Justice : Abdelkader Belliraj fait appel

La défense avait dix jours pour faire appel de la sentence selon son avocat, Me Taoufiq Idrissi. Le mis en cause, Abdelkader Belliraj pourra refuser s'il le souhaite, le recours déposé par son avocat car un nouveau procès pourrait aggraver la sentence. Toutefois, il serait difficile d’imaginer une peine encore plus lourde que la condamnation à perpétuité. Le Belgo-Marocain est soupçonné d'avoir dirigé une cellule islamiste et perpétré des meurtres en Belgique, ce qu’il nie en bloc. De même il rejette avoir introduit des armes au Maroc ou livré le Front islamique du Salut (FIS) algérien.

A la suite de la décision de la cour, les proches de Belliraj et de ses coaccusés avaient dénoncé la non « indépendance » de la justice marocaine. Me Idrissi est allé plus loin au moment de l’appel. « Nous regrettons le niveau de notre justice, où l'ingérence du pouvoir exécutif influence toujours les jugements », a-t-il déploré.

Le feuilleton Belliraj continuera donc puisque selon Me Idrissi, le parquet général, qui avait précédemment requis la peine de mort contre son client, a aussi fait appel. Dans le même sens, la défense des responsables politiques de partis notamment islamistes condamnés dans cette même affaire, a elle aussi fait appel.

Les dossiers sur les activités de Belliraj dans son pays d’adoption, notamment les six meurtres dont il est accusé, sont toujours à l’instruction d’après l’agence de presse Belga. Mais vu qu’on ne peut condamner une personne deux fois pour les mêmes faits, l’Etat belge attendait donc une copie conforme de la condamnation à la réclusion à perpétuité avant de se prononcer. Cette attente risque de prendre plus de temps que prévu.

Ibrahima Koné
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