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LA FIN D'UN REGIME?????
M
3 août 2006 18:15
Chavez, l'autre héritier de Fidel, par Sylvie Kauffmann
LE MONDE | 02.08.06 | 13h23 • Mis à jour le 02.08.06 | 13h23


Ce n'est pas un hasard si Hugo Chavez a été le premier dirigeant étranger, suivi de près par le numéro un chinois, à adresser des voeux de prompt rétablissement à Fidel Castro, mardi 1er août, depuis le Vietnam, où il se trouvait en visite officielle. Ce n'est pas non plus un hasard si le compte rendu de la visite du président vénézuélien au Vietnam faisait, le même jour, le second titre du quotidien du Parti communiste cubain, Granma, après le texte de la proclamation du commandant en chef annonçant qu'il cédait "provisoirement" ses pouvoirs à son frère Raul, en raison d'une "opération chirurgicale compliquée". Dans ces régimes, les choses sont rarement laissées au hasard.


A l'intérieur, Fidel Castro préparait sa succession en donnant, ces derniers temps, une visibilité croissante à son frère, ministre de la défense - donc maître des forces armées, qui jouent un rôle capital dans le fonctionnement du pays - et numéro deux du régime. A la veille du soixante-quinzième anniversaire du benjamin Castro, le 2 juin, Granma lui a consacré un supplément de huit pages, intitulé "Raul de près". Flatteur, on s'en doute. Fidel y explique : "Je l'ai choisi non pas parce que c'est mon frère, mais parce que, sur mon honneur, je considère qu'il a les qualités nécessaires pour me succéder demain si je meurs dans ce combat."

A l'extérieur, tout se passe comme si Fidel Castro avait choisi Hugo Chavez qui, à 52 ans, a l'âge d'être son fils, comme son héritier spirituel. A bien des égards, l'architecte de la "révolution bolivarienne" a remplacé, depuis deux ans, celui de la révolution cubaine sur la scène internationale. L'effondrement de l'URSS, en 1991, a ruiné l'économie cubaine et les ambitions exportatrices du Lider Maximo : le temps est loin où les troupes cubaines allaient guerroyer en Afrique et les tournées triomphales de Fidel Castro pour porter le message révolutionnaire autour du globe ne sont plus que des photos jaunies de la guerre froide. Aujourd'hui, les émissaires de la révolution cubaine sont les médecins que La Havane dépêche - seuls, sans leur famille, pour éviter qu'ils ne fassent défection - dans les pays frappés par une catastrophe, ou au Venezuela, où ils servent de monnaie d'échange pour le pétrole que Cuba et sa maigre économie ne peuvent s'offrir au prix du marché : 20 000 médecins et infirmiers pour les bidonvilles de Caracas contre 90 000 barils de pétrole par jour, soit la moitié des besoins énergétiques cubains.

A l'inverse, la hausse des prix de l'or noir a fait d'Hugo Chavez, à la tête du Venezuela, cinquième producteur mondial de pétrole, un homme très puissant. Devenu à son tour globe-trotteur, Chavez n'en fait pas mystère : ses revenus pétroliers lui permettent aussi d'acheter de l'influence, de faire un lobbying efficace pour obtenir un siège au Conseil de sécurité des Nations unies et de tisser un réseau international anti-impérialiste, c'est-à-dire antiaméricain. La tournée qui vient de le mener de Minsk à Hanoï, en passant par Moscou et Téhéran, a à cet égard le mérite de la clarté. En Biélorussie, dernière dictature communiste d'Europe, Hugo Chavez a loué "un Etat social modèle comme celui que nous commençons à créer" et appelé à une lutte commune "contre les intérêts hégémoniques des capitalistes". A Moscou, s'il n'est pas parvenu à enrôler Vladimir Poutine dans le front anti-impérialiste, il a passé commande, pour renouveler son arsenal militaire, de 30 chasseurs Soukhoï Su-30, de 30 hélicoptères et de 100 000 kalachnikovs AK-103, après que Washington eut empêché l'Espagne de lui fournir ce qu'il souhaitait. A Téhéran, il a promis au président Mahmoud Ahmadinejad le soutien de son pays "à tout moment et à n'importe quelle condition". M. Chavez est encore attendu au Mali et au Bénin, après avoir supprimé la Corée du Nord de son itinéraire.

Le président du Venezuela a aussi supplanté Fidel Castro comme chef de file du courant révolutionnaire de la gauche latino-américaine. Progressivement, en dépit de tout son poids historique, ce n'est plus le vieux père de la révolution cubaine, lui qui a tenu tête, depuis 1959, à dix présidents américains successifs et résisté à l'embargo des Etats-Unis, mais le bouillant colonel vénézuélien, au verbe tout aussi enflammé et inépuisable, qui a pris la tête du combat anti-impérialiste, ralliant Evo Morales en Bolivie et les troupes altermondialistes.

C'est aussi Hugo Chavez, plus que Fidel Castro, qui est devenu l'enfant terrible du continent, contraignant les tenants de la gauche modérée, comme le Brésilien Lula da Silva et la Chilienne Michelle Bachelet, à de multiples contorsions pour masquer leurs divergences lors des sommets régionaux, ou provoquant des incidents diplomatiques avec le Mexique. Et c'est encore Chavez qui s'emploie à transformer l'organisation commerciale sud-américaine Mercosur en un instrument d'affrontement avec les Etats-Unis, auquel est venu se greffer, en invité surprise, Fidel Castro, il y a dix jours.


PROXIMITÉ IDÉOLOGIQUE


Il faut dire qu'avec son mentor cubain, Hugo Chavez a été à bonne école. Lorsqu'il se rendit à Cuba pour la première fois, en 1994, à peine sorti des geôles vénézuéliennes où une tentative de putsch l'avait fait échouer, le Lider Maximo eut le bon goût de l'accueillir en héros. Depuis, la gratitude de Chavez n'a pas faibli. Il a effectué au printemps sa quinzième visite sur l'île et reçu maintes fois son ami cubain à Caracas. Comme Slobodan Milosevic avait nommé son frère ambassadeur à Moscou, Hugo Chavez a nommé son frère Adan ambassadeur à La Havane. Hormis peut-être l'alliance avec la révolution sandiniste au Nicaragua, que Fidel Castro avait personnellement soutenue, une relation aussi étroite trouve peu de parallèles dans l'histoire du castrisme.

La livraison de pétrole à Cuba à partir de 2000 a certes favorisé ce rapprochement, mais la proximité idéologique est le fondement de la relation Castro-Chavez, même si le chavisme admet un pluralisme, dans les médias et les partis politiques, impensable dans le système castriste. En décembre 2003, lors d'une visite privée au Venezuela qui ne fut rendue publique qu'à son retour à La Havane, le numéro un cubain alla jusqu'à qualifier Hugo Chavez de "leader du tiers-monde" dans une interview télévisée. Le président vénézuélien lui rendit la politesse : avec Castro, expliqua-t-il, "nous parlons de tout. Fidel est persuadé, comme moi, que si l'on ne change pas de système, le monde est fini. Nous sommes en train de créer dans nos pays un modèle humaniste qui place le social devant l'économique, et nous sommes convaincus que ce modèle finira par s'imposer en Amérique latine." Selon Washington, Caracas débourse chaque année près de 2 milliards de dollars pour aider Cuba à mettre en oeuvre ce "modèle humaniste" du futur.

Sylvie Kauffmann
Article paru dans l'édition du 03.08.06

[www.lemonde.fr]
l
3 août 2006 21:03
Citation
Nassima76 a écrit:
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lwajdi a écrit:
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Nassima76 a écrit:
viva la revolucion cubana!! muerte a estados unidos y sus amigos!!

Fidel, el lider maximo!

ca se voit que tu vis pas sous un tel régime.

J'ai une amie cubaine et elle est à 100% pour Fidel, c'est un homme très courageux avec son ami le "che". Et tu crois qu'au maroc, c'est pas pire qu'à cuba?mon oeil, oui! NON à la propagande des pseudo démocrates à deux balles!!

ca se voit que tu as l'estomac bien remplit, tu parle de ce que tu ne connait pas, au Maroc pour 1 euro tu peut manger, à cuba non seulement tu ne peux pas manger, mais tu es fliqué, jusqu'à l'os, c'est bien beau de faire l'éloge à castro mais je ne sais pas si tu as déjà regardé des docs sur les conditions de vis des cubains, le monde à l'envers au lieu de comparer le comparable tu fais les éloges du dernièr dictate de la planéte, d'ailleurs un président qui reste un demi siécle en place il n'a qu'a s'introniser empreur comme bocassa et d'autres sainguinaires, ouvre les yeux et arrête de dire n'importe quoi, tu vis à Paris tu as internet tu mange bien tu te soigne tu envois un flic ch ier si l'envie t'en prend, un cubin n'a le choix qu'entre le gros requin de castro et ses zbires ou les requins de l'ocean entre la havane et miami.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 03/08/06 21:06 par lwajdi.
[color=#FF0000]il y'a bien des laideurs qui ne se voient pas!!!!!!!! [/color]
l
3 août 2006 21:08
castro n'est pas bete. il avait menacé une fois d'ouvrir la frontiére, de laisser partir ceux qui le voulaient vers les etats unis. bush pere avait pris peur devant cette menace d'afflux de refugiés, chose dont il ne voulait pas.
M
3 août 2006 23:42
Citation
lwajdi a écrit:
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Nassima76 a écrit:
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lwajdi a écrit:
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Nassima76 a écrit:
viva la revolucion cubana!! muerte a estados unidos y sus amigos!!

Fidel, el lider maximo!

ca se voit que tu vis pas sous un tel régime.

J'ai une amie cubaine et elle est à 100% pour Fidel, c'est un homme très courageux avec son ami le "che". Et tu crois qu'au maroc, c'est pas pire qu'à cuba?mon oeil, oui! NON à la propagande des pseudo démocrates à deux balles!!

ca se voit que tu as l'estomac bien remplit, tu parle de ce que tu ne connait pas, au Maroc pour 1 euro tu peut manger, à cuba non seulement tu ne peux pas manger, mais tu es fliqué, jusqu'à l'os, c'est bien beau de faire l'éloge à castro mais je ne sais pas si tu as déjà regardé des docs sur les conditions de vis des cubains, le monde à l'envers au lieu de comparer le comparable tu fais les éloges du dernièr dictate de la planéte, d'ailleurs un président qui reste un demi siécle en place il n'a qu'a s'introniser empreur comme bocassa et d'autres sainguinaires, ouvre les yeux et arrête de dire n'importe quoi, tu vis à Paris tu as internet tu mange bien tu te soigne tu envois un flic ch ier si l'envie t'en prend, un cubin n'a le choix qu'entre le gros requin de castro et ses zbires ou les requins de l'ocean entre la havane et miami.


Pas possible de lire des choses pareilles...renseignez vous un peu avant d'écrire des choses pareilles....T'as pas compris que depuis le début que les USA ont adopté une politique qui consiste à affamer les cubains afin de provoquer des subversions.....

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Blocus ou Embargo ?

Bien plus qu'une question de vocabulaire

Il est souvent question, à cause du mot anglais, d'"embargo" contre Cuba alors que le terme qui s'impose est bel et bien blocus. Il ne s'agit pas d'une question de vocabulaire.

