Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Pour le sol et par le sang Les Maghrébins dans l’armée française XIXe...
c
12 avril 2011 11:12
14 avril 2011 – Hôtel de ville de Caen
Festival Cultures du Maghreb

Dans le cadre de la programmation du festival « Culture du Maghreb » et de l’exposition « Générations, un siècle d’histoire culturelle des Maghrébins en France », Trait d’union et Génériques vous proposent un temps de réflexion sur la recherche portant sur la participation de Maghrébins au sein de l’institution militaire française au cours des grands conflits contemporains.

Problématique :

Le 14 juillet 2010, la quasi-totalité des pays d’Afrique noire envoie ses troupes d’élites défiler sur les Champs-Élysées pour les traditionnelles festivités commémorant la prise de la Bastille, en hommage au passé glorieux des soldats africains au sein de l’armée française de l’empire colonial. Débat largement soulevé à l’occasion de la sortie du film Indigènes en 2005, la mémoire du sacrifice des troupes coloniales pour le drapeau réside encore aujourd’hui au cœur des débats portant sur la reconnaissance du sacrifice des anciens combattants africains. Au sein de ses troupes africaines s’illustrent alors dès le XIXe siècle les troupes nord-africaines : Zouaves algériens et tunisiens, Spahis, Tirailleurs algériens et tunisiens, Chasseurs d’Afrique, Goumiers et Tabors marocains, la Légion étrangère, ou en définitive les « Harkis », supplétifs de la Guerre d’Algérie. Dès les campagnes de Crimée (1853-1856), d’Italie (1859) de l’expédition du Mexique (1862-67) ou de la guerre franco-allemande (1870), les troupes de mercenaires nord-africaines accompagnent les régiments de l’armée française. De la répression sanglante de la Commune de Paris (1871) à la conscription massive des Algériens – décidée en 1912 - lors de la Première Guerre mondiale, la place des Nord-Africains au sein de l’institution militaire présage de l’accélération du fait migratoire y compris dans la société civile. Les mineurs kabyles ou marocains sont bientôt rejoints par les ouvriers de l’armement ou les journaliers agricoles en provenance des montagnes de l’Atlas au sein des campagnes françaises, venus suppléer les hommes partis pour l’enfer des tranchées. Durant l’entre-deux guerre, les contingents d’ouvriers nord-africains se font de plus nombreux en France métropolitaine, bouleversant ainsi l’architecture des grandes villes et s’organisant politiquement pour demander l’égalité puis l’indépendance de l’Afrique du Nord. Si le nationalisme maghrébin se positionne, en soutenant tout d’abord le Front populaire (1936) pour ensuite exprimer sa déception face aux promesses non tenues, les principaux dirigeants du mouvement font preuve de neutralité quand éclate la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, les troupes nord-africaines participeront à la « Drôle de guerre », puis l’armée d’Afrique sera le bras armé de la France libre. Si plusieurs membres nord-africains du Parti communiste rejoignent les rangs de la résistance (Mohamed Lakhdar Toumi, Bouchafa Salah etc…), quelques-uns versent dans la collaboration au sein de la Brigade nord-africaine de Mohamed el Maadi, qui appelle au Djihad contre les Alliés et pour l’indépendance de l’Afrique du Nord. De la libération de la Provence à la bataille de Monte Cassino, les soldats nord-africains se distinguent dans la mémoire collective de la Seconde Guerre mondiale. Dans l’Est algérien, les massacres des populations civiles de Sétif et de Guelma éclatent le 8 mai 1945, comme en écho à celui de Thiaroye en 1944 au Sénégal. Ces exactions ensanglantent la célébration de la victoire des Alliés sur l’Allemagne Nazie et sèment les germes de la révolte algérienne qui éclate lors de la Toussaint Rouge, le 1er novembre 1954. Dans le même temps, la France aux prises avec le tourbillon de la décolonisation tente en vain de défendre sa domination sur l’Indochine en mobilisant à nouveau l’armée d’Afrique dont nombre d’entre eux seront faits prisonniers lors de la bataille de Diên Biên Phù (1954). Ce sont parfois les mêmes soldats qui décident tantôt de prendre le maquis auprès du Front de Libération National algérien tantôt de rester fidèle à la France pour combattre leurs frères. Ce déchirement prend forme avec l’institution de supplétifs dès 1957, engagés volontaires ou dans l’obligation de choisir un camps. Avec l’indépendance de l’Afrique du Nord se clôt l’histoire des troupes coloniales au sein de l’armée française. Cette journée d’étude aura alors pour objectif de déterminer la chronologie de l’engagement des troupes nord-africaines et leur poids dans la stratégie militaire des différents conflits. Nous reviendrons également sur le rôle pionnier de l’armée dans l’émigration vers la métropole de dizaine de milliers de soldats, et sur ses conséquences sur les mentalités. Enfin, cette rencontre permettra de dresser le portait et l’itinéraire de plusieurs soldats nord-africains à travers le siècle.

14 avril 2011

Introduction 10h-10h30
M. Philippe Duron, député maire de Caen
M. Abdellah Fawzi, président de Trait d’union


Conflits et enjeux de mémoire

Présidence : Josette Travert, présidente de l’Université de Caen–Basse Normandie

• 10h30 – 11h00 Belkacem Recham, historien, Université Marc Bloch, Strasbourg II « La participation des Nord-africains à la première guerre mondiale »

• 11H00-11h30 Samia Chabani, directrice (Association Ancrages) « Le documentaire "les soldats inconnus", entre valorisation mémorielle et soutien militant »

Pause-café

• 11h45 12h15 Armelle Mabon, enseignante – chercheur (Université Bretagne Sud), « Les prisonniers de guerre « indigènes » pendant la Seconde guerre mondiale »

12h15 – 13h Débat avec la salle

Déjeuner

Guerre d’Algérie et enjeux de représentations

Présidence : Younès Ajarraï, directeur du festival Cultures du Maghreb

• 14h30- 15h Gilles Manceron, historien « Les supplétifs de la guerre d’Algérie et les enjeux de mémoire en France et en Algérie ».

• 15h-15h30 Abderahmen Moumen, historien, Chercheur (CRHiSM) - Université de Perpignan, Chargé de cours - Université Lyon 2 (Mémorial de Rivesaltes) "Le devenir des anciens supplétifs et leurs familles après les Accords d'Evian".

Pause-café

• 15h45-16h15 Naïma Yahi, Chargée de recherches (Génériques) « L’image du soldat nord africains dans les archives audiovisuelle et photographique de l’armée française »

• 16h15-16H45 Marie-Ange D’Adler, journaliste « Le carré militaire du cimetière de Bobigny ».

Débat avec la salle

Conclusions : Younès Ajarraï
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook