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Publicité: La Haca épingle le pôle public

La Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca) rappelle à l’ordre la SNRT (ex-RTM) et 2M. Elle leur reproche d’avoir failli à leurs engagements en matière de publicité pendant le Ramadan.

Plusieurs infractions aux dispositions contenues dans les cahiers des charges respectifs à chaque chaîne ont en effet été relevées. A commencer par des dépassements ponctuels du temps maximal réservé aux messages publicitaires en prime time. Celui-ci a été limité pour le mois sacré à 18 minutes par heure donnée à la SNRT et à 20 minutes à la deuxième chaîne. Et ce, pour une heure de programmes donnée. Le communiqué publié pour la circonstance par la Haca se veut conciliant. Il met les excès enregistrés sur le compte de l’exceptionnel et souligne que les quotas ont été relativement respectés. Les chaînes concernées ont été saisies en temps et en heure quand les dépassements ont été commis.

Le séquençage des annonces pose cependant problème. Il s’agit notamment du non-respect par les chaînes publiques de la durée requise entre deux interruptions publicitaires, soit 15 minutes. Cette mesure n’est cependant valable que dans le cadre d’un même programme.
La parade a été vite, et facilement, trouvée. Si elle a été respectée dans le cas de figure d’une même émission ou série, cette règle a été contournée dans les programmes à courte durée, avant et après lesquels les messages publicitaires inondaient l’antenne. C’était le cas notamment après la rupture du jeûne. Cela a donné une impression de prédominance de la publicité sur le reste des programmes. Pour pallier cette situation, la Haca s’engage à mettre en place des mécanismes de régulation.

La Haca a également relevé les similitudes des personnages et de mise en scène entre certains programmes et des messages publicitaires. Cela a été le cas pour «Moul Taxi», où le personnage d’Abdelkhalek Fahid dans la série se confondait avec celui d’une publicité pour une marque de thé, programmée juste avant et juste après le programme. Ce mélange des genres a eu pour conséquence de créer un amalgame entre les programmes et les annonces commerciales dans bien d’esprits. Egalement soulignés: des propos discriminatoires – notamment à l’égard des jeunes et des femmes – quand ils ne n’étaient pas franchement racistes. C’était le cas dans un épisode de la série «Labass, Oualou Bass», où un personnage féminin refuse l’invitation de son père à l’accompagner au Sénégal. Argument: «Parmi les sénégalais, je serais comme une goutte de lait…» L’utilisation de termes et d’expressions choquants est aussi décriée.

L’acteur Mohamed Khiary n’a, à ce propos, pas hésité à qualifier sa mère de «hartouka» (minable). Des propos qui tranchent avec la vocation éducative d’une chaîne publique.

La non-qualité pointée aussi
La Haca a également critiqué le pôle public sur la qualité des productions nationales. Pour la haute autorité, la promotion du produit national ne peut se faire sur la base du seul critère quantitatif. Et d’annoncer qu’en concertation avec les opérateurs audiovisuels, elle instaurera des mécanismes opérationnels à même de contribuer à la mise à niveau de la production nationale. Plusieurs pistes sont envisagées. A commencer par le fait d’inciter les intervenants du paysage télévisuel public à préparer les programmes du Ramadan tout au long de l’année, et non pas à quelque semaines du mois sacré. Et ce, par la mise en place d’un fonds d’aide encourageant les producteurs et les artistes en contre-partie d’appels d’offre élargis et de tournages entamés le plus tôt possible.

Tarik QATTAB
Source : L'Economiste

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