Vols dans une résidence royale à Rabat

Deux dossiers, celui du Palais royal d’Agadir et celui de Marrakech sont déjà entre les mains de la Justice (cf. www.leconomiste.com). Mais une autre affaire vient d’éclater au grand jour. Il s’agit de vol d’objets précieux dans une résidence royale à Rabat. Cela fait un mois que la BNPJ s’est saisie de l’affaire. Mais les premières arrestations ne sont intervenues que la semaine dernière. “Dix personnes ont été arrêtées dans une affaire de vol d’objets précieux dans une résidence du Roi Mohammed VI à Rabat”, indique une source judiciaire. Au cours de l’enquête policière, un certain Jamal Hammachi, également détenu, cite les noms de plusieurs personnes qui lui ont acheté quelques-uns des objets subtilisés dans la résidence royale. Parmi les noms cités par Hammachi, Fadel Iraki, propriétaire d’une société d’assurance et principal actionnaire de deux publications hebdomadaires, Le Journal Hebdo et Assahifa.

Les agents de la BNPJ se déplacent jeudi 22 septembre vers 6 heures du matin au domicile de l’Iraki. Ils demandent à l’intéressé s’il détient des verres en cristal portant le monogramme du défunt roi Hassan II “H II”. “Oui, leur répond, Iraki”. Ils décident d’entrer sans pour autant signaler à l’intéressé s’ils disposent ou non d’un mandat de perquisition signé par le procureur. Une fois dans le domicile de l’Iraki, les agents de la BNPJ saisissent 138 verres en cristal et quelques carafes d’eau portant le monogramme de Hassan II. Ils demandent à l’intéressé de les suivre au poste pour recueillir ses déclarations. Iraki s’exécute et les accompagne dans les locaux de la BNPJ à Casablanca vers 6 heures et quart. Une fois dans les locaux, les agents interrogent Iraki sur l’origine de ces objets. “Je les ai achetés chez un brocanteur à Rabat, été 2004. J’ai continué à en acheter durant 3 mois. Ces verres et carafes d’eau portant le monogramme du défunt roi Hassan II sont sur le marché depuis 3 ans”, répond Iraki.

L’interrogatoire dure 45 minutes environ et le prévenu attend une heure pour que les agents chargés d’écrire la déposition et le procès-verbal arrivent vers 8h45 minutes. Les agents demandent à Iraki de leur communiquer son numéro de téléphone portable pour qu’ils puissent le contacter en cas de besoin et le laissent partir vers 10h30 du matin.

Par ailleurs, l’enquête a révélé que c’est un chef magasinier de la résidence royale qui alimentait le marché d’objets volés dans son lieu de travail. Le butin était transféré dans un dépôt à Témara, attendant de trouver un acquéreur.

Les agents de la BNPJ ont pu saisir près de 350 verres en cristal, une centaine de bols et d’assiettes et quelques carafes d’eau.
Pour l’heure, l’enquête policière suit son cours et seul le procureur décidera quelles seront les personnes qui seront traduites devant la Justice en tant que voleurs, receleurs ou simples témoins.

Naoufal BELGHAZI
Source : L'Economiste