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France : La Cimade s’inquiète d’un détournement de la lutte antiterroriste qui pénalise les migrants

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Des migrants patientent à la frontière entre la France et l’Italie. / Ph. Eric Gaillard – Reuters
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La Cimade, une association d’aide aux demandeurs d’asile, s’inquiète des «détournements de l’espace Schengen, sur ses frontières extérieures comme intérieures». Dans un rapport intitulé «Dedans, dehors : Une Europe qui s’enferme», rendu public mardi 27 juin, l’association assure, sur la base de chiffres de la police aux frontières, que le nombre de «non-admissions» s’est élevé l’an dernier à 85 408, soit 34% de plus qu’en 2016 (63 845 refus d’entrée), selon l’agence France-Presse, qui se fait l'écho du rapport.

La plupart de ces décisions concerne la frontière franco-italienne, avec 44 433 non-admissions l’an dernier dans les Alpes maritimes (+42% en un an), où les migrants tentent de rejoindre la France en passant par la commune italienne de Vintimille.

Dans les Hautes-Alpes, où une route a progressivement émergé via Briançon, les non-admissions ont explosé de 700% à 1 899 au total l’an dernier. Un phénomène comparable est perceptible à la frontière franco-espagnole : dans les Pyrénées orientales, les refus sont passés de 26 en 2015 à 4 411 l’an dernier.

De plus, la Cimade rappelle que la France a réintroduit les contrôles à ses frontières intérieures après les attentats terroristes du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts, et les a depuis reconduits par période de six mois. L’association estime qu’il y a là un «détournement de la lutte antiterroriste», puisque «le rétablissement des contrôles aux frontières a principalement permis une augmentation de pratiques existantes liées aux contrôles migratoires bien plus que l’identification ou l’interdiction d’entrée de personnes suspectées de terrorisme».

Le rapport, publié à la veille d’un sommet difficile sur les questions migratoires qui divisent l’Union européenne, s’inquiète de la «politique du pire» et de la «compétition entre Etats» où chacun veut «dissuader les personnes migrantes d’entrer sur son territoire national». Le sommet des Vingt-Huit est en effet prévu les 28 et 29 juin à Bruxelles.

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