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Des Marocains protestent contre la Commission européenne

«Nous sommes des êtres humains, donnez-nous des permis de résidence pour que nous puissions travailler légalement sur les sites de construction où nous sommes employés. Nous ne voulons pas travailler comme des esclaves», scande Rachid Moumni sur le toit d'un immeuble en face du bâtiment de la Commission euro­péenne à Bruxelles.

Rachid Moumni est un Marocain immigré clandestin en Belgique. Avec six de ses camarades de fortune, ils ont décidé de passer à l'action pour protester contre le durcissement des lois sur l'immigration en Belgique. Leur méthode ? Monter dans les grands buildings situés en face des bâtiments officiels européens, en plein centre de Bruxelles. Outre le groupe conduit par Rachid, d'autres Marocains ont pris d'assaut un Casino dans le centre ville. Et ça ne s'arrête pas là. Les manifestants, une quarantaine au total, ont déclaré qu'ils étaient en grève de la faim, et qu'ils ne consommeront pas de liquide non plus. «Il y a des accords européens qui appellent à la déportation des immigrés illégaux», s'enflamme le jeune Rachid Moumni, du haut de sa tour.

Qu'est-ce qui explique la vitesse supérieure à laquelle sont passés les clandestins ? En fait, ils ne sont pas les premiers à avoir eu cette idée. Les protestations ont commencé il y a un mois. Un groupe de trois Iraniens se sont installés sur le toit d'un immeuble et se sont mis en grève de la faim. A l'image des Marocains, il s'agit de
travailleurs clandestins qui revendiquent un permis de travail pour ne plus vivre dans la clandestinité et sous le joug du travail au noir. Leur mouvement a été appuyé par des syndicalistes belges qui avaient organisé à leur tour un sit-in en bas de l'immeuble. «Ce genre de protestation n'est pas quelque chose d'inédit en Belgique. C'est la seule manière pour ces immigrés d'obtenir des permis de travail», explique un groupe qui soutient cette cause à l'Université libre de Belgique.

Les ONG qui militent pour les droits des immigrés clandestins estiment le nombre de ces derniers à 100.000, sur la population totale de 10 millions que compte la Belgique. Selon l'Institut de la politique migratoire belge, les Marocains et les Turcs clandestins représentent 7,5% des immigrés en Wallonie et 16% en Flandre, où le parti Vlaams Belang d'extrême droite mène une importante campagne xénophobe à leur encontre.

Zakaria Choukrallah
Source: Le Soir Echos

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