quel point les Saoudiens haïssent-ils les femmes ? Réponse : au point de laisser mourir quinze jeunes filles dans l’incendie d’une école à La Mecque en 2002. La “police des mœurs” leur avait bloqué la sortie et avait interdit aux pompiers de leur porter secours parce qu’elles ne portaient pas le voile et le manteau requis en public. Et après, rien. Personne n’a été jugé. Les parents ont été réduits au silence. Seule concession à l’horreur : le prince Abdallah [alors régent de facto] a retiré la charge de l’éducation des filles aux zélotes salafistes, qui maintiennent néanmoins une poigne de fer sur le système éducatif du royaume. L’Arabie Saoudite n’est pas un cas isolé, ce n’est pas une incongruité odieuse dans un désert riche et isolé. La haine des islamistes pour les femmes embrase toute la région, aujourd’hui plus que jamais.
Celles qui ont défilé et manifesté au Caire ont dû traverser le terrain miné des agressions sexuelles, qu’elles soient le fait du régime, de ses laquais et parfois, malheureusement, de nos compagnons d’insurrection. Ce jour de novembre 2011 où j’ai été sexuellement agressée dans la rue Mohamed Mahmoud, près de la place Tahrir, par au moins quatre agents antiémeute, j’ai auparavant été agressée par un homme sur la place Tahrir elle-même. Alors que nous n’hésitons pas à dénoncer les exactions du régime, lorsque nous sommes violées par des concitoyens, nous partons du principe qu’ils sont des agents du régime ou des voyous, car nous ne voulons pas salir la révolution.
Nos révolutions politiques ne réussiront pas si elles ne s’accompagnent pas de révolutions de la pensée. Nous avons besoin d’une révolution culturelle, sociale et sexuelle pour faire tomber les Moubarak qui règnent sur nos esprits et dans notre chambre à coucher. Il fut un temps où les islamistes occupaient la position la plus vulnérable sur l’échiquier politique en Egypte et en Tunisie. Il se pourrait que ce soit à présent les femmes. Comme d’habitude.
[www.courrierinternational.com]
Citation
coldman a écrit:
Pourquoi ils nous haïssent
Mona Eltahawy |
25 octobre 2012
Au début de Distant View of a Minaret [éd. Heinemann, 1983, non traduit en français], Alifa Rifaat, auteure égyptienne largement ignorée et aujourd’hui disparue, nous raconte l’histoire d’une femme tellement indifférente au coït que son mari lui impose, concentré sur son seul plaisir, qu’elle remarque la présence d’une toile d’araignée à nettoyer au plafond. Elle médite sur l’attitude de son mari, qui refuse toujours de poursuivre leurs ébats pour la faire jouir elle aussi, “comme s’il tenait à la priver [de quelque chose]”. De même qu’il lui refuse un orgasme, l’appel à la prière interrompt soudain le sien. Le mari sort. Après s’être lavée, la femme s’absorbe dans la prière – un acte tellement plus satisfaisant qu’elle attend avec impatience la prochaine – et regarde la rue depuis son balcon. Elle interrompt sa rêverie pour aller consciencieusement préparer du café pour son mari après sa sieste. Alors qu’elle apporte la boisson dans la chambre pour la verser sous les yeux de son mari – il préfère –, elle remarque qu’il est mort. Elle ordonne à son fils d’aller chercher un médecin. “Elle retourna au salon et se versa une tasse de café. Elle était elle-même surprise par son calme”, écrit Alifa Rifaat.
Désir de liberté
En quelques lignes, l’auteure expose le trio que forment le sexe, la mort et la religion, et fait sauter les verrous du déni et de la défiance pour viser au cœur la misogynie au Moyen-Orient. Soyons francs : ce n’est pas parce que nous sommes libres qu’ils nous haïssent, ainsi que l’affirme le vieux cliché américain post-11 septembre. C’est parce qu’ils nous haïssent que nous ne sommes pas libres, reformule avec force cette auteure arabe. Oui, ils nous haïssent. Il faut le dire.
