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Comment j'ai surmonté un "chagrin d'amour" après 5 ans.
7 septembre 2022 23:59
Exit, la Samira d'autrefois, timide, réservée et lointaine ; c'est une autre qui m'accueille, avec effusion ; chaleureuse ; souriante. Comme si on avait été les meilleurs amis du monde. Je suis un instant décontenancé, mais me ressaisis et lui rend la pareille.
Comment ont va, le bon vieux temps, le quartier qui a tellement changé et qu'on ne reconnait plus. Elle s'étonne que je me souvienne des noms de sa fratrie quand je demande de leurs nouvelles.
Mariée à un Français, elle aura deux filles, puis, lassée par ses beuveries entre potes, le plus souvent sous son toit, elle finira par divorcer. Le désenchantement, pas d'amour, aucune complicité entre eux, me dit-elle. Entrepreneur, il lui laissera la maison et la garde des gamines. Son mariage avec un gawri lui vaudra d'être renié par sa famille, surtout le père.
Elle a un grand jardin, et pour joindre les deux bouts, cultive un potager. Après le boulot, c'est la bêche et la binette. Harassant ! C'est dur d'entretenir une maison, quand on est une femme seule, répète-t-elle, en multipliant les exemples.

La conversation va de plus en plus vers l'intime, et, ma sœur qui a insisté pour la retenir à diner, s'excuse de devoir nous laisser pour aller en cuisine.
— Pas grave, lui dis-je, je vais proposer à Samira qu'on descende poursuivre la conversation au park autour d'une glace. C'est juste à côté.
Il y avait des choses du passé que je voulais clarifier ; lui avouer. Et je sentais qu'elle aussi en avait à me dire. La présence de ma sœur, même en cuisine, m'aurait gêné.
'
8 septembre 2022 01:23
La suite !!
Citation
piducas a écrit:
Exit, la Samira d'autrefois, timide, réservée et lointaine ; c'est une autre qui m'accueille, avec effusion ; chaleureuse ; souriante. Comme si on avait été les meilleurs amis du monde. Je suis un instant décontenancé, mais me ressaisis et lui rend la pareille.
Comment ont va, le bon vieux temps, le quartier qui a tellement changé et qu'on ne reconnait plus. Elle s'étonne que je me souvienne des noms de sa fratrie quand je demande de leurs nouvelles.
Mariée à un Français, elle aura deux filles, puis, lassée par ses beuveries entre potes, le plus souvent sous son toit, elle finira par divorcer. Le désenchantement, pas d'amour, aucune complicité entre eux, me dit-elle. Entrepreneur, il lui laissera la maison et la garde des gamines. Son mariage avec un gawri lui vaudra d'être renié par sa famille, surtout le père.
Elle a un grand jardin, et pour joindre les deux bouts, cultive un potager. Après le boulot, c'est la bêche et la binette. Harassant ! C'est dur d'entretenir une maison, quand on est une femme seule, répète-t-elle, en multipliant les exemples.

La conversation va de plus en plus vers l'intime, et, ma sœur qui a insisté pour la retenir à diner, s'excuse de devoir nous laisser pour aller en cuisine.
— Pas grave, lui dis-je, je vais proposer à Samira qu'on descende poursuivre la conversation au park autour d'une glace. C'est juste à côté.
Il y avait des choses du passé que je voulais clarifier ; lui avouer. Et je sentais qu'elle aussi en avait à me dire. La présence de ma sœur, même en cuisine, m'aurait gêné.
9 septembre 2022 21:50
Cornet de glace à la main, on préfère déambuler paisiblement dans les allées ombragées du park. Les arbres bruissent sous une brise d'été. On s'assied en face d'un petit lac.
— Tu sais, j'ai été amoureux de toi, lui dis-je sans ambages.
— Je sais ; c'est des choses que les filles repèrent très vite.
— Ah bon ? Tu savais ?
— Oui, avant que ta Saliha vienne tout gâcher. J'en ai été folle de jalousie, j'ai alors essayé de te reconquérir, mais apparemment, c'était trop tard : tu n'avais plus d'yeux que pour elle.
— J'attendais que tu fasses le premier pas, continua-t-elle. Pourquoi tu ne l'avais pas fait ?
— Tu étais si belle... - Enfin, moins qu'aujourd'hui- (je me rattrapais de justesse avec un petit sourire malicieux en coin), j'avais peur d'être rejeté, que je n'ai pas pu oser. Et tu avais l'air si indifférente. Aucun signe qui put m'encourager
— Mais c'est l'éducation de notre milieu, tu le sais bien, et tu connais mon père ; il m'aurait tué au moindre soupçon au sujet des garçons.

