Les responsables de l’association des travailleurs maghrébins en France (ATMF) à Strasbourg étaient loin de s’imaginer ce qui les attendait ce vendredi matin, alors qu’ils rejoignaient les locaux de l’ONG : des tags en rouge sur la vitrine pour dire : «Callabos», «occupez-vous des SDF, pas des clandestins». Des inscriptions signées par le Groupe union défense (GUD), un mouvement estudiantin français d'extrême droite réputée pour ses actions violentes.
«Agression lâche et raciste»
C’est le président, Mohamed Katbach qui l’a révélé sur Facebook ce matin, photo à l’appui, avant que 20Minutes s'en fasse l'écho. S’en est suivi un élan de solidarité de plusieurs organisations et citoyens qui ont à l’unanimité dénoncé une «agression lâche», «ignoble», «scandaleuse» et même «xénophobe». Le mouvement de solidarité s'est même propagé à Twitter.
Soutien à l' #ATMF Bas-Rhin #PasDeFachosDansNosQuartiers #Strasbourg pic.twitter.com/soBuq1Q9Oe
— Silvio Philippe (@Vision_jeune) 4 mars 2016
Dans les rangs du bureau local de l’association, on évoque aussi un «acte raciste». «C’est évident, ce n’est pas pour rien qu’ils sont venus à l’ATMF», estime le trésorier d’origine marocaine, Mehdi Amadir, dans un entretien avec Yabiladi cet après-midi. Mais au-delà du choc, il a d’abord été «amusé» par le geste du GUD. «Ils nous demandent de nous occuper des SDF, on ne les a pas attendus pour le faire», lance-t-il.
«Dommage pour eux, nous on continue notre travail»
L’ATMF Strasbourg organise ce samedi une journée rencontre entre réfugiés et Alsaciens qui ne serait pas du goût du mouvement d’extrême droite, selon M. Amadir. «Je crois que c’est ce qui les fâche», dit-il. Notons que les actions de l’ATMF s’étendent également aux exclus de la société et aux migrants, avec ou sans papiers.
Ce n’est pas la première fois que le GUD s’en prend à l’ATMF à Strasbourg. Des faits similaires se sont produits il y a quelques années. Pour la petite histoire, ce mouvement d’extrême droite très actif dans les années 1970, a quelque peu sombré dans les années 1980. Mais depuis 2011, il essaie de refaire surface. Ces derniers temps, il tente de marquer sa présence avec notamment des autocollants sur les lampadaires et les feux de circulation ou encore des tags comme à l’ATMF.
Au sein de l’association, l’attaque du GUD n’affecte pas plus que ça. Au contraire. «C’est dommage pour eux, nous on continue notre travail», conclut Mehdi Amadir.