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Procès des auteurs d'une série d'attentats racistes

Le procès de douze jeunes hommes, membres présumés du groupuscule corse Clandestini Corsi et soupçonnés d'avoir participé à sept attentats anti-maghrébins en Corse en 2004, a débuté lundi devant la cour d'assises spéciale des mineurs de Paris. Trois comparaissent libres et neuf détenus. Ils sont âgés de 19 à 31 ans et sont majoritairement originaires de Bastia.

Le temps des interrogatoires d'identité, le public a entrevu la jeunesse des accusés avant que la cour n'ordonne le huis clos, obligatoire puuisque deux des accusés étaient mineurs au moment des faits. Seules les familles des accusés sont autorisées à assister aux débats qui doivent durer jusqu'au 17 octobre. C'est la première fois que siège en France une cour d'assises spéciale de mineurs, compétente dans les dossiers de terrorisme impliquant des mineurs.

Les douze accusés répondent de sept attentats à l'explosif ou dégradations volontaires qui avaient visé entre mars et septembre 2004, à Bastia et dans ses environs, des commerces et des restaurants appartenant à des Maghrébins, le consulat du Maroc et une voiture d'un de ses employés, un promoteur immobilier ainsi qu'une agence de la banque marocaine Wafa.

Dans leurs revendications, les membres de Clandestini Corsi justifiaient leurs actions par la lutte contre le trafic de drogue tout en dénonçant «l'immigration qui ronge l'île depuis trop d'années» et «le comportement d'un certaine minaurité (sic) magrhébine (sic) qui instaure une forme de délinquance urbaine qui se fait de plus en plus présente sur l'île».

La réalité des mobiles racistes du groupe devrait être au centre des débats de la cour: «Il faut voir exactement quelle est la personnalité des accusés, ce qui les a conduits à commettre ces actes, affirme Pascal Garbarini, un des avocats de la défense. On a donné à ce dossier une dimension disproportionnée. Il faut être prudent avant d'avancer des thèses de xénophobie et de terrorisme.» «Ce procès concerne le racisme. Je ne veux pas en faire le procès d'une Corse raciste car je refuse la stigmatisation de l'île», indiquait ce matin Michel Tubiana, président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), unique partie civile de procès.

Jacky Durand
Source: Libération

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