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kdaoud a écrit:
J’ai été accusé sur un réseau social d’être un « faux arabe » alors même que je m’affirme en tant que Français. On est accusé de « faux arabe » dès que l’on fait preuve d’un peu de sens critique publiquement. La règle, c’est la solidarité confessionnelle, on peut critiquer en privé, « entre nous », mais jamais en public. Accusation plus étrange encore : j’ai été dénoncé comme « Juif », « Sioniste », parce que je dénonce l’antisémitisme. Un schéma d’une incroyable absurdité et très largement répandu. En postulat, il faudrait imaginer que les Juifs et Israël c’est pareil. Donc si vous défendez un Juif c’est comme si vous attaquiez la Palestine. Si tous les Français issus de l’immigration ne pensent pas de cette manière, ils ne dénoncent quasiment jamais les prêcheurs de ces absurdités, par lâcheté, par paresse.
Le xénophobe bienveillant
Il faut encourager la prise de parole à l’initiative de ceux qui adhèrent pleinement aux valeurs de la République et qui se taisent aujourd’hui. Il faut réduire la capacité de nuisance de ceux qui ont le génie de la division, qui nous accablent en nous faisant éternellement le coup de la victime. Pour cela nous devons savoir être nous-mêmes, apprendre à être sereins et implacables avec nos valeurs. Cessons cet auto-dénigrement permanent. À être trop vigilant quant à notre propre xénophobie, on en devient un xénophobe bienveillant. Je rencontre parfois des gens qui ne m’aiment pas parce qu’ils n’aiment pas les Arabes et je ne peux rien y faire. Mais le pire pour moi, c’est de rencontrer des gens qui m’aiment bien parce qu’ils aiment bien les Arabes. La xénophobie bienveillante, qui au nom de la tolérance me voit, comme les autres, comme un Arabe. Alors pour me faire plaisir, pour être gentil avec moi, ils veulent discuter de la place que l’Arabe, maintenant le Musulman, mérite. Je vous le dis ici : je n’ai pas besoin de vous, par pitié arrêtez de vouloir m’aider. Je me suis fait une belle place de Français dans mon pays, grâce à mon pays et grâce à ma brave mère qui m’a élevé du mieux qu’elle a pu avant de me laisser partir avec pour seule consigne : « Va, vis et deviens Français. »
Par : Ahmed Meguini
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Anissaaa100 a écrit:
c'est ce qu'on appelle "baisser son froc" pardonnez moi du terme !
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kdaoud a écrit:
Va, vis et deviens Français
Je m’appelle Ahmed Meguini et je ne suis pas Musulman. Habituellement, comme tous les athées, je le tais. D’abord parce que c’est intime, l’athéisme est une solitude et la solitude ça ne se partage pas. Il y a une autre raison : j’ai souvent eu peur de froisser mes ex- coreligionnaires. Pour un grand nombre de Musulmans, je suis ce qu’il y a de pire : un apostat. Dans la plupart des pays musulmans, je risquerais la mort pour cela.
Je suis un citoyen français et je n’ai pas d’autre identité à défendre que celle qui a permis mon émancipation. Je suis libre de croire ou de ne pas croire et pourtant, pour ma sécurité, jusqu’à aujourd’hui, j’ai cru bon de ne pas exposer ma non–foi.
Cette lâcheté, que j’assume comme telle, n’est plus permise aujourd’hui. En nous attaquant et en nous tuant, les assassins on révélé une terrible faille sismique. Elle n’était pas nouvelle mais, comme vous, je me mentais à moi-même.
Je n’ai pas pu avoir la même rapidité d’analyse que ceux qui ne souhaitent « ni rire ni pleurer » et qui, en un temps record, ont mis sur pied un débat sur la place des jeunes Musulmans en France. Non je n’ai pas pu, et n’en déplaise à Spinoza, j’étais occupé à pleurer.
