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Grand Angle

Maroc : Des chiens laissés pour morts au dispensaire animalier de Rabat

Depuis mercredi, des images choquantes diffusées sur les réseaux sociaux montrent les chiens du dispensaire animalier d’El Arjat retenus dans des conditions inhumaines. Ce centre mis en service pour les communes de Rabat, Salé et Témara s’avère un espace où les chiens errants qui y sont recueillis sont laissés pour morts.

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Photo d'illustration / DR.
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Des chiens chétifs, d’autres morts laissés à l’abandon dans les cages, ou encore des chiots affamés se nourrissant de charognes, c’est ce à quoi a laissé place le projet prometteur du dispensaire animalier d’El Arjat, initié par Rabat Aménagement pour recueillir les chiens errants de Rabat, Salé et Témara dans les meilleures conditions. Géré depuis quelques semaines par l’Association marocaine de la protection de la nature et des animaux (AMPANA), son état et surtout celui des canins qui y sont admis a fait interroger les conseillers communaux de l’Alliance de la fédération de gauche (AFG). Conseiller municipal à la ville de Rabat, Omar Hayani a partagé des images et des vidéos choquantes illustrant la situation.

Selon l’élu AFG, l’association gestionnaire du dispensaire a été nouvellement créée et «n’a jamais été connue pour avoir une activité auparavant». Le centre abrite des chiens errants, recueillis en attente de vaccination, de stérilisation et de retour dans leurs lieux d’origine, comme le recommande l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce principe consiste à recueillir les chiens, à les admettre dans des centres dédiés pour les vacciner et les stériliser, afin d’éviter leur reproduction, puis de les relâcher au même endroit de capture. Leur non-reproduction après la castration devrait permettre leur disparition.

Au niveau local, les conseillers de l’AFG ont «précédemment salué cette initiative», lors de la séance de discussion, mais ils se sont demandés «pourquoi la gestion du dispensaire avait été confiée à une association totalement inconnue» et dont aucune fiche n’a été présentée, a ajouté Omar Hayani. D’après le conseiller, la réponse de la présidente du conseil de la ville a été que «l’association est présidée par le directeur régional de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et compte parmi ses membres des médecins des directions sanitaires des trois communes».

Or, à travers les photos et vidéos que l’élu dit avoir reçues, «il est évident que l’association a mal géré le dispensaire, laissant des chiens sans nourriture, certains mourants à l’air libre et d’autres se nourrissant de charognes». «Nous exigeons que tous les responsables de cette catastrophe rendent des comptes», a dénoncé Omar Hayani.

Une gestion «au-dessus de tout clientélisme»

En février dernier, les villes de Rabat, de Salé et de Témara ont signé une convention avec l’Association marocaine de la protection de la nature et des animaux, sur proposition de la Wilaya de Rabat. L’accord prévoit que l’instance bénéficie d’un montant de douze millions de dirhams sur trois ans, en échange de la gestion du dispensaire animalier, de la vaccination et de la stérilisation des chiens errants.

Le conseil de la ville de Rabat a approuvé la proposition à la majorité, dans sa séance du 7 février, actant ainsi la convention de partenariat pour la gestion du centre. Le conseil a indiqué, à cette occasion, que «les normes internationales de protection des animaux, de la stérilisation, du traitement des parasites et de la rage» seraient respectées avec une nouvelle approche.

La mairesse de Rabat, Asmaa Rhlalou, a alors qualifié le dispensaire de «merveilleux» espace «s’étendant sur un hectare» et géré pas «une association de spécialistes», créée justement pour assurer le fonctionnement de ce centre. La responsable s’est félicitée de cette action «très positive, d’autant que c’est à des spécialistes du domaine que les choses sont confiées, au-dessus de tout clientélisme».

Contactée par Médias24 au sujet des récentes images, la mairesse a soutenu qu’il s’agissait d’un dispensaire régional et non municipal, qui ne relèverait donc pas de ses attributions. Par ailleurs, elle a insisté sur la nécessité de s’assurer de l’authenticité ces images. «Cela m’étonnerait que de telles images soient réelles», s’est-elle défendue.

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