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Le CRIF sous la pression des militants extrémistes
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22 février 2006 16:13
Le CRIF sous la pression des militants extrémistes

LE MONDE | 22.02.06 | 13h31

La mère du jeune Ilan était directement en lien avec les institutions juives. Elle est employée de réception au centre Rachi, rue Broca, à Paris, qui abrite à la fois le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et le Fonds social juif unifié (FSJU). Rien, pourtant, n'a filtré du calvaire de son fils dans la communauté juive. "Elle venait chaque jour au bureau et nous n'en avons rien su, déplore Roger Cukierman, président du CRIF. La police lui avait imposé le secret absolu."


Le jeune homme, mourant, a été trouvé le 13 février. Le lendemain, Sammy Ghozlan, président du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA), qui trouve le CRIF "trop frileux", a diffusé un communiqué, dans lequel il déclarait : "Nous craignons que le fait qu'Ilan soit juif ait aggravé son cas et conduit ses ravisseurs à se comporter comme les terroristes islamistes."

Le CRIF est resté prudent. Il a publié un communiqué, vendredi 17 février, dans lequel il a appelé la communauté juive au calme. Sur la foi des déclarations du procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, il a expliqué que, "selon les autorités, il s'agirait d'un gang de banlieue qui n'aurait pas agi sur des motivations antisémites". Le même jour, Roger Cukierman a assisté aux funérailles du jeune homme, à Pantin (Seine-Saint-Denis).

Au cours de cette cérémonie, des jeunes de l'assistance ont commencé à envoyer des SMS appelant à une manifestation à Paris, dimanche 19 février. L'information a été relayée par plusieurs sites, situés nettement à droite dans la communauté, mais qui bénéficient d'une réelle popularité : l'agence de presse Guysen.com, le site de la Ligue de défense juive (LDJ) et, surtout, le site extrémiste Migdal.org. réalisé à Paris.

Le 19 février, la manifestation a rassemblé environ 2 000 personnes autour de la famille d'Ilan Halimi, place de la République, à Paris. Des jeunes extrémistes juifs s'y sont mêlés. Ne pouvant obtenir l'aide du Service de protection de la communauté juive (SPCJ), rattaché au CRIF et au FSJU, Migdal a mis sur pied son propre service d'ordre, sous l'appellation FEJ : "Fier d'être juif". Selon plusieurs témoins, des incidents à caractère raciste ont émaillé le cortège : l'étalage d'un commerçant arabe a été renversé, un passant noir a été poursuivi par de jeunes manifestants. La voiture d'un automobiliste a été défoncée. Le CRIF a condamné ces débordements. Un seul membre du bureau exécutif du CRIF, Francis Kalifat, participait au rassemblement. Les radicaux se sont déchaînés contre cette institution. "Une fois de plus, le CRIF n'a pas senti la "rue juive" !", tonnait la LDJ.

Dimanche 19 février, la mère d'Ilan a accusé la police française dans un entretien au quotidien israélien Haaretz : "Ils se sont entêtés à dire qu'il s'agissait d'un enlèvement de nature criminelle." Par ailleurs, elle assure que "cinq jours avant que l'on trouve Ilan, la police" a demandé à la famille de "ne pas répondre au téléphone ni aux messages". Pour l'oncle d'Ilan, également cité par Haaretz, les policiers "craignent de relancer l'affrontement avec les musulmans".

Dimanche soir, Roger Cukierman a évolué et a complété le discours qu'il devait prononcer le lendemain, lors du dîner du CRIF, en ajoutant des éléments interpellant les autorités. Le président du CRIF justifie aujourd'hui son attitude : "Les expériences de la rue Popincourt et du RER D (l'incendie d'un centre social, qui s'est révélé ne pas être antisémite, et une fausse agression) m'ont incité à être prudent."

Xavier Ternisien
Article paru dans l'édition du 23.02.06

[www.lemonde.fr]
H
22 février 2006 17:36
Sarko parlera-t-il de nettoyer ces voyoux extremistes juifs au Karsher ?
 
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