En effet, sur le strict plan économique, l'embargo signifierait l'arrêt de toute vente de produits nord-américains à Cuba et de tout achat de produits cubains par les Etats-Unis. Le blocus, par contre, est destiné à faire la chasse où qu'ils se trouvent aux produits cubains, que ce soit en tant que tels en exerçant par exemple des pressions sur un pays ou une entreprise prêts à signer des contrats avec Cuba ou même lorsqu'ils entrent dans la composition de produits élaborés par des tiers.

Il consiste également, bien sûr, en l'interdiction de toute vente de produits nord-américains à Cuba, y compris par des filiales installées hors des Etats-Unis.

Depuis la promulgation du blocus, le 6 février 1962 au terme d'un "ordre présidentiel" donné par le président Kennedy, il s'est agi d'une véritable guerre économique qui a été renforcée par un enchevêtrement de lois venues s'ajouter les unes aux autres, chacune n'annulant en rien la précédente.

Cet enchevêtrement de lois est tel que tant le président Clinton (lors de la conférence de presse qu'il a donnée à Washington en compagnie du premier ministre italien, Romano Prodi, le 6 mai 1998) que son homologue cubain, Fidel Castro ont reconnu qu'il ne serait pas facile à dénouer même pour celui qui en aurait la volonté.

Ce dernier a déclaré aux journalistes et aux syndicalistes présents à la réception du 1er mai 1998: "J'ai l'impression que de nombreux dirigeants américains ont honte lorsqu'on leur parle du blocus; mais il est indiscutable qu'ils ont eux-mêmes créé un enchevêtrement tellement grand qu'ils se trouvent pris dans la toile d'araignée qu'ils ont tissée. On dirait une mouche engluée dans la toile d'araignée du blocus, ils ne peuvent même plus bouger."

Le maintien du blocus malgré les critiques qu'il a suscitées aux Etats-Unis même tient à sa nature et à sa raison d'être: faire tomber le gouvernement de Fidel Castro, changer le système économique et remodeler totalement la société civile cubaine.

C'est pourquoi le lobby cubain de Miami joue un rôle si grand dans la promotion de lois et l'adoption de mesures pouvant renforcer le blocus. Ses membres défendent des intérêts créés et des fortunes accumulées avant 1959, souvent aux dépens du Trésor Public cubain à la suite de tout type de malversations, opérations frauduleuses et autres vols et caressent des ambitions personnelles.

Cette véritable mafia s'est assuré la coopération de "Cubains" qui ont été emmenés de Cuba encore enfants par leurs parents et promus au rang de membres du Congrès et a reçu l'appui de politiciens nord-américains figés dans l'anti-communisme de la guerre froide.

Les professionnels de la contre-révolution cubaine aux Etats-Unis qui en vivent depuis près de 40 ans, n'ont évidemment aucun intérêt à ce qu'un négoce aussi lucratif cesse.

suite ici


[vdedaj.club.fr]
M
3 août 2006 23:48
Pour bien comprendre tout ça, je vous conseille le livre Salim Lamrani
Washington contre Cuba. Un demi-siècle de terrorisme

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Washington contre Cuba. Un demi-siècle de terrorisme

Sous la direction de Salim Lamrani. - Le Temps des cerises, Paris, 2005, 231 pages


Par Maurice Lemoine

Les Etats-Unis n’ont jamais annexé Cuba, mais ils en ont fait une colonie virtuelle jusqu’à ce que, en janvier 1959, la dictature de Fulgencio Batista tombe sous les coups des guérillas castristes. Depuis cet événement, rappelle cet ouvrage collectif, il n’y a aucun précédent d’une hostilité aussi soutenue d’un pays contre un autre, en l’occurence la superpuissance mondiale contre un pays pauvre pendant plus de quarante ans. Au long de ces années, la population cubaine a vécu dans un état de siège permanent qui a conditionné son mode de vie.

Invasion militaire directe, attaques biologiques, attentats terroristes, sabotage d’infrastructures, campagne d’assassinats, étranglement économique, guerre de propagande, constantes agressions politiques et diplomatiques... A l’heure actuelle, le chargé d’affaires des Etats-Unis à La Havane, M. James Cason, reçoit 53 millions de dollars par an pour organiser une opposition interne, comme si la démocratie pouvait s’acheter. « Avant, l’île était présentée comme un tentacule soviétique sur le point de nous étrangler. Maintenant, c’est notre amour pour la démocratie qui nous oppose à Cuba », ironise Noam Chomsky. Une très large place est accordée à l’affaire des « cinq de Miami », à qui l’ouvrage est dédié.

[www.monde-diplomatique.fr]
M
4 août 2006 00:01
Interview du terroriste Luis Posada Carriles au New York Times (1998)

Ann Louise Bardach et Larry Rohter
12th Jully 1998
Cuba Solidarity Project (New York Times)

Un des ennemis principaux de Cuba affirme avoir l'appui des exilés


Par Ann Louise Bardach et Larry Rohter
The New York Times - 12 juillet , 1998

Texte original : [www.nytimes.com]
Traduction par Cuba Solidarity Project

MIAMI - Un exilé cubain qui a mené une campagne d'attentats à la bombe et de tentatives d'assassinat visant au renversement de Fidel Castro révèle que ses efforts ont été soutenus financièrement pendant plus de 10 ans par les dirigeants Cubano-Américains d'un des groupes de pression les plus influents des Etats-Unis.

L'exilé, Luis Posada Carriles, a indiqué qu'il avait organisé l'année dernière une vague d'attentats à Cuba contre des hôtels, des restaurants et des discothèques, provoquant la mort d'un touriste Italien et la mise en alerte du gouvernement cubain. Posada a été formé à l'art de la destruction et de la guérilla par la CIA dans les années 60.

Dans une série d'interviews enregistrées recueillies dans une enceinte protégée des Caraïbes, Posada a affirmé que les attentats contre les hôtels et d'autres opérations avaient été soutenus par les dirigeants de la Cuban-American National Foundation [Fondation Nationale Cubano-Américaine]. Son fondateur et dirigeant à l'époque, Jorge Mas Canosa, décédé l'année dernière, a échangé des embrassades avec les présidents Reagan, Bush et Clinton.

Force influente à la fois pour les élections locales en Floride et pour les élections au niveau national, donateur généreux lors des campagnes électorales, Mas a joué un rôle décisif pour convaincre Clinton de changer d'avis et de procéder à la mise en place d'une série de sanctions et de manoeuvres d'isolement contre Cuba.

Bien que la fondation déclarée à but non-lucratif ait annoncé qu'elle ne cherchait à provoquer la chute du Gouvernement Communiste de Cuba que par des moyens pacifiques, Posada a affirmé que des dirigeants de la fondation ont discrètement financé ses opérations. Il a dit que le flot d'argent et de soutien logistique était supervisé personnellement par Mas.

"Jorge contrôlait tout", a dit Posada. "Chaque fois que j'avais besoin d'argent, il leur disait de m'envoyer 5.000 dollars, 10.000 dollars, 15.000 dollars, et ils me les envoyaient".

Avec les années, a estimé Posada, Mas lui avait envoyé plus de 200.000 dollars. "Il ne disait jamais 'c'est de la part de la fondation', " se souvient Posada. Plutôt, dit-il en riant, l'argent arrivait avec le message "Ca, c'est pour l'église".

Les dirigeants de la fondation n'ont pas répondu à nos appels téléphoniques et courriers successifs demandant un entretien pour discuter de leurs relations avec Posada. Mais par une brève déclaration envoyée par Fax au New York Times, le groupe a nié avoir tenu un rôle dans ses opérations, déclarant que "toute accusation, implication ou suggestion que des membres de la Fondation Nationale Cubano-Américaine aient financé de prétendus "actes de terrorisme" contre le régime de Castro est totalement fausse".

LE RECLUS
Posant ses conditions, après des années de silence

Posada, 70 ans, a longtemps refusé de parler aux journalistes ; son autobiographie, publié en 1994, ne fournit que peu d'informations sur ses relations avec les dirigeants de la fondation.

Mais au cours de deux jours d'entretiens, il a ouvertement abordé, et pour la première fois, la question de ces relations et de leur rôle dans un combat auquel il a consacré toute sa vie, un combat qui est loin d'avoir atteint son objectif déclaré qui est le renversement du dernier état Communiste de l'hémisphère.

Les motivations qui l'ont poussé à changer d'attitude ne sont pas claires.

Posada, qui a échappé à plusieurs attentats, a récemment confié à un ami qu'il craignait de ne pas vivre assez longtemps pour raconter son histoire.

Pour la première fois, Posada a décrit aussi son rôle dans certains des grands événements de la Guerre Froide au cours desquels les exilés cubains ont tenu des rôles clés. Il avait été entraîné pour la Baie de Cochons dans un camp au Guatemala, mais n'a pas participé au déparquement sur les plages cubaines après que l'Administration Kennedy n'ait pas accordé un soutien aérien à la première vague du débarquement, dont l'offensive devait rapidement s'enliser. C'est à des exilés Cubains comme Posada que la CIA devait faire appel pour les futures tentatives d'assassinat contre Castro.

Emprisonné pour une des attaques anti-Cubaines les plus tristement célèbres, l'attentat à la bombe en 1976 contre un avion de ligne commercial de la Cubana, il réussit à s'évader d'une prison Venezuelienne pour rejoindre une pièce centrale de la croisade anticommuniste de Reagan dans l'Hémisphère Occidental : le Lieutenant Colonel Oliver L. North et son programme clandestin de fourniture d'armes aux Contras du Nicaragua.

Posada nie avoir tenu un rôle quelconque dans l'attentat contre l'avion cubain, qui coûta la vie à 73 personnes, dont de nombreux adolescents membres de l'équipe nationale d'escrime de Cuba.

Posada accepta par un intermédiaire de rencontrer le New York Times, à condition que sa résidence actuelle, ses pseudonymes et le lieu de l'interview ne soient pas divulgués.

Sa propre version d'une partie de son passé peut être vérifiée sur des documents officiels du Gouvernement qui ont été récemment dé-classifiés, ainsi que par différentes interviews accordées par d'anciens membres de la Fondation et des officiels Etats-uniens.

Mais plusieurs de ses affirmations sont invérifiables, comme par exemple qu'il aurait plusieurs agents infiltrés au sein des forces armées Cubaines, ou encore que les autorités de police des Etats-Unis ont eu une attitude complaisante à son égard durant la majeure partie de sa carrière, lui permettant de rester libre et actif. Posada a dit que tous les paiements reçus de la part des dirigeants exilés étaient effectués en espèces, et qu'il ne savait pas si l'argent provenait d'individus, de sociétés ou de la fondation elle-même. Il a dit que l'argent était consacré à ses dépenses courantes et à ses opérations et que Mas lui avait dit qu'il ne voulait rien savoir des détails de ses activités.

Pendant les interviews, Posada s'est montré en général expansif sur les questions générales de philosophie mais évasif sur les détails. Il s'est exprimé en Espagnol et Anglais, avec difficulté, avec une élocution rendue difficile suite à un attentat contre lui en 1990 qui a provoqué de sérieux dégâts au niveau des nerfs de la langue.

Posada a dit qu'il avait été mis en colère par certains articles de presse récents sur ses activités et qu'il voulait, près de la fin de sa vie, présenter sa propre version des faits et peut-être aussi tenter de revigorer un mouvement qui lui donne l'impression de faiblir et manquer de direction depuis la mort de Mas.

