Dans les auditions publiques, organisées par l'Instance Equité et Réconciliation qui traite les dossiers des milliers de victimes de l'ère de Hassan2, il est interdit de citer les noms des responsables des violations graves de droits de l'Homme.
Voilà une manière curieuse d'opérer une réconciliation!
Tu peux dire plus ou moins ce que tu as subi dans les centres de torture, mais tu ne dois pas désigner les coupables même s'ils se trouvent en face de toi!!!!!!
Pour contourner cette interdiction, l'Association marocaine des droits de l'Homml, va réaliser le 12 février à Rabat des auditions parallèles, des témoignages auront lieu publiquement et il y aura des procès symboliques.
Par symbolique, il faut entendre une simulation d'une audience judiciaire. Les victimes vont témoigner. L'audience va désigner les coupables.
Pour oublier le passé, les victimes ont besoins de faire leur "deuil" et pour cela l'êtat marocain doit les y aider en reconnaissant et en repparant toutes les erreures de temps Hassan2 !
Effectivement, une véritable réconciliation n'a aucune chance de réussir si elle n'est pas basée sur un deuil véritable aussi.
Reconnaitre sa responsabilité, réparer les dégats (du moins ce qui peut être réparable..) et surtout traduire en justice les coupables pour que de tels crimes et pratiques ne se reproduiront jamais.
en interdisant aux victimes de désigner les coupables (qui sont toujours aux postes) c'est mettre en doute leur calvaire, c'est la négation même d'l'existence de ces victimes.
Puisqu'on ne peut pas désigner le coupable, c'est qu'il n'existe pas, et puisqu'il n'existe pas de coupable alors il n y a pas de victime, et la boucle est bouclée.
Le pire est qu'on agissant ainsi, les autorités laissent la portes grande ouvertes à l'usage de la torture dans les centres de détention secrets.
C'est ce qui s'est passé avec la raffle de plus de 9000 présumés islamistes après les attentats de Casa.