Enlèvement des enfants de Khalid Skah : Un diplomate norvégien impliqué

« Un diplomate a conduit les enfants sur une petite distance pour les livrer à une personne de confiance désignée par leur mère, à qui la justice norvégienne a accordé la garde », a déclaré le lundi à l'AFP, une porte-parole du ministère norvégien des Affaires étrangères, Ragnhild Imerslund. Pour rappel, Selma, née en 1993, et Tarik, né en 1996, ont été enlevés dans la nuit du 18 au 19 juillet 2009. Depuis lors, leur père a toujours accusé l'ambassade de Norvège à Rabat d'avoir « enlevé » ses enfants et d'avoir aidé leur mère Anne Cecilie Hopstock de nationalité norvégienne à les exfiltrer « illégalement » du territoire marocain.

« J'ai soutenu que l'Etat norvégien a été impliqué dans l'enlèvement de mes enfants, je suis content que ces faits soient révélés au grand jour. Cette annonce montre que j'ai toujours dit la vérité », a affirmé Khalid Skah, dans un entretien téléphonique depuis le Maroc, accordé au quotidien le plus diffusé en Norvège, « Verdens Gang – VG – ».

Le champion marocain a mis en cause, le ministre norvégien des Affaires étrangères, Jonas Gahr Store, qui selon lui, connaissait les détails de l’opération d’exfiltration de ses deux enfants. « Le ministre norvégien des Affaires étrangères est responsable, et cela doit avoir des conséquences pour lui. Il a enfreint la législation internationale, marocaine et norvégienne. Il est illégal d'envoyer des troupes spéciales pour kidnapper et faire sortir illégalement des enfants du Maroc », a ajouté d'après la même source, le champion olympique sur 10 000 m à Barcelone en 1992.

Le journal VG, a pour sa part révélé que deux officiers des forces spéciales norvégiennes, commandités par un ex-policier – la « personne de confiance » de Mme Hopstock – ont aidé les enfants à quitter le Maroc. Pourtant, même après avoir admis l’implication d’un de ses diplomates, le gouvernement norvégien tient encore le même discours. Il n’y a pas eu de complicité d'enlèvement ou d'exfiltration illégale, insiste t-il. « La vie des enfants avaient été menacée. Nous ne pouvions pas juste les relâcher dans la nature. Nous n'avons joué aucun rôle dans la fuite des enfants. Il s'agissait d'une action privée organisée par la mère des enfants malgré nos conseils. Nous souhaitions de notre côté trouver une solution politique et diplomatique », a ajouté Ragnhild Imerslund.

Joint le jeudi dernier par le tabloïd VG, le ministère norvégien des Affaires étrangères n’a pas souhaité commenté les faits. Celui de la Défense a déclaré ouvrir une enquête pour déterminer les responsables des éléments soupçonnés des services spéciaux.

Ibrahima Koné
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