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Interview

Chari, l’application marocaine qui vise l’Afrique francophone [Interview]

Fondée en 2020 à Casablanca, l’application de commerce en ligne Chari a rapidement réussi à convaincre des milliers de petites épiceries marocaines. Ce succès, qui lui a permis de s’étendre début 2022 en Tunisie, lui offre maintenant une place en Côte d’Ivoire avec l’acquisition de Diago. Ismael Belkhayat, co-fondateur et président directeur général de Chari, présente son application, qui ambitionne de conquérir l’Afrique francophone.

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Isamel Belkhayat, co-fondateur de Chari. / DR
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Ce vendredi, la startup marocaine Chari annonce l’acquisition de 100% des parts de Diago, une application ivoirienne de mise en relation entre boutiques de proximité et producteurs/importateurs de biens de grande consommation. Ses fondateurs, Ali Ouattara et Amidou Diarra, resteront respectivement CEO et COO et s’occuperont de l’expansion nationale de leur activité, avant de l’étendre à d’autres pays subsahariens.

«Le secret d’une expansion réussie réside dans la mise en place d’une équipe locale qui maitrise les dynamiques de son marché», indique, suite à cette acquisition, Ismael Belkhayat, co-fondateur et président directeur général de Chari. Dans un entretien accordé à Yabiladi, le Marocain de 38 ans présente sa startup et ses projets d’expansion sur le continent africain.

En quelques mots, qu’est-ce que propose Chari.ma ?

Chari est une application pour les commerces de proximité, les épiceries, qui leur permet de commander en quelques clics l’ensemble des produits dont ils ont besoin et se faire livrer en moins de 24 heures. Elle permet de trouver sur une seule application l’ensemble des produits du marché, c’est un «one stop shop».

L’application offre aussi la livraison gratuite et elle permet de garantir, si besoin, les retours des produits. Chari propose les produits aux prix du marché et offre des services additionnels pour les épiceries clientes, comme des factures, du tracking sur l’origine des produits, ou encore l’heure de livraison.

Vous avez réussi plusieurs levées de fonds depuis le début du projet. Quel est le plan de développement ?

Nous avons déjà réussi à démontrer que le service était très apprécié par les utilisateurs au Maroc. Aujourd’hui, c’est plus de 10 000 épiceries qui sont actives sur Chari, avec plus de 4 commandes par mois par utilisateur. L’objectif maintenant est de dupliquer ce qu’on a fait au Maroc sur différents pays africains francophone.

Pour l’instant, l’Afrique reste notre terrain de jeux, car c’est vraiment là qu’il y a les petites épiceries, mais nous sommes toujours ouverts à toutes les opportunités qui se présentent à nous. Ce que nous souhaitons, c’est atteindre une taille suffisamment importante pour atteindre ce qui se fait dans d’autres pays, sur d’autres continents.

La scability (passage à l’échelle) est important pour ce type de projet. La récente acquisition de Diago en Côte d’Ivoire est-elle le prélude à d’autres acquisitions en Afrique ?

Notre ambition est justement de continuer à fédérer autour de nous les jeunes entrepreneurs ambitieux des pays africains francophones et de leur apporter du savoir faire, de la technologie, des moyens, pour constituer le leader panafricain francophone du service de livraison et financier.

L’idée est de se concentrer sur la francophonie pour une raison simple : les habitudes de consommation se ressemblent beaucoup dans tous les pays francophones en Afrique. Nous retrouvons par exemple les mêmes fournisseurs à travers les pays francophones parce qu'ils sont responsables de cette région construite autour de la francophonie.

Par ailleurs, parmi nos investisseurs, il y a le groupe français Orange qui a une forte présence en Afrique francophone. Nous profitons justement de cette présence parce qu’ils peuvent partager leur réseau avec nous.

Quelles ont été les éléments qui vous ont convaincus pour l’acquisition de Diago ?

Chez Diago, ce sont des jeunes dynamiques, ambitieux, plein de bonne volonté. Ils veulent réussir, mais ont besoin de moyens, de technologie et de savoir faire, ce que nous pouvons leur apporter. Ils ont une bonne culture, qui est complémentaire à la nôtre.

Ils ont besoin de nous pour se développer, comme nous avons besoin d’eux. Nous continuons à chercher des gens comme eux, pour se soutenir mutuellement.

Vous êtes aux commandes de Chari avec votre femme. Comment vous vous répartissez les rôles ?

Dans l’entreprise, on se sépare les rôles de manière à ce que chacun ait son champ d’opération bien défini et on ne se mélange pas les rôles. Moi, je suis sur tout ce qui touche à la stratégie, au développement. Je traite aussi des relations avec les investisseurs. Mon épouse s’occupe des opérations quotidiennes de Chari, du fonctionnement et de l’organisation de l’entreprise.

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