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Le Monde : Les sacs plastiques marocains encore plus toxiques qu'avant...
a
24 juillet 2018 13:35
LE MONDE Le 19.07.2018 à 14h54 •
Par Ghalia Kadiri

Au Maroc, la difficile quête du « zéro plastique »

Le royaume s’est engagé depuis 2016 à lutter contre la production et la distribution de sacs en plastique, dont il était le deuxième consommateur mondial.

Un éboueur marocain déverse des déchets en plastique au centre de recyclage d’Oum Azza, près de Rabat, en novembre 2016.
Au moment où la guerre contre le plastique se mondialise, le Maroc aurait dû être un modèle de la lutte contre ce fléau qui pollue paysages et océans. Pourtant, deux ans après la loi interdisant la fabrication, la vente et l’utilisation de sacs en plastique dans le royaume, ils sont loin d’avoir disparu.

Selon une enquête publiée le 27 juin par l’association Zero Zbel (« zéro déchet » en arabe), dans le cadre d’un projet soutenu par ONU Environnement, les sacs en plastique sont encore largement utilisés dans les marchés marocains. L’étude, menée dans trois grandes villes dont la capitale économique Casablanca, a montré que 65 % des consommateurs utilisent cinq à quinze sacs en plastique à chaque fois qu’ils font leurs courses.

Le ministère de l’industrie, qui défend un bilan satisfaisant, a finalement reconnu, dans un communiqué publié le 1er juillet, que « l’utilisation de sacs interdits persiste dans les souks, le commerce ambulant et non organisé ».

« Ces souks représentent justement le principal réseau commerçant où les Marocains font leurs courses. Le commerce non formel reste le principal réseau de distribution au Maroc », insiste Mamoun Ghallab, le président de l’association.

Si les supermarchés et autres structures organisées s’en sont débarrassés, les sacs en plastique fabriqués dans des ateliers clandestins ou importés illégalement des pays voisins continuent de nourrir le circuit informel. « Les sacs de contrebande sont encore présents sur le marché. Donc si on refuse d’en donner aux clients, ils iront chez le voisin », témoigne un vendeur de fruits dans un marché casablancais.
Haute toxicité

La loi prévoit une amende allant de 200 000 à 1 million de dirhams (18 000 à 91 000 euros) pour les fabricants et entre 10 000 et 500 000 dirhams (910 à 45 500 euros) pour les distributeurs. « La police faisait des contrôles quotidiens pendant les six premiers mois de l’interdiction. Mais ça s’est essoufflé par la suite », poursuit le marchand.

Lancée le 1er juillet 2016, quelques mois avant la COP22 organisée à Marrakech, la législation baptisée Zero Mika (« zéro plastique ») devait permettre de lutter contre les nuées de sacs en plastique accrochées aux arbres, et qui cernent depuis plusieurs années les plages marocaines. Dans ce pays de 35 millions d’habitants, quelque 26 milliards de sacs en plastique, soit 900 par habitant, étaient consommés en moyenne chaque année jusqu’en 2016, faisant du royaume le deuxième pays utilisateur de cette matière dans le monde, après les Etats-Unis.

Pour l’association Zero Zbel, la seule dans le pays à militer contre la pollution liée aux déchets, la solution n’est pas de verbaliser les commerçants. « Dans la pratique, il est difficile de donner une amende aux marchands ne disposant pas d’un local officiel, assure Mamoun Ghallab. Les autorités doivent agir à la source, chez les grossistes. Car tant que la production illégale existera, les marchands continueront à prendre le risque. »

Plus grave, les sacs de contrebande sont beaucoup plus nocifs pour la santé. Les contrôles effectués par le ministère de l’industrie sur les sacs saisis par les autorités ont montré que les matières premières utilisées proviennent de plastique récupéré dans les décharges « ainsi que de matières premières hautement toxiques et nuisibles à la santé servant à la base à la production d’emballages de produits industriels divers », a mis en garde le ministère.