Au final, le poids d'une famille religieuse et conservatrice, firent qu'elle perdit la foi pour avoir ses propres convictions religieuses et devenir agnostique. L'idée qu'on la marie à "un bon musulman" et revivre ce qu'elle a vécu avec son père, lui était insupportable.
Ça sera contre leur gré. Et elle fit le mauvais choix.

— Au fait, comment ça a fini avec Saliha ?

a suivre

Citation
_-_-_-_-_-_-_-_-_ a écrit:
La suite !!
11 septembre 2022 21:16
— Saliha ? ça n'a pas duré très longtemps ; dès ses premiers mois à la fac, et c'était le début de la fin. En fait, on était trop différents, ça devenait de plus en plus évidant. Et puis...J'avais vingt ans.
— Donc, avec moi tu n'avais pas "osé", mais avec elle, oui, me dit-elle plaisamment sur le ton du reproche.
— Bin... Déjà... Elle était moins belle que toi, alors j'étais moins tétanisé. (sourire malicieux.)

( C'était en partie vrai ; quand une fille ne m'intéressait pas spécialement, je me comportais avec elle le plus naturellement du monde, ce qui fait que souvent, elles se sont méprises sur mes intentions ; prenant pour de la séduction ce qui n'était que simples familiarités : je me retrouvais alors dans des situations assez embarrassantes... Par contre, dès qu'elles m'intéressaient, c'était un peu plus compliqué... )

— Ah parce que maintenant, il faut être moche pour être abordée ? (rires) Flatteur va, elle était jolie... dans son genre.

Je ne sentis pas l'après midi s'écouler tant sa compagnie était agréable. Tour à tour badinant ou parlant plus sérieusement, sur tout sujet qu'apporte le fil d'une conversation, nos mariage et divorce respectifs, etc. je commençais à cerner sa personnalité ; et elle me plaisait. Surtout son intelligence et gentillesse. On se découvrit aussi de nombreuses affinités que je n'aurais pas soupçonné trouver chez une femme. Le genre de personne qui, lorsqu'on la quitte, on a déjà hâte de la retrouver.
On partageait le même point de vue sur la religion : faire ce qui nous semble juste ; tout le reste n'étant que rites à nos yeux. Le fond plutôt que la forme.
Même nos parents étaient originaires de la même région au bled ; une vraie "bent bladi"
Je voyais qu'elle aussi prenais plaisir en ma compagnie, aussi, dans la continuation de nos réflexions, je lui dis :
— j'étais amoureux de la forme, maintenant je commence à adorer le fond…
— (rire) C'est ce que je me disais aussi, me dit-elle, avec le regard qui va avec.
Silence. Puis :
— T'as vu l'heure qu'il est !? Moi qui voulais donner un coup de main à la cuisine...
On prend le chemin du retour.
— Y'a quoi au menu ?
— Couscous, je crois.
— Mon plat préféré ! Si elle le fait aussi bien que notre mère, tu vas te régaler. Moi, mon ex, elle n'a jamais su le faire, d'ailleurs, elle était nulle en cuisine. Faut croire que quand on ne sait pas le faire ; on ne sait rien faire !
— Hé bien moi, je le réussis très bien ; c'est ma spécialité.
— Mouais… Je demande à voir. En prenant un air exagérément dubitatif.
— Alors, cher monsieur, ça tombe bien, sache que tu es officiellement invité à venir le gouter chez moi samedi prochain.
— Je plaisantais, voyons, je te crois sur parole.
— Mais moi, je ne plaisante jamais quand il s'agit de mon couscous ; il en va de mon honneur, dit-elle d'un air faussement indigné.
Rires. "Sérieusement, tu es libre samedi ? viens diner, ce n'est pas très loin"

À suivre.
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