Le Maroc en crise devient l'eldorado des marques de voitures de luxe

Les voitures de luxe Ferrari ont fait leur entrée sur le marché marocain le 26 septembre dernier, avec l’ouverture d’une concession à Casablanca. Troisième implantation en Afrique de Ferrari après l’Afrique du Sud et l’Egypte, le royaume rentre ainsi dans la très sélective liste des pays africains commercialisant la célèbre marque italienne. A noter qu’au niveau mondial, le Maroc arrive à la 61ème place.

D’après le directeur commercial et marketing de Ferrari, Enrico Galliera, la firme compte, entre autres, sur l’«économie en croissance», l’importante industrie touristique ainsi que la forte population de retraités étrangers, pour écouler ses véhicules sur le marché chérifien, rapporte le site Voitureaumaroc.com.

Actuellement, 70 à 100 Ferrari sont en circulation dans tout le Maroc. La marque présente un objectif de vente de «12 véhicules en 2014 et le double l’année suivante», indiquait à la presse lors du lancement Mehdi Tak-Tak, DG de Ferrari Maroc. A noter que pour obtenir l’un des modèles actuellement proposé sur le marché national, il faut compter entre 2,2 et 3 millions de dirhams.

Maserati bientôt sur le marché

En outre, la marque italienne de luxe Maserati devrait être mis sur le marché marocain très bientôt. En effet, la Somed, via sa filiale Société de développement automobile, en a décroché, en mai dernier, le contrat d’import et de commercialisation.

Afin de maximiser ses ventes, Maserati a choisi une stratégie différente de ses concurrents. Il s’agit pour la marque de «descendre en gamme et toucher un public bien plus large», a expliqué le management de la Somed, soulignant que «les véhicules qui seront commercialisés se vendront à partir de 800.000 dirhams». A ces prix, le représentant de la marque italienne entend pourvoir écouler environ 250 véhicules chaque année.

Près de 150 Porsche vendues chaque année

Parmi les marques déjà bien implantées, Porsche connait de beaux jours. A l'échelle mondiale, la marque allemande a livré plus de 81 500 voitures neuves sur les 6 premiers mois de l’année, soit une hausse de 18% par rapport à la même période en 2012. Et le Maroc n’a pas fait exception. «Nous avons fait d’excellents mois au premier semestre», confie à Yabiladi une source au service Ventes chez Porsche Maroc, soulignant que «l’année 2013 est pourtant une année difficile dans le monde de l’automobile».

Après un certain ralenti au mois d’août et septembre dans le royaume «en raison des vacances et de la rentrée», justifie notre source, l’année devrait se terminer en beauté. Avec ses 150 véhicules en moyenne distribués dans tout le Maroc chaque année, la firme ne se dit pas effrayée par le nouvel entrant Ferrari. «Nous continuerons à travailler comme nous l’avons toujours fait pour nos clients. Nous n’essayerons pas de mettre des procédés particuliers, d’autant plus que Ferrari n’a l’intention de distribuer qu’une quinzaine de voitures par an», indique la même source.

D’autres marques de luxe présentes au Maroc réalisent également de bons résultats cette année. C'est le cas de Jaguar qui a terminé le premier semestre, avec une hausse de 14% de ses ventes mondiales.

Outre les voitures de luxe, certaines marques proposant des modèles haut de gamme sont également attirées par le marché marocain. C’est le cas de Jeep qui a fait son entrée effective au Maroc la semaine dernière. Représentée par le groupe Fiat Automobile Maroc, la célèbre marque américaine a ouvert une concession à Casablanca. Trois modèles seront disponibles : le Compass, le Wrangler (et Wrangler Unlimited) ainsi que le nouveau Cherokee dont les versions varient entre 478 000 dirhams et 678 000 dirhams.

Une clientèle dédiée très présente, en dépit de la crise

La plupart de ces marques de luxe et haut de gamme prétendent vouloir profiter des atouts économiques du Maroc pour écouler leurs produits. Mais cet afflux de nouvelles marques et les bons chiffres de ventes de celles qui sont déjà installées paraissent anachroniques dans un Maroc qui subi les contrecoups de la crise économique et financière. 

Face à la perte de pouvoir d'achat des populations modestes ainsi que de la classe moyenne, une minorité de riches affichent fièrement leur santé financière ostentatoire. Ainsi, de plus en plus de Ferrari, Jaguar, Porsche ou Maserati cotoient la "carrossa" tirée par une mule ou les nombreux triporteurs.