Depuis la publication de l’enquête indépendante de Zero Zbel, le gouvernement a annoncé le démantèlement d’un atelier clandestin de fabrication et la saisie de deux tonnes de sacs en plastique dans deux dépôts de Casablanca. En deux ans, ce sont 757 tonnes de sacs qui ont été confisquées.
Alternatives

Suite post suivant :



Modifié 1 fois. Dernière modification le 24/07/18 13:43 par axis7.
a
24 juillet 2018 13:36
Suite de l'article du Monde ( Post precedent ) :

Depuis la publication de l’enquête indépendante de Zero Zbel, le gouvernement a annoncé le démantèlement d’un atelier clandestin de fabrication et la saisie de deux tonnes de sacs en plastique dans deux dépôts de Casablanca. En deux ans, ce sont 757 tonnes de sacs qui ont été confisquées.
Alternatives

Pour le moment, les alternatives au plastique sont loin de satisfaire les défenseurs de l’environnement. Et le Maroc ne dispose pas non plus de système de recyclage encadré par l’Etat. « Malheureusement, les principales options proposées sont des sacs non-tissés en polypropylène présentés comme écologiques or il s’agit de textile plastique », regrette M. Ghallab. Censés être réutilisables, ces sacs ne résistent pas tous aux lourdes charges et finissent par casser. Plus chers à produire que la matière plastique, une partie des sacs en polypropylène sont fabriqués en deçà de l’épaisseur légale et sont donc moins résistants et plus rapidement jetables : « Au bout de quatre jours environ, estime le président de l’association. Il faudrait impliquer d’autres acteurs et réfléchir à d’autres matières comme le tissu, des matériaux naturels réellement solides et donc réutilisables. »

Un projet de modification de la loi devrait voir le jour, a promis Moulay Hafid Elalamy, ministre marocain de l’industrie et puissant homme d’affaires, lors d’une conférence de presse donnée le 3 juillet à Rabat. Ce jour-là, parmi les neuf représentants d’entreprise invités à réfléchir aux alternatives, huit provenaient de l’industrie de la plasturgie et seulement un acteur représentait les sacs en papier.
a
24 juillet 2018 13:42
Decidement le Maroc avec ses décharges sur les plages, l'importation de déchets italiens dangereux et ces maudits plastiques qui faisaient et font encore sans doute des marocains le.... deuxième consommateur mondial, c'est beaucoup de maquillage sur de la morve!!! Le Maroc c'est beaucoup de paroles et de communications/désinformations des autorités, des résultats honteux et des citoyens irresponsables et aveugles:

Extrait de l'article du Monde:
"Plus grave, les sacs de contrebande sont beaucoup plus nocifs pour la santé. Les contrôles effectués par le ministère de l’industrie sur les sacs saisis par les autorités ont montré que les matières premières utilisées proviennent de plastique récupéré dans les décharges « ainsi que de matières premières hautement toxiques et nuisibles à la santé servant à la base à la production d’emballages de produits industriels divers », a mis en garde le ministère."
P
24 juillet 2018 13:44
On n'est pas sorti de l'auberge avec le plastique.

Une amie de ma soeur lui disait qu'en Espagne, depuis que les sacs en plastique sont interdit, c'est le suremballage qui a pris le relais. L'industrie de l'emballage ne se laissera pas faire! faut vraiment que la population fasse l'effort d'apporter ses propres sacs (les sacs à base de maïs ne sont pas une solution non plus) et de privilégier les produits en vrac. Mais ici, encore un non sens, les produits emballés sont moins chers que le vrac... quand est juste économiquement, on ne fait pas l'effort... et malheureusement, l'écart entre les classes ne cessent de s'agrandir!
C'est une guerre qui prendra du temps, des années, parce que c'est une question à la fois d'éducation et d'équilibre social, et Dieu sait qui gagnera!
S
24 juillet 2018 14:13
Dans les années 70, on a mis les emballages plastiques pour que ce soit plus pratique pour le consommateur et aussi et surtout pour limiter les VOLS dans les commerces. Venir avec ses récipients sur place permettait plus de fraudes.

Maintenant qu'on constate que les sachets sont une plaie pour l'humanité, il faudrait revenir à ce système de contenants amenés de chez soi, mais il faut trouver un truc pour limiter la casse.

Personnellement, on a mis en route les sacs de courses réutilisables. On devrait inventer des contenants pour différents produits (pour le liquide et pour le solide, pour le frais, bref, prévoir ce qui est possible d'être utilisé dans ce sens) et mettre sur le marché ces contenants aussi réutilisables.

Un peu comme les lunettes 3D du ciné, les faire payer une fois et si le consommateur les oublie à la prochaine séance les refaire payer, tant pis pour lui.

Seul inconvénient : il faudra embaucher beaucoup de personnel pour servir les clients et les queues risquent de s'allonger le temps d'être servi ... Parce que clairement, se servir soi-même, ce serait un manque d'hygiène total.