Certains demanderont peut-être pourquoi j’aborde ce sujet aujourd’hui alors que le Moyen-Orient s’est soulevé, non comme d’habitude par haine de l’Amérique et d’Israël, mais uni dans un désir de liberté. Après tout, ne faudrait-il pas obtenir le respect des droits fondamentaux pour tout le monde avant de demander un traitement spécial pour les femmes ? Et qu’est-ce que les questions de sexe ont à voir avec le printemps arabe ? Je ne parle pourtant pas du sexe que l’on pratique caché dans des coins sombres ou derrière la porte de la chambre à coucher. Je parle d’un système politique et économique qui traite la moitié de l’humanité comme des animaux et doit être détruit en même temps que les tyrannies plus visibles qui étouffent cette région et la privent d’avenir.
Oui, les femmes ont des problèmes partout dans le monde. Certes, les Etats-Unis n’ont pas encore élu de femme président et les femmes continuent d’être traitées comme des objets dans bon nombre de pays “occidentaux” (je vis dans l’un d’entre eux). Voilà généralement la conclusion à laquelle aboutira toute conversation ayant pour sujet la haine des femmes dans les sociétés arabes. Mais laissons de côté ce que les Etats-Unis font ou ne font pas aux femmes. Citez-moi un pays arabe et je vous égrènerai une litanie d’exactions nourries par un mélange délétère de culture et de religion que peu semblent capables de critiquer. Quand des femmes égyptiennes qui osent s’exprimer haut et fort [dans les manifestations] sont soumises à d’humiliants “tests de virginité”, il est temps de rompre le silence. Lorsqu’un article du Code pénal égyptien affirme qu’une femme battue par son mari “avec de bonnes intentions” ne peut pas réclamer de dommages, au diable le politiquement correct. D’ailleurs, de quelles “bonnes intentions” s’agit-il ? Du point de vue de la loi, elles correspondent à des coups “non sévères” ou n’étant “pas portés directement au visage”.
Révolutions de la pensée
Tout cela revient à dire que, lorsqu’on parle du statut des femmes au Moyen-Orient, la situation n’est pas meilleure que ce que vous pensez. Elle est bien pire. Même après ces “révolutions”, on considère toujours plus ou moins que tout va bien tant que les femmes sont voilées, recluses dans leur maison, empêchées de conduire [comme en Arabie Saoudite], obligées de demander la permission à un homme pour voyager et contraintes d’obtenir l’accord d’un homme pour se marier ou divorcer.
Pas un seul pays arabe ne figure parmi les cent premiers pays classés par le Forum économique mondial dans son rapport mondial sur l’égalité entre les sexes. Toute la région est solidement ancrée dans les profondeurs du classement. Riches ou pauvres, nous haïssons tous nos femmes. J’en viens au cas de l’Arabie Saoudite. Non seulement parce que j’ai découvert ce pays à l’âge de 15 ans, en plein traumatisme – je n’ai pas d’autre mot – féministe, mais aussi parce que ce royaume voue un culte éhonté à un dieu misogyne et n’en paie jamais les conséquences du fait du double avantage que lui confère la présence de pétrole et de deux grands lieux saints sur son territoire, La Mecque et Médine.
Dans les années 1980 et 1990 comme aujourd’hui, les religieux qui intervenaient à la télévision saoudienne étaient obsédés par les femmes, leurs orifices et notamment ce qui en sortait. Je n’oublierai jamais le jour où j’ai entendu que, si un bébé garçon vous urinait dessus, vous pouviez prier dans les mêmes vêtements, mais que, si c’était une fille, il fallait vous changer. Que peut-il bien y avoir dans l’urine des filles pour vous rendre si impur ? me demandais-je. A quel point les Saoudiens haïssent-ils les femmes ? Réponse : au point de laisser mourir quinze jeunes filles dans l’incendie d’une école à La Mecque en 2002. La “police des mœurs” leur avait bloqué la sortie et avait interdit aux pompiers de leur porter secours parce qu’elles ne portaient pas le voile et le manteau requis en public. Et après, rien. Personne n’a été jugé. Les parents ont été réduits au silence. Seule concession à l’horreur : le prince Abdallah [alors régent de facto] a retiré la charge de l’éducation des filles aux zélotes salafistes, qui maintiennent néanmoins une poigne de fer sur le système éducatif du royaume. L’Arabie Saoudite n’est pas un cas isolé, ce n’est pas une incongruité odieuse dans un désert riche et isolé. La haine des islamistes pour les femmes embrase toute la région, aujourd’hui plus que jamais.
