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Breve

Huelva : Caixabank refuse d’enquêter sur la fraude à l’assurance visant des saisonnières marocaines

Publié
Ph. La Mar de Onuba
Temps de lecture: 2'

Accusée de fraude à l’assurance visant des saisonnières marocaines à Huelva (Espagne), entre 2013 et 2019, Caixabank se refuse à toute enquête sur les faits, sous prétexte que «les victimes ne l’ont pas signalés». Pendant six ans, la banque a facturé aux travailleuses agricoles concernées des assurances non sollicitées, «sans fournir de factures ou d’informations sur les prestations prétendument contractées». L’établissement a fui ses responsabilités, sous couvert de l’échéance du délai de dépôt des réclamations, a révélé mardi La Mar de Onuba.

Le média espagnol a révélé la fraude en juin dernier, tout en soulignant que depuis la crise sanitaire de 2020, les usages incriminés n’ont pas repris. Pour sa part, «l’entité bancaire considère que les témoignages et documents révélés par La Mar de Onuba ne constituent pas un récit d’événements sur lesquels il est nécessaire d’enquêter, faute de plaintes ou de réclamations des victimes de détournement», écrit la source. Sous couvert de «prime d’assurance» jamais demandée par les travailleuses, les sommes prélevées automatiquement auprès de chacune ont représenté «plus de 10% du salaire touché au cours des quelques mois de séjour annuel en Espagne», soit l’équivalent d’«entre 70 et 200 euros par an».

«Malgré la gravité des faits révélés par ce magazine, Caixabank n’envisage même pas une enquête pour savoir si l’un de ses bureaux a concocté toute une opération frauduleuse», a commenté le média. Ce dernier a ironisé que le groupe bancaire «reconnaît s’être renseigné afin de pouvoir répondre aux questions de La Mar de Onuba» mais qu’il était «à court d’arguments» pour expliquer les faits. La rédaction du magazine indique avoir été contactée par l’établissement, qui «soutient ne "pas encore" avoir trouvé la documentation lui permettant de prouver que toutes les normes légales et déontologiques exigées des compagnies d’assurance ont été respectées, durant les sept années où les travailleuses ont vu comment une succursale de Caixa a conservé systématiquement une partie de leur salaire».

La plupart des victimes ne parlent pas l’espagnol. Dès leur arrivée à Huelva, ces frais d’assurance ont été ponctionnés sur leur salaire, sous forme de prestations «santé» et «rapatriement» figurant sur le livret d’épargne, sans concertation préalable ni explications sur le contenu des documents signés en agence bancaire. Selon les témoignages des ouvrières concernées, certaines auraient été informées que «ces prestations étaient obligatoires». Après avoir réclamé la restitution des sommes prélevées, d’autres ont essuyé un refus auprès de la banque, qui aurait soutenu que ces opérations entraient dans le cadre d’un contrat direct avec l’employeur.

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