La Fondation, créée en 1981, cherche à présenter une image de respectabilité au sein de la communauté des exilés, et prône la lutte contre le régime cubain par des moyens politiques plutôt que par la violence. Grâce à cette approche et aux millions de dons aux campagnes électorales, la fondation est devenue un des groupes de pression les plus influents à Washington et un des principaux architectes de la politique des Etats-Unis à l'égard de Cuba.

Tout élément démontrant que la fondation ou ses dirigeants distribuaient de l'argent aux partis Républicains et Démocrates tout en finançant des attentats pourrait affaiblir leur légitimité. Ce genre d'activité pourrait aussi violer la Loi Logan, qui rend illégal toute « conspiration à faire assassiner, enlever, estropier ou blesser des personnes ou endommager des biens dans un pays étranger ».

Les remarques de Posada laissent entendre que la politique officielle de la fondation, une opposition non-violente à Castro, n'est qu'une façade soigneusement élaborée. Lorsqu'on lui demanda s'il fonctionnait comme le bras militaire d'une aile politique de la fondation, comme l'IRA et le Sinn Fein, il répondit « Ca y ressemble, » et éclata de rire.

L'ARGENT
Affirmations et dénégations sur les soutiens

Dans les interviews et dans son autobiographie, « The Roads of the Warrior » (les Chemins du Guerrier), Posada déclare qu'il avait reçu un soutien financier de Mas et de Feliciano Foyo, trésorier du groupe, ainsi que d'Alberto Hernandez, qui succéda à Mas comme président.

Le Dr Hernandez et Foyo, malgré nos demandes répétées, n'ont pas réagit, et il n'est pas clair s'ils étaient ou non au courant de l'usage qui était fait par Posada de l'argent qu'ils avaient versé. Dans son autobiographie, Posada a dit que les dirigeants de la fondation avaient aidé à payer ses dépenses de santé et ses dépenses courantes ainsi que ses frais de voyage du Venezuela à l'Amérique centrale après son évasion de 1985.

Parfois, a dit Posada, une somme l'argent était livrée par des collègues exilés, comme Gaspar Jimenez, qui fut lui-même emprisonné au Mexique pour l'assassinat en 1976 d'un diplomate cubain. Jimenez est à présent employé dans la clinique médicale dirigée par le Dr Hernandez à Miami, selon des employés du bureau.

Jiménez n'a pas répondu à nos questions.

Lorsque les bombes ont commencé à exploser l'année dernière dans les hôtels cubains, le Gouvernement a affirmé que les attaques avaient été organisées et payées par des exilés de Miami, une affirmation appuyée par l'enregistrement vidéo des confessions d'un des agents poseurs de bombes.

Plus récemment, des articles du journal Miami Herald et de la presse officielle Cubaine ont établi un lien entre ces attentats et Posada. Cependant, a-t-il dit au New York Times, les autorités des Etats-Unis n'avaient accompli aucun effort pour l'interroger sur ces attentats. Il attribua cette inaction pour une partie aux relations qui existaient entre les forces de police et les agences de renseignement états-uniennes. « Comme vous pouvez le constater », a-t-il dit, « le FBI et la CIA ne m'embêtent pas, et je suis neutre à leur égard. A chaque fois que je peux leur donner un coup de main, je le fais. »

Posada a donné plusieurs versions contradictoires au sujet de ses contacts avec les autorités des Etats-Unis. Il a d'abord parlé de liens solides avec les services de renseignement des Etats-Unis et d'une amitié étroite avec deux officiels du FBI en exercice, dont, selon lui, un important officiel du Bureau à Washington. « Je connais quelqu'un très haut placé là-bas » a-t-il dit.

Plus tard il a demandé que ces commentaires soient retirés de tout article et il a dit que cela faisait des années qu'il n'avait plus ces contacts. Un officiel du gouvernement états-unien a dit que la CIA n'avait pas de relations avec Posada « depuis des dizaines d'années » et le FBI aussi a nié ses affirmations. « Le FBI n'a pas et n'a jamais eu de relations durables avec Posada, » a dit John F. Lewis Jr, directeur adjoint en charge de la division Sécurité Nationale et en tant que tel chargé de superviser tout le travail de contre-espionnage et lutte contre le terrorisme de l'agence.

Des documents rendus publics à Washington et rendus disponibles par National Security Archives confirment les affirmations de Posada qui dit que le FBI et la CIA avaient une connaissance précise de ses opérations contre Cuba à partir du début des années 60 et jusqu'au milieu des années 70.

G. Robert Blakey, Chief Counsel auprès de la Commission de la Chambre des Représentants sur les Assassinats (House Select Committee on Assassinations ) de 1978, a dit qu'il avait examiné de nombreux archives secrets du FBI sur les Cubains anti-Castristes à partir de 1978 et il a noté de nombreux cas où le bureau semblait se voiler la face devant d'éventuelles violations de la loi. Selon ses propres termes, « Lorsque j'ai lu certaines choses, et je suis un vieux procureur fédéral, je me suis demandé 'pourquoi est-ce que personne n'a été inculpé pour ces faits ?' ».

A un moment donné, Posada fut direct, sans exprimer de remords : il a toujours l'intention de tuer Castro, et il croît que la violence est le meilleur moyen pour mettre fin au communisme à Cuba.

« C'est le seul moyen pour provoquer un soulèvement là-bas, » a dit Posada. « Castro ne changera jamais, jamais. Il y a plusieurs façons de faire une révolution, et j'en ai essayé quelques-unes. »

Dans les milieux des exilés Cubains, Posada est une figure légendaire, admiré pour sa ténacité et son dévouement à la cause anti-Castriste. Il a aussi travaillé à plusieurs reprises pour les services de sécurité ou de renseignement du Venezuela, du Salvador et du Guatemala, a-t-il expliqué, parce qu'il voulait « combattre les Communistes, ceux qui aidaient Cuba. »

Mais le Gouvernement cubain le considère comme un terroriste et un « monstrueux criminel » responsable de nombreux actes de violence contre du personnel et des installations officielles, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'île, et a demandé aux Etats-Unis de freiner ses activités.

Posada a fièrement reconnu être l'auteur des attentats contre des hôtels l'année dernière. Il les a décrits comme des actes de guerre destinés à paralyser un régime totalitaire en le privant de ses ressources touristiques et des investissements. « Nous ne voulions pas blesser quelqu'un », a-t-il dit. « Nous voulions juste provoquer un gros scandale pour faire fuir les touristes. Nous ne voulions plus des investissements étrangers. »

Les bombes étaient aussi destinées, selon Posada, à semer des doutes à l'étranger sur la stabilité du régime, à faire croire aux Cubains qu'il avait des agents placés à l'intérieur de l'appareil militaire et à encourager l'opposition interne. « Les gens n'ont plus peur » a-t-il dit. « Ils parlent librement dans la rue. Mais ils ont besoin d'une étincelle pour mettre le feu aux poudres, et c'est mon but ».

LES ATTENTATS
Un cerveau révèle certains secrets

Pendant plusieurs mois les attentats ont effectivement ralenti le tourisme. Avec un rire sarcastique, Posada a parlé de la mort du touriste Italien comme d'un accident, mais il a déclaré qu'il avait la conscience tranquille, affirmant « Je dors comme un bébé. »

« Il est regrettable que quelqu'un ait été tué, mais nous ne pouvons pas nous arrêter », ajouta-t-il. « L'Italien était assis au mauvais endroit au mauvais moment. »

Au mois de septembre dernier à la Havane, les autorités ont arrêté une Salvadorien de 25 ans, Raul Ernesto Cruz Leon, accusé d'avoir perpétré environ une demi-douzaine d'attentats contre des hôtels. Posada a dit que Cruz Léon, qu'il décrit comme un mercenaire, travaillait pour lui. Mais il a dit aussi qu'il y avait d'autres agents, « peut-être une douzaine », qui étaient toujours en liberté.

Les attentats étaient organisés à partir du Salvador et du Guatemala, a dit Posada. Les explosifs étaient fournis par ses contacts là-bas, et c'était des intermédiaires qui recrutaient des gens comme Cruz Léon pour acheminer les explosifs à Cuba et les faire exploser contre des cibles soigneusement choisies. « Tout est organisé en compartiments, » a dit Posada. « Je connais tout le monde, mais personne ne me connaît. »

« Il s'agissait d'une opération interne à Cuba, » ajouta-t-il, en expliquant qu'il cherchait à présent un autre moyen pour déstabiliser l'économie cubaine et démontrer au peuple cubain que l'appareil de sécurité de Castro n'était pas tout puissant. « Nous aurons bientôt des nouvelles très intéressantes », a-t-il prédit.

Posada a dit qu'il avait plusieurs opérations en cours, y compris une qui s'est terminée par l'arrestation sur le sol cubain de trois de ses compagnons au début du mois de juin. « Castro garde le secret sur cette affaire», a-t-il dit. « Je ne comprends pas pourquoi ».

En réponse à plusieurs questions sur les détails des opérations et auxquelles il ne voulait manifestement pas répondre, il a dit en plaisantant « j'invoque le cinquième Amendement. »

Posada nous a donné son accord pour enregistrer nos conversations, mais il a refusé de se laisser photographier. Il disait qu'il ne voulait pas fournir aux agents cubains des informations qui pourraient les aider à le retrouver. « La raison pour laquelle j'ai survécu si longtemps est que personne ne sait à quoi je ressemble, » a-t-il expliqué. « L'absence de photos de mon joli visage m'a aidé depuis longtemps à rester en vie. »

En 1990 au Guatemala, il fût attaqué et gravement blessé au cours d'une opération qu'il qualifie de tentative d'assassinat montée par ses ennemis et les services de renseignement cubains. Il fut atteint par une dizaine de balles, dont une lui a éclaté la mâchoire et presque sectionné la langue. Il dut subir plusieurs opérations chirurgicales.

Il a dit que, durant son long séjour au Salvador, une partie de ses dépenses étaient payées par le Dr Hernandez, actuel président de la Fondation Nationale Cubano-Américaine, et qu'il décrit comme « un grand patriote cubain et un ami proche ». Pas plus tard que l'année dernière, a-t-il dit, un chirurgien de la ville de Houston, qu'il a qualifié aussi d'ami, est venu au Salvador pour lui faire subir une intervention chirurgicale.

Posada a donné des exemples détaillés du soutien qu'il a reçu des dirigeants de la fondation tout au long de sa carrière. Mas, a-t-il dit, a aidé à organiser son évasion d'une prison Venezuelienne en 1985, puis l'ai aidé à s'installer au Salvador, où il a ensuite rejoint l'opération dirigée par la Maison Blanche qui devait mener au scandale Iran-Contra. « Tout l'argent que j'ai reçu après mon évasion, il n'y en avait pas tant que ça, m'a été donné par Jorge (Mas Canosa). »

Posada a dit que Mas savait parfaitement qui était derrière la campagne d'attentats de l'année dernière. Mais les deux hommes avaient un accord tacite de longue date, a-t-il dit, pour ne jamais discuter des détails d'une opération dans laquelle Posada était impliqué.

« Il ne rencontrait jamais les exécutants, jamais. » a dit Posada. « Je lui demandais de l'argent et il disait 'je ne veux rien savoir'. » « Toute discussion était inutile, parce qu'il était suffisamment intelligent pour savoir qui était capable de faire les choses et qui ne l'était pas. »

Mas, ajouta Posada, « se méfiait du téléphone. » « On ne parle pas de ces choses au téléphone ».

