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La traque s’intensifie contre le terrorisme au Maroc

Le Maroc ne cédera pas devant le terrorisme!. C’est en substance ce qui se dégage du message du Souverain qui s’est enquis hier de l’état de santé des blessés. SM le Roi a salué «le sens du patriotisme des citoyens face au terrorisme avec la conviction que la lutte contre ce fléau est l’affaire de tous». La traque aux terroristes s’intensifie donc. A l’heure où nous mettions sous presse, Chakib Benmoussa, devait communiquer les derniers éléments de l’enquête.

A Hay El Farah, la psychose était encore perceptible hier auprès des riverains et le risque était fortement présent. Les forces de l’ordre étaient toujours là, mais leur présence est moins musclée et spectaculaire comparée à la veille, mardi 10 avril. Non loin, une grande surface est quadrillée par des maître-chien. Toutes les voitures qui accèdent au garage de l’hypermarché sont systématiquement fouillées. «Ce sont les instructions !», explique un gardien l’air désolé. La station-service mitoyenne, où l’on craint le pire, est à son tour barricadée.

Tout barbu est devenu suspect dans le quartier. Un jeune barbu, trentenaire, qui tournait dans le quartier est vigoureusement molesté par les forces de l’ordre. A côté de la scène, un riverain crie à tue-tête envers les badauds: «dispersez-vous. Attention, c’est un piège! C’est d’ailleurs ce qu’ils cherchent, un attroupement pour se faire exploser dans la foule», témoigne ce riverain qui a vu s’exploser le deuxième kamikaze devant chez lui.

Les habitants de la maison 31/33 où étaient domiciliés les kamikazes ont été sommés de quitter les lieux. La maison rose est vide et les portes grandes ouvertes ce mercredi. Mais le site est sous haute surveillance au cas où… sait-on jamais?

Une dizaine de kamikazes ceinturés, et qui peuvent exploser n’importe où et à tout moment, sont activement recherchés. Ils relèveraient de la Salafia Al Jihadia et du Mouvement Al Sirate Al Moustakime. Ces groupuscules même qui étaient à l’origine des attentats du 16 mai. Les observateurs y décryptent un changement de stratégie dans le mode opératoire depuis l’opération du cybercafé de Sidi Moumen. La gratuité du geste et l’attrait nécrologique laissent pantois plus d’un. Le choix du timing des trois explosions de kamikazes, qui coïncident aveec les appels à la prière (Al Fajr, Al Asr et Al Maghrib) renseigne sur une volonté de passer pour un martyr.

Par ailleurs, les kamikazes ont opté pour une technique assez atypique, celle de se noyer dans des quartiers populaires à forte agglomération, ce qui rappelle la notion de guerre asymétrique en Irak. Approche qui rend encore plus imprévisibles les attaques et assez difficile toute intervention. Au cas où ils se font arrêter, ils sont ceinturés et se font donc exploser à tout moment (voir page 37). C’est une spécificité qui rappelle le modus operendi des cellules d’Al Qaïda: «Ne jamais abdiquer en se faisant exploser même si ce n’est pas devant la cible».

A l’heure où nous mettions sous presse, des barrages étaient tenus dans des points névralgiques de Casablanca. Un suspect a été arrêté vers 15 heures à Hay El Farah. Son identité n’a pas encore été révélée.

Le PJD bien présent!
Mardi soir aura été plus chaud à Hay El Farah juste après la dernière explosion de 19 heures. Les leaders politiques brillaient par leur absence!

Seul Mustpaha Ramid, député d’Al Fida (PJD) avait fait le déplacement.
Le boulevard était sous haute surveillance en présence des brigades antigang, de Snipers, de la gendarmerie et de policiers armés. La tension était palpable et le quartier presque en état de siège. Toutes les échoppes étaient fermées.

Vers 21 heures, la Lydec a installé des projecteurs dans la zone. Les forces de l’ordre étaient débordées, surtout après l’ouverture de l’artère Doukkali à la circulation. Aussitôt, les attroupements ont rendu la tâche encore plus difficile. Même des officiers le reconnaissent sur place, «il n’y a aucune zone sécurisée». L’absence de barricades en témoignait. Malgré les efforts, la gestion des risques laisse encore à désirer. Un constat attribué au déploiement de plusieurs corps sécuritaires sur un même site sans une grande coordination. En dépit de la localisation de la zone des kamikazes, le troisième présumé terroriste a pu passer à travers les mailles du cordon sécuritaire et revenir par l’autre artère. L’enroit par lequel on l’attendait le moins, pour se faire... exploser.

Source: L'Economiste

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