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Les Forces auxiliaires marocaines au centre d'une nouvelle polémique

Le poste frontalier Beni Nsar à Nador se rappellera encore longtemps cet assaut donné par des migrants subsahariens, dimanche 22 juin. Pour la première fois depuis 2006, ces migrants ont tenté de forcer un poste frontalier officiel au lieu de passer par la forêt qui borde la frontière marocaine avec la ville de Melilia.

Malgré la violence de l'assaut, aucun migrant n'a réussi à passer la frontière et 1.000 migrants subsahariens ont été arrêtés par les forces de police locales. «22 clandestins, originaires de différents pays subsahariens ont été arrêtés lundi lors d'une opération de ratissage dans la forêt d'Afra (20 km à l'ouest de Nador) alors que 78 autres avaient été interpellés la veille, après les deux assauts contre le poste-frontière de Melilia», indique un communiqué officiel.

Cela ne s'est pas passé sans heurts. Immédiatement après l'assaut, les forces de police de Nador ont lancé une vaste opération de ratissage. Objectif : interpeller les migrants subsahariens en situation irrégulière. Cela a donné lieu, selon Chakib Khiari, président de l'association du Rif pour les droits de l'homme, à de véritables courses poursuites. L'une d'entre elles s'est plutôt mal terminée. Des éléments des Forces auxiliaires poursuivaient un migrant subsaharien. Malgré les coups qu'il a reçus, ce dernier tient debout et poursuit sa course. Quand il tente de se réfugier dans un café populaire dans la région de Taouima, les mokhaznis qui le poursuivaient font irruption dans le café et le rouent de coup devant plus de 250 personnes, qui suivaient un match comptant pour les phases finales de l'Euro 2008.

Naturellement, les clients du café protestent contre la violence dont ils sont témoins. Il n'en fallut pas plus pour que les hommes de Laânigri se retournent contre ces mêmes clients, et pire, saccagent le café en question. Les photos prises après le passage des FA montrent des chaises cassées, des tables renversées et quelques débris de verre et de bouteilles de limonade ayant causé desblessures chez quelques clients du café. Toujours selon l'association rifaine des droits de l'homme, les choses ne se sont pas arrêtées là, puisque le propriétaire du café et quelques clients ont tenté de déposer une plainte auprès de la brigade de Gendarmerie la plus proche. «L'officier de garde a alors menacé le propriétaire du café de le mettre en prison pour hébergement d'un clandestin s'il ne renonçait pas à sa plainte», affirme Chakib Khiari, président de l'association du Rif pour les droits de l'homme. Ce dernier a d'ailleurs vite fait d'interpeller, à travers une lettre officielle, tous les responsables locaux, ainsi que le président du CCDH, Ahmed Herzenni.

Source: Le Soir Echos

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