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Malcolm X : entre haine et sagesse
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28 juillet 2008 12:49
Malcolm X : entre haine et sagesse

Malcolm X ou Malik El-Shabbazz compte avec Martin Luther King parmi les plus fameux activistes de la cause des Noirs américains. Faisons le point sur son existence.

Malcolm Little, connu du public sous le nom de Malcolm X, naît en 1925 à Omaha dans le Nebraska. Alors qu’il n’était encore qu’au stade de fœtus, profitant de l’absence du chef de famille, les hommes du Ku Klux Klan terrorisèrent la jeune Mme Little, accompagnée de ses enfants. Avant même de naître, Malcolm connut dans l’utérus ses premières manifestations de haine « raciale ». Son père, pasteur, militait déjà pour la cause de la communauté noire et le paya probablement de sa vie. Il mourra, la tête écrasé contre un tramway. Selon la rumeur, l’accident s’apparentait plutôt à un homicide.

Dès lors Mme Little, ne pouvant subvenir aux besoins de sa progéniture avec son mince salaire, se voit contrainte de demander l’aide de l’assistance publique. Cette dernière, en contrepartie de son aide financière, se donne le droit de s’immiscer dans l’éducation des enfants. Elle critique et humilie sans cesse la veuve, dont la santé mentale se détériore rapidement. Seule, avec une famille nombreuse, et soumise constamment aux pressions des autorités, elle sombre totalement dans la dépression.

Alors qu’on interne Mme Little en hôpital psychiatrique, ses enfants sont placés dans différents foyers. Elève intelligent, le jeune Malcolm se voit pourtant découragé d’entamer des études, contrairement aux autres élèves de sa classe, moins brillants, mais dont la pigmentation garantit la réussite sociale. Progressivement, Malcolm se change en petit délinquant. Parvenu à l’âge adulte, il fréquente les petits truands. Il touche au trafic de drogue et sert d’entremetteur entre les prostituées noires et les clients blancs. Avec son ancienne maîtresse, une seconde femme et un camarade du ghetto, ils commettent des cambriolages. En voulant faire réparer une montre de valeur dérobée, l’horloger reconnaît l’objet pour l’avoir vu auparavant dans la main de son propriétaire légitime. Aussitôt l’artisan dénonce le larron.

Lors de son procès, le fait de s’être acoquiné à deux femmes blanches provoque une sentence sévère : dix ans de prison. Mais, par la correspondance de ses proches, depuis sa geôle, Malcolm entend parler de l’islam. Alors quasiment nihiliste, il commence à s’intéresser aux doctrines d’Elijah Muhammad, le dirigeant de l’organisation Nation of Islam. Mais, pour parvenir à communiquer avec cet homme, il doit d’abord apprendre à rédiger correctement une lettre.

Bien que scolarisé, Malcolm est alors quasiment illettré, ayant perdu durant toutes ces années l’usage de l’écriture et de la lecture. Lentement, il enrichit son vocabulaire et devient un lecteur passionné. Son séjour en prison, loin de l’oppresser, le stimulera et lui offrira un véritable éveil intellectuel. Il se perfectionne dans l’art de la dialectique. Les théories d’Elijah Muhammad, pourtant peu crédibles historiquement et scientifiquement, lui permettent de retrouver sa dignité. Il écrit quotidiennement à ce guide spirituel. Ayant purgé sa peine, il se convertit définitivement à l’islam et se fait remarquer dans « Nation of Islam » pour ses qualités d’orateur.

Il se fait appeler Malcolm X. La lettre X, dans ce cas, signifie qu’ignorant le nom véritable de ses ancêtres africains, il refuse pour autant le nom imposé à sa famille pendant l’esclavage. Au fil du temps, il occupe une place de plus en plus importante dans l’organisation « Nation of Islam ». Le charisme et l’aisance de Malcolm X en font rapidement un porte-parole médiatique courtisé. Le verbe énergique et l’esprit vif, il permet à son organisation qui ne compte à la base que 200 vieillards de passer à 40 000 adhérents. Il diffère des autres « leaders » noirs par son intransigeance : il n’entend pas copiner avec les partis politiques dirigeants.

Ainsi, lors de l’assassinat de Kennedy, Malcolm X expliqua en substance que cet acte était « un retour de bâton ». Même si, à notre époque, JFK demeure un président américain plutôt apprécié, il faut avouer que sa politique étrangère est bien loin d’être exempte de tout reproche. Le défunt président semblait également peu pressé de mettre fin à la politique ségrégationniste des Etats-Unis. Mais Elijah Muhammad considère le Parti démocrate comme un partenaire de premier choix et désavoue son jeune disciple.

Suite : [www.agoravox.fr]
 
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