Lorsqu'on lui a demandé la date de sa dernière visite aux Etats-Unis, Posada a répondu avec un rire et une question en retour « Officiellement ou officieusement ? ». Un officiel du Département d'Etat a dit que la présence de Posada avait été signalée à Miami au cours de l'été 1996.

Posada a reconnu posséder au moins quatre passeports, tous établis à des noms différents. Il se considère comme un citoyen Venezuelien, mais possède un passeport Salvadorien au nom de Ramón Medina Rodríguez, le nom de guerre qu'il avait adopté pendant l'opération Iran-Contre, et un passeport guatémaltèque au nom de Juan José Rivas Lopez. Il a aussi reconnu, à contre coeur, qu'il avait un passeport états-unien mais il a refusé d'expliquer comment il l'avait obtenu et le nom qui figurait dessus. Il a simplement dit qu'il s'en servait de temps en temps pour visiter les Etats-Unis de manière « officieuse », et qu'il s'en était servi une fois pour se réfugier dans l'Ambassade des Etats-Unis au Sierra Leone lorsqu'il s'est retrouvé coincé au beau milieu d'une révolution.

« J'ai de nombreux passeports » a-t-il dit en riant, « Pas de problème. » Il ajouta : « si j'ai envie d'aller à Miami, j'ai plusieurs possibilités. Mais je n'y vais pas. On ne peut pas contrôler les douaniers. Ils font ce qu'ils veulent. »

« Et ensuite, » a-t-il dit, « vos amis ne peuvent plus rien pour vous ».

Traduction par Cuba Solidarity Project
Site Web : [cubasolidarite.fr.st]
Bulletin d'informations : [cubasolidarite.fr.st]


[www.stopusa.be]
A
4 août 2006 08:47
Citation
jebili a écrit:
Citation
l'européen a écrit:
un des derniers staliniens. mais tu trouve encore des zozos et meme des organisations pour le defendre au nom de la lutte contre l'imperialisme americain. toujours le memme type de réactions comme pour ce qui se passe au liban.

je suis d'accord avec toi: l'anti-américanisme permet de tenir des postures confortables et parfois scandaleuses (ex: défendre castro, chavez...).

d'ailleurs, tu te feras bientôt de valet des usa sur ce forum si tu continues comme cela!!!

courage, il n'est pas facile d'avoir un avis libre et divergent de la masse.

c'est même interdit, j'ai le sentiment !

Au nom de l'anti-américanisme, on prend position pour des ordures finies !
A
4 août 2006 08:48
Citation
icare99 a écrit:
le Che n'est pas son ami, la preuve: le che est mort.

Lider maximo ! maximo stupido oui smiling smiley

grinning smiley
M
4 août 2006 13:18
Et qui a tué le CHE????.....Sinon je soutiens Castro et Chavez à 100% (je ne les soutiens pas pour leur anti-américanisme mais pour leur intégriter moral et leurs courages politiques).....Les ordures ce sont ceux qui dictent les lois aux autres en se faisant passer pour des démocraties qu'elles ne sont pas...(pouvoir de la finance)....et se permettent de juger les autres....de leur appliquer des restrictions comme bon leur semble....
M
4 août 2006 13:28
Cuba : Qui est Raoul Castro ? par Danielle Bleitrach.

4 août 2006




Dans le flot de désinformation qui nous a accablé, les journalistes ont eu du mal à expliquer qui était Raoul Castro. L’inévitable « expert » Machover, et d’autres du même acabit, sont venus expliquer que Raoul ne "tiendrait" rien, parce qu’il n’avait pas le charisme de son frère, que personne ne le connaissait quasiment à Cuba. Machover, enterrant avant le temps Fidel, pour la première fois lui rendait un hommage détourné : il reconnaissait implicitement que Fidel ne tenait pas son peuple par la terreur mais par « le charisme ». Mais c’était pour mieux, une fois de plus, nous asséner quelques contre vérités.




Le contexte des médias français :

Non seulement à Cuba on connaît Raoul, mais il n’a pas l’image que déjà on lui bâtit ici, en suivant fidèlement la consigne du crétin assassin de la Maison Blanche. Car de ce côté-là, aux Etats-Unis rien n’a bougé. Des voix se sont élevées pour réclamer la fin du blocus. Rien de bien nouveau dans cette demande : depuis des années il y a une majorité au Congrès pour exiger l’assouplissement du blocus, des démocrates, mais aussi des républicains issus des milieux d’affaire.

On ignore en France tout de Cuba, mais on ignore également ce qui se passe aux Etats-Unis, la presse se contentant de diffuser la propagande de Miami, des plus excités dont Machover et les autres « spécialistes » de Cuba sont les représentants. Aux Etats-Unis, soit par conviction, soit par sens de leurs intérêts bien compris, il existe une majorité de gens qui souhaitent au moins l’assouplissement du blocus. Les noirs démocrates nord-américains, par exemple se battent en faveur de Cuba, des églises protestantes, mais aussi des Etats progressistes s’opposent au blocus. La mafia de la Floride, (un mélange de gangsters, d’affairistes, et de stipendiés de la CIA, et de terroristes qui ont sévi dans toute l’Amérique latine) tient cet Etat dont le gouverneur est le frère de Bush, c’est « Miami vice ». Ils développent une véritable hystérie anticubaine. C’est un des quatre Etats dont dépend l’élection présidentielle et on sait ce que Bush doit au contrôle exercé par cette racaille. Notons encore qu’à l’intérieur même de l’Etat de Floride, il existe désormais une opposition à cette mafia, chez les immigrés cubains également, où des voix dénoncent le blocus.

Tout cela pour expliquer que notre presse française, la radio, la télévision, ne parlent pas du point de vue des Etats-Unis, celui-ci est nettement plus complexe et moins anti-cubain, non les médias français sont la voix exclusive de la mafia de Miami, et ne laissent la parole qu’à celle-ci. Donc non contents de ne jamais s’intéresser aux 11 millions qui vivent dans l’île, au profit d’une poignée de « dissidents » rémunérés par le gouvernement des Etats-Unis [1] , mais ils se font les porte-voix exclusifs d’un système, celui de l’Etat de Floride, dont les tenants ont été mêlés à la plupart des mauvais coups (assassinat de Kennedy, Watergate, tortionnaires d’Amérique latine comme Posada Carriles). Sans parler de Robert Ménard (RSF) qui a lui-même reconnu recevoir des fonds des USA [2] , nous avons donc une presse, radio, télévision, qui sur Cuba a choisi non seulement d’adopter le point de vue de cette mafia, mais pratique la censure sur tout autre point de vue, y compris celui venu des Etats-Unis.

Résultat, vous êtes convaincus que Cuba appelle Fidel Castro, le lider maximo. C’est une expression qui n’est jamais employée dans l’île, où l’on parle du "commandente" ou plus normalement de Fidel. Cette expression vient de Miami. Comme vous êtes tellement habitués à entendre parler du "régime cubain" que cela vous paraît normal. Il n’y a rien d’innocent en ce qui concerne Cuba, tout est propagande. Même la maison Blanche s’autointoxique au point d’envisager comme mesures de la transition démocratique la vaccination des écoliers cubains, alors que ceux-ci bénéficient de 14 vaccinations, et que le taux de mortalité infantile est meilleur en survie que celui des Etats-Unis. Quand on suit ces gens-là on ne peut que se tromper.

Ceci explique sans doute le degré de désinformation, les pronostics sans cesse déjoués, de nos cubanologues des médias français. [3]Tout le monde attendait le départ de Castro pour voir se déclancher à Cuba une guerre civile, Fidel Castro, malade passe les pouvoirs dans le cadre prévu par la constitution. Cuba reste paisible. Castro n’est pas mort, mais se considère comme en situation temporaire de ne pouvoir assumer ses charges. Les Cubains pensent majoritairement qu’il va s’en sortir et l’espèrent. Nos médias ne savent plus comment interpréter ce calme, ils tournent en rond, font appel exclusivement à leur pseudo-experts et nous ne saurons toujours pas ce qui se passe à Cuba.

Bush a dit : pas question de revoir le blocus. Fidel Castro a passé le pouvoir « à son frère, le gardien de prison ». C’est la ligne, nul doute qu’elle va être reprise.

A Miami, les excités se donnent en spectacle et crient comme tous les fascistes de leur espèce « Viva la muerte », on nous les présente comme le « vrai » Cuba.

Donc personne en France ne sait qui est Raoul Castro, et que la passation des pouvoirs est prévue par la Constitution cubaine, à la manière dont la Constitution française en cas de vacance de la Présidence donne les pouvoirs au Président du Sénat. Car Raoul n’est pas seulement « le frère » de Fidel, il est un homme d’Etat, bien connu des Cubains et apprécié pour diverses qualités.




Qui est Raoul Castro :

Raoul Castro fait dès la première heure de la Révolution partie du groupe autour de Fidel, il y a le Che Guevara, Camille Cienfugos, et Raoul Castro. C’est même lui qui à Mexico présente le Che à son frère. Il est vrai qu’il n’a pas l’aspect flamboyant de son frère aîné, mais c’est un grand organisateur, un révolutionnaire. On insiste souvent sur son « pragmatisme », en l’opposant au caractère « visionnaire » de Fidel. Raoul Castro est aussi passionné par la théorie, le débat d’idées, mais il est aussi celui qui traduit en fait, en organisation les décisions et de ce fait éclaire la décision, y participe pleinement.

Une anecdote courait à Cuba durant la période spéciale, une broma, une plaisanterie : tout Cuba avait faim et maigrissait, un paysan restait replet et visiblement en pleine forme. Raoul vient le voir et lui demande son secret. « Je mange cette herbe » dit le paysan. Raoul l’a fait analyser et lui trouve des qualités nutritives extraordinaires, il ordonne : « produisez cette herbe en quantité et distribuez là aux Cubains ». Fidel intervient : « Pas question d’y toucher, il faut la conserver en cas d’invasion et de durcissement du blocus ».

Cette anecdote résume bien la manière dont les Cubains voient les deux frères. Ils savent le rôle joué par Raoul dans la révolution. Non seulement la manière dont il a créé de toute pièce une armée révolutionnaire, qui dès cette époque non seulement a pour objectif de défendre l’île, mais d’assurer par ses interventions actives une aide matérielle aux Cubains.

Comme me l’expliquait une amie après la maladie de Fidel, « Raoul alors que tout le monde était dans les limbes et ne savait comment assurer la survie, a pris les choses en main, il a défendu et imposé une mesure qui n’avait rien d’évident, l’ouverture des marchés paysans où ces derniers portaient à la ville les produits de leur propre culture ». Cela a évité aux Cubains de mourir d’inanition, et Fidel s’est rangé à cette idée qui lui déplaisait, parce qu’il voyait bien que cela pouvait donner lieu à la naissance d’une paysannerie enrichie et égoïste. Dans le même temps, Raoul a développé de grandes fermes gérées par l’armée, encore aujourd’hui quand les prix ont tendance à monter dans les marchés, l’armée intervient en proposant en grande quantité des produits agricoles qui stabilisent les prix.

Mais le rôle de l’armée sous sa direction ne s’est pas limité là. Elle gère directement des entreprises, en particulier dans le secteur touristique, et elle met en place des méthodes de gestion qui sont transférées dans d’autres secteurs. L’armée cubaine est la seule armée à s’autofinancer. Mais ce laboratoire ne se limite pas à l’économie, Cuba cherche à créer un tourisme écologique, respectueux de l’environnement, où l’on ne « bronzerait pas idiot », c’est l’armée qui innove et dans le cadre de la restructuration sucrière, des terres sucrières de la province de santa Clara sont ici l’objet de l’innovation d’un tourisme écologique.

