Au Caire, le Maroc a pris part, les 22, 23 et 24 mai, à la deuxième réunion des chefs des armées de la Ligue Arabe. La création d’une force militaire conjointe était au menu des discussions. Les participants se sont donnés jusqu’au 29 juin pour élaborer un rapport final sur les aspects techniques, logistiques, financiers et pour choisir le siège des futurs «casques verts». Sauf changement de dernière minute, la troisième réunion sur ce sujet devrait être tenue à cette date.
Le Maroc, l’Egypte et le Koweït assurent la coordination
Le document sera ensuite soumis à l’appréciation des différents chefs d’Etat des pays de la Ligue Arabe. Ils auront ensuite un mois pour l’examiner et le cas échéant y apporter des modifications. Les deux dates ont été communiquées à la presse par le général égyptien Mahmoud Hijazi. L’Egypte presse les autres pays à adhérer à ce projet. Al Sissi souhaite tirer le maximum de bénéfices politiques et économiques de la menace que fait peser Daesh sur les monarchies du Golfe. Et celles-ci sont effectivement loin d’être rassurées surtout après les succès enregistrés par l’Etat Islamique sur les forces gouvernementales en Irak en Syrie, respectivement à Ramadi et Palmyre. La tension au Yémen qui ne descend pas est aussi un argument en faveur de l’accélération du processus.
Comme le prochain sommet de la Ligue arabe n’est prévu qu’en mars 2016 au Maroc, c’est à un comité tripartite composé du royaume, de l’Egypte et du Koweït qui est chargé de coordonner les positions des différents membres de l’organisation panarabe et surtout de dépasser les difficultés pouvant entraver la réalisation de l’objectif. D’autant que des médias de la région avancent des divergences entre le Caire et Doha sur le choix du quartier général de la future force conjointe. Le régime d’Al Sissi estime que le siège revient de droit à son pays alors que le Qatar s’y oppose.
Lors de la réunion du Caire, le Maroc était représenté par le général de division Mimoun Mansouri, le chef de la garde royale. L’Algérie qui s’oppose au projet a mandaté un civil pour assister aux rencontres. La force conjointe devrait être composée de plus de 40 000 soldats, répartis entre 500 à 1 000 éléments des armées de l’air, 5 000 pour la marine et 35 000 pour les forces terrestres.