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Interview

Aissam El Hassani : « Ressalis progressistes est une association sans aucune identité confessionnelle »

Après le lancement de l’association «Ressalis progressistes» par des chiites marocains, les critiques n’ont pas tardé. Dans un entretien avec Yabiladi, Aissam El Hassani, l’un des responsables de l’association défend le droit de ses membres à lancer une telle initiative. Interview.

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Temps de lecture: 3'

Yabiladi : Avez-vous reçu une autorisation des parties compétentes pour créer votre association «Rissalis progressistes» ?

Aissam El Hassani : Nous avions été interdits de constituer notre association à Tanger (octobre 2013, ndlr). Maintenant nous sommes de retour avec cette initiative. La tenue de l’assemblée constituante à Tétouan est une avancée rendant concrète l’association en attendant le récépissé final dans les prochains jours. Par notre action, nous avons pu créer une brèche dans le mur de la ségrégation. Nous croyons que le combat se gagne par de petites brèches ici et là même avec des outils rudimentaires et des capacités limitées. Et tant que nous possédons la volonté, nous continuerons à nous battre.

Vous n’avez pas fait l’objet de restrictions à l’occasion de la tenue de votre assemblée constituante à Tétouan ?

Pendant 11 ans, nous avons subi la répression, l’interdiction et la discrimination. L’assemblée constituante à Tétouan n’a pas dérogé à la règle. Il y a eu des pressions sur l’association de défense des droits de l’Homme pour nous empêcher de tenir la réunion. En plus les différents services de sûreté, stationnés à l’extérieur du siège, nous surveillaient.

Quel est l’objectif de la création de «Ressalis progressistes» ?

En tant que Marocains, la constitution nous donne le droit de créer des associations culturelles ou politiques. Et personne n’a le droit de traiter notre ONG de «chiite» même si certains de ses fondateurs sinon la totalité ont des convictions religieuses liées à un certain rite. Sur ce point, la loi est claire. Dans la loi fondamentale de notre association, il n’y a aucune référence à un certain rite. Notre conception est nationaliste démocratique opposée à l’opportunisme et à la réaction.

D’aucuns pourraient avancer que nous pratiquons la «Taqiyya». A ceux-là nous répondons que personne n’a le droit de juger les intentions. C’est illégal, selon la Chariâ et la loi. Il faut s’écarter de ce discours médiocre qui légalise l’exclusion d’une catégorie de citoyens.  

«Ressalis progressistes» n’est-elle pas le porte-parole des chiites marocains ?

Nous n’avons jamais eu cette prétention de représenter quelqu’un. L’association représente elle-même et ceux qui croit en son projet. Et comme personne n’a le droit de représenter les sunnites marocains, il est normal que personne ne soit autorisé à représenter les chiites marocains. Les entités civiles ne sont pas créées sur des bases confessionnelles, sinon elles sont illégales.

«Ressalis progressistes» pourrait-elle donner naissance prochainement à un mouvement politique ?

Nous ne l’envisageons pas pour le moment. Nous considérons que la classe politique a surtout besoin d’une réanimation culturelle et intellectuelle.

Ne craignez-vous pas la réaction de milieux religieux hostiles à la présence de chiites au Maroc ?

Nous sommes des Marocains et nous ne demandons que l’exercice de notre droit constitutionnel. C’est le roi qui préside le champ religieux et du coup aucun prédicateur ou prêcheur, qui bénéficierait d’autorisation n'a le droit d'animer des conférences provocatrices contre nous dans des salles publiques. Nous n’allons pas le critiquer mais plutôt dénoncer la partie qui lui aurait accordé l’autorisation.  

Ne croyez-vous pas que le timing de la création de «Ressalis progressistes» est mal choisi alors que la région arabe connait une guerre sectaire ?

Nous sommes une association sans aucune identité confessionnelle mais plutôt un mouvement intellectuel nationaliste ouvert à tout le monde sans restrictions ni conditions. On ne peut aller contre la constitution et les engagements internationaux insistant sur le respect des droits de l’Homme sous prétexte de conflits avec lesquels nous n’avons aucune relation. Nous sommes totalement indépendants de l’influence de toute partie à l’intérieur ou à l’extérieur de la patrie. Et c’est à l’Etat de juger toute personne qui nous accuse de trahison. Si elle a des preuves nous accablant, elle devrait les présenter à l’Etat où alors elle serait passible de poursuites pour non-dénonciation d’un crime. Dans le cas contraire, elle serait accusée de diffamation et d’incitation à la haine.

Propos recueillis par Youssef Dahmani

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liberte de conscience un droit
Auteur : aqqqqqqqqq
Date : le 21 avril 2016 à 17h43
Le Maroc est il un pays paranoique? Sur les papiers tout vient bien l image d un pays moderne progressiste tolerant ,qui respecte les liberte's individuelles et les droits de l homme !! droits ethniques Amazigh..etc
Alors ,pourquoi des associations telle Rissalis progressistes ! Sont elles interdites ?? alors qu elles vont ancrer les valeurs de tolerance ,et reduire le fanatisme de ceux qui pretendent tenir la verite' pure et radicale ,sans laquelle vous etes hors normes.donc a eliminer !!!
Helas ! C est ce qui se passe au Maroc insidieusement des exterminators ,extremistes font tache d huile.ils s attaquent avec virulence contre progressistes ,modernistes ,islamistes modere's ,meme les Amazigh sont cible's par des imams fanatiques ,qui insultent ,menacent de Mort ,incitent a la haine ,le gouver.islamiste ferme les yeux , l Etat profond apporte sa contribution en se montrant laxiste donc complicite'.
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