Santé : Grippe aviaire, le Maroc n’est pas à l’abri

Selon les experts de l’OMS “ une grave pandémie de grippe nous attend à court terme. ” Deux éléments justifient cette crainte. En premier lieu, le virus de la grippe aviaire, qui n’est toujours pas éradiqué. “ Les cas de grippe aviaire recensés en Asie récemment ont réveillé l’inquiétude liée à la survenue potentielle d’une pandémie. ”

Alors, qu’est-ce que la grippe Aviaire ? “ C’est une souche du virus grippal, une maladie infectieuse affectant les oiseaux mais qui peut se transmettre à l’Homme. ”. Les dernières statistiques affichent un nombre de 50 décès suite à la grippe aviaire, contractée auprès de poulets ou de canards, depuis l’apparition du virus, il y a plus d’un an. “ La pandémie de grippe aviaire peut frapper demain ou dans 6 mois, comme dans 5 ou 10 ans. ”, avancent les experts. Aussi, les autorités sanitaires ont-elles pour mission de se préparer à combattre la pandémie dès qu’elle pointe du nez.

Dans cette optique, le ministère de la Santé, emboîtant le pas à quelque 150 pays à travers le monde, a désigné un groupe de travail, au sein de l’Institut National d’Hygiène, avec mission d’effectuer une surveillance et un contrôle microbiologique et toxicologique réguliers de la qualité des produits de consommation (aliments, eaux de boisson, eaux de sources, épandage des pesticides, etc.) en vue de préparer un plan d’attaque en cas d’une éventuelle survenue d’une pandémie mondiale de grippe aviaire. Il faut préciser qu’une bonne préparation sous-entend la capacité de traiter tous les patients qui seront atteints de grippe en cas de pandémie, soit environ 25% de la population, et ce en utilisant les traitements anti-viraux (dans l’attente du vaccin). Les gouvernements des pays et autorités responsables sont donc appelés à constituer des stocks suffisants de médicaments, dans l’attente de la possibilité d’une vaccination spécifique à la pandémie. Dans cette optique, l’OMS encourage toutes les instances sanitaires dans le monde à se préparer en se dotant d’un plan d’action pour agir en cas de pandémie. “ Le Pandemic planning ”, ou plan d’action s’articule autour de trois axes majeurs. En premier, la surveillance épidémiologique. Celle-ci est principalement virologique dans le but d’identifier le plus tôt possible la souche virale responsable de cette pandémie et de prendre les mesures nécessaires à son éradication. Elle peut être clinique afin de diagnostiquer rapidement une recrudescence importante et inhabituelle de cas de grippe, signe de début d’une pandémie éventuelle. ”

Les programmes de vaccination représentent un axe important du plan d’action en question, mais ceci n’est possible qu’une fois la souche identifiée et le vaccin synthétisé, environ 6 mois après l’apparition des premiers cas).

Le stockage stratégique d’anti-viraux, qui constituent la seule option médicale permettant de diminuer la mortalité et la morbidité en attendant la production d’un vaccin, est également recommandé par l’OMS. Tout comme l’organisation des unités de soins d’urgence et des services de soins intensifs doit également être envisagée. “ les unités de soins dites «froides» risquent en cas de pandémie, d’être submergées par les cas de grippe, et il s’agit d’adapter leur mode de fonctionnement à une situation de catastrophe ”
Selon Pr. Rajaâ Aouad, directrice de l’Institut national d’Hygiène, “ un bon programme comprend aussi l’implication de la population. Pour cela une grande sensibilisation quant à la propagation d’une telle pandémie doit être entreprise. Car c’est une responsabilité également à l’échelle individuelle de lutter contre la propagation de la maladie. Pour cela, la population doit être informée au mieux des gestes à mettre en œuvre et des risques encourus. ”

Source : La Nouvelle Tribune