Celles qui ont défilé et manifesté au Caire ont dû traverser le terrain miné des agressions sexuelles, qu’elles soient le fait du régime, de ses laquais et parfois, malheureusement, de nos compagnons d’insurrection. Ce jour de novembre 2011 où j’ai été sexuellement agressée dans la rue Mohamed Mahmoud, près de la place Tahrir, par au moins quatre agents antiémeute, j’ai auparavant été agressée par un homme sur la place Tahrir elle-même. Alors que nous n’hésitons pas à dénoncer les exactions du régime, lorsque nous sommes violées par des concitoyens, nous partons du principe qu’ils sont des agents du régime ou des voyous, car nous ne voulons pas salir la révolution.
Nos révolutions politiques ne réussiront pas si elles ne s’accompagnent pas de révolutions de la pensée. Nous avons besoin d’une révolution culturelle, sociale et sexuelle pour faire tomber les Moubarak qui règnent sur nos esprits et dans notre chambre à coucher. Il fut un temps où les islamistes occupaient la position la plus vulnérable sur l’échiquier politique en Egypte et en Tunisie. Il se pourrait que ce soit à présent les femmes. Comme d’habitude.
[www.courrierinternational.com]
Citation
coldman a écrit:
je crois qu'elle parle d'une certaine réalité, d'un vécu.
alors on peut la croire stipendiée par le grand complot americano sioniste pour "salir l'islam".
moi je crois tout simplement qu'elle fait une analyse assez juste.
Citation
coldman a écrit:
mais c'est un monde merveilleux que tu nous dépeins là..............
la surprotection des hommes de la famille............. quelle blague. une vraie tutelle oui.
la durabilité des couples pratiquants................... idem.
les stats des tribunaux? la loi du silence, tu connais?
allez, un peu d’honnêteté, ça te fera pas de mal. .
L'être humain est grégaire et social .... L'individualisme est une invention de l'Etat centralisateur, qui réduit l'homme au contribuable, le nouveau serf ...Citation
coldman a écrit:
mais personne ne prone l'indivdualisme. il s'installe tout seul.
nous ne sommes plus au temps ou la tribu était la condition nécessaire à la survie.
il faut arreter de croire qu'il y a un modèle inventé et imposé par x ou Y.
ce qui s'impose petit à petit partout, c'est tout simplement ce qui correspond à l'individu.
tu es de mauvaise foi. il est donc difficile d’échanger
la société musulmane solidaire? ce sont les sociétés parmis les plus inégalitaires du monde.
les couples durables d'antan, je connais. j' ai quarante ans et la majorité de ma famille vivait dans la france rurale.
alors je pourrai moi aussi jouer l'air du c’était mieux avant. sauf que c'est faux. et aucune femme d'uajourd'hui ne voudrait de la vie que menaient les femmes d'il y a 50 ou 60 ans.
il est bien certain que si ma grand mère etait sortie en boite de nuit contre l'avis de mon grand pere et etait rentrée aux aurores, elle aurait certainement pris une baffe qui l'aurait couché. aujourd'hui, cela lui vaudrait un rappel à la loi, une garde à vue et un passage devant le juge.
ça a pas mal évolué depuis. et ce ne sont pas les "americano sionistes" qui ont imposé ces changements. ils se sont imposés tout seul.
Citation
coldman a écrit:
je crois qu'elle parle d'une certaine réalité, d'un vécu.
alors on peut la croire stipendiée par le grand complot americano sioniste pour "salir l'islam".
moi je crois tout simplement qu'elle fait une analyse assez juste.[/quote
Salam,aurais tu une analyse sur la condition de la femme juive en israel?
