Le Professeur canadien David Susuki salue les efforts de Cuba pour la préservation de la nature La Havane, (RHC)--.
Le Professeur canadien, David Susuki, dont les efforts pour la préservation de la nature ont été reconnus par les Nations Unies, a salué hier les résultats du programme cubain pour la préservation de la nature et l'esprit de coopération de notre pays.Au cours d'une conférence magistrale qu'il a donnée hier à l'amphithéâtre de l'université de La Havane, le Professeur Susuki, Président de la Fondation canadienne pour la préservation de l'environnement, a signalé
" Cuba a assumé une grande responsabilité envers le monde, par exemple, en partageant ses médecins avec d'autres pays du monde, en formant à ses frais, des médecins de pays pauvres, parfois j'ai honte, en tant que Canadien, de comparer mon pays avec le vôtre. Cela fait une semaine que je suis ici, je suis venu voir les résultats de l'agriculture urbaine et de tout ce que j'ai vu, c'est la chose qui m'a le plus impressionné parce que, au Canada, les aliments doivent voyager en moyenne quelque 5 mille kilomètres de l'endroit où ils sont récoltés à l'endroit où ils sont consommés. Cela n'a pas de sens. C'est une folie. Nous devons apprendre comment faire de nos villes les producteurs d'une bonne partie de nos aliments frais. Ce que vous faites à Cuba est réellement inspirateur. Cuba a beaucoup à montrer au monde développé "
Dans notre livre "Cuba est une île", nous disons avec Viktor "nous n'aidons pas Cuba, c'est cuba qui nous aide"... Cette idée est de plus en plus présente dans les faits au fur et à mesure que nous multiplions les débats autour de notre livre, chaque débat nous apprend des choses nouvelles sur ce qu'il est possible de faire en France, le débat qui a eu lieu à la mairie du 12 e à Paris, à l'intitive de la polex et de Cuba coopération, m'a personnellement encore appris des choses.
Première idée: rassembler large, très large... C'est possible et nous sommes en pleine recomposition politique où les lignes de partage se déplacent autour du thème de la Résistance à un ordre mondialisé injuste et criminel... Soit les forces politiques traditionnellement à gauche seront capables de le comprendre et d'y puiser une nouvelle force ou elles seront balayées surtout que les problèmes auxquels nous sommes confrontés ne se résoudront pas par un "cartel" d'organisations, ni par "l'assimilation" d'associations, chacun doit construire l'unité sur sa base propre... Et donc sur le respect patient de cette diversité sans abandon...
Deuxième idée: dépasser une certaine vision de Cuba, une simple nostalgie des communistes, Cuba prouverait simplement que les communistes survivent à l'échec et en France à "la mutation". Il est vrai que Cuba est la preuve que "la mutation" des communistes pouvait s'opérer d'une autre manière. Non pas en se ralliant aux "vainqueurs", à leurs valeurs, à leur projet politique, mais au contraire en opérant une critique pratique à gauche de l'impérialisme et de son rôle destructeur, en mettant la résistance au centre d'un nouveau projet. Donc en conservant la dimension de classe, la revendication à la justice sociale qui est le grand apport des communistes. Sans cette revendication à la justice, la démocratie n'est qu'une parodie, un rituel sanglant comme en Irak, un processus contrôlé de A à Z pour le pillage et l'agravation des inégalités.
Troisième idée: justice et démocratie indissolublement liées ne concernent plus seulement une classe sociale, le prolétariat, mais l'humanité elle-même. Il s'agit de la paix, de la souveraineté des nations et de la défense de la planète elle-même face à la folie néo-libérale, la mise en concurence qui produit violence, isolement, destruction... Donc doivent se rassembler autour de ce projet bien sûr les victimes de cet ordre injuste, les salariés, les victimes du tiers monde, mais aussi tous ceux qui veulent un monde de paix, la défense de l'environnement, tous ceux qui ne veulent pas démissionner dans le contrôle des nations sur la toute puissance du marché et des multi-nationales.
Quatrième idée: si Cuba a été pendant plus de 15 ans le bastion isolé de la résistance, aujourd'hui la situation évolue non seulement dans toute l'Amérique latine mais bien au-delà. Les résistances au Moyen-orient jouent un rôle essentiel, même si tout n'est pas résistance. C'est le point le plus difficile à faire mesurer et pourtant c'est de là que, selon nous, doit partir aujourd'hui la réflexion. Il ne s'agit pas d'un modèle que nous devrions appliquer en France et en Europe, mais d'une incitation à la Résistance sur nos bases à nous, avancer dans cette résistance en cherchant l'unité dans la diversité. Dans notre débat à Paris, un Colombien nous a interpellé sur le nécessaire rassemblement de tous les latinos de France, il avait raison...
Cinquième idée: l'exemple de l'Amérique latine montre que peuvent s'unir des acteurs divers, épisodiquement ou structurellement, des États qui n'acceptent pas de démissionner, des mouvements sociaux et des intellectuels critiques. Il faut juger au coup par coup et partout privilégier le rassemblement à partir d'objectifs communs sur la division, les antagonismes politiciens et les chapelles... Nous sommes certes pris dans une certaine conception de la politique avec le primat des élections et donc des "alliances", du renforcement des organisations au dépends des autres et nous ne pouvons pas les négliger, mais il faut se donner l'espace de la réflexion, de l'action non directement soumis à ces espaces électoraux, il faut se rassembler. En ce qui me concerne j'ai choisi de mener la nécessaire bataille contre la Constitution européenne, la mise en concurrence délétère, à partir de ce qui se passe en Amérique latine en fuyant temporairement les rassemblements de partis politiques parce que je ne suis pas en état d'être rassemblée à d'autres en vue des présidentielles de 2007 et je ne suis pas la seule à réagir ainsi. Il n'y a aucun mépris dans ce choix pour les forces organisées, les partis politiques, ils sont nécessaires et sans leur travail sur le terrain, il ne se passera rien mais dans la situation actuelle, l'engagement est difficile. Il n'y a pas dé-politisation mais besoin de réflexion sur le fond.
sixième idée: nous ne serons jamais trop nombreux pour porter ces idées, chacun à notre manière... Chacun selon nos capacités, il faut s'unir, dépasser les concurrences si fortes dans les milieux intellectuels mais également politiques... Apporter chacun ce que nous pouvons et reconnaître, populariser les apports de l'autre... Et considérer que la solidarité autour de Cuba et du processus à l'oeuvre en Amérique latine passe par une lutte contre la désinformation médiatique, il faudrait constituer un véritable groupe de pression capable de discuter avec les salles de rédaction de la presse et de la télévision, apporter des informations, négocier avec fermeté mais avec ouverture sur des "faits"...
septième idée: la dimension morale de la Résistance... Dans le fond ce que nous retrouvons d'abord dans la Résistance cubaine et aujourd'hui en Amérique latine est une dimension éthique qui fait trop souvent défaut à la vie politique (politicienne) française, la revendication à la dignité.
Les prochains rendez-vous de "Cuba est une île" ont lieu :
le 11 février à Aubervillier le 19 février à Digne le 22 février à Paris, à la Maison de l'Amérique latine le 24 février à Limoges.
Nous vous donnerons ultérieurement tous les renseignements précis sur ces divers rendez-vous
Suivant notre engagement de défense de Cuba, le Centre Ernesto Che Guevara a le plaisir de vous annoncer l'ouverture de son forum : [www.centre-ernesto-che-guevara.org] , Ainsi que d'un "Chat" (Discussion en temps réel), où nous tenons une permanence quotidienne de 17h30 à 19h30, dimanche inclus. Nous aurons le plaisir de répondre à toutes vos interrogations sur tous sujets. Les différentes salles du Chat resteront ouvertes pour tous ceux et celles qui souhaitent continuer leurs communications en temps réel.
Bientôt nous aurons une boutique sur le site, ainsi que des nouveaux films. Nous espérons votre participation au forum et aux salles du chat. Tout commentaire, même critique, sera toujours bienvenu. Nous vous annonçons qu'en raison d'une demande accrue de bande passante pour visionner les films sur le site, nous avons augmenté considérablement notre bande passante. Donc, rendez vous sur les rubriques, Vidéos et Films, Voyages, Forum et Chat.
le 26 janvier 2005, à l'ouverture du forum de Porto Allegre, une jeune fille de 16 ans Ivette Gonzales, fille d'un des cinq héros emprisonnés aux États-Unis, a été chargé de prononcer le discours en espagnol. C'est dire l'émotion que soulève cette affaire en Amérique latine, alors même qu'en France les médias organisent le silence autour. Qui sait qui sont les cinq? Que pouvons-nous faire pour eux ?
Andrée PALOL FRANCE CUBA 66 - PERPIGNAN.
12 SEPTEMBRE 1998: ARRESTATION DES CINQ
Gerardo HERNANDEZ NORDELO, Ramon LABANINO SALAZAR , Fernando GONZALEZ LLORT, Antonio GUERRERO RODRIGUEZ? René GONZALEZ SEHWERERT, cinq Cubains sont arrivés aux Etats-Unis en 1990 et 1991 pour infiltrer les groupes terroristes et empêcher des attentats sur le territoire Cubain. Ils n'ont fait que recueillir des renseignements concernant ces groupes qui menacent non seulement Cuba, mais tout citoyen nord-américain partisan de la normalisation des relations avec Cuba.
Les cinq ont été arrétés a leur domicile de Miami le 12 Septembre 1998 à 5h 30 du matin. Ils ont été conduits au QG du FBI à Miami , où ils ont été interrogés pendant près de 6 h . On leur a proposé de collaborer avec les EU( ils possèdent des cassettes audio et des carnets d'adresses très compromettants pour les maffieux locaux et les notables du coin!), on leur a proposé de trahir leurs compagnons et leur pays!! Devant leur refus, on les a transeféré au Centre Fédéral de détention. pendant 18 jours, ils ont été mis au secret, ne pouvant communiquer avec personne. Ensuite, ils ont été transférés, toujours dans des conditions très dures, à la " Special House Unit" correspondant en France aux QHS des prisons, quartiers d'isolement réservés aux détenus dits dangereux.... il a été très difficile pour eux d'organiser leur défense, d'entrer en contact avec leurs familles ( ils ne les ont pas vu pendant 3 ans et demi!). 1 h de promenade par semaine ds une courette de 3 m sur 3 . Ils n'ont pas eu le temps d'organiser leur défense au moment du procès préliminaire, en Juin 2001, à Miami, bien sur. Leur argumentation, celle sur laquelle se développe la solidarité dans le monde entier, repose sur un constat juridique et moral. Le procès a violé le droit américain, sont mis en cause non seulement l'impartialité du tribunal et le fait qu'aucun délit n'a été assorti de preuves, la condamnation non sur des "faits" mais sur des intentions présumées, en particulier en ce qui concerne les dommages à la sécurité des États-Unis. Et aussi sur la légitimité de Cuba de se défendre face au terrorisme.
CUBA VICTIME DU TERRORISME:
Depuis 1959, les anti castristes, réfugiés à Miami et en Floride ont mené une guerre impitoyable contre la Révolution et le peuple cubain (plus de 4000 morts et autant d'handicapés à vie). Des groupes, pour la plupart d'extrême- droite, basés a Miami, Alpha 66, Hermanos del Rescate, Commando F45, Omega 7, Brigade 2506, Commando F4, interviennent depuis le territoire Nord- Américain, avec l'appui de la CIA, du FBI ... Dans les années 90, dans la crise économique qui a suivi la chute de l'union Soviétique,on a assisté non seulement au resserrement du blocus, mais à l'intensification des actions terroristes. Ainsi, en octobre 1990, il y a eu plusieurs intrusions armées depuis Santa Cruz Del Norte, sur le territoire cubain. En 1991, José BASULTO, ex-mercenaire de Playa Giron , terroriste et agent de la CIA, avec le groupe " Hermanos del Rescate" s'est fait attribuer par BUSH des avions militaires de la force aérienne etasunienne, pour agir a Cuba. Fin 91, intrusion d'armes lourdes de guerre sur le territoire Cubain par le Groupe Commandos L, pour atteindre des objectifs civils Cubains, le 7 Octobre 92, attaque contre l'hotel Melia Varadero depuis une embarcation louée par des terroristes de Miami : ils ont été acquittée par le FBI. 18 Mai 93, violation de l'espace aérien Cubain par les avions de José Basulto et de son Groupe " Hermanos del Rescate", le même mois ce groupe est pris en train de dynamiter une tour de haute tension a La Havane, toujours en 93, ce meme groupe tente un assassinat contre Fidel Castro. Andrés NAZARIO SARGEN, chef du groupe Alfa 66, déclare aux EU que son groupe avait réalisé cinq tentatives d'attentats contre Fidel en 1993. En Novembre 1993, Humberto PEREZ, porte parole d'Alpha 66, affirme lors d'une conférence de presse aux EU, que chaque touriste dans un hotel Cubain sera considéré comme un ennemi. En Avril 1994, les avions d'"Hermanos del Rescate survolent Cuba a très basse altitude, lançant des bombes de fumée, cela se reproduira 7 fois dans les mois qui ont suivi. Octobre 1994: "Hermanos del Rescate" tente de réaliser un sabotage contre la raffinerie de pétrole de Cienfuegos. En Novembre 1994, Luis POSADA CARRILES et 5 de ses complices introduisent des armes à Carthagène, en Colombie, pour tenter d'assassiner Fidel Castro au 4e sommet des chefs d'etat et de Gouvernement au sommet ibéroaméricain....1996, attaque des installations touristiques, mort d'un Italien... Etc... Les médias de Floride soutiennent ces agressions contre Cuba. La presse de Floride étant financée par la puissante FNACA (Fundacion nacional cubano americana),infiltrée par les cinq.
