Le Maroc se dirige progressivement vers un règlement de la problématique de la peine capitale, d'abord en diminuant le nombre des jugements, puis en ordonnant des sursis à leur exécution avant de les abolir définitivement, a affirmé le ministre de la Justice, Abdelwahed Radi.
La peine de mort n'est plus acceptée, a estimé M. Radi qui répondait mardi à une question à la Chambre des Conseillers, ajoutant qu'il s'agit d'une problématique compliquée qui, outre sa dimension légale, obéit à des considérations politiques, philosophiques, religieuses et morales, liées aux spécificités de chaque société.
Il n'y a pas d'unanimité au Maroc autour de l'abolition de la peine capitale ni autour de son maintien, d'où l'importance d'approfondir le débat sur cette question, a-t-il souligné.
Parallèlement, le Maroc contribue avec sérieux à ce débat aussi bien au niveau national (associations des droits de l'Homme) qu'international (Nations unies, organisations arabes et islamiques), a affirmé le ministre.
Il a également rappelé le colloque organisé par le ministère de la Justice en 2004 à Meknès, et qui a recommandé le recours à la démarche progressive dans le règlement de cette problématique.
Cette rencontre a constitué un tournant dans ce dossier, a fait remarquer M. Radi, précisant que suite à ce colloque, la nouvelle Loi pénale a diminué de 22 à 11 le nombre des crimes passibles de la peine de mort.
Depuis 1973, 133 personnes ont été condamnées à mort, et seulement deux d'entre elles ont été exécutées, a relevé M. Radi, ajoutant que le dernier cas d'exécution a eu lieu il y a 14 ans et que le nombre des condamnés à cette peine s'établit actuellement à 125 personnes.
Source: MAP