Dieu assigné à résidence
Je réponds à leur question : « l’Islam est-il compatible avec la République ? » en disant simplement que c’est la République qui ne sera jamais compatible avec l’Islam, comme avec n’importe quelle autre religion. C’est pourquoi il y a plus d’un siècle, nous avons assigné Dieu à résidence. Parce que c’est le concept même de Dieu qui n’a pas sa place dans la République. Je ne vois pas, je ne fréquente pas et je ne parle pas à des Musulmans, à des Catholiques et à des Juifs, et ça n’arrivera jamais. Je ne reconnais que mes concitoyens, et qu’ils croient aux extra-terrestres ou à un homme qui change l’eau en vin, cela ne m’intéresse absolument pas. À ceux qui en réponse aux actes de terrorisme souhaitent débattre de l’Islam, je les invites à entamer au plus vite un cursus en théologie islamique, mais laissez-moi ma France ! Celle où je dois pourvoir vivre sans Dieu et sans me faire insulter dans ma non-foi. Frappez la République à coups de tête pour y enter en tant que Musulman, Catholique, Protestant, Bouddhiste ou Juif. Frappez encore, frappez plus fort et nous verrons bien qui de votre tête ou de la République cèdera en premier. Même si nous, Républicains laïcs, étions demain pris de panique, terrorisés par nos ennemis et prêts à tout céder, nous ne le pourrions même pas. Cette idée de liberté et de justice qui s’est affutée à travers le temps ne nous appartient pas, elle nous dépasse, un peu comme votre Dieu. La laïcité, c’est ce que nous avons trouvé de mieux pour vous permettre de vivre vos croyances tout en admettant la primauté des lois de la République sur vos lois divines. D’autres pays n’ont pas laissé ce choix à leur population. Les uns interdisent la religion, d’autres la rendent obligatoire. Si vous ne comprenez pas en quoi la laïcité vous protège, je ne vous l’expliquerai pas, je vous opposerai la loi, parce qu’elle me protège moi aussi. Si vous voulez comprendre, je vous invite à vous rendre dans une bibliothèque.
Une barque et des rames
Je n’ai pas d’autre choix que d’engager un combat, que je promets féroce, contre ceux qui préfèrent s’adresser aux Musulmans plutôt qu’à leurs concitoyens. Comme d’autres, j’ai consacré toute ma vie d’adulte à devenir et à être admis en tant que Français. Je suis de la première génération à être né en France. Sur mon acte de naissance, il est écrit « père soudeur » et « mère femme de ménage », comprenez : « T’es plutôt mal barré dans la vie ». Aujourd’hui je suis père, chef d’entreprise et j’ai une vie relativement confortable. À l’école, j’ai fait le minimum, j’ai terminé mon parcours scolaire crashé dans une voie de garage au milieu d’un BEP grotesque. Cet enseignement minimum obligatoire m’a offert une barque et une paire de rames. Alors j’ai ramé, j’ai ramé la nuit et j’ai ramé le jour, scrutant inlassablement l’horizon à la recherche d’une terre, la France.
Mes parents parlaient mal le Français, avec des erreurs de syntaxe et un fort accent maghrébin. Ils étaient pauvres en France ; ils l’étaient d’avantage dans leur pays d’origine. Je me souviens qu’il arrivait que l’on me dise que j’avais de la chance d’avoir une double culture. Je ne comprenais pas ce que ça voulait dire, je me disais simplement que « deux » c’est mieux que « un ». Il a fallu que je découvre un peu de la culture française pour appréhender l’étendue de ma pauvreté, de ma faim aussi.
Cependant j’ai profité d’une intuition de ma mère qui m’a dit « Tu sais, nous, on ne comprend pas très bien comment ça marche en France, imite-les, toi tu finiras bien par comprendre. » Elle ne m’a pas dit ce que d’autres, dans le même cas que moi, pouvaient entendre de leur parent : « Nous ne sommes pas chez nous, nous sommes venus travailler et nous rentrerons au pays ». suite
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Philippe13 a écrit:
Hello,
cela s'appelle assumer un choix.
On a le choix de croire ou ne pas croire, enfin ici en France en tous cas.
"baisser son froc"
je pensais que vous ne jugiez pas
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Anissaaa100 a écrit:
Je juge pas mais DIEU merci je n'ai pas besoin de renoncer à ma religion à ma culture pour me sentir française.je ne baisse pas mon froc pour qu'on m'accepte.bien heureusement tout le monde n'est pas comme ça. J'attends pas qu'on m'aime j'ai rien à prouver à vous autres fière de mes origines le plus gêné sen va.vive l'islam vive la france
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jimijo djakarjak a écrit:
dsl posteur , je ne veux pas etre irrespetueuse ou mal poli mais pourquoi tu nous raconte ca?