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Grand Angle

Nabil Brouz : Le Maroc, une aventure entrepreneuriale

Ce Franco-marocain est retourné dans le pays de ses parents pour se lancer dans une niche : les loisirs.

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«On a beau être natif de France, on a un sang méditerranéen», estime Nabil Brouz.
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Partir à l’aventure et, dans une moindre mesure, fuir l’atmosphère parfois morose de la France. C’est ce que souhaitait Nabil Brouz, ce natif de France originaire de Montbéliard (Bourgogne-Franche-Comté), lorsqu’il a décidé de s’installer à Casablanca en décembre 2010. Alors qu’il travaille dans le secteur de la banque et la gestion de patrimoine, lui et sa femme – une Marocaine venue étudier en France – soulèvent la question d’un éventuel départ vers «le pays de ses parents».

«Je l’ai vécu plus ou moins comme une expatriation facile parce qu’il y a les origines, la langue, hamdoulah. A la base, mon projet était flou. Je venais régulièrement au Maroc pour les vacances, mais le Maroc des vacances, ce n’est pas celui du quotidien. Ce que je voulais, c’était découvrir ce pays d’une autre manière», dit-il. Lui qui opte dans un premier temps pour le salariat se réapproprie peu à peu «les codes locaux, la manière de vivre, l’administration» et commence à voir plus large.

«Des pistes de réflexions encore viables»

Hormis son cabinet d’assurance marocain, aujourd’hui installé, Nabil Brouz veut investir dans un autre domaine ; celui des loisirs. Avec un ami qui a importé la tendance du «foot soccer», ils ont acquis cinq terrains à Mohammédia. Le concept : «Louer des terrains à l’heure sur lesquels on a construit des terrains de football pour des matchs à 5 contre 5.» Ce quadra entend bien profiter des opportunités qu’offre le Maroc : «En France, les loisirs et les espaces verts, ce n’est pas ce qu’il manque. En revanche, ici, le foncier n’est pas exploité de la même manière ; il se tourne surtout vers l’immobilier. Il y a quelques pistes de réflexions qui sont encore viables au Maroc, en l’occurrence les loisirs avec un aspect social.»

Cette volonté d’entreprendre dans son pays d’origine va de pair avec celle de se le réapproprier : «On a beau être natif de France, on a un sang méditerranéen. Je me sens beaucoup mieux chez moi au Maroc que je me sentais bien chez moi en France. Même si je ne l’ai pas forcément subi, le racisme est parfois lourd à supporter, notamment les regards qui sont portés sur vous. Votre réussite pas toujours licite ; il y a toujours un doute sur la manière dont vous avez réussi. Il faut faire vos preuves deux fois plus que les autres.» Pour autant, Nabil Brouz ne veut pas renier son pays : «La France m’a donné des valeurs, une instruction et une éducation basée sur l’égalité des chances.» En théorie, seulement, estime-t-il : «Dans la pratique, cette égalité est biaisée.»

Du Maroc, il parle allègrement du «soleil, cette ambiance marocaine», mais déplore toutefois certains comportements : «Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est le manque de civisme. Je ne comprends pas ces gens qui jettent leurs ordures par la fenêtre de leur voiture, ce manque de respect de l’environnement, des infrastructures, des installations publiques. Au Maroc, il n’y a pas de notion de bien commun ; ce n’est pas encore entré dans les mœurs», observe Nabil Brouz, déplorant une «approche attentiste» des Marocains. Mais qu’importe, l’entrepreneur le dit et le répète : «Je me sens beaucoup mieux ici qu’en France.»

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