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Sidi Ifni: La policie judiciaire marocaine entend les victimes

La police judiciaire se base pour la première fois sur le rapport d'une association marocaine des droits de l'homme pour enclencher une éventuelle procédure en Justice. En effet, la police judiciaire a entamé mercredi 24 décembre les auditions des victimes de la répression policière des manifestations qu'à connues Sidi Ifni le 7 juin dernier.

«La polices s'est basée sur le rapport qu 'à établi l'OMDH et qui répertorie les cas de violences, insultes, etc. C'est une initiative très importante car c'est la première du genre», assure Amina Bouayach, présidente de l'OMDH. L'ONG avait dressé un rapport, le 17 juillet dernier, qui a été jugé exhaustif et impartial par les observateurs.

Il comprend une liste comprenant des fiches nominatives de chaque cas de violence. Les exactions y sont décrites en détail, avec les témoignages des victimes et des preuves à l'appui : photographies et certificats médicaux entre autres. L'Association marocaine des droits humains (AMDH), qui a également suivi les échauffourées qu'a connues ce petit port de pêche au sud d'Agadir, salué également

cette initiative des pouvoirs publics. «Toute poursuite judiciaire qui a pour but de déterminer les responsables des violations de Sidi Ifni est une bonne chose. Cela faisait partie des recommandations de 14 organisations des droits de l'homme qui ont enquêté sur place», déclare Abdelhamid Amine, vice-président de l'AMDH. Pour ce dernier, le travail des militants associatifs est bien trop rarement pris en compte. Si ces derniers sont unanimes à applaudir le geste, ils estiment qu'il faut attendre l'aboutissement de la procédure qui n'est qu'à ses débuts.

Il reste en effet à la PJ de saisir le juge d'instruction pour enclencher la procédure. «Il faut que la procédure aboutisse à l'établissement de la vérité et à punir les responsables», prévient A. Amine. Même son de cloche à l'OMDH, pour qui ce n'est qu'un début, l'objectif à long terme étant de mettre fin à l'impunité. Qu'est-ce qui explique ce précédent que constitue la prise en compte de ce genre de rapports ? Selon Amina Bouayach, la réponse est simple. «Quand on fournit un rapport contenant des faits tangibles, sans surenchères des deux parts et avec bonne foi, il est possible de réussir la démarche», tranche la présidente de l'OMDH.

Zakaria Chourkrallah
Source: Le Soir Echos

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