Khalid Arazi travaille d’arrache-pied pour finaliser la mise en place de son projet, qui n’est pas des moindres, lequel lui a d'ailleurs valu l'attention de France 24. Professeur de tennis et frère ainé du célèbre tennisman marocain Hicham Arazi, il est définitivement rentré au Maroc après 37 ans de vie en France et veut faire profiter de ses connaissances aux enfants de la campagne et repérer de nouveaux talents. «Je me suis installé ici à Talamt au mois d’août [2014,ndlr]», indique à Yabiladi l’ex-MRE qui travaille sur le projet avec sa femme.
«Physiquement, ces enfants ont du talent»
Pourtant à son retour au pays natal, ce passionné de tennis ne s’attendait pas à lancer une telle initiative, en tout cas pas de sitôt. Tout commence lorsqu'un de ces après-midis, il invite les trois enfants de ses voisins à une petite partie de tennis pour s’amuser. «Ça leur a tellement plu qu’ils en ont parlé à leur amis, qui nous ont rejoint les jours d’après. Nous nous sommes retrouvés à 15 environ», raconte M. Arazi. C’est ainsi que l’idée lui est venue. Disposant d’un terrain de tennis démontable offert à son association en France par la Ligue de Normandie, cet éducateur sportif de plus 25 ans d’expérience a donc pensé à le mettre à la disposition des enfants de Talamt. A noter que cette commune rurale située dans la province de Taroudant regroupe cinq villages.
Khalid Arazi entend démocratiser, auprès de ces enfants, ce sport peu pratiqué dans le royaume et encore moins en milieu rural. De plus, «les enfants ici ne vont à l’école qu’une demi-journée chaque jour. Du coup, ils ont beaucoup de temps libre, mais n'ont parfois pas d'activités à la fois ludiques et instructives», explique le professeur de tennis, estimant que pratiquer le tennis leur permettra d’user de leur temps à bon escient. D’autant plus que «physiquement ils ont du talent, grâce à leur vie en région montagneuse. Quand je leur mets la raquette à la main, ça se passe bien», ajoute-t-il.
Un club dans les prochaines années
Pour l’instant, l’éducateur sportif se focalise sur Talamt, le temps de bien faire asseoir le projet. C’est par la suite qu’il verra comment s’étendre dans d’autres contrées. «Avant, nous allons créer une association marocaine avec l’objectif de devenir un club», pour être affilié à la fédération nationale et bénéficier du soutien financier.
A défaut d’avoir tout de suite l’aide de la fédération, M. Arazi a lancé une campagne de financement participatif qui lui donne entière satisfaction. La date limite est fixée à samedi prochain, mais l’homme a déjà récolté près de 2500 euros, au-delà des 2000 euros qu’il espérait avoir au départ. Cet argent «va me permettre de payer le transport pour faire venir le terrain [de tennis, ndlr] au Maroc, ainsi que les travaux nécessaires à la mise en place.», confie-il.
Le projet de Khalid Arazi est assez encourageant, surtout que le tennis marocain est en mauvaise posture depuis plusieurs années. Aujourd’hui, quand on parle de tennismen du royaume, on n’évoque que les anciennes gloires tels que Hicham Arazi, Karim Alami ou encore Younes El Aynaoui. Peut-être de nouveaux talents émergeront-ils des campagnes d’ici quelques années ?