UN PROCÉS TRONQUÉ:
Le procés a violé le droit américain, les accusés n'ont pas bénéficié d'un procès juste et équitable. En fixant le procès a Miami, sous la forte pression des groupes de l'extrême-droite droite cubains, on a soumis son déroulement à une atmosphère de chasse aux sorcières. De nombreux jurés ont subi des pressions, on a essayé d'éliminer le plus possible de noirs et de Portoricains du jury... Dans la salle, les maffieux de Miami , arrogants, une presse hystérique chauffait à blanc l'opinion publique... En France, leurs séides se sont contenté d'organiser le silence total sur le procés, comme sur le terrorisme subi par Cuba.
Dans le procès, il y a eu dissimulation de preuves et obstruction au libre déroulement de l'instruction! De nombreux documents n'ont pu être produits par la défense... Près de 3000 pièces... Et malgré ce 14000 pages de mémoire en accusation n'ont pas réussi a prouver la culpabilité des cinq!! On accuse, officiellement les cinq non de faits mais d'intentions, on les accuse d'avoir l'INTENTION de commettre des actions d'espionnage sur des bases militaires Americaines, et d'avoir ESSAYE de porter atteinte à la sureté Nationale Americaine. Gerardo Hernandez est inculpé de tentative de meurtre sur quatre personnes, alors qu'il s'agit de l'avion des "Hermanos del Rescate" qui se trouvait dans les eaux territoriales Cubaines et qui a été abattu après maintes sommations par la défense aérienne Cubaine en 96, Gerardo était alors aux USA.
LA CONSCIENCE MONDIALE RÉVOLTÉE ET LE SILENCE EN FRANCE:
Pourtant entre le 11 et le 27 Décembre 2001, les verdicts " tombent", comme des couperets: - la perpétuité plus 18 ans de réclusion à Ramon LABANINO SALAZAR - 2 fois la perpétuité , plus 15 ans à Gerardo HERNANDEZ NORDELO - la perpétuité , plus 10 ans à Antonio GUERRERO RODRIGUEZ - 15 ans pour René GONZALEZ SEHWERERT - 19 ans pour Fernando GONZALEZ LLORT .
Outre les inepties du procès , on peut constater de la part des autorités Américaines de nombreuses violations aux conventions internationales, en matière de droit de visite aux prisonniers( interdiction totale pour Adriana Perez, l'epouse de Gerardo, et pour Olga Salanueva et sa fillette Ivette, qui ne connait son papa que par des photos) , attribution anarchique des visas aux autres membres des familles, qui doivent attendre le bon vouloir des autorités( Mirta la mere de Toni Guerrero, attend un visa depuis un an!!)
Le 10 Mars 2004 a eu lieu la session d'appel auprès de la cour d'Atlanta , pour demander de transfert du lieu du procès, et revision des sentence, pour dénoncer l'arbitraire de ces sentences, le manque total de preuves ( le seul "délit" pouvant etre retenu étant l'utilisation de fausses identités, délit passible de 5 ans!!). Mais l'on peut craindre avec la réélection de Bush et les nombreuses violations du droit qu'autorise "la lutte anti-terroriste" aux États-Unis, justice ne leur soit pas rendue. Tout dépend de la mobilisation de l'opinion publique.
Face à ce déni de droit, de nombreux comités de soutien se développent dans le monde pour la libération des 5,(une vingtaine en 2001, près de 300 aujourd'hui!). En France alors même que la campagne contre les arrestations de "dissidents-mercenaires" fait rage depuis 2003, la totalité de la presse tait l'injuste procès des 5 qui soulève l'émotion dans le monde entier Y compris aux USA.
Moreau, les Etats Unis c'est une infecte plaie ouverte qui suppure depuis trop longtemps nous le savons tous malheureusement beaucoup trop de mes compatriotes préfére encore lêcher les bottes de Bush plutôt que reconnaitre les bienfaits de Fidel Castro sur l'éducation et la santé, en fait pourvu qu'ils aient LA BMW pour aller frimer sur la côte à Mohamedia !!!!!!!
N'oublions pas ces américains qui de l'intérieur militent pour une autre Amérique....Parmis eux, Noam Chomsky, Howard Zinn, Amy Goodman(et son site democracynow.org) et de nombreux intellectuels.....ainsi que des artistes et des acteurs tel Danny Glover par exemple!
Mon histoire avec le site Web de l'ambassade de Cuba au Liban a débuté par un simple travail. Bien que je ne suis ni Cubain, ni gradué de Cuba, ni communiste, ni socialiste, ni même partisan d'un quelconque autre parti. Tout simplement j'ai fait la connaissance d'un ami à Cuba à travers l'internet. Notre amitié c'est approfondie au point que j'ai effectué des études et des recherches concernant cet île Américaine. J'ai collecté les informations de sources et d'orientations différentes ce qui m'a permis de constituer ce site Web, et parait-il je ne me suis pas trompé.
Au cours de la recherche j'ai rencontré d'énormes contradictions autour de ce beau petit pays du Caraïbe. J'ai admiré ses qualités qui faisaient le point commun de toutes mes sources. Et je me suis préservé un grand nombre de points d'interrogations espérant en trouver des réponses quand l'occasion se présentera.
De cette façon j'ai suivi la direction nécessaire pour accomplir le travail abstraction faite des principes et des convictions personnelles.
Au cours des sessions élaborées de temps à autre avec le personnel de l'Ambassade de Cuba au Liban, soit par amitié qui commence à se créer, soit pour planifier le site Web, j'ai eu l'occasion de poser ces points à la discussion. Entre autres les questions de la démocracie et de la dictature, les libertés publiques à Cuba, la nature du régime cubain, le socialisme cubain. Et tout ce qui est en relation comme : les élections, les nominations aux fonctions publiques, l'enseignement, la liberté du culte et autres.
J'obtenais les réponses extrêmement précises et sans objections. Même quand je présentais des doutes on me disait : vous n'avez qu'à visiter le pays et ausculter ce qui s'y passe.
C'est ce que j'ai décidé de faire .
Et c'est ce que j'ai accompli en effet.
J'ai débarqué à 19.00h du 31 Août 2003 , et trois heures plus tard je me suis trouvé dans le "Tropicana" , Cabaret historique de renommée internationale. On y présentait un show artistique étonnant capable d'égaliser les meilleures boites américaines et européennes (sans nommer), pour le fait que tous ceux qui le présentent sont des gradués de l'Institut de Ballet de Cuba bien connu.
Ce qui a attiré mon attention en premier lieu était l'absence totale de toute présence de forces de sécurité contrairement à ce que j'attendais, sous l'influence de ce que je lisais dans les média comme accusations contre Cuba au sujet de la sécurité imposée par la force. Pas de garde pas de forces de sécurité, rien que des employés accomplissant impeccablement leur devoir.
Lu dans Vie Nouvelle (le journal des retraites CGT) N°125) février/Mars 2005
Cuba est une île
Pour les apôtres de la "bien pensance". Cuba ne serait qu'une anomalie de l'Histoire, la survivance d'un lambeau du dernier pan de l'ex-URSS dirigée par un dictateur. Ils ne se privent pas à l'occasion de dénoncer ce "régime communiste archaïque", quand ils n'observent pas à l'égard de ce pays et de son peuple, qui subit depuis des décennies un blocus économique sans précédent, un silence complice. Danielle Bleitrach aime Cuba, passionnément. C'est indéniable. Mais qui peut lui en faire grief? Il suffit simplement d'avoir eu l'occasion de découvrir un jour cette île, pour comprendre un tel sentiment. Car "Cuba est une île". Et pour l'aborder en toute objectivité et sans oeillères, il convient à son sujet de bien mettre en évidence, comme le souligne notamment Danielle Bleitrach "ce qui est systématiquement occulté, ce que ce pays réalise" alors qu'il est victime d'un embargo généralisé et d'une agression permanente et caractérisée de la part des États-Unis.
Le livre écrit en collaboration avec Viktor Dedaj, n'a donc pas l'intention de nous embarquer dans une croisière, mais de nous révéler une réalité. Une réalité sociologique. Et c'est ce à quoi s'attachent les auteurs qui de la conquête espagnole à la révolution nous font mesurer "l'âpreté du combat séculaire" de Cuba pour son indépendance, tout en précisant "qu'il ne s'agit pas de prendre parti, d'être d'accord ou non, mais de poser avant tout un contexte historique incontournable. Rien de plus, mais certainement rien de moins". Et le livre de conclure: "Si Cuba a commis une erreur, la première, la grande, la définitive, l'inexcusable est bien celle-ci : faire une révolution à seulement 150 km des États-Unis. Et si les occidentaux ont un droit, le premier, le grand, le définitif est celui-là : fermer leurs gueules ou alors s'en prendre avec la même vigueur et le même esprit critique à l'action des États-Unis à l'égard de Cuba".
Un programme de santé sans précédent Fidel clôture le 9e Congrès du Syndicat national des travailleurs de ce secteur
PAR JOSÉ A. DE LA OSA, du quotidien Granma
La médecine, les sciences médiales, la santé de notre peuple et des peuples frères et amis sont peut-être ce qui se projette aujourd’hui avec le plus de force et d’avenir, a indiqué le président Fidel Castro lors de la clôture du 9e Congrès du Syndicat national des travailleurs de la santé, qui s’est déroulé pendant deux jours au Palais des Congrès de cette capitale.
Je fais évidemment partie du Syndicat des travailleurs de la Santé, a-t-il assuré au début de son intervention, au cours de laquelle il a exposé les grandes lignes des nouveaux programmes de développement de la Révolution, dont l’objectif est de dispenser des services de santé d’excellence.
Nous développons un programme qui à mon avis n’a pas de précédent, a déclaré Fidel. Au cours des deux dernières années, a-t-il poursuivi, nous avons investi environ 150 millions de dollars dans des équipemnts médicaux de qualité pour les soins primaires et les hôpitaux.
À propos des nouveaux concepts introduits dans l’activité du secteur, il a mentionné l’attention dont feront l’objet les malades de cancer dans les hôpitaux cliniques-chirurgicaux «de première ligne» de tout le pays. Il a expliqué que par «première ligne» il voulait dire que tous ces centres seraient dotés des services les plus avancés pour le traitement de ces affections: bombe au cobalt, accélérateur linéal de dernière génération et résonance magnétique nucléaire.
Des centres de diagnostics seront également ouverts dans chaque province pour le traitement des personnes atteintes de maladies cardiaques, étant donné que tant les affections du coeur que le cancer sont les premières causes de mort dans notre pays; des services d’ophtalmologie similaires à celui de l’hôpital Pando Ferrer de la capitale seront aussi créés dans tout le pays.
Les hôpitaux cliniques-chirurgicaux de première ligne disposeront de tomographie numérique de 64 résolutions, de résonance magnétique nucléaire et d’échographie tridimensionnelle, afin de procéder à des diagnostics mini-invasifs.
Dans le domaine de l’orthopédie, Fidel a précisé que les spécialistes réaliseront aussi bien des greffes de la hanche que des implantations de genou artificiel.
Notre pays deviendra sans aucun doute un centre de services médicaux unique au monde, a-t-il ajouté.
Le chef de la Révolution a indiqué que cette organisation des soins médicaux bénéficiera de la coopération des centres de recherche du Pôle scientifique de l’Ouest de La Havane et de l’École latino-américaine de médecine, et qu’elle permettra la mise en oeuvre des programmes intégraux de santé et de services médicaux comme celui du Venezuela.
Il a encore signalé que le réseau d’hôpitaux offrira des services d’excellence à des centaines de milliers de personnes de l’extérieur, et aussi aux plus de onze millions d’habitants de notre pays, précisant qu’il se référait aux services pour le traitement du cancer et des troubles cardiaques et ophtalmologiques.
Fidel a insisté sur la nécessité de redoubler d’efforts dans la formation de personnels de service jusqu’à ce qu’on parvienne aux plus hauts niveaux; et au fur et à mesure que nous les formerons, a-t-il ajouté, nous améliorerons leurs conditions de vie et leurs revenus.
Il a ensuite évoqué les liens historiques qui lient Cuba au président Hugo Chavez, qu’il a qualifié de leader de cette glorieuse et prometteuse Révolution bolivarienne, ainsi que la signature récente par Cuba et le Venezuela de l’accord de collaboration et de la déclaration de principe sur l’ALBA face à la ZLEA annexionniste. Cet accord, a-t-il dit, est le plus avancé jamais vu en Amérique latine en matière de véritable intégration, et il a parlé du commerce croissant entre les deux pays.
Fidel a aussi énuméré les avancées en matière de santé réalisées au Venezuela, où l’impérialisme et ceux qui agissent à sa solde avaient voué à l’abandon la santé de 17 millions de pauvres. Il s’est référé à la formation de médecins vénézuéliens qui, dans une dizaine d’années, a-t-il dit, seront près de 40 000.
Le président a mis l’accent sur le fait que nos travailleurs de la santé internationalistes sont en train d’écrire une page grandiose dans l’histoire du pays, de l’hémisphère et de l’humanité, et ils démontrent ce que l’on peut faire avec des actes et non pas des paroles.
Il est agréable de penser qu’en ce qui concerne les choses indispensables et celles qui rendent plus agréable l’existence, l’avenir sera sans cesse meilleur pour notre patrie, sans gaspillages et sans consumérisme mais en quête d’une véritable qualité de vie, car sans art, sans culture, sans éducation, sans santé, sans sécurité, sans justice et sans égalité, il n’y a pas de vraie qualité de vie.
