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Grand Angle

Projet d’un «OTAN arabe» : Que fera le Maroc alors que ses partenaires au CCG sont divisés ?

L’Egypte exhume le projet d’un «OTAN arabe». Le président al-Sissi compte d’ailleurs soumettre son idée lors du prochain Sommet de la Ligue arabe, prévu le 29 mars en Jordanie. L’idée divise les partenaires du Maroc dans la région. Si les Emirats s’affichent en faveur du plan égyptien, les Saoudiens sont plutôt réservés car le projet risque de faire de l’ombre à leur «coalition musulmane», alors que le Qatar y est opposé.

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Les chefs d'Etat de la Ligue arabe lors d'un précédent Sommet. / Ph. DR
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Le président Abdel Fattah al-Sissi se lance dans la création d’une force arabe commune. Une sorte d’«OTAN arabe» qui serait basé au Caire et placé naturellement sous commandement égyptien. L’idée sera soumise à l’examen des chefs d'Etat lors du prochain Sommet de la Ligue arabe, prévu le 29 mars dans la capitale jordanienne, Amman.

L’homme fort de l’Egypte exhume ainsi le projet d’une force militaire panarabe, approuvé lors du sommet du Caire en 2015. Le Maroc avait d’ailleurs été désigné au comité de la coordination de l’entité. Seulement, la guerre au Yémen lancée par l’Arabie saoudite le 26 mars 2015 a complètement jeté ce plan aux oubliettes.

Le «Raïs», en quête d’un rôle à la mesure de ses ambitions, a déjà fait part de son projet à Donald Trump à l’occasion d’une communication téléphonique fin janvier. Afin de s’assurer de la bénédiction du nouveau locataire de la Maison blanche, al-Sissi a intégré une forte dose de coopération de l’«OTAN arabe» avec Israël dans les programmes de lutte contre les groupes terroristes et, dans une moindre mesure, pour circonscrire l’influence de l’Iran dans la région.

Le projet divise les monarchies du Golfe

Le Maroc était en faveur de la mise en place d’une force militaire panarabe. En témoigne la décision du roi Mohammed VI d’envoyer l’ancien inspecteur général des Forces armées royales (FAR), le général Bouchaib Arroub, prendre part à la première réunion tenue en avril 2015 au Caire consacrée aux chefs des armées.

Depuis, les choses ont changé. Le royaume s’est engagé dans une coalition de plus de 40 Etats arabes sous commandement saoudien dans la guerre au Yémen. Ses F-16 contribuent d'ailleurs aux opérations de bombardement des positions des Houthis et de leur allié, le président déchu Ali Abdallah Saleh.

Outre cet engagement, le projet du président égyptien n’est pas sans poser problème au Maroc. Et pour cause, l’idée divise ses premiers partenaires dans la région. Si les Emirats arabes unis s’enthousiasment de la création d’un «OTAN arabe», l’Arabie saoudite est plutôt réservée. Ryad ne veut pas d’un concurrent qui menacerait son leadership. Le Qatar y est également opposé. Les relations entre Doha et Le Caire sont tendues depuis la destitution, en juin 2013, du président Mohamed Morsi par al-Sissi.

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