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38 millions de Marocains en 2030

Trois ans après, le recensement de la population et de l’habitat n’a pas encore dévoilé tous ses secrets. En effet, un deuxième volet de ses résultats a été présenté mardi à Rabat.

Au menu, moult détails sur la situation actuelle et des projections sur l’évolution de la population à l’horizon 2030. «C’est pour la première fois que tous les questionnaires sont exploités exhaustivement, à la différence des recensements précédents qui furent traités sur la base d’un échantillon ne dépassant pas 25% des ménages», a déclaré Ahmed Lahlimi, haut-commissaire au Plan. Ainsi, la population s’élèverait aujourd’hui à 30,7 millions dont 56% de citadins. Vers 2030, elle serait de 38 millions environ. «Cela représente une population additionnelle d’une ville d’environ 300.000 personnes par an», a expliqué le haut-commissaire. Pour l’ensemble de la période couverte par les projections, la population urbaine passerait de 16,4 millions actuellement à 24,4 millions en 2030. La population rurale n’augmenterait que 200.000 personnes.
L’inversion de la pyramide des âges des Marocains se poursuivrait. La part des jeunes de moins de 15 ans passerait de 31% en 2004 à environ 21% vers 2030. En revanche, le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus représenterait 15,4% de la population totale vers 2030, contre seulement 8% en 2004. «Mais les personnes d’âges actifs (de 18 à 59 ans) verront leur effectif s’accroître de 16,3 millions à 22,6 millions entre 2004 et 2030», a rassuré Lahlimi. Actuellement en augmentation, la population potentiellement entrante dans le marché du travail (18-24 ans) baisserait sensiblement après 2012 pour atteindre 3,9 millions en 2030. Cela représente une baisse de 9% par rapport à 2004. Les enfants de moins de 1 an enregistreraient une légère et progressive baisse à partir de 2008. La population scolarisable connaîtrait ainsi une régression soutenue. Ainsi, ces effectifs diminueraient de 15% et 17% pour les groupes de 4-5 ans et 6-11 ans respectivement et de 19% pour les enfants de 12-14 ans.

Une autre catégorie de résultats présentés le même jour comprend des informations actualisées sur le diplôme, la profession, l’activité économique, et la migration. Concernant le niveau d’éducation de la population, 28% des Marocains non scolarisés âgés de plus de 10 ans disposent d’un diplôme d’enseignement. Les trois quarts d’entre eux ont un diplôme d’enseignement fondamental, 11% du niveau secondaire et 10% du supérieur. Les lauréats des centres de formation professionnelle et des instituts de technologie appliquée ne représentent que 5%.

Par milieu de résidence, seulement 12,3% de la population rurale dispose d’un diplôme contre 41,2% en milieu urbain. 90,3%, des diplômés ruraux ne dépassent pas le fondamental contre 70% en milieu urbain. Et 35,2% des hommes disposent d’un diplôme contre 21,4% des femmes.

La structure professionnelle de la population active reste marquée par la prééminence des professions agricoles. Un actif sur trois (33,4%) exerce une profession liée à l’agriculture. Par activité économique, le secteur tertiaire arrive en premier avec plus de 40%, suivi du primaire avec 36% et le secondaire avec près 24%. Dans le secteur tertiaire, 34,5% des actifs sont concentrés au niveau du commerce et 32,7% dans l’administration, la santé et les actions sociales. Dans le secteur secondaire, l’industrie et l’artisanat accaparent la majorité des actifs (58%).

Pour ce qui est des mouvements migratoires, les femmes sont les plus concernées. Durant les cinq ans précédant le recensement, 520.000 personnes, dont 54% de femmes, ont quitté les campagnes pour s’installer dans les villes. Ce phénomène est le fait des jeunes. L’âge moyen des migrants est de 25,9 ans.

Utilité
Les résultats présentés mardi par le HCP constituent le deuxième volet du travail de recensement entamé en 2004. Leur traitement a nécessité le recours à des nomenclatures spécifiques très détaillées. Les prévisions qu’ils contiennent constituent, selon Lahlimi, un cadre général pour la prévision des besoins futurs dans des domaines de l’enseignement, de l’habitat, de la santé ou encore la couverture des systèmes de protection sociale. «Elles constituent de ce fait un outil indispensable de planification stratégique et sectorielle permettant de mieux concevoir les politiques de développement et en appréhender les répercussions possibles», a-t-il expliqué.


Source: L'Economiste

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