Le Venezuela signale qu'il continuera à renforcer ses liens avec Cuba
Caracas, L'Ambassadeur du Venezuela auprès de l'OEA, l'Organisation des États Américains, Jorge Valero, a relevé que le gouvernement de son pays continuera à renforcer les liens avec Cuba. Il répondait ainsi à une récente déclaration des États-Unis exprimant leur préoccupation pour ces liens.
Jorge Valero a indiqué que Cuba est un pays clé dans les relations internationales. Il a réaffirmé que le Venezuela renforcera ses liens non seulement avec Cuba mais aussi avec d'autres pays de la région.
L'Ambassadeur vénézuélien auprès de l'OEA a ajouté que la politique de son pays vis-à-vis de Cuba est basée sur la solidarité et l'entente et qu'elle s'inscrit dans la vision d'intégration du Président Hugo Chavez dont la création récemment de la Communauté Sud-américaine des Nations est une expression.
Peu avant ces déclarations, Jorge Valero avait signalé que le Venezuela estime que tout nouveau Secrétaire Général de l'OEA doit prendre des engagements envers les changements novateurs et vraiment démocratiques qui s'opèrent dans la région.
La visite officielle du président Hugo Chávez Frías à Cuba à l’occasion du dixième anniversaire de sa première rencontre avec le peuple cubain a donné lieu à des échanges amples et profonds entre le président de la République bolivarienne du Venezuela et le président du Conseil d’Etat de la République de Cuba, chacun accompagné de sa délégation respective. Les deux chefs d’Etat ont convenu de souscrire les points de vue ci-après :
Nous soulignons que la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) constitue l’expression la plus achevée des appétits de domination sur la région et que, si elle entrait en vigueur, elle aggraverait le néo-libéralisme et provoquerait une dépendance et une subordination sans précédent.
Ayant analysé historiquement l’intégration de l’Amérique latine et des Caraïbes, nous avons constaté que, loin de répondre aux objectifs de la région en matière de développement indépendant et de complémentarité économique, elle a agi comme un mécanisme qui renforce la dépendance et la domination extérieures.
Nous avons aussi constaté que les avantages tirés par les grandes sociétés transnationales ces cinquante dernières années, l’épuisement du modèle dit de « substitution d’importations », la crise de la dette extérieure et, plus récemment, la diffusion des politiques néo-libérales ayant entraîné une plus grande transnationalisation des économies latino-américaines et caribéennes et une prolifération de négociations visant à la signature d’accords de libre-échange de même nature que la ZLEA, expliquent le panorama de subordination et de retard qui caractérise aujourd’hui notre région.
Aussi refusons-nous fermement la teneur et les objectifs de la ZLEA et sommes-nous convaincus que la prétendue intégration sur les bases néo-libérales actuelles consoliderait le panorama présenté ci-dessus et n’aboutirait qu’à une plus grande désunion des pays latino-américains, à une pauvreté et à un désespoir accrus des secteurs majoritaires de nos peuples, à la dénationalisation des économies de la région et à une subordination absolue aux diktats en provenance de l’extérieur.
Nous tenons à souligner que, même si l’intégration des pays latino-américains et caribéens constitue une condition sine qua non pour pouvoir aspirer au développement face à la formation croissante de grands blocs régionaux qui occupent des positions prédominantes dans l’économie mondiale, seule une intégration fondée sur la coopération, la solidarité et la volonté commune de progresser tous à l’unisson vers toujours plus de développement peut satisfaire aux besoins et aux aspirations des pays latino-américains et caribéens tout en préservant leur indépendance leurs souveraineté et leur identité.
Etant d’accord sur le fait que l’Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA), proposée par le président Hugo Chávez Frías au troisième Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Association des Etats des Caraïbes (île Margarita, décembre 2001), fixe les principes directeurs d’une vraie intégration latino-américaine et caribéenne fondée sur la justice, nous nous engageons à lutter de concert pour la concrétiser.
Nous affirmons que le principe clef qui doit guider l’ALBA est la solidarité la plus large entre les peuples latino-américains et caribéens, fondée sur la pensée de Bolívar, de Martí, de Sucre, d’O’Higgins, de San Martín, d’Hidalgo, de Pétion, de Morazán, de Sandino et de tant d’autres hommes illustres, sans nationalisme égoïste ni politique nationale restrictive qui ferait obstacle à l’objectif de bâtir en Amérique latine la patrie grande dont rêvèrent les héros de nos luttes de libération.
À cet égard, nous sommes pleinement d’accord que l’ALBA ne pourra se concrétiser à partir de critères mercantilistes et d’intérêts égoïstes de gains commerciaux ou d’avantage national au préjudice d’autres peuples. Seule une vaste vision latino-américaniste, qui reconnaît que nos peuples ne sauraient se développer et être vraiment indépendants d’une façon dispersée, pourra leur permettre de concrétiser l’idée de Bolívar : « Voir se former en Amérique la plus grande nation du monde, non tant par son étendue et sa richesse que par sa liberté et sa gloire », ce que Martí appelait « Notre Amérique » pour la différencier de l’autre Amérique, expansionniste et aux visées impériales.
Nous affirmons de même que l’ALBA vise à transformer les sociétés latino-américaines, autrement dit à les rendre plus justes, plus cultivées, plus participatives et plus solidaires, et qu’elle est donc conçue comme un phénomène intégral qui permette d’éliminer les inégalités sociales, améliore la qualité de la vie et garantisse une participation réelle des peuples à la mise en place de leurs destinées.
Nous sommes d’avis que, pour atteindre les objectifs précités, l’ALBA doit se guider sur les principes et les fondements clefs suivants :
Le commerce et l’investissement ne sauraient être des fins en soi ; ils doivent être des instruments d’un développement juste et durable, dans la mesure où la vraie intégration latino-américaine et caribéenne ne peut être le fruit aveugle du marché ni une simple stratégie en vue d’élargir les marchés extérieurs ou de stimuler le commerce. L’Etat doit donc, pour ce faire, y participer effectivement en tant que facteur de régulation et de coordination de l’activité économique.
Le traitement spécial et différencié doit tenir compte du niveau de développement des différents pays et de la dimension de leurs économies, et garantir l’accès de toutes les nations participantes aux avantages découlant de l’intégration.
La complémentarité économique et la coopération doivent régir entre les pays participants, non la concurrence entre eux et entre leurs productions, de façon à promouvoir une spécialisation efficace et compétitive qui soit compatible avec le développement économique équilibré de chaque pays, avec les stratégies de lutte contre la pauvreté et avec la préservation de l’identité culturelle des peuples.
La coopération et la solidarité doivent s’exprimer dans des plans spéciaux visant les pays les moins avancés de la région, dont un Plan continental contre l’analphabétisme à partir des techniques modernes ayant fait leur preuve au Venezuela, un Plan latino-américain de soins de santé gratuits des citoyens ne disposant pas de ces services et un Plan régional de bourse d’études dans les secteurs les plus importants pour le développement économique et social.
La création du Fonds d’urgence sociale, proposé par le président Hugo Chávez au Sommet des pays sud-américains tenu récemment à Ayacucho.
Le développement intégrateur des communications et du transport entre les pays latino-américains et caribéens doit inclure des plans conjoints concernant les routes, les chemins de fer, les lignes maritimes et aériennes, les télécommunications et autres.
Des actions devront favoriser la durabilité du développement, à partir de normes qui protègent l’environnement, stimulent l’utilisation rationnelle des ressources et empêchent la prolifération de modèles de consommation fondés sur le gaspillage et sans le moindre rapport avec les réalités de nos peuples.
L’intégration énergétique des pays de la région devra assurer la livraison stable de produits énergétiques au bénéfice des sociétés latino-américaines et caribéennes, tout comme la République bolivarienne du Venezuela le propose avec la création de PétroAmérica.
La promotion des investissements de capitaux latino-américains en Amérique latine et les Caraïbes doit viser à réduire la dépendance des pays de la région envers les investisseurs étrangers. Il faudrait créer dans ce but, entre autres, un Fonds d’investissements latino-américain, une Banque de développement du Sud et une Société de garanties réciproques latino-américaines.
La culture latino-américaine et caribéenne et l’identité des peuples de la région doivent être défendues, notamment en ce qui concerne le respect et la promotion des cultures autochtones et indigènes. Il faudrait créer la Televisora del Sur (TELESUR) comme instrument de substitution au service de la diffusion de nos réalités.
Les mesures concernant les normes de la propriété intellectuelle, tout en protégeant le patrimoine des pays latino-américains et caribéens face à la voracité des sociétés transnationales, ne doivent pas se convertir en un frein à la coopération nécessaire dans tous les domaines entre nos pays.
Les positions en matière de multilatéralisme et face aux négociations de toute nature avec des pays et des blocs d’autres régions, dont la lutte pour la démocratisation et la transparence des organismes internationaux, surtout des Nations Unies et de leurs institutions, feront l’objet de concertation.
En l’année du cent quatre-vingtième anniversaire de la glorieuse victoire d’Ayacucho et de la convocation du Congrès amphictyonique du Panama qui tenta de frayer la voie à une vraie intégration de nos pays, en souffrance depuis, nous exprimons notre conviction que, compte tenu de la consolidation de la Révolution bolivarienne et de l’échec patent des politiques néo-libérales imposées à nos pays, les peuples latino-américains sont aujourd’hui en marche vers leur seconde, vers leur vraie indépendance. L’apparition de l’Alternative bolivarienne pour les Amériques proposée par le président Hugo Chávez Frías en est la meilleure expression.
Fait à La Havane, le quatorzième jour du mois de décembre de l’année deux mil quatre.
Fidel Castro Ruz Président du Conseil d’Etat de la République de Cuba Hugo Chávez Frías Président de la République bolivarienne du Venezuela
Venezuela : Des médias qui rêvent d’un putsch (2002-2004)
Publié le jeudi 27 janvier 2005
Par Fernando Malverde
Nous publions ici sous forme de tribune et avec l’autorisation de son auteur un article paru dans la revue Témoins, numéro 19 de novembre 2004, publiée par le SNJ-CGT. Rédigé à la suite d’une mission d’observation des médias vénézuéliens présente à Caracas fin juillet 2004 [1], cette contribution propose des leçons qui sont toujours actuelles. (Acrimed)
Depuis l’élection d’Hugo Chávez en 1998, le Venezuela s’est engagé dans un projet politique progressiste et antilibéral sous le parrainage symbolique de Simon Bolivar. Après avoir déjoué une tentative de coup d’Etat et une grève générale fomentées avec la complicité des patrons de la presse privée, le président Chávez vient aujourd’hui de gagner haut la main l’élection réclamée par l’opposition. Pour quiconque n’aurait fait que regarder la télévision, écouter la radio et lire les journaux vénézuéliens, cette écrasante victoire est totalement incompréhensible. Pourtant, la plupart des médias dans le monde ne font que s’aligner sur la désinformation de la presse vénézuelienne. Une presse qui a perdu toute mesure et toute dignité. Enquête sur une guerre médiatique comparable à celle qu’a subie le Chili de Salvador Allende.
L’entrée de la télévision privée RCTV (Radio Caracas TV) porte encore les traces d’une manifestation avec quelques slogans maculant les murs : « Assez de mensonges ! » ou « Médias putschistes ! ». La plupart des journalistes de cette chaîne comme ceux de tous les médias privés se plaignent aujourd’hui de l’hostilité qu’ils ressentent dans les quartiers populaires. Un journaliste croisé dans les couloirs nous dit d’une formule le désarroi de toute une profession « Avant nous n’étions pas bien payés [2] mais au moins nous étions respectés ».
Alors que s’est-il passé au Venezuela ? Pourquoi, dans certains cas, certains confrères ont-ils même eut à subir d’inacceptables agressions physiques lors de la couverture de manifestations de partisans du président Chávez ? Lorsque nous interrogeons Soraya Castellanos une des rédactrices en chef de RCTV sur les raisons de cette hostilité, elle ne l’explique que par l’agressivité d’activistes manipulés par le gouvernement [3]. Le contenu des émissions d’informations diffusées par sa chaîne ? Le parti pris militant systématique ? Rien, selon elle, ne déroge aux règles de l’objectivité ou de l’éthique professionnelle. Lorsque nous l’interrogeons sur les circonstances du coup d’état raté d’avril 2002 et sur l’implication des médias, sa réponse montre l’incroyable décalage et l’aveuglement idéologique d’une grande partie de la profession : « Mais-nous dit-elle- je ne suis même pas sûre qu’il y ait vraiment eu un coup d’état... » (Voir ci-dessous : « Un coup d’Etat médiatique »).
Comme dans l’univers d’Orwell l’opposition et ses serviteurs réécrivent le passé... de la même manière qu’ils truquent la réalité au présent.
Un coup d’Etat médiatique
En avril 2002, à la suite de provocations lors de manifestations de l’opposition chauffée à blanc par les médias, le président démocratiquement élu Hugo Chávez a été déposé et mis au secret pendant 48h, l’assemblée nationale et la cour suprême ont été dissoutes, la constitution suspendue. Une vingtaine de morts sont à déplorer pendant cette tentative de coup d’état dirigé par le Medef local et des secteurs militaires d’extrême droite. On sait aujourd’hui que les préparatifs eurent lieu dans les locaux de la chaîne de télévision Venevision et que plusieurs patrons de presse se trouvaient dans le palais présidentiel pour célébrer leur éphémère succès. Véritable cœur battant du putsch, les chaînes inventent la démission d’Hugo Chávez qui est en état d’arrestation. Elles se réjouissent en direct du « golpe » et des arrestations de ministres et de militants Bolivariens. Alors qu’aucune censure n’a jamais été exercée par Hugo Chávez, les putschistes ferment la télé publique, arrêtent des journalistes de médias communautaires et organisent le black out de l’information quand le putsch a raté. Le jour du retour du président démocratiquement élu, le dépit des médias est tel qu’aucun journal ne paraît et que des documentaires animaliers ont remplacé les journaux télévisés ! C’est là qu’est née la véritable fracture entre les médias privées et le petit peuple du Vénézuela [4].
