Menu

Canada: Saïd Namouh n'obtient pas gain de cause


Le procès de Saïd Namouh qui s'est ouvert depuis le 2 février dernier au palais de justice de Montréal, a pris fin mercredi 10 juin, d'après une information de Radio-Canada (RC). Le juge a rejeté la requête de René Duval qui visait à invalider certains articles de la loi sur le terrorisme et acquitter ainsi son client.

En février, l'avocat de la défense, plaidait que les vidéos incriminées, assemblées et diffusées par son client ont toutes été faites à partir d'images déjà disponibles sur la toile. Ainsi René Duval affirmait que Saïd Namouh avait tous les droits de diffuser ces images. Selon lui, son client a été privé de sa liberté d'expression et de religion. Par ailleurs les conversations entre Namouh et son interlocuteur autrichien, Mohammed Mahmoud, condamné en mars 2008 en Autriche, sont qualifiées d'unilatérales par Duval. « Une simple manifestation d’intérêt n’équivaut pas à une conspiration. Il faut qu’il y ait une entente entre deux personnes », a souligné l’avocat, cité par La Presse canadienne. Pour autant, la défense n'a pas obtenue l'inconstitutionnalité de la loi sur le terrorisme. Le tribunal reste sur sa position, soutenant que la loi sur le terrorisme a pour objectif de limiter ses effets négatifs, et non de contrôler le discours.

La défense qui n'est pas satisfaite de la sentence de la cour compte faire appel. « On a des jugements qui sont complètement contradictoires en Ontario. À mon avis, ils sont de calibre comparable et la seule façon de résoudre ce problème, c'est que ça aille devant une cour d'appel et ça ira devant celle de la province de Québec », a déclaré Me René Duval cité par RC.

Le mis en cause, Saïd Namouh est Québécois d'origine marocaine. Il a été arrêté en septembre 2007, soupçonné de planifier des attentats terroristes en Allemagne et en Autriche. Les enquêteurs en crimes informatiques ont découvert des éléments de preuve dans son ordinateur, des dizaines de vidéos. Il aurait participé à « 1275 occasions à des groupes de discussion qui portaient sur différents sujets, comme le djihad » d'après ces enquêteurs. L’ordinateur contenait également des centaines de pages de transcriptions des sites de « chat » qui révélaient que l'accusé était un membre actif des forums sur le djihad. On lui reproche d'être membre du « Global islamic media front » (GIMF), qui serait un outil de propagande et de recrutement pour Al-Qaïda.

Dans sa plaidoirie, la défense a affirmé qu'il n'a pas été possible de démontrer avec précision, où et quand devait avoir lieu l'attentat dont on soupçonne son client. Le juge Claude Leblond rendra son jugement le 1er octobre prochain. En attendant, Saïd qui n'a toujours pas obtenu une liberté conditionnelle, reste en détention.

Ibrahima Koné
Copyright Yabiladi.com

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com