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Pélerinage à La Mecque: Pèlerins lorrains en quête d'avion

Arrivés dimanche à Baden-Baden, des Lorrains en partance pour la Mecque ont été bloqués 24 heures. Avant de prendre la route de Dusseldorf.

A l'aéroport de Karlsruhe - Baden-Baden (Allemagne), on n'y a pas cru quand en les voyant arriver dimanche. Avec leurs djellabas, leurs foulards... 200 personnes, quatre bus entiers de pèlerins français en partance pour La Mecque. Avec, parmi eux, une quinzaine de Nancéiens. « On s'est demandé ce qui se passait. Cela fait plus de deux ans qu'on n'a plus de vols pour Djedda ou Médine », précise-t-on du côté de l'aéroport. Il a pourtant fallu se rendre à l'évidence. Les musulmans étaient bel et bien là. Dans le hall de départ, prêts à partir pour le hadj, le pèlerinage d'un mois à la Mecque que tout Musulman doit faire un jour dans sa vie et dont le coût moyen est estimé à près de 3.000 €.

« En Lorraine, tous les ans, une centaine de personnes se rendent à la Mecque (NDLR : 22.000 Français en tout) », souligne Amin Nedji, le président régional du CFCM (Conseil français du culte musulman), « La plupart du temps, ils décollent de Mulhouse, de Lyon ou de l'Allemagne ». Les Nancéiens avaient donc choisi Baden-Baden. En deux étapes. « Il y a eu des problèmes pour obtenir les visas auprès du Consulat d'Arabie Saoudite à Paris », affirme Ahmed Laghli, un proche, « Alors, les gens sont partis en deux groupes ». Le premier, il y a une dizaine de jours. Le second (treize unités), qui comportait vraisemblablement d'autres Lorrains, espéraient bien décoller dimanche.


« Aucun avion prévu »

Confiants, les Nancéiens et les autres passagers français sont donc arrivés dans l'après-midi. Et là, stupeur. Renseignements pris, ils découvrent qu'aucun vol ne les attend. « On n'était au courant de rien », précisait-on hier à l'aéroport de Baden-Baden, « Il y a visiblement eu une mauvaise information. Aucun avion n'était prévu ». Pas un cas isolé. Hier matin, à Lyon, près de 300 pèlerins ont vécu la même mésaventure. AMC Aviation, une compagnie égyptienne possédant deux Boeing, n'était pas au rendez-vous. Samedi déjà, à l'Europort de Mulhouse, 250 passagers d'AMC étaient restés une dizaine d'heures avant de pouvoir s'envoler.

Abdel Nahass, dont le père est parti avec les pèlerins nancéiens emmenés par Allal Boutouba, l'imam nancéien du Haut-du-Lièvre, témoigne en consultant un prospectus : « Là, il est question d'une compagnie saoudienne. Mais, comme tous les ans, il y a eu des problèmes ». Des problèmes mais pas d'avion. Les voyageurs ont dû se rendre à l'évidence. Pas question de décoller de Baden-Baden. A moins de dénicher un tapis volant...


Camping dans... le hall d'arrivée

Certains ont pu prévenir leurs familles, mais restaient injoignables sur leurs portables. « Réseau occupé ». Ils ont finalement dû se résoudre à s'installer sur place et à passer tant bien que mal la nuit dans, comble d'ironie, le hall des arrivées. « Il n'y avait pas d'autres solutions », précisaient après-midi les officiels, « On a fait ce qu'on a pu ». L'attente fut longue. Avant le dénouement survenu en début d'après-midi.

« Comme il était évident qu'ils ne pourraient pas décoller de chez nous, ils ont été acheminés en bus jusqu'à l'aéroport de Dusseldorf (NDLR : près de 400 kilomètres et quatre heures de route) pour un vol affrété par le tour-opérateur à destination de Djedda et à bord de LTU, une compagnie charter allemande », conclut-on à l'aéroport. Le départ était prévu à 22 heures. Le voyage ne faisait que commencer. Mais, d'entrée, les passagers avaient renoué avec la fervente mais difficile condition du pèlerin. Le salut ne pouvait venir que du ciel.

Philippe MARCACCI
Source : L'Est Républicain

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