Propagande à la une
Dans les semaines qui précèdent le référendum du 15 août 2004, les spots politiques au style caricatural s’enchaînent sur les chaînes de TV. Ils sont parfois difficiles à distinguer des clips d’auto promotion. Sur RCTV le sigle de la chaîne et un appel à voter oui se mélangent (la question posée lors du référendum d’août était : souhaitez-vous le départ d’Hugo Chávez ?). Sur Globovision la promotion du documentaire « Quelle révolution ? » passe à toute heure. Musique dramatique, coup de feu ou flaques de sang en boucle associées à des images de Chávez ou à des fragments de ses discours sortis de tout contexte. Ce clip utilise grossièrement les techniques audiovisuelles pour assimiler l’image du président à celle de la violence. Diffusé jusqu’à plus soif il n’est pas produit par un parti d’opposition mais fait partie des programmes « normaux » d’une chaîne privée. Le ton de Globovision est tellement stressant que les vénézuéliens l’appellent « Globoterror » !
Les reportages des Journaux Télévisés sont construits sur des modèles répétitifs. Dans chaque sujet trois à quatre personnes déclinent sans contre partie la même opinion. Les défenseurs de l’action gouvernementale ou ses portes paroles ne sont quasiment jamais sollicités. L’objectivité, même simulée, est le dernier des soucis. Le déséquilibre médiatique est total. La majorité est ultra minoritaire dans les journaux et le petit écran.
La presse écrite n’est pas en reste dans ce journalisme de combat. Figure du journalisme vénézuelien, Miguel Enrique Otero, le Directeur d’ El Nacional le dit nettement lors du discours prononcé le 3 août dernier à l’occasion du 61ème anniversaire de son journal : " face à ce gouvernement, que les choses soient claires, nous ne pouvons pas être impartiaux".
Les règles déontologiques sont bafouées à longueur de pages : suppositions, rumeurs et allégations sans preuve remplissent les colonnes. Quand par exemple une accusation de corruption est portée contre un fonctionnaire du gouvernement, les sources sont toujours anonymes, le journaliste se devant de les protéger... « par crainte des représailles de la dictature ».
De toutes les accusations contre le gouvernement d’Hugo Chávez, la plus absurde est l’affirmation que la presse est muselée ou que la liberté d’expression est menacée au Vénézuela [5].
Ce qui frappe, au contraire, est la liberté de ton proche de l’invective et le sentiment d’impunité et de toute puissance des patrons de presse. Traiter Hugo Chávez de "dément", se moquer de lui avec des allusions racistes, sont des choses banales. Ecrire comme Enrique Landera que le chef de l’Etat est un "fasciste, putschiste et terroriste" dont la gestion présidentielle est « la plus insolente, obscène, corrompue et antipatriotique que nous n’avons jamais imaginée » est chose courante (El Universal du 24 juillet 2004).
Le 25 juillet dernier le journal El Nacional, un des plus importants quotidiens du pays reproduit les propos de Carlos Andres Perez recueillis depuis Miami. L’ancien chef de l’état social démocrate, très impopulaire pour avoir appliqué les mesures dictées par le FMI et qui fut ensuite destitué par ses amis et incarcéré pour corruption. Il prône aujourd’hui la violence et une dictature. "Je travaille à chasser Chávez du pouvoir. La violence va nous le permettre. C’est le seul chemin que nous avons" déclare celui qui fut vice président de l’internationale socialiste. Selon lui, « ... Nous avons besoin d’une période de transition de deux ou trois ans... Une junte doit gouverner durant cette transition ».Quant à Chávez, il doit, selon lui, « mourir comme un chien, car il le mérite ».
Médias et oligarchie
Comme c’est le cas sur tout le continent latino-américain, au Venezuela les grands médias appartiennent aux familles de l’oligarchie. Sur dix grands journaux nationaux neuf sont violemment antichavistes. Dans l’audiovisuel ce sont 95% des fréquences radios et télé qui appartiennent à des groupes privés et sont hostiles au gouvernement ! [6]
Pendant quarante ans le système politique vénézuélien a fonctionné sur une alternance entre deux partis : le COPEI (Démocrate Chrétien) et Action Démocratique (Social Démocrate). L’argent du pétrole a développé une corruption devenue légendaire. Un capitalisme structurellement lié à l’Etat et à une distribution de privilèges, de contrats, de marchés publics et de publicités dont les propriétaires des médias ont toujours bénéficiés. Les adjudications de fréquences de radios et de télévision étaient considérées comme des « faveurs » faites « aux amis des partis traditionnels ».
Comme le rappelle Maryclen Stelling Coordinatrice de l’Observatoire des Médias Vénézueliens : « Les propriétaires des moyens de communication et leurs dirigeants étaient élus députés, sénateurs ou responsables des partis traditionnels.Ils ont légiféré pour défendre leurs prébendes et leurs intérêts. Ils ont fait parti du pouvoir, l’ont partagé et l’ont utilisé pour accroître leurs gains. »
Quand le système d’alternance et les dirigeants traditionnels ont été balayés par la crise qui a amené Chávez au pouvoir, les propriétaires des médias ont pensé que c’était à eux de remplir le vide politique. Intimement lié à l’oligarchie, le « parti de la presse » s’est mué en opposition à Chávez. Selon Alejandro Boscan, sociologue qui analyse les médias, ceux-ci « ne se contentent pas d’exprimer les idées de l’opposition, ils en sont l’avant garde et participent à élaborer son projet politique ».
Une situation emblématique
Comment expliquer une telle mobilisation et une campagne médiatique d’une telle violence contre un président démocratiquement élu et plusieurs fois largement conforté par les électeurs ? En quoi la politique de Chávez s’inspire-t-elle du « totalitarisme castro-communiste » comme le pense David Natera Febres, le président du BPV, le syndicat des patrons de la presse vénézuélienne ?
En fait, le crime de Chávez est d’affirmer sa volonté d’en finir avec l’apartheid politique et social que subit la majorité de son peuple.
Dans un pays ou 80% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté l’actuel gouvernement a choisi de rompre avec l’orthodoxie ultra libérale. Il s’est engagé à redistribuer les ressources du pétrole qui, jusqu’à présent, n’ont bénéficié qu’aux classes supérieures. Une vaste réforme agraire a été engagée, une politique de micro crédit a été développée, l’alphabétisation a touché plus d’un million de personnes, la gratuité de l’école est désormais inscrite dans la loi. Pour la première fois, grâce à 10 000 volontaires cubains, la médecine accède au cœur des bidonvilles. La nouvelle constitution met la participation populaire au cœur de tous les processus politiques. Ceux qui ont toujours été marginalisés retrouvent une dignité, ils ont aujourd’hui droit à la parole et peuvent rêver d’une vie meilleure.
Dans sa situation caricaturale d’extrême polarisation politique et de concentration de la propriété des médias, le Venezuela est le laboratoire de tous les excès. Dans ce pays, une partie de la presse s’est dévoyée et a oublié que sa fonction sociale et sa mission dépassaient les seuls intérêts des patrons de journaux. De tous points de vue, la situation du Venezuela interpelle les journalistes que nous sommes sur les responsabilités de notre profession. Elle nous rappelle que la liberté d’expression de quelques uns ne garantit pas à elle seule le droit à l’information pour tous.
Fernando Malverde
Novembre 2004
[1] La délégation, pour la France, comprenait Renaud Lambert (OFM), Henri Maler (Acrimed) et Fernando Malverde (SNJ-CGT).
[2] Le salaire d’un journaliste de base ne dépasse pas deux fois le smic local mais, bien entendu, les disparités avec les vedettes des médias sont les mêmes qu’en France.
[3] C’est également l’unique explication de l’association corporatiste Reporters Sans Frontières qui relaie au niveau international toutes les positions et la propagande de la presse privée vénézuélienne a qui il est même arrivé d’inventer certaines « agressions ».
[4] Pour plus d’informations sur ces faits qui ne furent jamais condamnés par RSF, voir les articles de Maurice Lemoine dans Le Monde Diplomatique : « Hugo Chávez sauvé par le peuple » (mai 2002), et « Dans les laboratoires du mensonge au Venezuela » (août 2002).
[5] Le lobby de l’opposition est très puissant. En juin 2004, le Conseil d’Administration de l’AMJ (l’Association Mondiale des Journaux, le lobby des propriétaires) qui se réunissait à Istanbul publiait un communiqué pour condamner violemment "la répression de la liberté d’expression et de la liberté de la presse au Venezuela". L’association Reporters Sans Frontières et l’Organisation des Etats Américains sont également coutumiers de ce genre de déclarations sans discernement.
[6] Le paysage audiovisuel est largement dominé par les chaînes de télévisions privées nationales (Venevision, RCTV, Globovision, Televen,CMT... ). Il n’existe qu’une seule chaîne de télévision publique VTV (canal 8) qui ne couvre même pas l’ensemble du pays. Le secteur associatif émerge de façon dynamique. Depuis novembre 2003, le gouvernement a lancé « Vive TV » une nouvelle chaîne communautaire avec de l’argent public. Le courant chaviste s’exprime également à travers deux radios publiques pour... 400 privées !
Objet : LES ÉLECTIONS À CUBA Le peuple désigne ses candidats et vote
LES ÉLECTIONS À CUBA Le peuple désigne ses candidats et vote
DEPUIS le triomphe de la Révolution, le taux de participation aux élections a toujours dépassé 95%
PAR LILLIAM RIERA, de Granma international
À Cuba, tout citoyen, sans distinction de sexe, de race ou de credo, devient électeur sans avoir à débourser un centime ni à se soumettre à de quelconques démarches administratives. Ceci constitue un des droits acquis avec le triomphe de la Révolution, et voué à une disparition sans appel si les États-Unis venaient à implanter dans l'île leur démocratie de pacotille.
Le show électoral made in USA a été monté dans la plus grande des Antilles lors des premières élections municipales organisées dans le pays en 1900, après l'intervention tardive et opportuniste de Washington dans une guerre contre la métropole espagnole que les Cubains avaient déjà gagnée et dont le fruit leur était ainsi confisqué.
Pour ces premières élections néo-coloniales le droit de vote était l'apanage exclusif de tous ceux qui n'étaient ni Noirs, ni mulâtres, ni femmes, ni pauvres.
Le président du Parlement cubain actuel, Ricardo Alarcón, évoquait récemment ces élections et rappelait que leur grand artificier, le général Leonard Wood, alors gouverneur militaire de l'île, avait reçu en récompense les félicitations du secrétaire à la Guerre des États-Unis.
Alarcón participait à un débat public sur le système électoral et la démocratie à Cuba qui s'est tenu le 15 février dernier à La Havane.
Latvia Gaspe Alvarez, chercheuse à l'Institut d'histoire, précisait pour sa part à l'hebdomadaire Trabajadores que dans ces conditions, 14% seulement de l'électorat en âge de voter avait pu exercer ce droit.
Elle ajoute que parmi les conditions fixées à l'exercice du droit de vote, dont les femmes étaient de toutes manières esclues, figuraient celles-ci : savoir lire et écrire, posséder des biens d'une valeur minimale de 250 dollars ou avoir servi dans l'armée cubaine avant le 18 juillet 1898.
Dans un pays rongé par l'analphabétisme et ruiné par la guerre, il va de soi que les deux premières conditions permettaient d'éliminer une large majorité d'électeurs potentiels et bien entendu toute la population de race noire qui, historiquement, n'avait jamais capitalisé que misère et ignorance, tout droit à l'instruction lui ayant été refusé.
Les Archives nationales conservent des documents du Secrétariat d'État et de l'Intérieur où figurent des dénonciations relatives aux élections en question montrant qu'elles ne furent pas aussi "transparentes" que Wood le laissa entendre.
Parmi toute une série d'actes arbitraires on relève le refus d'enregistrer sur les registres électoraux des personnes réunissant pourtant toutes les conditions requises, la non-présentation des listes d'électeurs où chacun aurait pu vérifier s'il était ou non dûment inscrit, le changement de noms sur les registres pour que les électeurs concernés ne puissent pas voter, les pressions coercitives au moment de l'exercice du suffrage, l'interdiction faite à des représentants de groupes politiques importants de participer aux collèges électoraux, et le refus pur et simple du droit de vote aux combattants des guerres d'indépendance. .
Curieuse démocratie que celle-ci, la même d'ailleurs qui a construit l'empire, que celui-ci défend et qui reviendrait caracoler dans l'île si ses plans d'annexion se réalisaient.
Mais après le triomphe de la Révolution, cette fausse démocratie a disparu de la plus grande des Antilles où le droit de chacun au vote est acquis dès la naissance.
Tout Cubain de 16 ans est inscrit automatiquement sur les registres électoraux et peut exercer son droit au suffrage. Les inscriptions sont effectuées à partir des données figurant dans les registres d'état civil, qui incluent la totalité des citoyens.
Le vote est volontaire, libre et secret. Aucune loi n'oblige personne à voter. Selon les informations données lors de l'audience publique du Parlement, la participation aux élections après la victoire révolutionnaire a toujours dépassé le taux de 95%.
LES URNES SONT SURVEILLEES PAR DES ENFANTS
L'image traditionnelle des urnes placées sous la haute surveillance du soldat ou du policier armé de son fusil a radicalement changé car ce sont maintenant des enfants en uniforme scolaire qui ont reçu cette mission dans les 25 500 collèges électoraux installés dans les quatorze mille et quelque circonscriptions du territoire national. Dans les collèges se trouvent affichées les listes d'électeurs ainsi que les biographies et les photos des candidats de la circonscription.
