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Le Maroc va revoir sa réglementation routière

L'accident qui a tué samedi douze personnes dont huit touristes européens près de Marrakech survient alors que les autorités marocaines préparent une réglementation rigoureuse pour mettre un terme à la "guerre des routes".

Sept touristes français, un Suédois et quatre Marocains ont péri dans un cet accident qui a fait en outre 27 blessés, lorsqu'un camion a percuté leur autocar samedi soir près de Benguérir (60 km au nord de Marrakech).

Lundi, sur le même axe routier reliant Casablanca à Marrakech, huit Marocains sont morts lors du renversement d'un autocar près de Berrechid (50 km au sud de Casablanca), a-t-on appris auprès de la gendarmerie.

La montée de la courbe des tués depuis juillet dernier, après une légère chute pour la première moitié de 2006, a poussé le Premier ministre Driss Jettou à mobiliser un comité interministériel qui a pris des mesures face au "bilan alarmant" des mois d'été, notamment de juillet et d'août, selon le ministère de l'Equipement et du transport.

Pendant les huit premiers mois de 2006, les accidents de la route ont fait 2.372 tués, chiffre en progression de 1,67% par rapport à la même période de 2005.

Mais les seuls mois de juillet et août 2006 ont fait 870 tués sur les routes marocaines, enregistrant une progression de 13,8%.

Les accidents de la route coûtent une somme estimée par le gouvernement à un milliard d'euros.

La recrudescence des accidents a poussé les autorités à "accélérer le processus d'adoption" d'un nouveau code de la route, beaucoup plus rigoureux que le précédent.

Ce nouveau texte doit être adopté par le parlement avant la fin 2006 et entrer en vigueur en janvier 2007. Radars, alcootests, contrôles techniques serrés des véhicules, paiement obligatoire des amendes en l'espace de 48 heures sont prévus par cette loi ainsi qu'un permis à points. L'infraction la plus grave concerne les accidents mortels, elle fait perdre au chauffeur d'un seul coup 12 points sur un total initial de 24.

"La sécurité routière est une question prioritaire et le gouvernement entend lutter résolument contre ce fléau avec un code de la route beaucoup plus sévère", a déclaré lundi à l'AFP le ministre de la Communication, Nabil Benabdellah.

"La réussite de cette stratégie passe par un effort continu de sensibilisation et d'éducation des usagers de la route", a ajouté M. Benabdellah également porte-parole du gouvernement.

Khadija Bourara, conseillère du ministre du Transport a pour sa part indiqué que "le nouveau code sera à l'image de ceux qui existent en France et en Angleterre".

Lundi, la presse a critiqué la politique menée jusqu'ici par le gouvernement. Ainsi Libération (socialiste) souligne que "les accidents de la route continuent de faire des ravages en dépit de toutes les mesures de sécurité".

"Les voyous de la route ont encore frappé, titre de son côté Aujourd'hui le Maroc, rappelant que l'accident de Benguérir est le deuxième qui endeuille le secteur touristique en moins d'une semaine".

Le 26 novembre, six touristes français, dont une adolescente de 13 ans, ont trouvé la mort et trois autres ont été blessés à environ 100 km à l'est de Marrakech, dans le Haut-Atlas.

Les touristes étrangers ont été 5,8 millions à se rendre au Maroc en 2005, générant des recettes globales de 3,7 milliards d'euros.

Déplorant le drame de Benguérir et la "série noire" des accidents de la route, l'ambassadeur du Maroc à Paris, Fathallah Sijilmassi, a indiqué qu'une enquête a été ouverte tout de suite après l'accident et que le roi Mohammed VI en suivait en personne toutes les étapes.

Source: AFP

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