Les liens entre cette armée révolutionnaire et la puissante centrale syndicale cubaine sont très forts. Quand j’avais fait mon enquête dans les centrales sucrières, j’avais été frappée par l’existence de ces liens. Les locaux syndicaux affichaient des portraits de Raoul, et les travailleurs du sucre se considéraient comme en état de mobilisation en cas d’invasion. A cette occasion j’avais découvert un autre maillage de la société cubaine que celui que l’on peut percevoir dans les cercles intellectuels de la Havane. Toutes mes enquêtes m’ont confirmé cette capacité organisationnelle, partant des problèmes concrets affrontés par les Cubains, leur apportant des réponses, des hommes et des femmes de terrain.

Raoul Castro ne s’oppose pas au caractère visionnaire de son aîné, il le complète, l’assure, en mettant en œuvre depuis toujours une organisation révolutionnaire et populaire. Les Cubains connaissent ce travail mené par Raoul et l’apprécient.Sans se désintéresser des relations internationales, conduisant souvent des délégations d’étude en particulier en Chine, il agit d’abord pour améliorer la situation à Cuba, renforcer la défense de l’île.

Si Fidel est une figure titanesque, un symbole de l’unité de Cuba, Raoul a un réseau de fidélités, de confiance. L’image que l’on donne de lui d’homme de l’ombre n’est pas exacte, il est chaleureux, vivant et par exemple aime danser, faire la fête, alors que son aîné est plus austère, plus lointain.

La passation des pouvoirs est donc parfaitement constitutionnelle et de surcroît elle correspond à l’état d’esprit de l’immense majorité des Cubains. Qu’ils soient critiques ou non sur le système politique, et d’une certaine manière ils le sont tous, y compris Fidel, il suffit de relire son discours à l’Université du 17 novembre 2005, pour mesurer à quel point les dirigeants et le peuple cubain ne cessent de dénoncer « ce qui ne va pas », tentent de le corriger, mais ils ont tous la volonté de résister à la colonisation nord-américaine. Nommer celui qui dirige l’armée révolutionnaire, dans ces heures où les Etats-Unis auraient pu tout tenter, était donc parfaitement logique. Depuis plus de quarante ans Cuba subit une guerre larvée, attentats terroristes, blocus, et propagande, il était donc normal que l’armée révolutionnaire, celle qui repose sur la mobilisation populaire soit à la tête du pays.

Les Cubains ont d’ailleurs fait la preuve de la force de cette mobilisation, par leur tranquillité, partout les dirigeants, les responsables sont allés expliquer que Fidel avait besoin de repos, qu’il comptait sur l’esprit de responsabilité des Cubains et que la tâche essentielle était de préserver l’unité du peuple cubain. Certes on n’a pas vu Raoul Castro à la télévision, ni beaucoup de dirigeants, ils étaient tous en train de mouiller la chemise sur les lieux de travail, au plus près des Cubains pour porter ces idées. De toute manière depuis plusieurs mois, voir années la situation était prévue et chaque Cubain savait ce qu’il avait à faire quels que soient les événements.Dans un article récent intitulé "Que se passe-t-il à Cuba", j’avais émis des hypothèses de ce type concernant "l’après-Castro", il me semblent qu’elles se vérifient. Encore que nous ne soyons pas dans "l’après-Castro", Fidel n’est pas mort, et la plupart des Cubains sont convaincus "qu’il va s’en sortir" et que la seule question est de savoir s’il aidera, conseillera ou reprendra les "rênes".

Même si Cuba n’est plus dominé par la monoculture sucrière, j’ai eu le sentiment durant deux jours d’assister à une zafra, la coupe de la canne, c’est une véritable guerre dont les brigades sont dirigées par un état major. Le calme, la tranquillité cubaine qui a stupéfié tous les observateurs, relevait de cette organisation dans laquelle depuis tant d’années Raoul Castro joue un grand rôle.

Mais pour savoir cela, il faudrait réellement s’intéresser au peuple cubain, et pas seulement à la poignée de stipendiés des Etats-Unis et ne pas laisser seulement la parole à leurs représentants dans les médias français.

Danielle Bleitrach


[www.legrandsoir.info]
A
4 août 2006 13:34
Citation
Moreau a écrit:
Et qui a tué le CHE????.....Sinon je soutiens Castro et Chavez à 100% (je ne les soutiens pas pour leur anti-américanisme mais pour leur intégriter moral et leurs courages politiques).....Les ordures ce sont ceux qui dictent les lois aux autres en se faisant passer pour des démocraties qu'elles ne sont pas...(pouvoir de la finance)....et se permettent de juger les autres....de leur appliquer des restrictions comme bon leur semble....

l'intégrité morale de l'assassin Castro reste sujette à caution !!!!
M
4 août 2006 13:47
Castro envoie des miliers de médecins en amérique latine mais aussi dans de nombreux pays pour prêter assistance au laissés pour compte et au victime de catastrophes naturelles...Castro a même proposé des médecins cubains à Bush lors de l'ouragan Katrina....(Bush a évidemment refusé...préférant adopter une attitude qui ne pourrait pas offusquer la mafia de Miami...qui le soutient fiancièrement)
i
4 août 2006 13:49
le che est mort !
Tué vraisemblablement par les ricains.

Et comme il pouvait être (il l'etait d'ailleur) un concurrent de Fidel et bien ce a du arranger pas mal les affaires de ce dernier.
M
4 août 2006 14:02
Document

Le corps du Che


Au matin du 8 octobre 1967, Ernesto Che Guevara et une dizaine de guérilleros sont encerclés par l’armée bolivienne à quelques kilomètres de La Higuera, petit village de Bolivie situé dans la précordillère andine. Capturé, le Che est exécuté le lendemain à La Higuera. Pour la première fois, trente-huit ans après l’événement, l’un des rares journalistes témoins de sa mort raconte en détail le moment où l’armée bolivienne, avec l’aide d’officiers américains et d’agents de la CIA, a transporté le corps du révolutionnaire d’origine argentine dans le village de Vallegrande, où des médecins ont « préparé » la dépouille mortelle du Che avant de la présenter aux médias du monde.

Par Richard Gott

Journaliste britannique, The Guardian, Londres. Auteur, entre autres, de Cuba : a New History, Yale University Press, New Haven, 2004 et de Hugo Chávez and the Bolivarian Revolution, Verso, Londres, 2005.


En 1967, il y a de cela pratiquement quarante ans, je résidais à Santiago du Chili, où je travaillais à l’université tout en écrivant pour le journal londonien The Guardian. En janvier de cette année-là, j’appris par des amis de la gauche chilienne que Che Guevara était en Bolivie ; en mars, la première manifestation de la guérilla se produisit. Dès le mois d’avril, une escouade de journalistes débarqua au campement de Ñancahuazú, proche de la ville pétrolière de Camiri. Peu de temps après, un petit groupe – dont faisait partie Régis Debray –, sorti du campement, fut capturé et ramené à Camiri. A la même période, à La Havane, étaient publiés les derniers écrits du Che, sous la forme d’un recueil intitulé Créer un, deux, trois... de nombreux Vietnam, un appel à la lutte adressé à la gauche internationale.

Je décidai de partir pour la Bolivie vérifier par moi-même si ce pays était réellement propice à une nouvelle guerre du Vietnam. Rares étaient les nouvelles au plan international sur la guérilla en Bolivie. Je pris donc, en août, le train transandin, qui partait du port chilien d’Antofagasta pour La Paz, siège du gouvernement bolivien (1).

Le pays se trouvait alors sous la dictature militaire du général René Barrientos, officier de l’armée de l’air, qui avait accédé au pouvoir deux années plus tôt. Avec l’apparition des guérillas, la Bolivie était soumise à la loi martiale. La sortie des villes était contrôlée par des barrages militaires.

Je pris toutes les précautions nécessaires : j’arrivai en train pour éviter les aéroports, qui étaient sous haute surveillance, et je me rasai la barbe car tout barbu était d’emblée suspect. Mon idée était de voyager à travers le pays en me faisant passer pour un touriste ordinaire, sans me faire enregistrer comme correspondant étranger. C’était compter sans d’innombrables difficultés ; il était impossible de voyager hors des villes sans l’autorisation écrite du commandant en chef, le général Alfredo Ovando – qui devait devenir président par la suite.

Je me résignai donc à me faire enregistrer à La Paz, en compagnie d’autres journalistes étrangers, parmi lesquels un ami du Times de Londres. Un jour, celui-ci me fit part de la curieuse attitude d’un journaliste danois. Ce Danois passait quotidiennement deux heures à envoyer dans son pays des télex contenant toutes les informations qu’il avait récoltées dans la presse bolivienne. « L’intérêt danois pour les affaires boliviennes est-il si grand ? », se demandait mon ami, intrigué à juste titre. J’étais également surpris, jusqu’au moment où je découvris fortuitement que le Danois était un correspondant de gauche qui envoyait des nouvelles à l’agence Prensa Latina de La Havane, via le Danemark !

Je voyageai donc durant plusieurs semaines à travers le pays, pour palper l’atmosphère qui y régnait, et observer si la Bolivie était vraiment en pleine phase prérévolutionnaire. Je visitai les mines d’Oruro, de Siglo Veinte et de Potosí – toutes sous contrôle militaire –, dont les accès étaient gardés par des soldats armés. Les dirigeants syndicaux se trouvaient, bien entendu, tous en prison, et les mineurs avaient une peur bleue de s’exprimer.

Je tâchai également de me rendre compte de la situation de l’agriculture. La Bolivie avait expérimenté une révolution quinze ans auparavant, en 1952 ; une réforme agraire s’était étendue à tout le pays, mais les paysans n’étaient pas contents. Je voyageai avec une équipe d’experts en agriculture des Nations unies, parcourant l’Altiplano, descendant jusqu’à Tarija, où nous découvrîmes qu’une multitude de paysans se plaignaient, arguant qu’un certain nombre de propriétaires terriens étaient venus reprendre possession des terres.

Je retournai à La Paz pour m’entretenir avec l’ambassadeur des Etats-Unis, un certain Douglas Henderson. Il avait lu dans la revue Tricontinental la fameuse lettre du Che appelant à créer d’autres Vietnam, et il me confia que les Etats-Unis aidaient l’armée bolivienne en lui envoyant des instructeurs, mais que, en réalité, et contrairement au Vietnam, il n’y avait pas la moindre possibilité de faire venir des troupes américaines en Bolivie.

Fin août, j’arrivai à Camiri et rencontrai Régis Debray, emprisonné dans une pièce du cercle militaire. Je discutai également avec les officiers de la 4e division de l’armée ; ils m’apprirent que la guérilla du Che s’était déplacée vers le nord, à l’ouest de la route qui mène à Santa Cruz – capitale de l’est de la Bolivie. Afin de me rendre compte de ce qui se passait réellement, je devais aller à Vallegrande, base principale des forces antiguérilla de la 8e division.