C'est parmi les délégués de circonscription, présentés et élus par la population du quartier, que sont élus à leur tour les membres des assemblées municipales, puis provinciales, du Pouvoir populaire.
Les députés à l'Assemblée nationale ou Parlement sont choisis parmi les membres des assemblées provinciales et rejoints dans l'exercice de leurs fonctions par des représentants de secteurs scientifiques et administratifs, d'associations paysannes, d'intellectuels et d'organisations de masse.
Le Parlement élit lui-même parmi ses représentants les membres du Conseil d'Etat, et celui-ci élit le Président.
COMPTAGE DES VOIX ET REGISTRES ELECTORAUX A LA VUE DE TOUS
Ceux qui visiteront l'île pendant les élections pourront constater que le comptage des voix est un acte public réalisé par les membres du collège électoral en présence de n'importe quel électeur, voisin du quartier ou même touriste étranger désireux de s'assurer de la transparence du processus.
La publication des registres primaires d'électeurs est aussi un signe distinctif du processus électoral cubain.
Affichés depuis le 15 février dernier et jusqu'au 17 mars prochain dans les lieux les plus fréquentés du quartier ou du village, ces registres primaires sont sujets à modifications, à la demande de la population. Quiconque détecte une erreur, une omission ou toute autre irrégularité touchant à son inscription a le droit de demander à la commission électorale de sa circonscription de procéder aux rectifications pertinentes.
Ainsi, les amendements apportés à la liste ne seront pas secrets et n'obéiront qu'à la participation citoyenne et non aux intérêts douteux de partis politiques.
De l'avis d'Alarcón, la publication de ces registres à Cuba devrait être diffusée dans la presse internationale. Mais comme il le fait remarquer lui-même, les grands médias n'en parlent pas, pour la simple raison qu'ils servent les intérêts d'une puissance qui ne reconnaît pas l'existence d'un peuple qui présente et élit ses représentants, sans l'intervention de l'artillerie souvent bien lourde des partis politiques.
par Gary Marx Tribune foreign correspondent 13 février, 2005
HAVANA -- Par une mesure qui risque d'aggraver les tensions entre Cuba et les Etats-Unis, le gouvernement des Etats-Unis offre des millions de dollars aux universités états-uniennes et autres groupes dans le cadre d'un programme destinée à mettre fin au règne du parti unique à Cuba.
De nombreux établissements ont traditionnellement évité de s'immiscer dans le conflit entre Washington et la Havane. Mais les choses sont en train de changer.
L'Université Loyola de Chicago est devenue à l'automne dernier une des universités qui a accepté l'offre, soit 425.000 dollars, que les officiels de l'université déclarent vouloir affecter à la poursuite d'un programme d'enseignement de l'anglais aux adultes des quartiers pauvres de la Havane.
Des programmes similaires sont menés dans d'autres pays sans soulever de vagues. Mais à Cuba, le moindre programme d'éducation comme celui de Loyola est soumis à examen parce qu'il est financé par le gouvernement des Etats-Unis à un moment où les relations entre les deux pays sont au point le plus bas depuis des années.
Les officiels US affirment que l'argent destiné à financer de tels programmes est indispensable pour créer une opposition politique à Fidel Castro sur l'île et pour créer ce qu'ils décrivent comme l'inévitable transition d'une dictature vers la démocratie.
Les critiques affirment que de tels programmes n'ont pas réussi à donner un coup de pouce à la communauté dissidente affaiblie et divisée et au contraire représente un danger pour ceux qui y participent.
"L'impact du programme des Etats-Unis à Cuba est quasi nul," a déclaré Geoff Thale, du groupe de réflexion "Washington Office on Latin America". "Le seul résultat est qu'il attire des ennuis à ceux qui reçoivent cette aide à Cuba et ne fait pas grand chose pour ouvrir des perspectives politiques".
Mais Daniel Fisk, vice-secrétaire adjoint aux Affaires Hémisphériques Occidentales (i.e. Amérique latine - ndt) a déclaré que les efforts de l'administration Bush - dont le financement des programmes d'éducation et le renforcement de l'embargo commercial vieux de 40 ans, "rapprochent le jour" où Cuba connaîtra la liberté.
"Le régime subit une pression comme elle n'en a pas subie depuis au moins vingt ans en termes d'actions de la part des Etats-Unis," a dit Fisk. "Les Etats-Unis font plus que simplement maintenir la politique habituelle. Nous avons une stratégie offensive destinée à aider les Cubains à pouvoir décider de leur avenir."
Le vieux débat sur les efforts du gouvernement US destinés à provoquer une transition à Cuba s'intensifie tandis que les officiels examinent des propositions qui s'élèvent jusqu'à 29 millions de dollars et qui sont exposés dans le rapport de la Commission pour une Assistance à une Cuba Libre du Président Bush.
L'aide aux institutions de l'éducation font partie de ces efforts.
Maeve Kiley, une porte-parole de l'université de Loyola, a déclaré que la subvention de 425.000 dollars sera consacrée à un programme d'enseignement de l'anglais prodigué à la Havane depuis plusieurs années. Elle a dit que l'université avait des programmes similaires "apolitiques et non religieux" à travers le monde.
"Elle n'est pas destinée à travailler avec une organisation gouvernementale à Cuba, ni avec des organisations engagées dans l'opposition au gouvernement Cubain," a écrit Kiley dans un courriel.
Les autorités de l'université de Loyola n'ont pas voulu faire d'autres commentaires au sujet de la subvention, ni d'expliquer pourquoi l'université avait finalement décidé de l'accepter.
Certains critiques disent que le fait que l'université accepte l'argent de l'administration Bush pourrait porter préjudice à un programme qui a aidé des dizaines de Cubains à améliorer leur anglais.
Les autorités Cubaines dénoncent tout programme financé par le gouvernement des Etats-Unis et destiné à miner leur gouvernement, et les Cubains qui participent risquent de lourdes peines de prison.
Les officiels cubains n'ont pas réagi au programme de Loyola, mais Wayne Smith, un ancien haut-officiel des Etats-Unis à la Havane [en fait un ancien chef de la sections des intérêts nord-américains à la Havane - NDT] a déclaré qu'il ne pensait pas que les actions de l'université seraient tolérées.
"L'objectif des Etats-Unis est de faire tomber le gouvernement Cubain, et ils (Loyola) en auront un rôle, même si c'est un tout petit rôle," a dit Smith.
Depuis 1996, le gouvernement des Etats-Unis a alloué plus de 42 millions de dollars dans des projets qui vont d'études universitaires qui analysent les défis posés à Cuba dans l'après-Castro jusqu'au financement d'un site Internet qui publie des articles rédigés par les journalistes indépendants à Cuba. [ Cubanet, pour ne pas le nommer - une des "références" de RSF - NDT ]
La plupart des fonds sont distribués à travers l'Agence pour le Développement International (USAID).
Thale, du groupe de réflexion à Washington, et d'autres critiques disent qu'il est impossible de vérifier combien de cette aide arrive réellement sur l'île parce que ni les officiels US ni les ONG ne peuvent se déplacer librement à Cuba pour effectuer de telles enquêtes.
[ ben tiens. On imagine la scène : - toc, toc - Quien es ? - La CIA - Ah, entrez, je vous attendais... cafecito ? - Non, gracias. C'est juste pour un contrôle - Que puis-je faire pour vous ? - Où es le pognon qu'on vous a fait parvenir ? - Tout a été dépensé, comme prévu. - Vous avez les pièces justificatives ? - Oui, les voilà... - Hum... il manque un tampon sur celle-ci - Ah zut ! Je vais être obligé de refaire la queue à la section des intérêts US - Vous avez 48 h pour régulariser - Quoi ? la bureaucratie Yankee est pire que la Cubaine !!! - Hein ? je vous conseille de surveiller vos propos... - Ok, ok, j'ai rien dit. - On reviendra dans une semaine. Vous serez chez vous ? - Oui, sauf si je suis à Miami, évidemment... - Évidemment. A la semaine prochaine donc ]
Fisk affirme que le financement est destiné aux institutions qui ont une expérience dans le changement démocratique. Les officiels états-uniens s'adressent particulièrement aux universités Catholiques.
Le Rév. Charles Currie, président de l'Association des Universités Jésuites, un groupe basé à Washington qui représente 28 établissements dont Loyola, a dit qu'un haut officiel de Loyola lui a demandé de s'adresser aux présidents des universités adhérents de son organisation pour envisager leur participation au programme.
Currie a dit qu'il a refusé parce qu'il ne voulait pas voir les universités entraînées dans le combat contre Castro.
Des officiels de l'Institut Kellog d'Etudes Internationales de l'Université de Notre Dame ont dit qu'ils ne demanderont pas de subvention parce qu'elle pourrait mettre en péril leurs travaux de recherche à Cuba et leurs relations avec l'église Catholique, une des rares organisations indépendantes à Cuba.
Un haut officiel du Département d'Etat US a reconnu que le défi de travailler à Cuba ne faisait que souligner la volonté de Loyola de prendre des risques. Il adit qu'il était important que les Cubains apprennent l'anglais pour briser le blocus de l'information imposée par le gouvernement de Castro et améliorer leurs connaissances du capitalisme et de la démocratie.
Au cours des dernières années, un groupe d'étudiants de Loyola ont voyagé chaque été à la Havane pour enseigner l'anglais à des adultes de Centro LaSalle, un centre communautaire Catholique. Les étudiants, qui ont déboursé l'année dernière 2500 dollars par personne pour un voyage de deux semaines de demi, dispensent 16h de cours d'anglais au centre, selon les informations publiées sur le site Internet de Loyola.
Misael Quinones, coordinateur de Centro LaSalle, a dit qu'environ 70 cubains participaient chaque année aux ateliers de Loyola. Quinones a dit qu'il n'était pas au courant des subventions accordées par le gouvernement US à l'université Loyola pour ce programme qui devra être réexaminé.
"Ceci n'a pas été approuvé par notre institution", a-t-il dit. "Je veux dire clairement que jusqu'à ce jour il n'y a jamais rien eu de politique dans ce programme".
Un autre groupe à avoir accepté les fonds de USAID pour travailler à Cuba est le Consortium du Mississippi pour le Développement International, affilié à l'université Jackson et trois autres universités historiquement noirs.
Ally Mack, le directeur exécutif de l'université, a dit que la subvention de 400.000 dollars était destinée à dispenser des formations de pointe à Cuba. Mack a dit que le financement de USAID était apolitique mais qu'elle refusait de fournir des détails parce qu'elle craignait pour la sécurité des Cubains qui participaient.
[ personne n'aurait le e-mail de Mme Mack pour lui faire un topo sur ce qu'est USAID ? - note de CSP ]
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L'USAID et les réseaux de Bush Au même titre que la Fondation nationale pour la démocratie (NED), les États-Unis utilisent leur service de coopération et d'assistance humanitaire, l'USAID, comme couverture pour leurs actions secrètes d'infiltration et de déstabilisation. Le journaliste mexicain Edgar González Ruiz rapporte pour Réseau Voltaire/Red Voltaire le soutien de l'USAID aux formations d'extrême droite cubaines et vénézuéliennes pour renverser les présidents Fidel Castro et Hugo Chavez.
Le terrorisme de l'administration Bush a inclus l'invasion de l'Irak, le coup d'État en Haïti et la tentative de coup d'État au Venezuela, ainsi que le harcèlement constant de Cuba, dont la déstabilisation est l'un des principaux objectifs de son gouvernement, qui peut compter pour cela sur le soutien des exilés cubains d'extrême droite.
Le gouvernement Bush s'active à la création de groupes de soutien artificiels qui, financés par des fonds étasuniens, se chargent de déstabiliser les gouvernements qu'il cherche à renverser, et justifie de telles agressions par une rhétorique dans laquelle abondent les invocations à Dieu, à l' « amour », à la « compassion » et à la « défense de la démocratie ».
La Fondation nationale pour la démocratie (NED) et l'Agence étasunienne pour le développement international (USAID) sont autant d'instruments destinés à financer les ONG de droite qui espèrent installer dans leurs pays respectifs des gouvernements fidèles aux intérêts étasuniens.
Le 15 janvier 2004, l'USAID diffusait une note informative sur le Programme cubain dont le thème était de « favoriser une transition rapide et pacifique vers la démocratie à Cuba » et qui par sa nature même constitue un projet ouvert de subversion du gouvernement de ce pays.
Selon l'USAID, le Programme cubain avait jusqu'alors mobilisé un total de 26 millions de dollars de donations bénéficiant à 28 ONG pour promouvoir « la solidarité avec les défenseurs des droits de l'homme cubains, permettre aux journalistes cubains indépendants de s'exprimer, développer des ONG cubaines indépendantes et tracer un plan de transition vers la démocratie par le biais de dons aux universités et aux ONG ».
En juin 2004, le gouvernement des États-Unis annonçait, dans le cadre d'un ensemble de mesures contre le gouvernement cubain, qu'il portait à 36 millions de dollars la subvention accordée par le département d'État et l'USAID et destinée à « aider les proches des dissidents emprisonnés à Cuba et pour soutenir des programmes de démocratisation de l'île ».
Les activités visant à faciliter le renversement du gouvernement cubain incluent la distribution de dix mille radios à ondes courtes à Cuba pour que les insulaires aient accès à la propagande anticastriste, ainsi que le financement et le maintien de journalistes et ONG opposés au régime cubain, qui manifestement ne sont pas indépendants de cet argent étasunien et républicain.
Il convient de souligner qu'une stratégie identique, consistant à financer des organisations de droite dont la plupart sont d'inspiration patronale, fut adoptée par le gouvernement Bush dans le but de provoquer la révolte en Haïti et de promouvoir le référendum contre Chavez au Venezuela.
