La marine marocaine «empêchait», jeudi, le navire pour l'avortement de l’ONG néerlandaise Women on waves «d'entrer dans le port de Smir , où l'équipage entendait proposer cet acte médical qui reste illégal dans le royaume», a annoncé à l'AFP un responsable du projet. «Ils ont fermé le port. Nous pouvons voir un navire de guerre à l'entrée, a affirmé à la même source Gunilla Kleiverga, une gynécologue qui se trouve à bord du bateau, joint par téléphone.
Au port de Smir, une source nous confirme que le bateau n'a pas pu accoster parce que les autorités l'en ont «empêché ». Vers 12h, le capitaine du port, Miguel Gonzales, nous a confirmé la présence des «autorités, la gendarmerie et la police sur le port». Il est ensuite resté injoignable.
Pour rappel, l’ONG néerlandaise Women on waves, invitée par le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles [Mali] veut lancer une opération d’arrêts volontaires de grossesses sont prévues dans les eaux internationales, au large du Maroc. Elle est censée accoster ce jeudi au port de Smir [près de Tétouan et au sud de la Sebta] vers 13h00 GMT.
Le ministère de la Santé a exigé l’application de la loi
Dans un communiqué rendu public mercredi 3 octobre et rapporté par Le Matin, le ministère de la santé disait n’avoir «jamais été informé» de cette action, ni donner son autorisation. A cet effet, la tutelle, en tant que «premier responsable de la santé des citoyens et du système de santé, secteurs public et privé confondus a exigé l’application de la loi 10-94 relative à l’exercice de la médecine dans le secteur privé, dont le décret d’application fixe les conditions et la procédure d’autorisation exceptionnelle provisoire au profit de médecins étrangers pour leur permettre d’exercer, pour une période bien déterminée. Et ce, uniquement lorsque leur spécialité est inexistante au Maroc et que leur intervention répond à un besoin des malades et présente un intérêt scientifique ou thérapeutique, après avis du Conseil national de l’Ordre national des médecins.
Les autorités semblent donc décidées à empêcher l’opération d’avortement volontaire de Women on waves, alors que la coordination de l’action au Maroc, Ibtissam Lachgar de l’ONG Mali, se disait certaine qu’elle aurait lieu. Women on waves assure «[travailler] à un plan alternatif».