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Grand Angle

Sahara-ONU : Le rapport de Guterres contente à la fois le Maroc et l’Algérie

Rabat et Alger ont interprété chacun à leur façon des extraits tirés du rapport du secrétaire général de l’ONU consacrés au dossier du Sahara occidental.

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Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres. / DR.
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A l’occasion de la 75e session de l’Assemblée générale de l’ONU, qui se tiendra cette année exceptionnellement par visioconférence, Antonio Guterres a rédigé un rapport sur les questions qui seront examinées par l’organisation internationale. Les extraits concernant le dossier du Sahara occidental ont fait les choux gras des médias officiels à Rabat et Alger.

Ainsi, la MAP a tenu à préciser dans un article, que le secrétaire général «a mis en exergue l’examen de la question du Sahara marocain, par le Conseil de sécurité, en tant que différend régional, sous le chapitre VI de la Charte des Nations unies». Le texte définit en effet le rôle du CS en matière de prévention des conflits à travers une action non coercitive reposant sur le consentement des parties. Sur ce point, le Maroc a réussi depuis des années à inscrire le différend régional sous ce cadre de la charte de l’ONU et non pas selon les dispositions du chapitre VII qui prévoient des sanctions.

Cette précision étant faite, l’agence officielle a choisi de puiser du rapport de Guterres le passage réservé aux deux réunions de négociations, tenues à Genève en décembre 2018 et mars 2019, entre les représentants du Maroc, Algérie, Mauritanie et Polisario. Elles «ont constitué les premières rencontres en face à face dans le cadre du processus politique, depuis 2012», a écrit le Portugais. Pour la MAP, la présence de l’Algérie aux deux tables rondes de Genève «consacre une nouvelle fois, (son) rôle en tant que partie principale au différend régional sur le Sahara marocain, comme cela a été établi par le Conseil de Sécurité, notamment dans ses résolutions 2440 (2018), 2468 (2019) et 2494 (2019)».

Ce qui conduit la MAP de conclure que le secrétaire général a dans son rapport affirmé que le processus doit être basé sur «les efforts consentis depuis 2006 et les faits nouveaux survenus depuis». Et «donc sur l’Initiative d’autonomie, qui est et demeure le seul effort et fait nouveaux survenus après 2006».

A Alger le traitement est autre

Pour l'Algérie, même rapport, autres extraits et interprétation diamétralement opposée. «La question du Sahara occidental est toujours sur la table de l’AG de l’ONU en tant que question de décolonisation et retient également l'attention du Conseil de sécurité de l'ONU», a retenu l’APS du texte du secrétaire général.

Se défendant de toute ingérence sur le dossier, l’agence officielle de presse algérienne a estimé que l’appel d’Antonio Guterres à la «reprise des négociations sans conditions préalables» concerne uniquement «les parties aux conflits, le Front Polisario et le royaume du Maroc».

Comme il est coutume dans tous les rapports de l’ONU et les résolutions du Conseil de sécurité sur cette question, le secrétaire général a plaidé pour «une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable» du conflit «garantissant au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination». L'APS a également insisté sur l'appel de Guterres à «l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et les activités économiques préjudiciables aux intérêts des peuples des territoires non autonomes».

En marge des travaux de la 75e session de l’Assemblée générale, la IV commission de l’ONU chargé des questions politiques et de la décolonisation examinera le dossier du Sahara. Un tour de chauffe avant que le Conseil de sécurité n’entame vers la mi-octobre les négociations en vue de l’adoption d’une nouvelle résolution devant prolonger le mandat de la MINURSO.

Pour rappel, les résolutions de l’AG de l’ONU et de la IV commission ne sont pas contraignantes.

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