Les fonds anticastristes de l'USAID ont été aiguillés vers l'Université de Rutgers, l'Université de Miami, le Fondation internationale pour les systèmes électoraux (IFES) ainsi que le Conseil Patronal États-Unis-Cuba.
Parmi les groupes ayant bénéficié de l'argent étasunien figure l'agence CubaNet, qui soutient le journalisme anticastriste et a reçu pour cela plus de 800 000 dollars ainsi que The Freedom House, prétendu groupe de défense des droits de l'homme présidé par l'ancien directeur de la CIA James Woolsey , qui a reçu, en plus d'autres dons, la somme d'un million trois cent mille dollars pour publier près de quarante mille livres, pamphlets et autres publications sur Cuba.
C'est précisément à l'Université de Miami que le 17 octobre 2002, en présence de la parlementaire cubano-étasunienne Ileana Ros-Lehtinen, partisane de Bush et de causes réactionnaires allant de l'anticastrisme au militantisme anti-avortement, l'administrateur de l'USAID Adolphe Franco, se présentant comme « un exilé cubain et fils d'exilés cubains », inaugura un séminaire sur le « Projet de transition de Cuba de l'Université de Miami », et demanda avec insistance son soutien au président Bush, ainsi qu'à d'autres fonctionnaires parmi lesquels on trouve le sous-secrétaire chargé de l'Amérique du sud Otto Reich, autre exilé cubain à la trajectoire sombre. Franco est un sympathisant actif et résolu de l'extrême droite cubaine à Miami.
À l'Université de Miami, Franco a également déclaré qu'« il n'existe aucun substitut au leadership nord-américain dans le domaine de le promotion des droits de l'homme et la prospérité économique dans toute l'hémisphère occidentale… ».
Il a ajouté que « (…) le régime de Fidel Castro ne s'est pas assoupli et ses relations avec les États-Unis ne se sont pas améliorées » et, reprenant le lexique terroriste dont Bush fit usage dans un discours prononcé le 20 mai 2002, a affirmé que « La normalisation complète des relations avec Cuba, à savoir la reconnaissance diplomatique, le libre commerce et un programme d'aide solide, ne sera possible que lorsque Cuba sera dotée d'un nouveau gouvernement… » En Irak, l'USAID poursuit ses travaux selon une vision dictée par la surprenante rhétorique terroriste de Bush et du secrétaire d'État Colin Powell, qui dans son article « Du cauchemar à la liberté : le réveil de l'Irak libre », diffusé par l'USAID sur ses pages internet, signale que face aux alarmantes nouvelles en provenance du conflit se déroulant jour après jour en Irak, « il y a également une abondance de bonnes nouvelles (…) Ces bonnes nouvelles émanent d'une vérité irréversible et décisive : le peuple d'Irak est libre ».
Il poursuit : « (…) cette liberté est tellement nouvelle pour les Irakiens, contraste tellement avec l'énorme cauchemar du gouvernement de Saddam Hussein, que beaucoup d'Irakiens demeurent indécis et désorientés (…) », néanmoins :
« La société civile irakienne (sic) prospère. En Irak, où l'on ne trouvait auparavant qu'une source officielle d'informations à laquelle les Irakiens ne faisaient jamais confiance, aujourd'hui se développe une presse libre. Ses dirigeants peuvent communiquer la vérité et non plus l'odieuse propagande du parti Ba'ath. Les tribunaux fonctionnent. Les banques sont ouvertes et concèdent des prêts. Les commerces se multiplient, comme on peut le constater en survolant rapidement les produits disponibles dans les marchés de n'importe quelle ville irakienne. Les salaires augmentent, les économies ne sont plus cachées, les gens dépensent et gagnent de l'argent. ».
Pourtant « Au final, lorsqu'on trahit la confiance, il est difficile de la restaurer, sans parler de faire redémarrer une économie. Quand la vie de générations entières s'est avérée être un cauchemar absolu, le processus de rétablissement est d'autant plus difficile. Les Irakiens doivent se persuader eux-mêmes, de nouveau, qu'ils sont des personnes bonnes et honorables, qu'il n'y a plus lieu de se sentir intimidé par les conditions qui leur étaient imposées par Saddam Hussein et sa légion de bandits et criminels. ».
Toujours dans la même malheureuse rhétorique, Powell écrit : « Peu importe combien la vie des étasuniens et tous ceux qui veulent donner vie au nouvel Irak est difficile ou dangereuse, notre meilleur allié est le peuple irakien. Si il est prêt à se sentir fort et à se préparer à un grand voyage, alors nous devons également persévérer, se tenir à ses côtés jusqu'à ce que notre mission soit menée à bien. ».
En Irak ainsi que dans d'autres pays, le personnel de l'USAID a, particulièrement sous le gouvernement Bush, une fonction beaucoup plus dangereuse que celle de disséminer les armes rhétoriques de Powell et Bush.
Si la mauvaise foi des accusations du gouvernement Bush selon lesquelles l'Irak détenait des armes de destruction massive nucléaires ou bactériologiques, pouvant être utilisées lors d'une guerre contre les États-Unis, a été démontrée, récemment des éléments ont fait surface concernant la « dissémination » d'armes chimiques par les États-Unis sur le territoire irakien, par le biais de chargements étiquetés du nom d'organisations humanitaires comme la Croix rouge et l'USAID. Selon des sources irakiennes, les responsables irakiens se sont vus interdire l'inspection de tels chargements et avisés que toute question relative à ces conteneurs devait être transmise aux « forces de la coalition ».
Comme en Irak, pour mettre fin à une « dictature » et étendre les « bienfaits du libre échange », les États-Unis ont organisé une révolte sanglante en Haïti, en ayant recours à des organisations comme l'IRI (filiale républicaine de la NED) et aux ressources de l'USAID.
Fidèle à sa conception de l' « éducation à la démocratie », l'IRI a entraîné, en République Dominicaine et avec l'assentiment de son président Hipolito Mejia, des groupes d'opposition à Aristide qui devaient traverser la frontière pour entrer en Haïti.
Le sénateur démocrate Christopher Dodd a déclaré que l'IRI avait reçu 1,2 millions de dollars en provenance de l'USAID pour entraîner des Haïtiens, et il a par ailleurs ajouté que conformément aux plans du département de la Défense, les États-Unis avaient livré 20 000 fusils d'assaut M-16 ainsi que d'autres équipements au gouvernement dominicain durant les deux dernières années, laissant en suspens la question de savoir si ces armes s'étaient retrouvées entre les mains des opposants à Aristide.
En décembre 2003, Adolphe Franco faisait référence à Haïti en reprenant les termes de Colin Powell, expliquant que les États-Unis « ne travailler[aient] pas avec le gouvernement haïtien tant que ne ser[ait] pas résolu le problème politique qui afflige le pays depuis un certain temps, en grande partie dû aux dernières élections législatives (…) ils pensent qu'elles ont été l'objet de fraudes ».
Selon Franco, le gouvernement étasunien a canalisé l'aide économique « directement » en direction du « peuple haïtien » et non pas par l'intermédiaire de son gouvernement, selon une stratégie qui bien entendu fait partie du processus de déstabilisation fomenté par le gouvernement Bush.
La manière dont l'USAID « aidait » directement le peuple haïtien est illustrée par le témoignage suivant, celui de Tom Reeves, qui relate son expérience lors d'un voyage qu'il fit à Haïti après le coup d'État contre Aristide : « A Jacmel, nous nous sommes réunis avec des étudiants, des femmes et des syndicats qui avaient formé des groupes spécifiquement anti-Aristide… Pierre J.G.C. Gestion, dirigeant de MHDR (Mouvement haïtien pour le développement rural) se vantait orgueilleusement de ses liens avec l'USAID, le programme du département d'État pour le renforcement de la démocratie et la NDI. " Ils nous ont entraînés et nous ont appris à nous organiser ; nous avons organisé les groupes qui sont venus ici pour exiger que soit destitué le gouvernement corrompu d'Aristide" » [1].
Au Venezuela, l'USAID a installé ses bureaux à Caracas le 1er août 2002, dans le but prévisible de « fournir une assistance adéquate et flexible afin de renforcer la démocratie », objectif qui, comme on le sait bien, s'est matérialisé avec l'aide de la NED en un mouvement visant à expulser Chavez par le biais d'un coup d'État ou d'un référendum.
Le 31 mai 2004, Jorge Valero, ambassadeur du Venezuela au Conseil permanent de l'OEA, s'indignait de ce que « L'année du coup d'État, l'Agence étasunienne pour le développement international (USAID) du département d'État, avait également déboursé 2 millions de dollars pour soutenir les dirigeants et institutions vénézuéliennes qualifiées de " modérées " mais qui en pratique étaient opposées au président Hugo Chavez ».
« Durant les six mois précédant le coup d'État, six autres bureaux du département d'État ont fait des versements d'un montant de 695 300 dollars pour financer des conférences et séminaires bénéficiant à l'opposition ».
Edgar González Ruiz Journaliste d’investigation mexicain, auteur de Los Abascal, De los cristeros a Fox, La sexualidad prohibida, Cruces y Sombras ainsi que d’autres livres sur la droite mexicaine et sud-américaine.
Ouverture de la Maison Victor Hugo de La Havane • Une arrière-arrière-petite-fille du grand écrivain sera présente • La Maison sera située dans une demeure du XVIIIe siècle restaurée par le Bureau de l’Historien avec la collaboration française
PAR MIREYA CASTAÑEDA, de Granma international
EUSEBIO Leal, l’Historien de la Ville, a annoncé l’inauguration prochaine dans la capitale de la Maison Victor Hugo, qu’abritera une demeure du XVIIIe siècle de la rue O’Reilly.
Lors d’une rencontre avec la presse au Musée de la Ville, Leal a présenté Roger Grévoul, président de l’association française Cuba Coopération qui participé activement à la recherche de soutien financier pour restaurer l’édifice.
L’historien a évoqué la sympathie de Victor Hugo pour Cuba et son indépendance, rappelant en outre que lors de son séjour à Paris José Marti avait connu le grand écrivain et que, plus tard, il avait reflété dans son oeuvre ce qu’avait représenté Hugo pour le monde de son époque.
Il a expliqué qu’à l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de l’auteur des Misérables Emilio Roig de Leuchsenring, qui fut le premier Historien de la Ville, avait dévoilé un monument à Victor Hugo dans l’un des parc du Vedado et que la meilleure manière de fêter maintenant son bicentenaire était de lui dédier une Maison qui, a-t-il dit, ferait partie du Bureau de l’Historien, comme la Maison Simon Bolivar ou la Maison Benito Juarez. La restauration de la demeure, dont l’extérieur est de style néoclassique, a été achevée après de longues recherches archéologiques et historiques. La première a mis au jour des objets, aujourd’hui exposés, en rapport avec la pharmacie et la médecine française. La seconde a révélé que l’édifice avait appartenu à d’importantes familles havanaises, dont celle de l’illustre savant Felipe Poey.
Leal a aussi annoncé que lors de l’inauguration, le 16 mars prochain, une arrière-arrière-petite-fille de Victor Hugo voyagera expressément à Cuba ainsi qu’une centaine d’autres invités français qui donneront des conférences et participeront à des tables rondes. Il a aussi parlé des expositions Sonrisas des mujeres, du photographe Michel Belhomme, et Victor Hugo vu par des créateurs français (de grandes toiles qui seront suspendues aux balcons du centre historique). Leal a rappelé le Concert de l’amitié, qui aura lieu dans l’amphithéâtre où le chanteur français Nilda Fernandez sera accompagné par le pianiste cubain Aldo Lopez-Gavilan.
«La maison est terminée. Moi qui l’ai vue en ruine, je sais que c’est une œuvre extraordinaire», a commenté pour sa part Roger Grévoul.
Il a confirmé que la restauration a mobilisé un grand nombre de personnes en France, et il a tout spécialement remercié le Sénat français, qui a apporté une importante contribution financière.
Grévoul a ajouté que la Maison Victor Hugo de Paris a fait don d’une collection de reproductions de qualité et aussi de livres et de documents (la Maison de La Havane aura une bibliothèque et des classes pour l’enseignement du français, avec la coopération de l’Alliance française).
A la question «pourquoi le centre historique?», il a répondu: «Parce qu’il représente pour la France et Cuba un lieu culturel et social très important. Sa rénovation est faite dans un esprit très spécial que l’on ne trouve pas dans les pays capitalistes, où l’on déplace la population. Ici, la population est au centre de la restauration et de la conservation».
La Maison Victor Hugo de La Havane, a conclu Roger Grévoul, est un événement de la volonté entre Cuba et la France.
Objet : Des OGM nocifs écoulés en douce au Guatemala
ÉTATS-UNIS - Des OGM nocifs écoulés en douce au Guatemala
2 mars 2005
L'affaire a de quoi embarrasser le ministère de l'Agriculture américain, rapporte Village Voice. Du maïs OGM interdit sur le marché, le StarLink, a été retrouvé dans des colis du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies à destination du Guatemala. Aussitôt, dans six pays d'Amérique latine, des activistes s'en sont pris aux Etats-Unis, les accusant de "refiler de la nourriture dangereuse aux pauvres du Guatemala", poursuit l'hebdomadaire alternatif new-yorkais.
Le StarLink est une création de la société Aventis CropScience. Les graines de cette variété de maïs transgénique sont censées générer leur propre pesticide. Seul problème : le StarLink serait néfaste pour la santé. Il provoquerait réactions allergiques et crises d'asthme. Sur le marché américain, son usage est limité : il ne peut servir qu'à nourrir des animaux et à fabriquer de l'éthanol. Ce qui n'a pas toujours été le cas, rappelle Village Voice : "Il y a cinq ans, des usines américaines avaient été fermées, et des supermarchés avaient dû retirer de leurs étalages de la farine de gruau, des chips et des crêpes de maïs, après que des traces de StarLink ont été trouvées dans plus de 300 produits différents à base de cette céréale." L'affaire avait coûté à Aventis CropScience plusieurs centaines de millions de dollars.