En septembre, je partis donc pour Vallegrande et demandai à parler au responsable du camp, le colonel Joaquín Zenteno Anaya – qui fut assassiné quelques années plus tard, en Europe. Il m’annonça que le groupe du Che se trouvait dans une zone bien délimitée et qu’il serait très difficile pour le commandant guérillero, comme pour ses hommes, de s’échapper. Il me raconta comment les militaires avaient encerclé les forces du Che, ne leur laissant qu’une seule issue pour fuir. L’armée avait dépêché sur place des soldats déguisés en paysans qui donneraient l’alarme sitôt que les fugitifs passeraient par cet endroit. Les déclarations des habitants d’un hameau visité par les guérilleros quelques jours plus tôt, ainsi que celles de deux guérilleros capturés qu’on me permit d’interroger, ne laissaient aucun doute sur l’identité du chef de ce groupe encerclé ; il s’agissait bien de Che Guevara. « D’ici à quelques semaines, il y aura du nouveau », m’assura le colonel Zenteno.

Je pris la route de Santa Cruz et me rendis au camp militaire de l’Espérance, où se trouvaient les Forces spéciales des Etats-Unis. Près d’une vingtaine de spécialistes nord-américains se dissimulaient dans une fabrique de sucre abandonnée, munis de tous les moyens radio existants pour communiquer avec Vallegrande et la zone de la guérilla, et également avec le Southern Command (2) des Américains, basé à Panamá – dans la zone du canal, alors propriété du Pentagone. Je fus reçu par le major Roberto « Pappy » Shelton, qui m’apprit que 600 rangers – troupes spéciales de l’armée bolivienne entraînées par des instructeurs américains – venaient d’achever leur formation et partaient pour la région de Vallegrande.

Le soir du dimanche 8 octobre 1967, je me promenais avec un ami sur la place principale de Santa Cruz lorsqu’un homme nous fit signe de le rejoindre à sa table, à la terrasse d’un café. C’était l’un des militaires américains que nous avions rencontrés au camp de l’Espérance. « J’ai des nouvelles pour vous », nous dit-il. « Du Che ? », demandâmes-nous, préoccupés depuis plusieurs semaines par sa capture éventuelle. « Le Che a été pris, nous répondit notre informateur. Il a été gravement blessé. Il est possible qu’il ne passe pas la nuit. Le reste des guérilleros luttent avec acharnement pour le récupérer ; et le commandant de la compagnie a demandé par radio un hélicoptère pour lui faire quitter les lieux. Le commandant était tellement agité qu’on le comprenait à peine. On réussissait seulement à entendre : “Nous le tenons, nous le tenons !” »

Notre informateur nous suggéra de louer un hélicoptère pour nous rendre immédiatement dans la zone de la guérilla. Il ne savait pas si le Che était encore en vie, mais il pensait qu’il y avait très peu de chances qu’il en ait encore pour longtemps. Nous n’avions pas les moyens de louer un hélicoptère, à supposer qu’il y en ait eu un de disponible. Il était 20 h 30, il faisait nuit noire, et voler à cette heure tardive était de toute façon impossible. Nous louâmes donc une Jeep et partîmes à 4 heures du matin, le lundi 9 octobre, pour Vallegrande.

Au terme d’un voyage de cinq heures et demie, nous étions sur place. Les militaires ne nous laissèrent pas aller plus loin, jusqu’à La Higuera. Nous nous rendîmes directement au terrain d’aviation, une piste relativement rudimentaire. On aurait dit que la moitié du village s’était rassemblée à cet endroit pour attendre, sans oublier les écoliers en uniformes blancs et les photographes amateurs. Les habitants de Vallegrande étaient habitués aux allées et venues des militaires.

Dans cette foule, les plus excités étaient les enfants. Ils pointaient l’horizon du doigt en bondissant et en sautant. Quelques minutes plus tard, un petit point apparut dans le ciel et prit rapidement la forme d’un hélicoptère qui portait, sur les rampes d’atterrissage, les corps de deux soldats morts. Ils furent détachés et chargés sans grands égards dans un camion pour être transportés au village.

Tandis que la foule se dispersait, nous restâmes à photographier les caisses de napalm fournies par l’armée brésilienne, disséminées autour de la piste d’atterrissage. A l’aide d’un téléobjectif, nous photographiâmes un homme portant un uniforme vert olive, sans insignes militaires, identifié comme un agent de la CIA. Cette audace, de la part d’étrangers – nous étions les premiers à être arrivés à Vallegrande, devançant tous les autres de vingt-quatre heures –, fut mal reçue, et l’agent de la CIA, appuyé par quelques officiers boliviens, tenta de nous faire expulser du village. Mais nous avions suffisamment de laissez-passer pour prouver que nous étions de véritables journalistes. De sorte que, après de violentes discussions, ils nous permirent de rester.

Le seul et unique hélicoptère s’envola ensuite vers la zone de combat, à une trentaine de kilomètres au sud-est, emportant à son bord le colonel Zenteno. Peu après 1 heure de l’après-midi, celui-ci revint triomphant, parvenant à peine à dissimuler un large sourire de satisfaction. Il annonça que le Che était mort. Il avait vu son cadavre, et cela ne faisait aucun doute. Nous n’avions aucune raison de ne pas le croire, et nous nous précipitâmes vers le petit bureau du télégraphe pour remettre, entre les mains d’un employé inquiet et incrédule, nos dépêches destinées au monde entier. Aucun de nous n’était vraiment sûr qu’elles atteindraient leur destination, mais nous n’avions pas le choix. Elles ne sont jamais arrivées.

Quatre heures plus tard, à 17 heures exactement, l’hélicoptère revint en n’apportant cette fois-ci qu’un seul corps, amarré à la rampe d’atterrissage extérieure. Au lieu de se poser là où nous nous trouvions, comme il l’avait fait précédemment, l’hélicoptère atterrit au milieu de la piste, loin du regard curieux des journalistes. On nous interdit de franchir le cordon de soldats. Mais, très vite, là-bas au loin, le cadavre fut chargé dans un fourgon Chevrolet qui se lança dans une course folle à travers la piste, pour ensuite s’éloigner.

Nous bondîmes dans notre Jeep, qui n’était pas loin ; et notre chauffeur se mit à suivre le fourgon comme un forcené. Environ un kilomètre plus loin, dans le village, le Chevrolet vira subitement, et nous le vîmes pénétrer dans l’enceinte de l’hôpital. Des soldats tentèrent de fermer les grilles pour nous empêcher de passer, mais nous roulions si près du fourgon que nous réussîmes à y pénétrer.

Le Chevrolet monta une côte abrupte et se dirigea ensuite, en marche arrière, vers un petit abri au toit de bambou, dont un côté était entièrement ouvert aux intempéries. Nous sautâmes de la Jeep pour atteindre la porte latérale du fourgon avant qu’elle ne s’ouvre. Quand elle le fit enfin avec violence, l’agent de la CIA en surgit en vociférant de façon insolite : « All right, let’s get the hell out of here ! » (« C’est bon, foutons le camp d’ici ! »). Pauvre homme, il ne savait pas qu’un journaliste britannique se tenait derrière la porte.

A l’intérieur du fourgon, sur une civière, reposait le corps du Che. Dès le premier instant, je sus que c’était lui. J’avais eu l’occasion de le rencontrer quatre ans plus tôt, à La Havane ; et ce n’était pas quelqu’un qu’on oublie facilement. Nul doute, c’était bien Ernesto Che Guevara. Lorsqu’ils sortirent le corps pour l’installer sur une table improvisée à l’intérieur de l’abri, qui devait autrefois servir à battre le linge, j’eus la certitude que Guevara le révolutionnaire était bien mort.

La forme de la barbe, les traits du visage, sa chevelure longue et abondante étaient reconnaissables parmi mille autres. Il portait un uniforme militaire vert olive et une veste à fermeture à glissière, des chaussettes d’un vert délavé et des chaussures qui semblaient de fabrication artisanale. Comme il était entièrement habillé, il était difficile de déterminer où il avait été atteint. Deux orifices étaient visibles à la base du cou ; plus tard, lorsqu’on nettoya son corps, j’aperçus une autre blessure, au ventre. Il avait très certainement des plaies aux jambes et près du cœur, mais je n’ai pas pu les voir.

Les deux médecins de l’hôpital fouillaient dans les blessures du cou ; j’eus tout d’abord l’impression qu’ils cherchaient un projectile, mais ils ne faisaient que préparer le corps à recevoir le tube par lequel ils allaient injecter du formol afin de conserver la dépouille. L’un des médecins commença à laver les mains ensanglantées du guérillero défunt. Hormis ces détails, rien sur le corps ne suscitait la moindre répugnance. On l’aurait cru vivant. Et lorsqu’ils sortirent son bras de sa veste, ils le firent sans difficulté. Je pense qu’il était mort à peine quelques heures plus tôt. A ce moment-là, je n’imaginais pas qu’on puisse l’avoir tué après sa capture. Nous pensions tous qu’il était décédé à la suite de ses blessures et faute d’attention médicale durant les premières heures de ce lundi matin.

Les personnes qui entouraient le corps se révélaient bien plus répugnantes que le cadavre : une religieuse ne pouvait cacher son sourire et se laissait aller jusqu’à rire ostensiblement ; les officiers arrivaient, munis de coûteux appareils photographiques pour immortaliser la scène ; et, naturellement, l’agent de la CIA occupait les lieux, s’accaparant d’office la responsabilité de toute l’opération et entrant dans une rage folle chaque fois qu’on osait pointer un appareil photo sur lui. « D’où venez-vous ? », lui demandions-nous en anglais, ajoutant pour rire : « De Cuba ? », « De Porto Rico ? » Mais notre humour n’était visiblement pas à son goût, et il répondait sèchement : « From nowhere » (« De nulle part »).

Nous le lui demandâmes à nouveau plus tard, mais cette fois-ci il nous répondit en espagnol : « ¿Que dice ? » (« Que dites-vous ? »), faisant mine de ne pas comprendre. C’était un homme trapu et robuste, d’environ trente-cinq ans, avec de petits yeux enfoncés dans leurs orbites. Difficile de dire s’il était nord-américain ou exilé cubain, car il parlait aussi bien anglais qu’espagnol, sans aucun accent. Il s’appelait Gustavo Villoldo (connu sous le nom d’emprunt d’Eduardo González) et vit toujours à Miami. Je l’ai mentionné dans mon article pour The Guardian de Londres, un an avant qu’on en parle dans la presse nord-américaine.

Une demi-heure plus tard, nous nous sommes retirés pour retourner à Santa Cruz, écrire et envoyer les nouvelles. Quand nous sommes arrivés, le mardi 10 octobre, l’aube pointait déjà. Aucun bureau n’était suffisamment équipé. Je pris alors l’avion pour La Paz, d’où j’envoyai ma version sur la mort du Che. Elle fut publiée en première page du Guardian, le 11 octobre. Dans l’avion, je tombai sur le major « Pappy » Shelton, qui me lança, satisfait : « Mission accomplie ! »

(1) La capitale constitutionnelle de la Bolivie est la ville de Sucre, fondée en 1538 par Pedro Anzúrez de Campo Redondo.

(2) Commandement sud de l’armée des Etats-Unis.


[www.monde-diplomatique.fr]


pour la relation entre Fidel et le Che voir ici


[vdedaj.club.fr]
l
4 août 2006 15:46
il est clair qu le romantisme revolutionnaire du che ne pouvait pas s'accorder à terme du despotisme de castro.
M
4 août 2006 16:54
Extrait

Salim Lamrani : Tout le monde sait que Fidel Castro n’est pas éternel.

