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Espagne: Un marocain poursuivi pour l'attaque d'une base en Irak

La Cour nationale de justice espagnole a confirmé la poursuite du chef présumé d'une cellule terroriste islamiste démantelée en 2006 à Vilanova i la Geltru (Barcelone), Mohamed M'Rabet Fahsi. Il lui est reproché d'avoir participé indirectement à l'attaque contre la base des carabiniers italiens à Nassiriya (Irak) en novembre 2003.

Pour rappel l'attaque contre la base avait fait 28 morts dont 12 carabiniers (gendarmes italiens), 5 soldats italiens et 11 civils.

La Chambre pénale se base sur l'implication de Mohamed M'Rabet Fahsi dans l'endoctrinement de djihadistes à Barcelone, et notamment l'Algérien Belkacem Bellil, chauffeur du camion rempli d'explosifs ayant soufflé la base des carabiniers le 12 novembre 2003 à Nassiriya.

Mohamed M'Rabet Fahsi, après avoir été arrêté en 2006, a été poursuivi pour appartenance au Groupe Islamique Combattant Marocain(GICM). Cette deuxième poursuite prouve que l'accusé n'a aucun lien avec l'attentat de Nassiriya selon sa défense.

Le juge Ricardo Prada estime pour sa part que la Cour nationale de justice espagnole n'a pas de compétences nécessaires pour traiter cette affaire. Selon ce juge « l'attaque n'était pas un attentat, car elle s'est produite dans un pays où il existe une situation de conflit armé, de sorte que l'Armée de terre italienne doit être considérée comme une armée d'occupation et que les assaillants comme des insurgés ». Ricardo Prada ajoute par la même occasion ses doutes sur les liens des activités de l'accusé en Espagne avec l'attaque perpétrée en Irak.

Face aux arguments de la défense de Fashi, la Chambre pénale a expliqué que la différence entre l'activité d'un combattant et un terroriste est que le deuxième « vise principalement à semer la terreur, et être indifférent à attaquer des cibles militaires ou des civils ». Ainsi en vertu de l'article 23.4 de la loi de procédure pénale en Espagne, qui régit l'universalité de poursuites des crimes contre l'humanité, l'affaire Mohamed M'Rabet Fahsi peut bien être traitée par la Cour nationale de justice. De plus, l'acte criminel qui est attribué à l'accusé, à savoir la coopération pour activité terroriste, a eu lieu sur le territoire espagnol.

«Inexactitudes importantes d'ordre juridique» d'après le juge dissident Ricardo Prada, vice de procédure ou conflits d'intérêts au sein de la justice espagnole? Nul ne peut prédire la suite de ce feuilleton. Affaire à suivre.

Ibrahima Koné
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