A l'époque, la firme s'était défendue en accusant les cultivateurs de ne pas isoler les semences comme ils le devaient : des plants d'autres cultures auraient été alors contaminés par simple diffusion de pollen. Les partenaires commerciaux des Etats-Unis n'avaient pas tardé à réagir : le Japon avait réduit ses importations de maïs américain de 50 %, après avoir retrouvé des traces de StarLink dans des cargaisons certifiées saines par le ministère de l'Agriculture. Les Coréens, quant à eux, avaient suspendu toute importation.
Les Etats-Unis auraient-ils vendu en douce des variétés d'OGM nocives au PAM ? "Contre toute évidence, les autorités nient avoir envoyé du StarLink à l'étranger", relève Village Voice. Interrogé par l'hebdomadaire, Ed Loyd, porte-parole du ministère de l'Agriculture, a déclaré qu'il ne pouvait expliquer comment un laboratoire de l'Iowa avait pu retrouver du StarLink dans certains colis du PAM. D'autant que, toujours selon Ed Loyd, les tests menés par le ministère n'avaient permis de déceler aucune anomalie.
Ce ne serait pourtant pas la première fois que les Etats-Unis agissent de la sorte. Village Voice se souvient qu'en 2002 des traces de StarLink avaient déjà été retrouvées dans des colis du PAM à destination de la Bolivie. Et comme les Etats-Unis sont "le seul pays au monde à avoir jamais cultivé du StarLink".
Objet : Droits de l’homme : Plus de 200 personnalités internationales expriment leur soutien à Cuba
AIN 1
Service en langue française
Droits de l’homme : Plus de 200 personnalités internationales expriment leur soutien à Cuba
La Havane, 14.03.05 (AIN)
Plus de 200 personnalités internationales, dont le prix Nobel de littérature José Saramago et le prix Nobel de la paix Adolfo Perez Esquivel, ont rendu public en Espagne un document exprimant leur soutien à Cuba face aux manœuvres dont l’île fait l’objet de la part des Etats-Unis au sein de la Commission de l’ONU pour les droits de l’homme (CDH).
Le document, intitulé « Stoppons une nouvelle manœuvre contre Cuba » a été publié ce lundi par le journal espagnol El País.
Les signataires dénoncent le fait que les manœuvres anticubaines que les Etats-Unis relancent chaque année contre l’île au sein de la CDH n’a d’autre but que celui de justifier le blocus économique et commercial que Washington impose contre Cuba depuis plus de 40 ans.
Ils rappellent que, malgré les accusations de Washington, on n’a jamais pu faire état d’un seul cas de disparition, de torture ou d’exécution extrajudiciaire à Cuba.
Les signataires de l’appel relèvent que, par contre, la dernière session de la Commission de l’ONU pour les droits de l’homme n’a même pas pu aborder « les violations atroces des droits de l’homme qui ont lieu dans les prisons états-uniennes d’Abou Ghraib et de Guantanamo ».
L’écrivain portugais José Saramago, prix Nobel de littérature, qui ne se trouvait pas sur la liste des signataires du document parue dans le journal El País, a tenu à faire savoir qu’il avait signé lui aussi cet appel qui exhorte les pays membres de la CDH à ne pas se joindre à la manœuvre anticubaine de Washington.
L’intellectuel argentin et prix Nobel de la paix Adolfo Perez Esquivel se trouve lui aussi parmi les signataires du document de soutien à Cuba.
Suit la liste des signataires de l’appel « Stoppons une nouvelle manœuvre contre Cuba » telle qu’elle est parue dans le journal espagnol El País :
Adolfo Pérez Esquivel, Argentine ; Nadine Gordimer, Afrique du Sud ; Oscar Niemeyer, Brésil ; Augusto Roa Bastos, Paraguay ; Harry Belafonte, Etats-Unis ; Mario Benedetti, Uruguay ; Danny Glover, Etats-Unis ; Ernesto Cardenal, Nicaragua ; Pablo González Casanova, Mexique ; Ignacio Ramonet, France ; Alice Walker, Etats-Unis ; Danielle Miterrand, France ; Walter Salles, Brésil ; Jorge Enrique Adoum, Equateur ; Eduardo Galeano, Uruguay ; Gianni Miná, Italie ; Belén Gopegui, Espagne ; Adolfo Sánchez Vázquez, Mexique ; Tariq Alí, Pakistan ; Ramsey Clark, Etats-Unis; Luis Britto García, Venezuela ; Leonardo Boff, Brésil ; Howard Zinn, Etats-Unis; Volodia Teitelboim, Chili ; David Viñas, Argentine ; Juan Bañuelos, Mexique ; Julio Ortega, Perou ; María Rojo, Mexique ; Atilio Borón, Argentine ; Emir Sader, Brésil ; Eric Toussaint, Belgique ; Saul Landau, Etats-Unis ; James Petras, Etats-Unis ; Thiago de Mello, Brésil ; Frei Betto, Brésil ; Alfonso Sastre, Espagne ; Fernando Pino Solanas, Argentine ; Joaquín Sabina, Espagne ; Luis Eduardo Aute, Espagne ; Daniel Viglietti, Uruguay ; Abelardo Castillo, Argentine ; Sylvia Iparraguirre, Argentine ; Luis Sepúlveda, Chili ; Mempo Giardinelli, Argentine ; Luciana Castellinna, Italie ; Keith Ellis, Canada ; Heinz Dieterich, Allemagne ; Theotonio dos Santos, Brésil ; James Cockcroft, Etats-Unis ; Pascual Serrano, Espagne ; Russell Banks, Etats-Unis ; Danny Rivera, Porto Rico ; Almudena Grandes, Espagne ; Luis García Montero, Espagne ; Fernando Morais, Brésil ; Jorge Sanjinés, Bolivie ; Victor Heredia, Argentine ; James Early, Etats-Unis ; Francisco Fernández Buey, Espagne ; León Rozitchner, Argentine ; José Luis Sampedro, Espagne ; Ramón Chao, Espagne ; Manu Chao, France/Espagne ; Itsván Mestzáros, Royaume-Uni ; Georges Labica, France ; Red Rodnnie, Italie ; Piero Gleijeses, Italie ; Setsuko Ono, Japon ; Jorge Ruffinelli, Uruguay ; Jaime Labastida, Mexique ; Ferreira Goulart, Brésil ; Jean Marie Binoche, France ; Santiago García, Colombie ; Miguel Bonasso, Argentine ; Fernando Birri, Argentine ; Paulo Beni, Italie ; Gustavo Becerra-Schmidt, Chili ; Liliana Heker, Argentine ; Ann Sparanese, Etats-Unis ; Roy Brown, Porto Rico ; Paulo Lins, Brésil ; Tristán Bauer, Argentine ; Tato Pavlovsky, Argentine ; Alex Cox, Royaume-Uni ; Bill Fletcher, Etats-Unis ; Eva Forest, Espagne ; Constantino Bértolo, Espagne ; Gilberto López y Rivas, Mexique ; Manlio Argueta, Salvador ; Anacristina Rossi, Costa Rica ; Ana de Skalon, Argentine ; Xavier Maqua, Espagne ; Alessandra Riccio, Italie ; Marta Harnecker, Chili ; Carlo Frabetti, Italie/Espagne ; Andrés Rivera, Argentine ; Michel Collon, Belgique ; Vicente Batista, Argentine ; Andrés Sorel, Espagne ; Margaret Randall, Etats-Unis ; Hernando Calvo Ospina, Colombie ; Horacio A. López, Argentine ; René Vázquez Díaz, Cuba/Suède ; Gloria Berrocal, Espagne ; Michael Lebowitz, Canada ; José Steinsleger, Argentine/Mexique ; Irene Amador, Espagne ; Daniel Lorenzi, Italie ; Juan Madrid, Espagne ; Paul Estrade, France ; Pedro Rivera, Panama ; Isaac Rosa, Espagne ; Manuel Fernández Cuesta, Espagne ; Adolfo Colombres, Argentine ; Lola Canales, Espagne ; Remy Herrera, France ; Marcos Roitman Rosenmann, Espagne ; Raúl Pérez Torres, Equateur ; Julio Rodríguez Puértolas, Espagne ; Chiqui Vicioso, République Dominicaine ; Francisco Jarauta, Espagne ; Juano Villafañe, Argentine ; Carlos Varea, Espagne ; Patricia Díaz Bialet, Argentine ; Miguel Hermoso, Espagne ; Domenico Losurdo, Italie ; Jaime A. Shelley, Mexique ; Alondra Badano, Panama ; Sandra Mirna Soto Rodríguez, Mexique ; Jorge Enrique Botero, Colombie ; Santiago Alba Rico, Espagne ; Donatella Mestzáros, Royaume-Uni ; Fernando Butazzoni, Uruguay ; Yannick Bovy, Belgique ; Higinio Polo, Espagne ; Aram Aharonian, Uruguay/Venezuela ; Arturo Arias, Guatemala ; Miguel Rubio, Perou ; Carlos Fazio, Mexique ; Hildebrando Pérez Grande, Perou ; Alberto Rodríguez Carucci, Venezuela ; Víctor Ríos Vidal, Espagne ; Manuel Cabieses, Chili ; Ana María Ramb, Argentine ; Sara Rosemberg, Argentine ; Fernando García, Chili ; Lucía Ruíz, Equateur ; Iosu Perales Arretxe, Pays Basque ; Jorge Boccanera, Argentine ; Alfonso Cervera, Espagne ; Xesús Alonso Montero, Espagne ; Alejandro Moreano, Equateur ; Eduardo Belgrano Rawson, Argentine ; Marco Martos, Perou ; Lolo Rico, Espagne ; Irene Vasco, Colombie ; Ana Esther Ceceña, Mexique ; Iris M. Zavala, Porto Rico ; Salim Lamrani, France ; Isidora Aguirre, Chili ; Raúl Vallejo, Equateur ; Heloisa Buarque de Hollanda, Brésil ; Víctor Delfín, Perou ; Daniel Freidembarg, Argentine ; Jorge Riechmann, Espagne ; Leopoldo Brizuela, Argentine ; Carlos Eduardo Satizábal, Colombie ; Néstor Kohan, Argentine ; Federico Alvarez, Mexique ; Susana Cella, Argentine ; Patricia Ariza, Colombie ; Guillermo Saccomanno, Argentine ; Jane Franklin, Etats-Unis ; Ricardo Capellano, Argentine ; Rodrigo Quesada Monge, Costa Rica ; Juan Carlos Martini, Argentine ; Isaías Peña, Colombie ; Graciela Araoz, Argentine ; Angeles Maestro, Espagne ; José Luis Mangieri, Argentine ; Jean-Pierre Page, France ; Eduardo Dalter, Argentine ; Vito Giannoti, Italie ; Joan Tafalla, Espagne ; Raúl García Lima, Argentine ; Reinaldo Maia, Brésil ; Francisco José Pérez Esteban, Espagne ; Luciano Alzaga, Argentine ; Tabajara Ruas, Brésil ; Raúl García Luna, Argentine ; Ana Pizarro, Chile ; Cristina Xalma, Espagne ; Juan Sasturain, Argentine ; Gabriel Bellomo, Argentine ; Arturo Taracena Arriola, Guatemala ; Mario Marino, Argentine ; Silvia Werthein, Argentine ; Juan Carlos Volnovich, Argentine ; Coriún Aharonián, Uruguay ; José Antonio Rodriguez, Republique Dominicaine.
le texte intégral est paru en espagnol dans le journal El País.
ALLOCUTION PRONONCÉE PAR FELIPE PÉREZ ROQUE, MINISTRE DES RELATIONS EXTÉRIEURES DE LA RÉPUBLIQUE DE CUBA, AU SEGMENT DE HAUT NIVEAU DE LA 61ème SESSION DE LA COMMISSION DES DROITS DE L'HOMME
Genève, le 16 Mars 2005
(Traduction de l'original en espagnol)
Excellences :
La Commission des droits de l'homme - malgré les efforts de ceux qui, comme nous, croient honnêtement à son importance et se battent pour lui rendre l' esprit de respect et de collaboration qui animait ses fondateurs - a perdu toute légitimité. Elle n'est plus crédible. Elle permet l'impunité des puissants. Elle est menottée. On y voit proliférer le mensonge, le deux poids deux mesures, les discours creux de ceux qui, tout en jouissant de leur opulence, tout en gaspillant et en polluant, regardent ailleurs et feignent de ne pas voir comme on viole les droits de millions d'êtres humains à la vie, leur droit à la paix, leur droit au développement, leur droit à manger, à travailler, bref, leur droit de vivre dignement.
Nous savions tous que les travaux de la Commission des droits de l'homme étaient manipulés politiquement, dans la mesure où le gouvernement des Etats-Unis et ses alliés l'ont usée comme si c'était leur propriété privée, l'ont convertie en une sorte d'Inquisition en vue de condamner les pays du Sud, en particulier ceux qui s'opposent activement à leur stratégie de domination néocoloniale.
Mais deux événements survenus l'an dernier ont modifié la nature du débat que nous soutiendrons ces jours-ci.