Hebe de Bonafini : L’autre jour, Aleida Guevara a été interviewée par la télévision argentine et on lui a posé la même question. On dirait que tout le monde occidental souhaite la mort de Fidel mais, rien que pour cela, Fidel va vivre encore de nombreuses années. Donc, on lui a demandé ce qui se passerait après la disparition de Fidel. Elle leur a répondu : « quelle erreur vous commettez, vous, les journalistes, de penser que la Révolution cubaine a été faite par un seul homme. Elle a été faite par un peuple tout entier. Si vous pensez que la Révolution réside uniquement en la personne de Fidel Castro, vous n’avez rien compris à la réalité cubaine ». Après Fidel, il restera encore un peuple tout entier pour poursuivre la construction de la Révolution. Et c’est évidemment ce que les Mères de la Plaza de Mayo veulent.

[vdedaj.club.fr]

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Témoignage Aleida Guevara : « Le libéralisme détruit mon continent »

Aleida Guevara est la fille d’Ernesto « Che » Guevara. Pédiatre à l’hôpital pour enfants de La Havane, elle fait partie des personnalités venues des autres continents au FSE de Londres, où elle participe à plusieurs rencontres. La veille de l’ouverture, elle a publié une tribune dans le Guardian, le quotidien de gauche, partenaire du FSE. Nous en publions quelques extraits.

Représenter mon pays au Forum social mondial constitue pour moi un grand honneur. Quand je dis mon pays, je me réfère à mon continent et au sang africain qui coule dans mes veines. Je me réfère aussi à la culture très sage de l’Asie qui est une partie de notre propre culture. Je me sens capable de faire cela car j’ai été éduquée dans le respect et - l’accueil des autres cultures, quand bien même je ne les comprends pas dans leur totalité. Depuis que je suis jeune, j’ai compris combien étaient justes les paroles du remarquable patriote mexicain Benito Juarez : « Respecter les droits des autres est le chemin de la paix. »

Il y a quelque temps déjà, j’ai visité le Brésil pour la première fois. J’ai senti mon coeur se serrer, littéralement [...]. De voir des enfants vivant dans la plus grande pauvreté, exploités pour la prostitution et le trafic de drogue, tout cela me rendait vraiment furieuse, car le Brésil est l’un des pays les plus riches du continent, avec les nombreuses ressources naturelles que vous pouvez imaginer, avec de vastes étendues de terres fertiles et assez de bétail pour nourrir le continent tout entier. Là-bas au Brésil, je pensais que nous autres humains avions dépassé les limites de la patience, et que l’on pouvait s’interroger pour savoir s’il valait mieux mourir de faim ou tomber en combattant pour changer cette réalité [...]. Mais aucune de ces pensées n’a d’importance quand on a devant ses yeux des enfants mourant de faim et personne pour leur tendre la main [...]. Les politiques néolibérales sont en train de détruire mon continent. Nous sommes devenus des importateurs de céréales, alors que nous étions de grands producteurs [...]. Nous ne pouvons plus continuer comme cela. Il est important que les hommes et femmes honnêtes en Europe s’éveillent à cette réalité de la dette qu’ils ont à l’égard de nos peuples. Nous avons tout besoin de vivre dans un monde meilleur. La solidarité et l’unité sont indispensables en ces temps-ci. Donnons le meilleur de nous-mêmes. Il est possible que seuls les hommes sont capables de rêver, je n’en sais rien, mais ce que je sais c’est que nous seuls avons la capacité de faire que nos rêves deviennent réalité.

[www.humanite.presse.fr]

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Interview d'Aleida Guevara fille du che

« Cinq prisonniers cubains sans droit aux USA »


En prévision de la session de la Commission des Droits de l'Homme, et à l'invitation de plusieurs associations de soutien à Cuba, la pédiatre Aleida Guevara, la fille du Che Guevara. était de passage à Genève le 21 mars dernier sur la Place des Nations. Le but de cette journée de mobilisation : dénoncer le blocus américain sur l'île qui dure depuis 42 ans et aussi soutenir les cinq cubains incarcérés au USA depuis 2001 et condamnés à plusieurs années de prison pour « espionnage » sur le territoire américain. Le 7 avril prochain, l'avocat Leonard Weinglass qui défend aussi l'ex-militant des Black panthers, Mumia Abu Jamal, demandera à Atlanta, une révision de ce procès. Une échéance importante.

No 13 / 28 mars 2003
DANS CE NUMERO :
La gauche présente son bilan
LE G8 EST ILLEGITIME, IL FAUT L'ANNULER
Génération 68 (interview)
Le casse-tête des déchets radioactifs (interview)



Le blocus sur Cuba dure depuis 42 ans. Comment expliquez-vous cette situation ? En tant que pédiatre et médecin, qu'est-ce que cela implique sur les conditions sanitaires dans le pays ?

Aleida Guevara Cuba démontre depuis des années qu'un autre monde est possible et qu'on peut de vivre de façon différente dans ce qu'on appelle le tiers-monde. Et cela, les Etats-Unis et le reste du monde capitaliste ne veulent pas l'accepter, ni que cela soit copié par d'autres peuples du monde. Voilà la raison du blocus américain.

Si je passe au problème sanitaire, notre plus grosse difficulté reste d'avoir accès à certaines technologies. On manque aussi de médicaments. Le blocus affecte terriblement ce secteur. Mais nous continuons à maintenir la philosophie du système. À savoir l'accès égal pour tous à la santé et la gratuité des soins. Il faut quand même savoir que pour acheter un médicament, cela peut coûter jusqu'à cinq fois le prix courant. Comme le gouvernement américain dit qu'on ne peut acheter aucun médicament à une entreprise à capital américain- et en en Europe, quelle multinationale n'a pas de capitaux américains ?- nous devons en passer par la solidarité internationale et par des intermédiaires. Ce qui renchérit d'autant les prix.

Il ne faut pas perdre de vue que ces difficultés se passent dans un contexte bien spécifique : nous sommes un peuple en développement, qui n'a pas beaucoup de ressources naturelles et qui a été spolié de ses richesses par cinq siècles de colonisation. Ce que nous demandons simplement, c'est que le blocus soit levé pour que nous puissions vivre normalement comme les autres peuples, en commerçant librement et à un prix juste.

Sur ce problème, qu'est-ce que vous attendez de l'Union européenne ?

L'Europe vient d'ouvrir une mission à La Havane. C'est un petit pas en avant, mais on ne sait pas si cela ira plus loin. Tout ce que j'attends, c'est que la Communauté européenne ait pour une fois du courage et ose respecter ses propres critères, sans se laisser manipuler par l'opinion publique américaine. L'Union européenne pourrait donner par exemple les mêmes possibilités d'exporter à Cuba qu'elle le fait avec certains pays des Caraïbes ou d'Amérique centrale.

Vous êtes aussi là pour soutenir la révision du procès contre les cinq Cubains incarcérés aux Etats-Unis. Qu'est-ce qu'il y a selon vous derrière cette affaire ?

Le problème des cinq, c'est une démonstration supplémentaire de l'hypocrisie de la politique du gouvernement des USA. Ce pays parle d'une lutte contre le terrorisme. Mais de quel terrorisme parle-t-on ? Nous avons dénoncé des milliers de fois la présence sur le territoire américain d'organisations mafieuses et terroristes d'origine cubaine, implantées au sud de la Floride. Mais il ne s'est jamais rien passé. Les personnes qui ont posé des bombes dans un avion de Cuban aviation sont libres et continuent à parler dans la presse. A partir de là, et puisque personne ne se soucie du problème, les Cubains ont essayé d'infiltrer des organisations pour savoir ce qu'elles tramaient et ce qu'elles allaient entreprendre. C'est une façon de protéger notre peuple de nouvelles agressions et c'est ce qu'ont fait ces cinq Cubains. Dans le même temps, le gouvernement cubain a dénoncé à nouveau les agissements de ces organisations. Et comment réagit le FBI ? Il arrête ces cinq compatriotes et les met en prison. Nous posons alors la question : comment les USA peuvent-ils se targuer de lutter contre le terrorisme alors qu'ils s'en prennent à cinq personnes qui luttaient justement contre cette menace ? Pour nous, c'est complètement hypocrite et Cuba doit le dénoncer en essayant de rompre la barrière de silence que les Etats-Unis essaient d'imposer sur cette affaire. Ces cinq Cubains sont aussi des combattants contre le terrorisme. Mais nous ne sommes pas à un paradoxe près quand on voit que les Etats-Unis sont en train d'écraser un peuple innocent comme celui d'Irak, sous couvert de lutte contre le terrorisme. C'est une des situations les plus absurdes qu'a vécu l'humanité ces dernières années.

Guntanamo sur le territoire cubain a été au centre de l'actualité suite à la guerre en Afghanistan, quelles sont vos revendications sur cette base ?

La base militaire de Guantanamo aurait dû être restituée aux Cubains depuis longtemps. Tout d'abord, par ce qu'à l'origine, il s'agit d'un vol. En deuxième lieu, parce que le contrat a été signé par des responsables politiques en place avant la Révolution. Pour nous, ce contrat est illégal et pourtant les USA continuent de vouloir s'approprier de ce morceau de terre cubain. Pour l'heure, mous ne pouvons guère faire mieux de que de continuer à protester afin qu'on nous écoute et qu'à la fin, on nous redonne ce territoire.

La Commission des Droits de l'Homme va s'ouvrir et plusieurs pays- notamment sud-américains- vont accuser Cuba de ne pas respecter les Droits de l'Homme, comment réagissez-vous ?

Et oui, ce sont malheureusement les pays qui sont les plus vendus aux intérêts américains qui nous attaquent. Ils agissent comme les marionnettes des USA, mais il faut se rendre compte que les peuples de ces pays sont pour Cuba. De notre côté, nous allons en appeler à l'aide internationale pour le cas de cinq Cubains qui sont enfermés et isolés dans des conditions infrahumaines dans les prisons américaines et sous lumière artificielle 24 heures sur 24.

Quel tableau faites-vous de l'état des Droits de l'Homme à Cuba ?

La première chose dont il faut se rendre compte, c'est que la société socialiste est différente de la société capitaliste et c'est difficile de les comparer. C'est pour cela, il est important de venir dans notre pays sans idée préconçue. A Cuba, il y a une liberté suffisante pour chacun d'exprimer son avis. Qui commande ? qui décide ? C'est la majorité des citoyens. Notre Constitution a été discutée par le peuple en son entier et 97% des personnes lui ont donné son aval par vote. Si c'est bien la majorité des Cubains qui a décidé de vivre d'une certaine façon, pourquoi diable, vous voulez intervenir dans notre manière de vivre ? C'est comme si les Cubains venaient dire aux Suisses ou aux Belges comment ils doivent vivre. Les Cubains ont aussi la capacité de décider de leur propre vie et il faut respecter leur décision.

Vote père est mort en 1967 en Bolivie, quel souvenir gardez-vous de lui ?

Ce sont avant tout des petits souvenirs très beaux. Il y a quelque chose d'important qui reste de mon papa, et c'est sa capacité d'aimer, c'est qu'il savait aimer et pour moi c'est un souvenir précieux. Quand j'étais petite- sans conscience sociale, je comprenais que cet homme m'aimait- et cela est toujours important pour un être humain.

Le Che est devenu un mythe universel. Comment réagissez-vous à cela ?

Nous ne voulons justement pas qu'il se convertisse en mythe. Le plus important, c'est qu'on le comprenne, qu'on l'étudie et surtout que chacun cherche en lui la possibilité d'être un meilleur être humain tout en gardant aussi sa capacité de se dédier à une cause.

