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Judo-Adil Belgaïd : c’est toujours la forme !

Adil Belgaïd ne peut se reposer sur ses laurriers. Au contraire, il est décidément bien insatiable. Et fait toujours montre d’un appetit jamais démenti pour la compétition, tout en planifiant une retraite sportive dédiée à assurer à la relève les meilleures conditions de réussite.

Au cours de sa riche carrière, Adil Belgaïd a connu tous les honneurs: médailles, titres nationaux et continentaux, victoires à l’international… Un palmarès qu’il serait fastidieux d’énumérer. Il n’a peut-être pas rencontré le succès qui aurait du être le sien aux Jeux Olympiques et cela lui reste un peu au fond de la gorge. Mais on ne refait pas l’Histoire. Néanmoins, le toujours jeune Belgaïd, loin de se confiner dans une retraite sportive amplement méritée, montre encore un appétit vorace pour la compétition. Ce qui constitue un bel exemple pour les futurs champions, qui voient en lui le modèle à suivre. Et, pour concrétiser un peu plus cela le septuple champion d’Afrique a eu l’idée de réaliser un Complexe sportif à Sala Al Jadida où les jeunes peuvent pratiquer leur sport favori, avec, de temps à autre, des séances dirigées par le grand champion qu’est Adil.

Le complexe en lui-même est un véritable petit bijou architectural doublé d’installations et de matériels sportifs haut de gamme qui n’ont rien à envier aux plus grands clubs étrangers. Tout a été pensé pour que les sportifs et les jeunes de Sala Al Jadida, mais aussi de la capitale, puissent se sentir dans les meilleures conditions en franchissant le seuil du complexe. Un tatami, bien sûr, une salle de gymnastique, mais aussi une bibliothèque, une salle d'informatique, un espace réservé aux expositions et une salle des fêtes. Le Belgaform, puisque c’est le nom qu’il porte, entend faire une action intégrée auprès de la jeunesse. Adil, que nous avons rencontré récemment à Rabat, croit dur comme fer que la véritable richesse de son pays réside dans le facteur humain, notamment dans la jeunesse. «Si on leur donne tous les moyens de s’épanouir, nos jeunes sont capables de faire des miracles et de ne plus tourner le dos –du moins pour certains – à leur pays», dit-il de sa voix douce, mais dans laquelle on sent la fermeté des gens qui ont foi en ce qu’ils font.

C’est d’ailleurs ce facteur qui l’a poussé à jeter toutes ses billes –et même plus - dans ce projet qu’il a longuement caressé et chéri avant de pouvoir le mettre à exécution. Un pari qui peut, de prime abord, sembler un peu fou. Mais qui pour le champion représente un autre défi à relever. Une manière pour lui de rester dans le monde de la compétition et de transmettre son expérience aux champions en herbe. Car, en effet, il est conscient qu’il se lance là dans un combat d’un genre nouveau et dont le succès dépend d’une concentration, d’une organisation, mais aussi d’une vision à long terme sans faille. Les cotisations sont variables selon les revenus des adhérents ou de leurs parents. Les plus modestes sont parrainés par des sportifs de haut niveau nationaux et internationaux. Et, à défaut, c’est le Belgaform qui les prend en charge. Une véritable Maison de Jeunes «5 étoiles», qu’il entend par la suite étendre à Casablanca et Oujda. A côté de cela, Adil, qui réside dans l’Est de la France, essaie d’apporter sa pierre à la mise en action de petites actions de coopération entre la commune où il réside (Wappy) et la région dont il est originaire. C’est ainsi qu’il est venu dernièrement au pays en compagnie du maire de cette commune voisine de la ville de Metz pour prospecter tout ce qu’il est possible de faire au Maroc. Et lorsqu’on lui demande si le tatami ne lui manque pas, il a un regard étonné, voire agacé. «Je n’ai jamais quitté le tatami pour qu’il me manque. Tout ce qu’il y a, c’est qu’après les Jeux Olympiques d’Athènes où j’ai raté de peu la quatrième place, j’ai décidé de prendre un petit congé sabbatique, tout en continuant à m’entraîner aussi régulièrement qu’auparavant». Le ton est donné. Cet homme n’est pas encore prêt à décrocher et, comme il le dit lui-même, «tant que j’aurai la +pêche+, rien ne me fera abandonner le combat. Ce n’est pas uniquement une question d’âge, mais de motivation, d’hygiène de vie et de rigueur». Et c’est sur le tapis que la décision se prendra. Gageons qu’avec un champion de la trempe de Belgaïd, le moment de décrocher n’est pas pour demain.

Bachir HAJJAJ
Source : Aujourd'hui le Maroc

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