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piducas a écrit:
Exit, la Samira d'autrefois, timide, réservée et lointaine ; c'est une autre qui m'accueille, avec effusion ; chaleureuse ; souriante. Comme si on avait été les meilleurs amis du monde. Je suis un instant décontenancé, mais me ressaisis et lui rend la pareille.
Comment ont va, le bon vieux temps, le quartier qui a tellement changé et qu'on ne reconnait plus. Elle s'étonne que je me souvienne des noms de sa fratrie quand je demande de leurs nouvelles.
Mariée à un Français, elle aura deux filles, puis, lassée par ses beuveries entre potes, le plus souvent sous son toit, elle finira par divorcer. Le désenchantement, pas d'amour, aucune complicité entre eux, me dit-elle. Entrepreneur, il lui laissera la maison et la garde des gamines. Son mariage avec un gawri lui vaudra d'être renié par sa famille, surtout le père.
Elle a un grand jardin, et pour joindre les deux bouts, cultive un potager. Après le boulot, c'est la bêche et la binette. Harassant ! C'est dur d'entretenir une maison, quand on est une femme seule, répète-t-elle, en multipliant les exemples.
La conversation va de plus en plus vers l'intime, et, ma sœur qui a insisté pour la retenir à diner, s'excuse de devoir nous laisser pour aller en cuisine.
— Pas grave, lui dis-je, je vais proposer à Samira qu'on descende poursuivre la conversation au park autour d'une glace. C'est juste à côté.
Il y avait des choses du passé que je voulais clarifier ; lui avouer. Et je sentais qu'elle aussi en avait à me dire. La présence de ma sœur, même en cuisine, m'aurait gêné.
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_-_-_-_-_-_-_-_-_ a écrit:
La suite !!