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Emigration: Plaidoyer pour une intégration équilibrée

La crise d'intégration a été au menu de la 1èr6 conférence internationale des conseils et institutions de l'émigration tenue à Rabat. Les intervenants ont insisté sur la préservation de l'identité du pays d'origine.

Comment réussir l'intégration des migrants dans le pays d'accueil sans toutefois qu'ils perdent l'identité du pays d'origine ? La question a été au cœur des discussions de la première conférence internationale des conseils et institutions de l'émigration, organisée les 3 et 4 mars à Rabat à l'initiative du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), présidé par Driss El Yazami. La rencontre, à laquelle ont pris part une centaine de personnalités dont des ministres et de hauts responsables gouvernementauxainsi que ceux de l'émigration de plusieurs pays d'Europe, d'Afrique, d'Amérique et du monde arabe, a été l'occasion pour les pays émetteurs de migrants de réitérer leur position quant à leur attachement à la préservation de l'identité de leurs ressortissants. Une position qui fait suite aux nouvelles politiques d'intégration mises en place dans les pays d'accueil, notamment en Europe, jugées très «restrictives» et qui ont même suscité ces dernières années des inquiétudes voire... de graves tensions.

Rappelez-vous, la Hollande avait exprimé sa volonté d'interdire la double nationalité aux ressortissants marocains. Le royaume a opposé son niet catégorique à la décision des autorités néerlandaises, voyant en cette mesure une opération «d'amputation» des Marocains de leurs origines. «Une politique d'intégration réussie et durable ne passe pas par la contrainte du déracinement et de l'amputation des liens multiples», avait mis en garde le gouvernement marocain. La rencontre de Rabat vient ainsi pour dissiper ces tensions et créer un espace d'échange et de concertation entre les pays concernés par le phénomène de la migration pour trouver une solution débat ont tenu à souligner que les politiques des différents Etats envers leurs communautés émigrées doit prendre en considération la protection des droits des migrants équilibrée. «L'intégration desmigrants dans les pays d'accueil et la préservation de leur identité et de leurs liens avec leur pays d'origine engendre quelques malentendus voire quelques tensions, appelant des solutions négociées, dans le respect du droit international», lit-on dans la Déclaration finale de la conférence dont les travaux ont été clôturés mercredi dernier.

Les participants à cette rencontre-débat ont tenu à souligner que les politiques des différents Etats envers leurs communautés émigrées doit prendre en considération la protection des droits des migrants dans leurs pays d'accueil, dans le respect de leur identité culturelle, tout en les encourageant à devenir un levier de développement dans leurs pays d'origine. D'où la nécessité d'une réflexion collective pour la mise en place de politiques concertées et pertinentes, en vue de préserver l'intérêt des Etats émetteurs, récepteurs ou de transit et, avant tout, l'intérêt des populations migrantes et la protection de leurs droits essentiels.

La conférence de Rabat a amorcé la réflexion. Reste à poursuivre le processus. Pour cela, un comité de liaison provisoire a été créé. Outre le CCME, le Comité est également composé du Conseil général de la communauté espagnole de l'extérieur, du Haut conseil des Maliens de l'extérieur et du ministère pour les Equatoriens et Equatoriennes migrants.

Pour rappel, la communauté marocaine établie à l'étranger compte pas moins de 3,2 millions de personnes, révèle la dernière étude «Marocain de l'Extérieur» publiée par la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l'étranger. Selon ce rapport, la France vient au premier rang avec 1.131.000 personnes, suivie de l'Espagne (547.000) puis de l'Italie (380.000). Il ressort également de l'étude que l'Europe accueille la grande majorité des émigrés marocains (86,18%).

Khadija Skalli
Source: Le Soir Echos

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