Autre inconvénient encore, on reviendra au produit unique. Fini les spaghettis de marque panzani, lustucru ou marque magasin, il n'y aurait qu'un seul produit.

Ce serait peut-être l'occasion de revoir fleurir les commerces de proximité, avec des produits spéciaux Lustucru et d'autres de marque Auchan etc ...

Bref, pour se débarrasser de cette pollution en plastique, il faut vraiment repenser tout le système et ça aura un coût non négligeable ... Est ce que nos industriels sont prêts à ce sacrifice ? Ben non ... l'argent d'abord, ça va de soi ...
a
24 juillet 2018 16:57
La bonne gouffa en Doum ( Raphia ? ) etait ecolo et inusable. Tous les marocains et marocaines l'utilisaient au marché pour les fruits,legumes et viandes dans du papier special. Pourquoi dans ces mêmes marchés les gens se mettent au sac plastique par variété de legumes? Des sacs toxiques qui plus est?
Il faudrait aussi que les sacs textiles soient diffusés. Le Maroc est une puissance textile, profitons-en.
Pedagogie et sanction. Sinon c'est la mort et la maladie.
Citation
SauceKetchup a écrit:
Dans les années 70, on a mis les emballages plastiques pour que ce soit plus pratique pour le consommateur et aussi et surtout pour limiter les VOLS dans les commerces. Venir avec ses récipients sur place permettait plus de fraudes.

Maintenant qu'on constate que les sachets sont une plaie pour l'humanité, il faudrait revenir à ce système de contenants amenés de chez soi, mais il faut trouver un truc pour limiter la casse.

Personnellement, on a mis en route les sacs de courses réutilisables. On devrait inventer des contenants pour différents produits (pour le liquide et pour le solide, pour le frais, bref, prévoir ce qui est possible d'être utilisé dans ce sens) et mettre sur le marché ces contenants aussi réutilisables.

Un peu comme les lunettes 3D du ciné, les faire payer une fois et si le consommateur les oublie à la prochaine séance les refaire payer, tant pis pour lui.

Seul inconvénient : il faudra embaucher beaucoup de personnel pour servir les clients et les queues risquent de s'allonger le temps d'être servi ... Parce que clairement, se servir soi-même, ce serait un manque d'hygiène total.

Autre inconvénient encore, on reviendra au produit unique. Fini les spaghettis de marque panzani, lustucru ou marque magasin, il n'y aurait qu'un seul produit.

Ce serait peut-être l'occasion de revoir fleurir les commerces de proximité, avec des produits spéciaux Lustucru et d'autres de marque Auchan etc ...

Bref, pour se débarrasser de cette pollution en plastique, il faut vraiment repenser tout le système et ça aura un coût non négligeable ... Est ce que nos industriels sont prêts à ce sacrifice ? Ben non ... l'argent d'abord, ça va de soi ...
S
24 juillet 2018 17:51
C'est toujours l'argent derrière. Qui dit sacs textiles, dit Moutons, donc Berger pour les faire grandir, dit ouvriers pour couper la laine, la laver, la traiter, la tisser ...

Du plastique, tu mélanges je ne sais quels ingrédients et hop, fini. Pas besoin de 36000 personnes à payer derrière ...

Toujours le même souci. Il y a UN chef de tout et qui récolte les millions, les autres crèvent et n'ont pas le choix.

Si on veut inverser les tendances, il faut que des groupes de gens acceptent de travailler pour rien ou pratiquement rien derrière et qu'il y ait une vraie solidarité entre les commerçants, les ouvriers de la laine et les consommateurs.

C'est dans les petits villages où il y a le chômage qu'il faut rétablir ce genre de choses.

Mais il faut accepter de travailler sans rien toucher pendant un moment. Le faire pour la planète, pas pour l'argent. Et s'il y a un accident pendant cette activité, accepter le fait qu'on ne sera pas indemnisé en accident du travail. (je parle en France, au Maroc, je ne sais pas comment ça fonctionne de ce côté-là).
Citation
axis7 a écrit:
La bonne gouffa en Doum ( Raphia ? ) etait ecolo et inusable. Tous les marocains et marocaines l'utilisaient au marché pour les fruits,legumes et viandes dans du papier special. Pourquoi dans ces mêmes marchés les gens se mettent au sac plastique par variété de legumes? Des sacs toxiques qui plus est?
Il faudrait aussi que les sacs textiles soient diffusés. Le Maroc est une puissance textile, profitons-en.
Pedagogie et sanction. Sinon c'est la mort et la maladie.
 
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