[www.gauchebdo.ch]
M
5 août 2006 11:33
Kofi Annan estime que Fidel Castro va vite se remettre

AP | 05.08.06 | 06:18


SAINT-DOMINGUE (AP) -- Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a souhaité vendredi un prompt rétablissement à Fidel Castro, estimant que le "Lider maximo" cubain allait se remettre.
"Il y a des indications selon lesquelles il va bien et sera en mesure de reprendre ses responsabilités", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse avec le président dominicain Leonel Fernandez.
Kofi Annan s'est refusé à tout spéculation sur un avenir sans Castro à Cuba, offrant en revanche à deux reprises au dirigeant cubain ses voeux de complet rétablissement. AP


[permanent.nouvelobs.com]
M
5 août 2006 13:29
Cuba : Fidel Castro malade, Miss Monde acnéique, presse métastasée, par Maxime Vivas.

Jamais sans doute la maladie d’un chef d’Etat n’aura mobilisé autant les medias du monde entier. J’étais ces jours derniers en Espagne. Les journaux télévisés consacraient de longues minutes à l’événement. Feuilletant un quotidien régional (aragonais), j’ai compté qu’il y consacrait pas moins de six pages, de tonalité plutôt critique, mais documentées, c’est-à-dire dépourvues d’un systématisme négatif.

Des années de gouvernement de José-Maria Aznar n’ont pas réussi à imposer aux espagnols une vision manichéenne de Cuba et de son leader. Il est d’ailleurs à noter que, dès son accession au pouvoir, José Luis Zapatero a rompu avec les pratiques bushiennes de son prédécesseur et qu’il vient d’adresser ses vœux de rétablissement à Fidel Castro.

Il reste que la plupart des peuples d’Europe ne connaissent de Cuba que sa caricature. La médiocrité des « informations » (du pilonnage médiatique) de ces derniers jours en France aggrave la crasse ignorance.

Ailleurs, nombre de pays et de chefs d’Etat, mieux renseignés sur la réalité complexe de l’île et sur le contexte qui détermine sa politique et ses lois, voient Cuba d’un autre œil, quand ce n’est pas de celui de Chimène.

Par exemple, en avril 2004, la gigantesque Foire du livre de Buenos-Aires a dédié une journée à José Marti (héros historique Cubain), à Che Guevara et à Fidel Castro. Quand le mythique Nelson Mandela, sortant des prisons Sud-africaines, accéda à la tête de son pays, son premier voyage officiel le fit atterrir à La Havane. Il en fut de même pour le Bolivien Evo Morales en 2006.

Les officiels Pakistanais ne tarissent pas d’éloges sur les 1500 médecins cubains qui vinrent soigner bénévolement plus d’1,5 millions patients après le terrible tremblement de terre qui a secoué leur pays le 8 octobre 2005. Dans les bidonvilles de Caracas et de nombreuses capitales latino-américaines, les pauvres sont éperdus de reconnaissance envers un pays qui envoyé ses médecins s’installer parmi eux, vivre comme eux, les soigner. Idem pour les instituteurs caribéens qui les ont arrachés à un analphabétisme sans lequel le droit de vote est une plaisanterie et la presse est de facto censurée à 100%.

Un peu partout en Amérique latine, on vénère un pays où l’on peut gratuitement aller se faire opérer les yeux et recouvrer la vue. Si les noirs de Nouvelle-Orléans n’ont pas bénéficié de l’aide médicale des médecins sans frontières cubains (brigade Henry Reeve) dès les premiers jours de la rupture des digues, c’est que Bush la refusa. Et quand Fidel Castro remplit les stades (ô Pinochet !) ce n’est pas pour fusiller et trancher des mains, c’est parce que, nulle part en Amérique latine, il n’existe de salles assez grandes pour contenir ceux qui veulent l’écouter et l’acclamer à l’occasion de ses déplacements.




Tout gouvernement, tout système politique sont perfectibles et émettre des réserves à leur égard est légitime. Encore faut-il se garder de la confiscation de la parole par les témoins à charge et par les procureurs. Deux de mes amis ont refusé récemment de participer à des débats sur des ondes nationales où ils allaient, chacun, être confrontés à deux contradicteurs et à l’animateur. Combat inégal, d’autant plus que les ennemis de Cuba bénéficient de centaines d’heures de micro d’avance. Il faut maintenant exiger des médias qu’ils offrent aux amoureux de Cuba, à son ambassade à Paris, ce qu’ils ont offert si généreusement à nos gusanos : le droit de dire. Nous entendrons alors une parole d’amour, de fraternité, de paix, succédant aux éructations de haine de bellicistes qui trouvent que l’US Army tarde trop.

Le choc risque d’être brutal pour l’auditeur honnête. Il comprendra alors que si le prestige de Cuba est immense dans les pays du tiers-monde, des causes objectives existent. S’il est au plus bas dans les pays riches, c’est pour des raisons subjectives qui ont nom FMI, Banque mondiale, OMC et autres machines à appauvrir les pauvres, pilotées par les Etats-Unis et épaulées par des mastodontes médiatiques nourris, en Europe, par RSF.

Il comprendra alors pourquoi la maladie de Fidel Castro tient dix fois plus en haleine la presse mondiale que ne le firent celles de Pompidou et de Mitterrand. Ce n’est pas seulement d’un homme qu’il s’agit, mais bien de la construction d’un autre monde, sous le nez de l’Empire qui adore la démocratie sauf quand elle s’éloigne de son modèle économique égoïste et brutal.

Cuba ne se construit pas depuis 1959 grâce à un peuple admirable et malgré son chef, ni par les seules vertus de ce dernier, dressé contre une résistance passive déguisée en molle apathie populaire, mais dans une osmose dynamique à laquelle une frange de l’intérieur et de l’extérieur n’adhère pas (on nous le répète assez), osmose cependant assez massive pour que l’Empire hésite, hésite, hésite encore à lâcher son armée.

Quand des phénomènes physiologiques viennent menacer l’exercice de cette complicité entre un homme et un peuple, ceux qui voient en Cuba la preuve que chaque pays, quel qu’il soit, peut librement choisir son destin ont quelques raisons de s’attrister. Les autres ont tort d’oublier qu’en 1990 déjà, l’URSS s’étant effondrée, ils avaient sorti en vain du tiroir le couteau à peler le fruit mûr.

La presse est timorée quand elle parle du pouvoir états-unien. Mille serviteurs aveugles travaillent à nous persuader que l’Amérique vraie est celle des téléfilms, de Bush debout dix secondes devant un pupitre, costumé, cravaté, maquillé, souriant, aimable incarnation de la bonté pieuse et du samouraï tranquille, pourfendeur de toutes les barbaries. Ces laudateurs à la plume serve s’accommodent d’une pénurie gravissime : il leur manque un mot pour désigner celui qui, par tous les moyens, met en place des tyrannies, les subventionne, les arme, les conseille. Comment qualifier le faiseur de dictateurs, plus néfaste que chacun de ceux qu’il a adoubé par le mensonge, le fer et le feu, le fabriquant de marionnettes qui, chez lui, dans sa maison, tolère des libertés qu’il supprime aux autres, qui interdit sur sa pelouse des crimes qu’il externalise, celui qui refuse qu’on brûle vif ou qu’on empale sous ses fenêtres, qui déplorerait de voir des prisonniers jetés vivants à la mer du haut d’un avion près de ses plages aux sable blanc, le Janus qui camoufle ainsi son cuir de Père des Dictatures sous la toge liliale du démocrate ? Comment qualifier Bush et ses prédécesseurs, obsédés par Cuba ? Il manque un mot et cette lacune facilite une tromperie intellectuelle dès qu’on parle des Etats-Unis.
Il manque aussi un mot pour définir Fidel Castro.

Le qualificatif unique, répétitif, de « dictateur » le place dans la catégorie des Batista, Trujillo, Somoza, Pinochet, Vidella, Franco, Duvalier, etc. Ce simple rapprochement est insoutenable. Sous les ordres de ces tyrans, l’armée et la police ont eu à massacrer leur peuple tandis que les politiciens spoliaient, affamaient, abrutissaient les survivants et soumettaient massivement les râleurs à des tortures se terminant par des exécutions extrajudiciaires, choses qui ne se sont jamais produites à Cuba depuis 1959 (année de la victoire des barbudos). Les informations outrageusement unilatérales publiées en France sur des emprisonnements à Cuba n’infirment pas cette réalité. Dans leurs pires délires, les pires menteurs n’ont jamais pu la contester.

Jamais dans aucun des pays du tiers-monde, on ne vit une dictateur s’acharner à soigner son peuple, à l’éduquer jusqu’à être en mesure de proposer des dizaines de milliers d’enseignants, d’éducateurs sportifs et de médecins à plus de 60 pays pauvres. Ces intellectuels, payés chez eux avec des clopinettes, sortent en masse de leur pays « dictatorial » et y retournent.

Si le système politique et électoral cubain est atypique, il est abusif de caricaturer le premier, de nier l’existence du second et d’ignorer le contexte, celui de l’hostilité du plus proche voisin : la plus grande puissance que le monde ait jamais connu, ennemi agressif qui est déjà militairement sur place (à Guantanamo) et qui aspire à conquérir deux autres endroits cruciaux : la presse cubaine et la vie politique, par la création de journaux et d’un parti à sa dévotion, ces deux présences devant rendre possible l’invasion à coût réduit et le retour des oligarques et des banquiers.

« Les journalistes, affirme Bourdieu, ne se contentent pas de simplifier en focalisant sur des oppositions largement artificielles, ils braquent aussi les projecteurs sur les détails extrêmes, sur le paroxysme des crises laissant dans l’ombre la quasi-totalité de la réalité, coupable d’être trop banale, terne, sans intérêt ».
On croirait que le sociologue les a lus quand ils écrivent sur Cuba

Demandez-leur d’appliquer leur méthode à une description de Miss Monde. Après avoir déniché un bouton purulent derrière son oreille, scruté au microscope les bactéries dont elle est imprégnée, décrit la chimie par laquelle ses repas connaissent un nauséabond dénouement, étalé son mouchoir les jours de rhume, après l’avoir dix fois filmée dans les toilettes, ils persuaderaient quiconque qu’elle est le clone écoeurant et puant de la fée Carabosse. Au bûcher ! Et Fidel avec.
Ce que j’écris ici ne peut l’être ailleurs, dans la presse installée qui fait parfois l’opinion et que souvent l’opinion méprise.

C’est peut-être à cause de cette censure que tant de mes concitoyens ne voient pas que Cuba avance, que d’autres mondes émergent, choses dont, de plus en plus nombreux, nous seront informés par des moyens nouveaux, hors de nos médias qui se croient anémiés, qui mendient à l’Etat et aux banquiers des vitamines bien inutiles : en effet, s’ils s’affaiblissent, c’est qu’ils sont métastasés.

Maxime Vivas, 4 août 2006.


[www.legrandsoir.info]
b
5 août 2006 14:41
[cartoons.courrierinternational.com]

"Ne vous inquiétez pas, Comandante, vous vivrez mille ans..."
"Souvenez-vous qu'il s'agit d'un secret d'Etat"
"T'inquiète gamin, l'ennemi mourra d'abord !"
"Camarades téléspectateurs, comme vous pouvez le voir, Fidel vivra toujours"
"Même s'il s'agit d'un secret d'Etat"
v
5 août 2006 14:44
Fidel Castro le fidèle et inconditionel soutient du polisario! K'il crève!
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