Le premier a été le refus de l'Union européenne de parrainer et de voter pour le projet de résolution qui proposait l'ouverture d'une enquête sur les violations massives, flagrantes et systématiques des droits de l'homme - des violations toujours actuelles - dont sont victimes les plus de cinq cents prisonniers enfermés dans la base navale que les Etats-Unis occupent, contre la volonté du peuple cubain, dans la baie de Guantánamo. L'Union européenne, qui s'était opposée jusque-là aux motions de non-action, était même prête cette fois-ci à en présenter une pour éviter que son allié ne fasse l'objet d'une simple enquête. L'hypocrisie et la morale à double vitesse étaient à leur comble ! Que fera-t-elle cette année-ci après la divulgation des photos de tortures horripilantes dans la prison d'Abou Ghraib ?
Le second a été la publication du rapport où le Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement, constitué à l' initiative du Secrétaire général des Nations Unies, affirme catégoriquement : « La Commission ne peut pas être crédible si elle semble avoir deux poids, deux mesures dans le traitement des questions touchant les droits de l' homme. » Pouvons-nous dès lors espérer que les représentants des Etats-Unis et leurs complices feront leur autocritique en séance plénière et s' engageront à travailler avec nous - les pays du tiers monde - pour sauver la Commission des droits de l'homme du discrédit et de la confrontation ?
Monsieur le Président,
Etre assuré de jouir des droits de l'homme de nos jours dépend de la sorte de pays - développé ou pas développé - où l'on vit, ainsi que de la classe sociale à laquelle on appartient. Voilà pourquoi il n'y aura pas de vraie
jouissance des droits de l'homme pour tous tant que nous ne conquerrons pas la justice sociale dans les rapports entre les pays et au sein des pays mêmes.
Un petit groupe de nations représentées ici - les Etats-Unis et d'autres alliés développés - ont déjà conquis le droit à la paix. Elles seront toujours les agresseurs, jamais les agressées. Leur paix repose sur leur pouvoir militaire. Elles ont aussi conquis le développement économique, fondé sur l'exploitation des richesses des autres pays pauvres, jadis colonies, qui souffrent et se saignent à blanc pour qu'elles puissent gaspiller. N'empêche que dans ces pays développés - et cela paraît incroyable - les chômeurs, les émigrés, les pauvres ne jouissent pas des mêmes droits que les riches.
Un pauvre peut-il être élu sénateur aux Etats-Unis ? Absolument pas. Une campagne électorale coûte au bas mot huit millions de dollars. Les enfants de riches vont-ils à la guerre injuste et illégale d'Iraq ? Pas du tout. Aucun des mille cinq cents jeunes Nord-américains tombés dans cette guerre n 'était fils de millionnaire ou de ministre. Ce sont les pauvres qui meurent là-bas, défendant les intérêts privilégiés d'une minorité.
Si vous vivez dans un pays sous-développé, alors votre situation est pire : c'est que l'immense majorité de la population, parce que pauvre et démunie, ne peut y exercer ses droits. Et le pays, comme pays, n'a pas non plus droit à la paix. Il peut être attaqué sous l'accusation d'être « terroriste », ou d'être « un réduit de la tyrannie », ou au prétexte qu'on va le « libérer ». On le bombardera et on l'envahira pour le « libérer ».
Le tiers monde, soit plus de cent trente pays, n'a pas non plus droit au développement. Aurait-il beau faire les plus grands efforts, le système économique imposé au monde le lui en empêche. Il n'a pas accès aux marchés, aux nouvelles techniques, il est menotté par une dette léonine qu'il a déjà payée plus d'une fois. Il n'a le droit qu'à la dépendance. On lui fait croire que sa pauvreté est le fruit de ses erreurs. Et dans ce tiers monde, les pauvres et les indigents, qui sont la majorité, n'ont même pas droit à la vie. Ce qui explique pourquoi onze millions d'enfants de moins de cinq ans meurent tous les ans, alors qu'une partie pourrait se sauver rien que par un simple vaccin ou par des sels réhydratants. Ce qui explique aussi pourquoi six cent mille femmes pauvres meurent en couches. Les pauvres n'ont pas le droit de lire et d'écrire. Ce serait trop dangereux pour les maîtres. On les maintient ignorants pour les maintenir dociles. Voilà pourquoi l' existence de presque un milliard d'analphabètes dans le monde devrait faire rougir cette Commission. Ce qui explique pourquoi vingt millions de petits Latino-américains travaillent tous les jours, victimes d'une cruelle exploitation, au lieu d'aller à l'école.
Le peuple cubain croit avec ferveur à la liberté, à la démocratie et aux droits de l'homme. Comme les atteindre lui a beaucoup coûté, il en connaît le prix. Et puis, c'est un peuple au pouvoir. C'est là toute la différence.
Il ne peut y avoir de démocratie sans justice sociale. Il n'y a de liberté possible que si elle repose sur le droit à l'éducation et à la culture. L' ignorance est la lourde chaîne qui emprisonne les pauvres. Etre cultivé est la seule manière d'être libre ! telle est la maxime sacrée que nous avons appris, nous les Cubains, de celui qui nous a apporté l'indépendance.
Il ne saurait y avoir d'exercice réelle des droits de l'homme sans égalité ni équité. Les pauvres et les riches n'auront jamais les mêmes droits dans la vie réelle, ceux-ci auraient-ils beau être proclamés et reconnus noir sur blanc !
C'est parce que nous l'avons compris depuis longtemps, nous les Cubains, que nous édifions un pays différent. Et nous ne faisons que commencer. Et nous le faisons malgré les agressions, le blocus, les attaques terroristes, les mensonges et les plans visant à nous assassiner Fidel. Nous savons que tout ceci irrite l'Empire. Nous sommes un exemple dangereux : nous sommes un symbole du fait que seule une société juste et solidaire - autrement dit socialiste - peut assurer l'exercice de tous les droits à tous les citoyens.
Voilà pourquoi le gouvernement des Etats-Unis tente de nous condamner ici à la Commission des droits de l'homme. Il craint notre exemple. Fort militairement parlant, il est faible du point de vue moral. Et c'est la morale, non les armes, qui est le bouclier des peuples.
Peut-être le président Bush dénichera-t-il cette année un gouvernement latino-américain - même si les dociles se font de plus en plus rares - qui présente la fameuse résolution contre Cuba. Ou alors devra-t-il se tourner de nouveau vers un gouvernement d'Europe de l'Est, dans le style du gouvernement tchèque qui jouit comme nul autre de sa condition de satellite de Washington et de cheval de Troie dans l'Union européenne, ou alors sa propre administration devra-t-elle s'en charger. En tout cas, pour l' instant, elle fait du chantage, elle menace, elle compte les gouvernements dont elle pourra disposer pour savoir si elle parviendra à condamner Cuba.
Tout le monde sait dans cette salle qu'il n'y a pas la moindre raison de présenter une résolution contre Cuba à cette Commission. Cuba n'a jamais connu en quarante-six ans de Révolution un seule exécution extrajudiciaire, une seule disparition forcée. Pas une seule ! Que quelqu'un cite le nom d' une seule mère cubaine cherchant encore les restes de son enfant assassiné ! Ou celui d'une grand-mère cherchant son petit-fils donné à une autre famille après l'assassinat de ses parents ! Que quelqu'un cite ici le nom d'un seul journaliste assassiné à Cuba (et j'ose rappeler que vingt l'ont été en Amérique latine seulement l'an dernier) ! Que quelqu'un cite le nom d'une personne torturée ! Un seul nom ! Que quelqu'un cite le nom d'un prisonnier torturé par ses gardiens, d'un prisonnier à genoux et terrorisé devant un chien entraîné à tuer !
Excellences
Le président Bush a un plan pour Cuba. Mais nous en avons un autre, nous les Cubains. Nous connaissons parfaitement notre cap. Et personne ne nous en fera dévier. Nous édifierons une société encore plus juste, encore plus démocratique, encore plus libre, encore plus cultivée. Bref, encore plus socialiste.
Et nous le ferons, le président Bush aurait-il beau nous menacer d' agression, nous menacer de ramener Cuba à la condition de colonie, d'enlever aux Cubains leurs maisons, leurs terres et leurs écoles pour les rendre aux anciens propriétaires batistiens qui rentreraient des Etats-Unis. Nous le ferons, malgré son plan de privatiser la santé et de convertir nos médecins en chômeurs ; nous le ferons malgré le plan de Bush de privatiser l' éducation et de ne la rendre accessible qu'aux élites, comme par le passé ; nous le ferons malgré le plan de Bush de brader nos richesses et le patrimoine de tout un peuple aux transnationales étasuniennes ; nous le ferons, malgré le plan de Bush d'enlever leurs allocations à nos retraités et à nos pensionnés pour les obliger à retourner au travail, selon le Plan d 'aide à Cuba libre qui prévoit tout ça.
Le peuple cubain a le droit de se défendre de l'agression et il le fera. Et je dois le dire sans ambages : nous ne permettrons pas la formation à Cuba d 'organisations et de partis de mercenaires financés par le gouvernement des Etats-Unis et à sa solde ! Nous ne permettrons pas des journaux et des chaînes de télévision financés par le gouvernement des Etats-Unis en vue de prôner parmi nous ses politiques de blocus et ses mensonges ! À Cuba, la presse, la radio et la télévision sont propriété du peuple dont ils servent et serviront les intérêts.
Nous ne coopérerons pas avec la représentante personnelle du Haut-commissaire dont le mandat découle d'une résolution nulle et non avenue. Pourquoi ne nomme-t-on une juriste si prestigieuse Représentante spéciale du Haut-commissaire pour la base navale de Guantánamo ? Pourquoi ne lui demande-t-on pas d'enquêter sur les violations flagrantes des droits des cinq Cubains, courageux et désintéressés, incarcérés aux Etats-Unis et de leurs familles ? Tout simplement parce que c'est impossible. Parce qu'il s' agit de violations des droits de l'homme commises par les Etats-Unis et que ces messieurs sont intouchables ! Sur la petite île de Cuba, on tire à boulets rouges ; face aux Etats-Unis, on se tait.
Mais Cuba ne se lassera pas de lutter, Excellences. Et elle ne se rendra pas. Pas plus qu'elle ne fera de concessions ni ne trahira ses idéaux.
Et on verra bien si on peut vaincre un peuple libre, cultivé et uni ! On verra bien si on peut renverser un gouvernement du peuple, dont les dirigeants marchent sans crainte au milieu de la population, forts de l' autorité morale que leur donnent leur absence totale de corruption et leur dévouement total à leurs devoirs !
On verra si on peut berner tout le monde tout le temps !
Excellences,
La Commission des droits de l'homme qui nous convoque aujourd'hui reflète le monde injuste et inégal où nous vivons. Il ne reste plus rien de l'esprit fraternel et respectueux qui avait inspiré ses fondateurs après la victoire sur le fascisme.
La délégation cubaine n'insistera donc pas sur la transformation de la Commission. Ce qu'il nous faut transformer, c'est le monde. Ce qu'il faut, c 'est aller à la racine. Une Commission des droits de l'homme exempte de sélectivité, de politisation, de deux poids deux mesures, de chantages et d' hypocrisie ne sera possible que dans un monde différent.
Cuba ne voit pas là une chimère, mais une cause pour laquelle il vaut la peine de se battre. C'est pour cela qu'elle se bat et continuera de se battre.
Je vous remercie.
Extrait de CSP
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Extrait de :LES ETATS-UNIS ET LA « DISSIDENCE » CUBAINE
Les deux « dissidents » cubains qui disposent de l’influence médiatique la plus importante au niveau international, qui lancent les diatribes les plus acerbes contre la Révolution cubaine et qui jouissent de la bienveillance la plus soutenue auprès des extrémistes d’origine cubaine de Miami sont MM. Oswaldo Payá et Elizardo Sánchez [8]. Face à eux, M. Raúl Rivero passe pour un « opposant » relativement modéré et frileux [9]. Or ce dernier a été condamné à une peine de vingt ans de réclusion criminelle. MM. Payá et Sánchez n’ont eu aucun ennui avec la justice, alors que leurs écrits politiques sont beaucoup plus virulents que ceux de M. Rivero. L’explication est assez simple : MM. Payá et Sánchez ont, jusqu’à présent, toujours refusé le financement généreusement offert par Washington, tandis que M. Rivero a commis l’erreur de profiter des largesses financières de l’administration Bush. Et c’est cela qui a été condamné et non la production littéraire ou politique supposément hétérodoxe. Ces faits concrets démontrent clairement que l’argument tendant à accuser les autorités cubaines d’incarcérer les gens pour leur pensée dispose d’une vraisemblance frôlant le niveau zéro.
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Objet : Les dissidents invités à se présenter aux élections
Je m'imaginais que cette entrevue que Ricardo Alarcon a donné à EFE il y a quelques jours, ferait l'objet d'une dépêche de l'AFP reprise par tous les médias francophones. Mais il semblerait que les dissidents cubains ne sont intéressants que quand ils jouent aux victimes, pas quand ils sont face à leurs responsabilités. Lors du premier scrutin de ce type en 1976, les dissidents de Cuba et de Miami se sont melés des élections, ils ont trouvé des prétextes pour ne pas se présenter et ont appelé à l'abstention comme mode de rejet du régime. Alors que Cuba est l'un des rares pays d'Amérique Latine ou le vote n'est pas obligatoire et ou l'abstention n'est pas punie, plus de 96% des électeurs ont voté, montrant clairement ce qu'ils pensaient de la dissidence. Parions que les mercenaires ont appris leur leçon et qu'ils continueront de se tenir loin du processus démocratique au nom duquel ils jouent au martye dans notre presse. Il faut noter que les élections cubaines ne sont aps des élections à parti unique mais des élections non partisanes, c'est à dire ou les candidats sont choisis et élus en fonction de leur valeurs et capacités personnelles et non pas à cause d'une allégence à un parti. 60% des députés cubains ne sont pas membres du Parti Communiste, une information importante que nos médias cacheront toujours. *PLR!