Citation
coldman a écrit:
tiens, j'ai trouvé ça. mais à quoi ça avance de parler d'israel à chaque fois? c'est ton metre étalon? c'est un peu ridicule comme reflexe. .....
Condition de la femme en Israël
De sérieux progrès à faire -
Israël n’est pas à un paradoxe près. Celui de la position de la femme dans la société israélienne illustre une fois de plus l’ambiguïté de la situation.
Israël est à la fois un pays ultramoderne dans lequel les femmes sont totalement émancipées, mais c’est également un pays aux prises avec des traditions machistes et une société basée sur la religion patriarcale. Du coup, les mouvements féministes israéliens n’ont pas fini de militer… Le mouvement Massorti les soutiens à fond et agit pour qu’enfin la place de la femme dans la société israélienne soit véritablement à l’égal de celle des hommes.
Au moment de la signature de la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), Israël a fait des réserves sur trois des articles principaux ! Cette démarche ne démontre pas forcément une mauvaise volonté de la part du gouvernement mais révèle plutôt la difficulté de se libérer du poids des traditions.
Ainsi, malgré la création d’un poste de conseiller du premier ministre chargé de la condition de la femme et de sa promotion, malgré la mise en place de programmes d’informations complets en ce qui concerne la violence à l’égard des femmes et l’égalité en matière d’emploi, malgré le niveau d’éducation reconnu élevé de la majorité des israéliennes, les formes de discrimination qu’elles subissent sont encore nombreuses. En fait, aucune loi fondamentale ne consacre le principe d’égalité ni n’interdit la discrimination. Nous pouvons noter également l’absence de plan global visant à garantir l’application de la convention. Ainsi, les idées traditionnelles concernant le rôle et le statut de la femme dans la société israélienne perpétuent les comportements négatifs à leur égard.
Des cas rapportés de mariages forcés, le nombre encore élevé de cas de violence familiale, de crimes d’honneur font toujours l’actualité de la vie quotidienne des israéliennes. Le manque de crédit alloué par le gouvernement pour essayer d’enrailler ces comportements violents limite considérablement l’assistance psychologique et médicale que les femmes devraient recevoir à la suite des agressions dont elles sont victimes. Ainsi, le nombre de refuges pour femmes battues ou violées est considéré comme trop insuffisant pour pourvoir porter secours et réconfort à toutes celles qui sont abusées. Sans doute est-ce dû à cette attitude traditionnelle qui consiste à être moins attentif à la santé des femmes qu’à celle des hommes !
La condition des femmes en Israël reste bien préoccupante sur bien des aspects et notamment en ce qui concerne le nombre encore important d’inégalités entre hommes et femmes dans le monde du travail, dans le traitement des salaires ou dans le mariage. Ainsi, une femme qui demande le divorce, à cause de la violence qu’elle subit par son mari, n’est pas sûre d’être écoutée et soutenue dans sa démarche par la cour rabbinique qui souvent rejette sa demande et favorise l’homme. D’autant plus que les cas de violence rapportés sont en dessous de la réalité car ce sujet est tabou dans la société israélienne et bon nombre de femmes ne parlent pas de leurs souffrances par honte d’être rejetées par la famille ou montrées du doigt par le voisinage…
Ainsi le dilemme est grand dans l’esprit des femmes israéliennes mais aussi dans celui de la société car, comble de la tradition, une croyance très répandue en Israël véhicule cette affirmation qu’un homme juif est " passif " et ne peut être capable d’aucune violence à l’égard de son épouse…
La condition de la femme en Israël n’est pas des plus tragiques compte tenu de sa position géographique, de sa tradition culturelle et religieuse. Cependant elle demeure encore préoccupante dans bien des domaines. Souhaitons que la société israélienne, encore à tendance patriarcale, enclenche sincèrement et profondément un processus de paix avec les femmes qui constituent le noyau de son évolution !
Citation
coldman a écrit:
mais je ne m'acharne sur rien. je publie un article lu sur courrier international.
j'ai de l'empathie pour ce genre de femmes courageuses qui osent dire ce qu'elles pensent dans un univers machiste parmi les plus durs au monde.