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a écrit:
Un exemple :
Un verset dit : "Il n'y a aucun grief fait à ceux qui croient et font les bonnes actions à propos de ce qu'ils ont consommé, du moment qu'ils ont eu la crainte (de Dieu), ont apporté foi et ont fait les bonnes actions, puis ont eu la crainte et ont apporté foi, puis ont eu la crainte et ont fait le bien" (Coran 5/93).
Ce verset est "mutashâbih", "équivoque". En effet, de par les mots mêmes que Dieu y a employés, il y a possibilité en soi qu'il soit interprété de deux façons diamétralement opposées :
– il pourrait pourrait être interprété comme signifiant que Dieu ne fera aucun grief aux croyants quant à ce qu'ils auront consommé durant leur vie : du moment qu'ils ont la foi et font les bonnes actions, ils peuvent donc consommer ce qu'ils veulent ;
– et il peut tout simplement signifier que Dieu ne fera aucun grief à ceux des croyants qui sont morts avant qu'Il interdise tel aliment et telle boisson, et qui en avaient donc consommé de leur vivant.
On le voit, ce verset est "équivoque".
Dès lors, deux démarches existent dans sa lecture :
– Soit on l'appréhende de façon indépendante par rapport aux autres versets ; on le "coupe", en quelque sorte, de tout le reste du texte coranique dans lequel il est intégré. Dans ce cas, il conduit à la première interprétation suscitée, et on aura alors beau jeu de prétendre qu'on a trouvé dans le Coran lui-même un verset montrant qu'il est licite pour le musulman de consommer ce qu'il veut ;
– Soit on lit ce verset "équivoque" à la lumière de ce que présentent les autres versets du Coran. Et que constatons-nous alors ? que ces autres versets disent que Dieu interdit strictement la consommation du porc, de la bête morte sans avoir été abattue de la façon voulue, du sang (Coran 5/3 etc.), de l'alcool (Coran 5/90-91). Ce sont là des versets "univoques" : leur sens est clair. A la lumière de ces versets (celui concernant l'alcool figure d'ailleurs juste avant), la seule interprétation possible du verset 5/93 est alors la seconde : Dieu ne fera aucun grief aux personnes croyantes qui avaient consommé tel et tel aliments et qui sont mortes avant qu'Il ait interdit ceux-ci.
C'est d'ailleurs là, justement, la circonstance de révélation de ce verset 5/93 : Anas ibn Mâlik relate que des Compagnons s'étaient interrogés à propos de deux des leurs qui étaient morts avant l'interdiction de l'alcool et en avaient bu juste avant de mourir ; c'est alors que Dieu révéla ce verset (5/93) (al-Bukhârî 2332, Muslim 1980).
Le Coran nous enseigne que c'est cette seconde démarche qui est la bonne, comme le dit le verset dont nous parlons : les versets "univoques" constituent "le fondement du Coran ("umm ul-kitâb" )" : cela signifie qu'il est nécessaire de se référer à eux pour comprendre les versets "équivoques" ; c'est à la lumière des premiers qu'on comprendra donc les seconds.
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a écrit:
"Les croyants, les juifs, les chrétiens, les sabéens, ceux qui ont cru en Dieu et au jour dernier et auront fait le bien, ceux-là auront leur récompense auprès de leur Seigneur, et sur eux il n'y aura aucune crainte, ni ils ne seront attristés" (Coran 2/62).
A l'appréhender seul, on déduirait de ce verset que, même après la venue de Muhammad (que Dieu le bénisse et le salue), ceux qui ont eu connaissance de son message et ont refusé d'apporter foi en ce message, ceux-là restent quand même croyants, promis au Paradis.
Or c'est là un verset mutâshâbih, et il doit être lu et compris à la lumière des versets muhkam se rapportant au même sujet. Nous les avons cités dans notre article : Les juifs et les chrétiens d'aujourd'hui sont-ils des mu'min ou des kâfir ?.
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Solitaireee a écrit:
Je vous conseille de lire.
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bouloulou4 a écrit:
C'est un peu plus clair mais le sujet est vaste, il serait bon de le circonscrire à quelques aspects. C'est le genre de sujet où ça risque de déborder sur d'autres sujets.