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CAN 2006: La montagne a accouché d’une souris !


Quelles sont les leçons à tirer de l’échec de la campagne égyptienne de ce mois de janvier 2006 ? Il paraît difficile pour certains de comprendre le pourquoi du comment de la déroute d’une équipe qui semblait tellement prometteuse sur le papier, mais stérile lors de ses trois sorties en Coupe d’Afrique des Nations.

En bien, l’Equipe Nationale est tout simplement entrée dans une spirale négative, depuis l’attribution du Mondial 2010 à l’Afrique du Sud et le match nul de Naïrobi, qui a abouti à l’élimination de la course au Mondial allemand de l’été prochain.

Le problème est que l’amour parfois exacerbé des Marocains pour leur équipe nationale les aveugle en certaines circonstances. Ce sont les résultats positifs qui entraînent souvent dans leurs sillages des périodes d’euphorie et de gloire.

Lorsque le doute s’installe dans les esprits, des dirigeants comme des joueurs qui forment l’ossature d’un groupe, alors il faut s’attendre à la démobilisation générale dès le premier revers de fortune.

Et c’est exactement ce qui s’est passé. Les Lions de l’Atlas avaient tout misé sur leurs deux premières rencontres face à la Côte d’Ivoire et l’Egypte, pays organisateur de la compétition. Or, la défaite face aux Eléphants de la Côte d’Ivoire finissait d’enfoncer le clou d’une équipe laissée en proie au doute par des instances fédérales nationales à mille lieues de se montrer à la hauteur de la mission qui leur incombe.

Désinformation autour de la démission déposée de M. Aouzal et Ammour qui ont effectué une « valse des pantins » au goût douteux. Je pars aujourd’hui, je reviens après-demain, une affaire Troussier qui a démontré l’incompétence des signataires de ce contrat bidon, une perte de temps évidemment préjudiciable à la sereine préparation des Lions de l’Atlas.

Ni accessit, ni satisfecit ! L’équipe nationale est tout simplement à l’image de ses dirigeants actuel, mièvre. Des matches amicaux qui se jouent en France (contre le Cameroun), comme si nous ne pouvions offrir la garantie de stades marocains à la pelouse bien entretenue et sécurisés (invasions répétées du terrain à Marrakedh contre le Zimbabwe), un hymne national obsolète pour accueillir les Congolais à Rabat, deux numéros 18 distribués à Chippo et Aboucherouane, des maillots à changer au dernier moment par nos représentants... Toute démonstration de force se prépare sur le long terme, plus de place à l’improvisation. Une équipe nationale qui se respecte et qui compte se faire respecter hors de ses frontières doit impérativement essayer de donner une image conquérante, voire intraitable d’elle-même. Souvenez-vous, il y a quelques mois, le Brésil s’est imposé huit à zéro face à l’équipe des Emirats Arabes Unis qui les avaient gentiment invité à disputer un match « amical ».

Un esprit de gagneur, et une réputation de battant se dessinent avec le temps, sans jamais se montrer sentimental ou laxiste. Des lendemains glorieux pourraient sourire à nos Lions de l’Atlas si les dirigeants de la fédération et le staff technique travaillent de concert pour offrir des conditions de travail avantageuses à nos joueurs, qui eux, ne doivent plus considérer leurs sélections que comme un faire-valoir personnel.

Les joueurs professionnels marocains doivent s’accrocher pour jouer dans leurs clubs respectifs et disposer d’un temps de jeu suffisant à les mettre en condition de briller également lors de leurs prochaines opportunités de défendre les couleurs nationales.

Encadrer l’équipe nationale est un travail à temps plein et ne doit plus être considéré comme une sinécure destinée à faire reluire certains patronymes, usurpateurs qu’ils sont, d’éminentes fonctions et de postes immérités. Quand nous aurons compris cela, nous serons enfin des professionnels à part entière pouvant légitimement aspirer à réaliser, ensemble, de grandes choses. Ceux qui ne sont pas près à mettre la main à la patte feraient donc mieux d’aller vaquer à des occupations moins prestigieuses.

En espérant que ce modeste écrit aura contribué à l’éveil des consciences et à la définition de la notion de responsabilité partagée, apprenons donc à préparer les grandes échéances avec plus d’application et cœur à l’ouvrage.

Si les bonnes personnes sont affectées aux postes de décision, alors l’avenir ne pourra être que plus radieux.

Prêtons donc une attention particulière à l’ensemble de la pyramide régissant les intérêts des Lions de l’Atlas pour que nos esprits cessent de vivre dans la nostalgie des gloires passées.

Khalid DOUMOU
Source: L'opinion

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