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Bush et Sharon veulent éliminer le Hamas
Y
23 mai 2005 11:56
Bush et Sharon veulent éliminer le Hamas
vendredi 20 mai 2005, par Sylvia


N’ayez pas peur. Le Hamas est un mouvement de la résistance palestinienne. Il a la faveur de la grande majorité des Palestiniens. En effet le Hamas, comme l’on pouvait s’y attendre, a obtenu dans certaines municipalités des scores qui vont de 60 à 93 % (comme à Rafah). Ceux qui ont donné leur voix au Hamas dans les récentes élections ne sont pas des fous, des extrémistes. Ce sont des gens sensibles à la justice et à la beauté comme vous et moi. Ne croyez pas ceux qui les noircissent. Le Hamas incarne à Gaza, à Hébron, à Naplouse, à Jénin, la fierté et la dignité d’un peuple qui a payé le prix fort et entend rester debout, ne pas accepter des concessions sur les droits internationalement acquis. Les gens qui votent Hamas ne veulent pas « jeter les juifs à la mer ». Ils n’ont rien contre les personnes de confession juive. Ils combattent l’occupant, les soldats qui au nom de l’Etat juif, les spolient et les assassinent. Nous avons eu la curiosité de les rencontrer, de parler avec eux. Nous avons été reçus par Abdelazis Al Rantissi - leader politique du Hamas - et avons gardé de ce médecin et père de famille aimant les siens, souffrant pour la tragédie qui frappait son peuple, l’impression d’un homme de culture, de droiture et de générosité. Rien à voir avec cette caricature parue dans Le Monde il y a quelques années (je crois me souvenir) le montrant sous un angle repoussant, avec des obus sous les bras. Ce dirigeant du Hamas avait toute légitimité à défendre son territoire. Israël l’a sauvagement assassiné, tout comme Cheick Yassin, ainsi que leurs fils. Le peuple palestinien a toute légitimité à voter Hamas, à honorer la mémoire de ses « martyrs ». Mais Israël et les Etats-Unis ne l’entendent pas ainsi. Ils se préparent à les empêcher d’exister.


Entretien avec Khaled [1] par Silvia Cattori.
15 mai 2005

Silvia Cattori : Le Hamas a gagné la majorité des voix dans les Conseils municipaux durant les élections qui se sont déroulées par phases ces derniers deux mois. Comment cela se traduit-il dans les faits sur le terrain ?

Khaled : La réussite du Hamas est spectaculaire. Il a encore une fois, ce 5 mai 2005, obtenu d’excellents résultats dans plusieurs municipalités. Les gens ont vu de quoi il est capable. Après le succès du Hamas en mars dans la ville de Bet Anoun les gens ont vu un changement radical. La municipalité s’est montrée efficace. Elle a fait ce qu’elle a promis. On assiste à de vraies améliorations. Les rues ont été refaites et sont éclairées la nuit, il n’y a plus de nids de poules, des bus vont chercher les enfants pour les transporter à l’école. Rien de tout cela n’avait été fait quand le Fateh (le parti d’Arafat et d’Abou Mazen, ndl) administrait la ville. Dans le camp de Der Balla la population souffrait toujours de manque d’eau potable. Maintenant il y a assez d’eau et les rues sont bien balayées. Nous assistons à un vrai changement.

Cela peut ne pas durer. Israël et les Etats-Unis ont annoncé qu’ils ne vont pas reconnaître les élus du Hamas tant que ce mouvement n’a pas été désarmé par Abou Mazen.

Ils vont d’un chantage à l’autre. Il s’agit de faire pression sur la direction palestinienne - qui est dans leurs bons papiers pour l’instant - pour qu’elle n’accepte pas le Hamas comme partenaire dans le jeu politique. Une façon de diviser, de nous amener vers une guerre civile. Ce n’est pas la première fois qu’ils agissent de la sorte. Israël a déjà fait savoir que si le Hamas entre dans le Conseil législatif, gagne les élections législative en juillet 2005, il ne se retirera pas de Gaza.

Abou Mazen va-t-il finir par céder, désarmer l’aile militaire du Hamas ?

Les dirigeants de l’Autorité palestinienne ont déclaré récemment qu’il n’y aura jamais un désarmement de la résistance. Nous espérons que ce qu’ils disent correspond aux faits. Il faut rappeler que nous sommes sous occupation. Que la lutte armée se justifie aussi longtemps qu’Israël opprime les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie.

[email protected]

* Silvia Cattori, journaliste indépendante de nationalité suisse et de langue maternelle italienne, écrit elle-même en français. Les années qu’elle a passées outre-mer, notamment en Asie du sud-est et dans l’Océan indien, en contact étroit dans le milieu des fonctionnaires internationaux de l’ONU et de la diplomatie, lui ont donné une vue critique du monde, de ses mécanismes de pouvoir et de ses injustices.


www.ism-suisse.org et www.ism-france.org



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[1] Khaled habite dans le camp de réfugiés de Jabaliya comme en prison. Agé d’une quarantaine d’années, Khaled n’est membre d’aucun mouvement politique ou religieux. Il est représentatif de cette génération de Palestiniens qui sont rentrés en Palestine en 1994, qui n’ont aucun statut et qui, faute de papiers ne peuvent aller nulle part. Il lui est donc impossible d’aller voir des membres de sa famille en Cisjordanie. La bande de Gaza, est entièrement encerclée et contrôlée par la police des frontières israélienne. S’il tombait entre leurs mains, il se ferait arrêter ou expulser de Palestine.





 
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